http://schoenelblog2.blogspot.com/ Lettre à l'Epouse 2: L'âge de l'Eglise de Smyrne 1

dimanche 24 novembre 2013

L'âge de l'Eglise de Smyrne 1

Apocalypse 2 : 8 Ecris à l’ange de l’Église de Smyrne : Voici ce que dit le premier et le dernier, celui qui était mort, et qui est revenu à la vie: 9  Je connais ta tribulation et ta pauvreté bien que tu sois riche, et les calomnies de la part de ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui sont une synagogue de Satan. 10  Ne crains pas ce que tu vas souffrir. Voici, le diable jettera quelques-uns de vous en prison, afin que vous soyez éprouvés, et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie. 11  Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises: Celui qui vaincra n’aura pas à souffrir la seconde mort.

L’âge d’Éphèse finira avec Polycarpe, le pasteur de la ville de Smyrne et disciple de Jean. L’âge de Smyrne signe la fin de l’âge apostolique, celui où les apôtres et ceux qui ont été enseignés directement par eux vont disparaître. Ce sera aussi le déclin et la fin des ministères charismatiques et des dons de l’Esprit. La ville de Smyrne dans ce sens est donc très emblématique. Elle est le trait d’union entre un âge qui se termine et le nouveau qui commence. Parce qu’il refuse le culte à l’empereur de Rome, Polycarpe sera brûlé vif en 155, ce qui scellera l’âge d’Éphèse.

Iréné représentera l’ange de l’Église de Smyrne et introduira un nouveau temps pour l’Église qui sera celui des persécutions, mais aussi de la consolidation de la foi dans la Parole écrite. Ce temps commencera donc vers l’année 170 et se terminera avec la fin des persécutions en 313 avec la promulgation de l’édit de Milan qui légalise le culte chrétien. Il scellera la fin des persécutions chrétienne et de l’âge de Smyrne qui sera celui des tribulations.

Apocalypse 2: 8 Ecris à l’ange de l’Église de Smyrne

Quelques mots, d'abord, sur la ville de Smyrne. L'environnement de l'église a toujours une influence plus ou moins grande sur elle : il est donc intéressant de le connaître. Le nom de Smyrne signifie "myrrhe". On obtient la myrrhe à partir d'un fruit et on l'utilise surtout dans les parfums orientaux. Elle servait aussi dans le passé à embaumer les morts, la mort qui sera le trait saillant de cet âge où leur nombre ira croissant au fil du temps, jusqu’aux dix dernières années qui seront celles des dix jours de tribulation annoncés. Smyrne est de nos jours la troisième ville de Turquie et son deuxième port et elle a pris le nom d'Izmir. Elle est située à l'ouest du pays, sur la mer Egée. C'était à l'époque de l'apôtre Jean une ville déjà très ancienne, connue dans l'antiquité pour son école de médecine. Mais elle avait été détruite en l'an 624 avant Jésus-Christ et elle était restée en ruines jusque vers l'an 300. Elle avait donc été reconstruite depuis environ 400 ans. Elle disposait d'un port et elle était située sur une grande voie de communication. De ce fait, Smyrne était devenue une grande cité commerciale, célèbre pour ses belles constructions. La déesse tutélaire de la ville était Cybèle, la déesse la plus importante de la région. La ville était très connue pour sa loyauté à l'égard de l'Empire romain. En 196 avant J.C., Smyrne avait été la première ville du monde à ériger un temple en l'honneur de "Dea Roma", la déesse de Rome. En l'an 26, elle a construit un temple à l'empereur Tibère, et plus tard, lorsque le culte à l'empereur était devenu obligatoire, Smyrne s'est distinguée par son zèle à l'imposer à tous ses citoyens. Pour un habitant de Smyrne, refuser de participer à ce culte pouvait coûter cher. A Smyrne, il y avait également une nombreuse colonie juive, bien intégrée et bien considérée. Lorsque le christianisme s'est développé en Asie Mineure, en particulier lorsqu'un certain nombre de juifs sont devenus chrétiens, les juifs suivant les pharisiens ont pris les chrétiens en haine et se sont opposés violemment à eux, en particulier à Smyrne. Les juifs n'hésitaient pas à se liguer avec les païens contre les chrétiens, comme pour le martyr de Polycarpe où ils s’associèrent aux païens pour chercher le bois nécessaire au bûcher. Voilà donc pour le contexte.

Au temps où l'Apocalypse fut écrite, Smyrne était une grande et belle cité, fière de ses richesses et de sa splendeur, qui disputait à Éphèse et à Pergame le titre de «Première de l'Asie». Smyrne avait de très belles rues, remarquablement pavées, harmonieusement ordonnées et bordées de bâtiments luxueux; sa «rue de l'Or», en particulier, qui réunissait les hauteurs de l'ouest à celles de l'est, du temple de Zeus Akraïos à celui de Cybèle Sipylène, en s'incurvant vers le centre de la ville, était souvent comparée à un collier de joyaux au cou d'une statue. Présentée avec sa couronne de tours, Cybèle était la déesse de la citée, mais aussi plus généralement de toute la région et donc des villes d’Asie.

Cybèle


Cybèle (en grec ancien Κυϐέλη / Kybélê signifiant « gardienne des savoirs ») est une divinité d'origine phrygienne, importée en Grèce et à Rome, personnifiant la nature sauvage. Elle est présentée comme « Magna Mater », Grande Déesse, Déesse Mère ou encore Mère des dieux. Cybèle est sans doute l'une des plus grandes déesses de l'Antiquité au Proche-Orient. Selon la mythologie grecque, elle initie Dionysos à ses mystères. Les Romains l'adoptèrent à leur tour, en l'assimilant notamment à Cérès; ils organisaient en son honneur, au printemps, des jeux qui furent très populaires sous l'Empire. Cèrés est sa fille. Cette Déesse mère était honorée dans l'ensemble du monde antique. Le centre de son culte se trouvait sur le mont Dindymon, à Pessinonte, où le bétyle (la pierre cubique noire à l'origine de son nom, Kubélè) qui la représentait serait tombé du ciel. En 204 av. J.-C., au plus fort de la seconde Guerre punique, les Romains, ayant consulté les livres sibyllins, y trouvèrent un vers qui les avertissait de chercher leur mère. Le sénat, ne pouvant expliquer le sens de cet avertissement, envoya interroger l'oracle d'Apollon, qui répondit : Allez chercher la grande mère des dieux, que vous trouverez sur la cime du mont Ida. Les Romains, envoyèrent des ambassadeurs à Pessinonte: ils étaient chargés d'une mission délicate, rapporter à Rome la pierre sacrée. Dans un premier temps, elle est placée dans le temple de la Victoire situé au sud-ouest de la colline du Palatin à l'intérieur du Pomœrium, en attendant l'achèvement de son propre temple dédié le 9 avril 191 av. J.-C. Dans la mythologie grecque, Attis fut le jeune époux de la déesse, associé à Cybèle, il est une divinité acceptée à Rome sous l'empereur Claude et constitua l'un des plus importants cultes à mystères de l'Empire romain.

Comparée à Artémis, qui symboliquement relie deux mondes, celui de l’Orient et d l’Occident pour assurer la continuité religieuse de Babylone vers Rome. Cybèle est une forme d’aboutissement de la déesse mère qui finit par surpasser toutes les autres. Le culte de Cybèle est la première religion officiellement introduite à Rome. A la différence d'autres cultes orientaux qui seront introduits à Rome par les populations, le culte de Cybèle est installé par le gouvernement romain. Son arrivée est officielle.  A L’époque de son introduction, Rome est menacée par l'avancée d'Hannibal. L'oracle de la sibylle est consulté car la survie de Rome est en jeu. Une prophétie de la sibylle dit qu'Hannibal pourra être vaincu si le symbole sacré de Cybèle est amené à Rome. La victoire de Rome est donc attribuée à Cybèle qui devient la protectrice de Rome et donc de l’Empire plus tard. Dans son principe elle représente la divinité, là où l’empereur représente l’autorité terrestre.

Par décret des décurions, ce qui confère un caractère officiel à l’acte religieux. Le culte de Cybèle eut une grande extension géographique : plusieurs sanctuaires à Rome, un important métrôon à Ostie, des temples dans toutes les provinces et dans les grands centres métroaques de Lyon et de Vienne.  L’image de la déesse, couronnée de tours et assise sur un char tiré par des lions, était présente dans tout l’Empire. Son culte, étroitement associé à celui de l’empereur, fut considéré comme une manifestation de loyalisme à l’égard de celui-ci (le taurobole étant généralement accompli pour le salut de l’empereur et de sa famille).

Les temples dédiés à la Déesse étaient différents des sanctuaires Gréco-romains classique, en effet il s’agissait d’un rectangle fait de hauts murs sans ouverture protégeant le Campus Matris Deum (le Champ de la Mère des Dieux), des regards de ceux qui ne pouvaient participer aux cultes. Comme les cultes Dionysiaques, les rites liés à la Déesse privilégiaient l’extase qui pouvait parfois dégénérer en défoulement de la part des participants. En 177 après J.C la communauté chrétienne de Lyon fut massacrée par les adorateurs de Cybèle le jour de la cérémonie de la renaissance d’Attis liée à l’équinoxe de printemps. Les cultes Sibyllins nécessitaient notamment le sacrifice de taureaux sur l’autel de la Déesse, le taureau devenant ainsi l’un des symboles les plus représentés liés à celle-ci.

Cybèle et Atis

Le rituel du taurobole, purification et initiation par le sang d’un taureau égorgé, qu’on recueille d’abord dans un vase, puis, au IVe siècle, dont on asperge le fidèle en manière de baptême, fut introduit officiellement à Rome par Antonin (138-161).  Un cycle de fêtes, à caractère nettement phrygien, du 15 au 27 mars, faisait revivre la mort et la résurrection d’Attis, symbolisant la renaissance de la végétation : le premier jour, une procession de cannophores (porte-roseaux) et le sacrifice d’un taureau précédaient une semaine de continence et d’abstinence ; le 22 mars, les dendrophores transportaient un pin enveloppé de bandelettes et de violettes, représentant Attis mort ; le 24, jour du sanguis, les funérailles du dieu étaient célébrées à grand renfort de douleur bruyante et de mutilations ; le 25, les hilaries fêtaient la résurrection d’Attis ; enfin, le 27, la Grande Mère était purifiée par un bain (lavatio) dans l’Almo, vieux rite agraire qui avait pour but d’attirer la pluie. Cette alternance de douleur violente, de joie exubérante et la promesse de salut contenue dans la résurrection d’Attis, attirèrent la dévotion des Romains, surtout des femmes, écartées du culte de Mithra.

Les cultes à mystères relativement nombreux, introduisent dans les croyances et pratiques religieuses antiques des concepts d’immortalité de l’âme, de salut et de résurrection et des rituels initiatiques originaux.  Ces cultes apportent, contrairement aux cultes traditionnels, un espoir pour l'après vie, plus encourageant que la simple éternité dans les Champs Élysées des Enfers pour les plus méritants, les héros. Un individu suivant un Mystère est un myste, du grec μύστης (mýstês), un « initié », du verbe μύω (mýô), « clore », une référence au secret de ces cultes ou au fait que seuls les initiés sont autorisés à observer et participer aux rituels. Sous l’influence de l’hellénisme plus ou moins platonicien qui les tolère, et au contact des très nombreux immigrants qui s’installent dans l’empire, les Romains accentuent encore leur grande facilité d’assimilation. Ils adoptent les nouveautés doctrinales des croyances étrangères et transforment les cultes orientaux dont les pratiques inhabituelles viennent secouer la morne monotonie de leurs habitudes. La plupart des nouvelles liturgies, s’adressent à des dieux souffrants dont les cultes évoquent la passion. Les fidèles reproduisent sur eux-mêmes les tribulations du dieu. Les liturgies, prenantes et colorées, s’appuient sur des initiations successives qui expliquent les significations cachées des Mystères. Elles sont accompagnées de baptêmes exaltants dont les rites de mort et de résurrection ponctuent la progression des initiés vers le salut dans un autre monde. Dans chaque niveau initiatique, des cérémonies marquent l’entrée dans une fraternité accueillante, et les rituels comportent souvent des repas en commun qui soudent la communauté.

Venant du Vatican de Rome, le culte de Cybèle, recruta des adeptes en Gaule surtout dans les villes, dans la région du Rhône (Lyon, Vienne, Die) et en Aquitaine. En 160, eut lieu, à Lyon, le premier taurobole de Gaule, pour la santé de l’empereur Antonin et le salut de la colonie de Lugdunum : un taureau fut immolé à la Grande Mère des dieux, et on lui édifia un sanctuaire, à Fourvière, sur le site du temple de Lug. Le choix de la ville n’est pas innocent, car la ville est un des hauts lieux du paganisme gaulois. D’après la légende c’est en observant un vol de corbeau au-dessus de la colline que les Vates (oracles) décidèrent d’y établir un temple. Mais c’est en 43 avant J.C que le gouverneur Munatius Plancus fonda à la place du sanctuaire la colonie romaine de Copia Felix qui allait devenir Lugdunum (Lug : dieu du soleil celte, dunum : colline). Le sanctuaire principal de la cité romaine sera à terme dédié à la déesse Cybèle. Ce sera également la ville où s’établira Iréné comme évêque, ce qui ne tient en rien du hasard, comme on peut le constater. Les deux semences y poursuivront leur lutte à mort de manière toujours plus intense. 

Apocalypse 2 : 8 Ecris à l’ange de l’Église de Smyrne : Voici ce que dit le premier et le dernier, celui qui était mort, et qui est revenu à la vie:

Cette introduction à l’Église de Smyrne ne peut réellement être comprise que si on la met en relation avec le culte de Cybèle. Culte païen abouti après plusieurs millénaires d’évolutions. La religion évolua donc au rythme des civilisations et des progrès techniques. Pour résumer les choses on dira que la statue de Daniel est à la succession des royaumes païens ce que l’évolution de la Reine du Ciel est à leurs cultes, les deux choses étant intimement liées. On peut donc en finalité admettre que Satan qui dirige le monde, décida d’épouser l’image de la Reine du Ciel, car elle est l’exact contraire du modèle biblique de la représentation de Dieu en tant que Père céleste pour Son peuple. Le roi étant le pontife terrestre qui sera chargé d’en assurer la pérennité.

Ainsi quand apparaît l’empire romain et qu’il absorba tous les autres royaumes avec leurs religions respectives, un syncrétisme s’opéra auquel s’ajouta toutes les réflexions philosophiques des siècles passés. La relation avec le divin n’était alors plus uniquement une question d’épanouissement terrestre, comme la prospérité économique ou le développement humain, mais aussi une question d’épanouissement de l’âme et de sa destinée après la mort. Le monde était désormais prêt à recevoir le message de salut du Christ et à entrer en confrontation directe avec le diable. C’est le sens de l’introduction à l’Église de Smyrne et qui doit être mis en relation avec Esaïe. 

Esaïe 44 : 6  Ainsi parle l’Éternel, roi d’Israël et son rédempteur, L’Éternel des armées: Je suis le premier et je suis le dernier, Et hors moi il n’y a point de Dieu. 7  Qui a, comme moi, fait des prédictions Qu’il le déclare et me le prouve !, Depuis que j’ai fondé le peuple ancien ? Qu’ils annoncent l’avenir et ce qui doit arriver ! 8  N’ayez pas peur, et ne tremblez pas ; Ne te l’ai-je pas dès longtemps annoncé et déclaré ? Vous êtes mes témoins: Y a-t-il un autre Dieu que moi ? Il n’y a pas d’autre rocher, je n’en connais point. 9 Ceux qui fabriquent des idoles ne sont tous que vanité, Et leurs plus belles œuvres ne servent à rien ; Elles le témoignent elles-mêmes : Elles n’ont ni la vue, ni l’intelligence, Afin qu’ils soient dans la confusion.

La différence avec Esaïe, c’est qu’à partir de maintenant le message s’adresse au monde entier. Il s’adresse également aux fausses prophétesses qui se mettent en opposition directe avec les prophètes de la Bible, tous étant des hommes. Le pendant du prophète biblique étant la sibylle au temps de l’âge de Smyrne. Dans la mythologie grecque, la sibylle est une prêtresse d'Apollon qui personnalise la divination et prophétise. Elles le faisaient dans un langage énigmatique permettant de nombreuses interprétations, ce qui les mettait à l'abri de toute contestation ultérieure. La sibylle figure l'être humain élevé à une dimension surnaturelle, lui permettant de communiquer avec le divin et d'en livrer les messages, tels le possédé, l'écho des oracles, l'instrument de la révélation. Les sibylles furent considérées comme des émanations de la sagesse divine, aussi vieilles que le monde, et dépositaires de la révélation primitive : elles seraient à ce titre le symbole même de la révélation. Aussi n'a-t-on pas manqué de rapprocher le nombre des douze sibylles de celui de douze prophètes bibliques et de peindre ou de sculpter leurs effigies dans des églises catholiques.

Les Romains conservaient pieusement dans le temple de Jupiter Capitolin les Livres sibyllins, qui auraient été vendus par une vieille femme à Tarquin le Superbe, au VIe siècle av. J.-C.. Ces livres, confiés à la garde de deux prêtres particuliers appelés duumvirs, étaient consultés dans les grandes calamités, mais il fallait un décret du sénat romain pour y avoir recours, et il était défendu aux duumvirs de les laisser voir à quelqu'un sous peine de mort. Ils ne contenaient pas de prophéties, mais des remèdes expiatoires à appliquer lorsque surviennent des « prodiges », événements exceptionnels particulièrement redoutés par les Romains. En réalité le texte des Livres sibyllins était d'une obscurité telle que des siècles plus tard, Cicéron, peu enclin à la crédulité, dira qu'on pouvait en tirer ce que l'on voulait au gré des circonstances. Les Livres sibyllins furent finalement détruits par des chrétiens quelques siècles plus tard, en l'an 406, sous l'empereur Honorius (395-423), en raison de la prédiction imputant à ces derniers la destruction de l'humanité. Cependant le catholicisme romain les intégrera progressivement les sibylles dans sa religion, comme il intégrera le culte de la Reine du Ciel et intronisera un pape comme pontife.

Plafond de la chapelle Sixtine au Vatican avec les 12 voyants dont 5 sibylles

Les premiers catholiques vont peu à peu s'emparer de la sibylle comme symbole et l’intégrer dans leur littérature religieuse. Eusèbe de Césarée (vers 340) recueille les vers de la Sibylle d'Érythrées, suivi d’Augustin un siècle plus tard, dans La Cité de Dieu. Il en offre alors une version particulière, traduite très approximativement du grec, comprenant 27 vers, soit 3×3×3, symbole de la Trinité. Elle commence ainsi : Iudicii signum : tellus sudore madescet (« le signe du jugement : la terre s'inondera de sueur… »). Cette version augustinienne présente un acrostiche (ensemble de vers dont les lettres initiales, lues dans le sens vertical, constituent un nom ou une phrase) : « Jesus Christus dei filius servator crux ». Elle est notamment citée dans un sermon du Moyen Âge visant à convaincre les incroyants, lu à la veille de Noël. On y invoque tour à tour des personnages de l'Ancien et du Nouveau Testament, puis des figures païennes : Virgile, Nabuchodonosor, et la Sibylle d'Érythrées. Ainsi les différents aspects du paganisme, renaîtront dans le sein de l’Église catholique qui reformera en elle la semence du serpent.

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