http://schoenelblog2.blogspot.com/ Lettre à l'Epouse 2

vendredi 20 mars 2015

Le coeur de la Tétrade

C’est le printemps et la nouvelle Lune qui annonce la nouvelle année biblique.
C’est également l’équinoxe et l’équilibre parfait du jour et de la nuit.


L’alignement planétaire qui est à l’origine de l’éclipse se conjuguera avec une grande marée le jour d’après. Pour que surviennent une éclipse comme une grande marée, il faut en effet la même configuration céleste : Soleil, Lune et Terre alignés. C’est lors de cet alignement que la force d’attraction des deux astres s’exerce dans la même direction. De ce fait, ces forces s’ajoutent, ce qui provoque une marée haute. De plus, pour une très grande marée, comme celle de ce samedi, comme pour l’éclipse de vendredi, il faut que la Lune soit pile dans le plan de l’écliptique, qui contient la Terre et le Soleil, être parfaitement dans le plan de l’écliptique et se trouver au plus près de la Terre. Tout y sera le 21 mars.

Aux phénomènes liés à la terre s’ajoutera le ciel avec l’éclipse solaire qui ne sera totalement visible qu’au sommet du septentrion, soit au Pôle Nord. En France se sera les ¾ de la Lune qui sera couverte, mais le septentrion nous aura fait un cadeau solaire en prémices, des aurores boréales, un phénomène rarissime en France, ont été observées dans plusieurs départements français, dans la nuit du mardi 17 au mercredi 18 mars.

Alsace - Champs du Feu
A la tétrade des Lunes de 2014 et 2015, s’ajoute donc une conjonction de phénomènes exceptionnels autour de l’éclipse du 20 mars. L’avenir nous dira si effectivement une page biblique se tourne aujourd’hui particulièrement en France où tous ces phénomènes sont réunis. L’Eglise aurait bien besoin d’un total renouvellement spirituel, voire d’une nouvelle Pentecôte. Si je parle de la mer et la terre, du Soleil et de la Lune, c’est qu’ils correspondent tous à des symboles bibliques forts dans l’Apocalypse. Jésus nous rend attentif à ces signes précurseurs, Luc 21:25  Il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles. Et sur la terre, il y aura de l’angoisse chez les nations qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et des flots...

De notre vivant tous ces phénomènes exceptionnels conjugués ne se reproduiront plus, ils sont pour notre génération et elle seule. Désormais tout est dans la main de Dieu qui la tendra peut-être vers Son Épouse.

lundi 2 février 2015

Le sens du shabbat 6 et fin

L’ouvrage créatif de Dieu et le shabbat sont deux choses indissociables et cela nécessite un développement. On recommence à parler du shabbat quand le peuple hébreu est dans le désert après sa sortie d’Égypte. Dans un premier temps c’est par rapport à la manne, mais en fait le shabbat que l’Éternel impose à un sens spirituel qui renvoie directement à l’ouvrage créatif de Dieu en Gen 2 : 2 et qui en hébreu se dit melakha.


Le shabbat avait été instauré très rapidement, dès la sortie d’Égypte et l’Éternel qui nourrissait le peuple  par la manne, interdisait aux Hébreux de travailler le shabbat même pour se nourrir. Un mois après l’Exode, la matsa que les Enfants d’Israël avaient emportée avec eux en quittant l’Égypte fut terminée. Pendant les quarante années qui suivirent, les Israélites furent sustentés par la manne. « Le matin il y avait une couche de rosée autour du camp. La couche de rosée s’éleva et voici qu’à la surface du désert une substance fine, dénudée, fine comme le givre, était sur le sol. Les Enfants d’Israël virent et se dirent l’un à l’autre : “C’est de la manne”, car ils ne savaient pas ce que c’était. Moïse leur dit : “Ceci est le pain que l’Éternel vous a donné pour nourriture.” » (Exode 16, 13-15). La manne venait chaque jour, et pourvoyait précisément au besoin de ce jour. « Quiconque en avait pris beaucoup n’en avait pas en surplus, et quiconque en avait pris peu n’en manquait pas ; chacun selon ses besoins en nourriture, ils avaient ramassé. » Il était en effet interdit de garder de la manne d’un jour à l’autre (Exode 16, 18-19).

Ceci se passait chaque jour, sauf le vendredi. Car, « quand vint le sixième jour, ils ramassèrent le double de nourriture ; deux omers par personne. Tous les chefs de l’assemblée vinrent et le dirent à Moïse. Et [Moïse] leur dit : “C’est ce que Dieu a dit : Demain sera un jour de repos, un shabbat saint pour Dieu. Ce que vous voulez faire cuire au four, faites-le cuire au four et ce que vous voulez cuire à l’eau, cuisez-le à l’eau, et tout le reste, mettez-le pour vous en réserve jusqu’au matin.” Alors ils la laissèrent jusqu’au matin... Et Moïse dit : “Mangez-la aujourd’hui, car aujourd’hui est un shabbat pour Dieu ; aujourd’hui vous ne la trouverez pas dans le champ.” » (Exode 16, 22-26). ». « “Voyez ! Dieu vous a donné le shabbat, c’est pourquoi, le sixième jour, Il vous donne le pain pour deux jours. Que chacun reste à sa place ; que nul ne quitte sa place le septième jour.” Ainsi le peuple se reposa le septième jour. » (Exode 16, 29-30). Ainsi le shabbat fut instauré même par rapport à un don du ciel, mais ce ne fut qu’une étape pour une compréhension plus grande de ce que signifie vraiment ce jour.

Ayant appris aux Hébreux de ne pas travailler le shabbat, l’Éternel va maintenant leur apprendre à sanctifier ce jour très particulier en descendant sur la montagne du Sinaï et se présenter Lui-même au peuple rassemblé à Ses pieds. Moïse fit sortir le peuple du camp pour aller à la rencontre de Dieu, et ils se tinrent au pied de la montagne. Et la montagne du Sinaï était toute fumante parce que l’Éternel était descendu sur elle au sein de la flamme... et la montagne entière tremblait violemment. Le son du schofar allait redoublant d’intensité... Alors Dieu prononça toutes ces paroles, en disant...

Dix Commandements furent prononcés ce jour-là au Sinaï, dix mitsvot qui forment le cœur de la Torah. Le quatrième commandement concernait le shabbat et tous les autres commandements s’articulent autour de lui: « Souviens-toi du jour du shabbat pour le sanctifier. Six jours durant tu travailleras et feras tout ton travail. Mais le septième jour est un shabbat pour l’Éternel, ton Dieu ; tu n’y effectueras aucun travail, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail et ni l’étranger qui est dans tes murs. Car [en] six jours Dieu a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils renferment, et Il s’est reposé le septième jour. C’est pourquoi Dieu a béni le jour du shabbat et l’a sanctifié. » (Exode 19, 17 – 20, 1 ; 20, 8-11)

Le caractère solennel de la rencontre au Sinaï fut gâché par la confection du veau d’or, qui soulignait de manière manifeste que le peuple ignorait totalement quel était ce Dieu qui faisait trembler la montagne. Il fallait donc leur enseigner la volonté de Dieu. Moïse a préfacé son exposé des commandements liés au Tabernacle (Michkan) avec une brève déclaration sur le shabbat en Exode 31 : 13  « Parle aux enfants d’Israël, et dis-leur : Vous ne manquerez pas d’observer mes sabbats, car ce sera entre moi et vous, et parmi vos descendants, un signe auquel on connaîtra que je suis l’Éternel qui vous sanctifie. 14  Vous observerez le sabbat, car il sera pour vous une chose sainte. Celui qui le profanera sera puni de mort ; celui qui fera quelque ouvrage ce jour-là, sera retranché du milieu de son peuple. 15  On travaillera six jours ; mais le septième jour est le sabbat, le jour du repos, consacré à l’Éternel. Celui qui fera quelque ouvrage le jour du sabbat, sera puni de mort. 16  Les enfants d’Israël observeront le sabbat, en le célébrant, eux et leurs descendants, comme une alliance perpétuelle. 17  Ce sera entre moi et les enfants d’Israël un signe qui devra durer à perpétuité ; car en six jours l’Éternel a fait les cieux et la terre, et le septième jour, il a cessé son œuvre et il s’est reposé. » Immédiatement après, Moïse poursuit avec les détails qui touchent à la construction du Tabernacle de Dieu.

En fait le Seigneur juxtapose les commandements liés au Michkan et au shabbat. Les érudits juifs ont évidemment remarqué la correspondance, qui de surcroît est soulignée par une particularité textuelle liée au mot « ouvrage » (mélakha) en hébreu. Le mot mélakha est utilisé pour décrire le travail nécessaire à la construction du Michkan (par exemple en Ex 35:21, 35:31, 35:33, 35:35, 36:1, 36:2, 36:3, 36:4, 36:5, 36:6, 36:7, 36:8). Ce même mot -mélakha- est également utilisé lorsque Moïse enseigne les lois d'observance du shabbat. Ce mot clé qui n'est pas seulement l'expression principale des travaux interdits le shabbat, mais aussi sur les autres jours saints du calendrier juif. C’est une expression singulière difficile à cerner en français et qui s’apparente à une forme passive du travail qu’on pourrait traduire par : l’ouvrage sera fait. Le travail en général est désigné par un autre mot, avodah, ou encore asso qui signifie faire. Les rabbanim en ont déduit que c’est les travaux qui sont liés au Tabernacle qu’il faut proscrire. L’ouvrage, mélakha, lié au Michkan, donne donc son sens au shabbat et lui confère un caractère de sainteté. Cette sainteté est soulignée particulièrement dans le chapitre 31 : 15 de l’Exode : « Six jours l’ouvrage sera fait et le septième jour: shabbat shabbatôn consacré à IHVH-Adonaï,  tout faiseur d’ouvrage le jour du shabbat, mourra, il mourra » (Chouraqui). Ici on parle de shabbat shabbaton, un jour de repos complet où même Dieu se repose, car ce jour la manne ne sera pas dispensée. Tout contrevenant mourra, il mourra ! Répété deux fois, cela souligne le lien avec le shabbat répété également deux fois, shabbat shabbaton. Au verset 14 le Seigneur ajoute que celui qui fait mélakha le shabbat sera retranché du peuple. Un commentaire de Rachi, explique le shabbat shabbaton comme une construction grammaticale similaire à celle qui est employée pour désigner le lieu très saint. Derrière le rideau où l'arche s'installa, le lieu est appelé le Kodesh Kodeshim. Si le mot Kodesh signifie saint, alors Kodesh Kodeshim signifie le plus haut degré de sainteté, et donc, si le shabbat est un jour de repos, alors Shabbat Shabbaton représente le repos total, un repos dans la sainteté total. Le shabbat est donc une ordonnance de sainteté qui dépasse largement le cadre du travail profane.

Le travail profane devient même pour un peuple soumis aux ordonnances divines, une extension du shabbat, car mélakha et Michkan son indissociable. En étudiant les instructions détaillées que Dieu donna à Moïse pour la fabrication du Sanctuaire, la michna (shabbat 73a) identifie trente-neuf melakhot – catégories de travail créatif – qui intervenaient dans l’élaboration du Sanctuaire. Celles-ci comprennent : toutes les étapes du travail agricole, depuis le labour et les semailles jusqu’à la moisson, le vannage et la cuisson ; le tissage et la couture, l’écriture, la construction et l’allumage d’un feu. Les 39 melakhot et leurs dérivées constituent le fondement et le cœur des lois du repos du shabbat. Ainsi on travaille premièrement pour le service du Seigneur et après pour soi-même. Le shabbat devenant le sceau de cette perfection dans la communion divine. C’est pourquoi on peut dire que le shabbat est à la fois un signe et une alliance.

Si on comprend le sens premier du shabbat selon son lien direct avec le Tabernacle, on comprend donc que le but premier du peuple de Dieu est d’œuvrer à son élaboration et non à vaquer à des activités terrestres d’enrichissements ou d’amusements. Le travail terrestre est donc un moyen utile à notre subsistance, mais ne doit en rien être notre but. La théorie de la prospérité véhiculée par des télé-évangélistes multimillionnaires qui affirment que plus que vous êtes riches, plus vous êtes bénis de Dieu, est à une année-lumière du principe de l’ouvrage que Dieu attend de l’homme. En fait, si vous agissez ainsi et que l’enrichissement est le but de votre existence, vous vous retranchez vous-même du peuple de Dieu et n’êtes pas digne de faire shabbat. C’est une des raisons qui amènent les juifs à dire qu’un non-juif ne peut pas faire shabbat, car son esprit est tourné ailleurs que vers la sainteté de Dieu et qu’il ne peut pas participer à l’œuvre de construction du Tabernacle ou du Temple. Cet argument est cependant une arme à double tranchant, car elle prévaut également pour les juifs et explique grandement pourquoi le peuple fut mis à l’écart pendant les 2000 ans du temps des nations.

Comme le sens spirituel du shabbat fut enseigné progressivement aux Hébreux dans le désert en passant de la manne au Tabernacle. Le sens spirituel du Tabernacle lui-même doit être enseigné aux hommes afin qu’ils comprennent quelle est la dimension réelle du shabbat. Le Tabernacle du désert fut construit selon un modèle montré dans le ciel, qui deviendra lui-même le modèle du Temple de Jérusalem, qui finalement enseignera aux hommes ce qu’est réellement le Temple que Dieu désire de tout Son cœur. L’édifice de pierre ne peut contenir l’Esprit Saint de Dieu qui est éternel, seul un ouvrage de dimension spirituel et ayant le même caractère divin, et donc éternel, peut le recevoir, c’est le cœur de l’homme. L’homme selon le cœur de Dieu devient donc le réceptacle de Son Esprit et in fine le Temple du Dieu vivant. Or c’est précisément ce qui advint avec Yeshoua. Matthieu 3 : 16  Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l’eau. Et voici, les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. 17  Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection.

Le Germe annoncé par Zacharie vient de poser la base du Temple éternel en Christ. Puis par son sacrifice volontaire le jour de Pessah, le Mashiah gagnera le titre de souverain sacrificateur de manière perpétuelle et la pierre de faîte sera posée. En Yeshoua hamashiah le temple entre dans sa dimension spirituelle parfaite et définitive. Hébreux 8 ; 1 Le point capital de ce qui vient d’être dit, c’est que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui s’est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux, 2  comme ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme. 3  Tout souverain sacrificateur est établi pour présenter des offrandes et des sacrifices ; d’où il est nécessaire que celui-ci ait aussi quelque chose à présenter. 4  S’il était sur la terre, il ne serait pas même sacrificateur, puisque là sont ceux qui présentent les offrandes selon la loi 5  lesquels célèbrent un culte, image et ombre des choses célestes, selon que Moïse en fut divinement averti lorsqu’il allait construire le tabernacle : Aie soin, lui fut-il dit, de faire tout d’après le modèle qui t’a été montré sur la montagne.

Le Tabernacle qui fut construit selon le modèle divin symbolisait une porte d’entrée ou un chemin qui conduisait à Dieu. Les sages israéliens ont donc donné symboliquement des noms aux trois rideaux du Tabernacle qui permettent de passer progressivement du parvis extérieur au Lieu Très Saint. Ces trois noms sont : Dére’e, Emet, ‘Haï. Ce qui signifie le Chemin, la Vérité et la Vie. C’est pourquoi Jésus reprend, le principe pour lui-même en Jean 14 : 6  Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. 7  Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. 8  Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. 9  Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père ; comment dis-tu : Montre-nous le Père ?

Jésus est donc l’expression physique du Père, Son habitation terrestre. Le nouvel Adam qui forme l’image de Dieu. En Christ nous entrons dans une alliance nouvelle qui inaugure un Temple nouveau, ce qui en rien annule la Loi, mais la confirme. Matthieu 5 : 17 Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. 18  Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit arrivé. 19  Celui donc qui supprimera l’un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux ; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux.

Jésus reste donc parfaitement dans le cadre de la Parole, car comme représentation physique du Temple de Dieu, il ne peut en être autrement. Le Tabernacle était appelé Hamichkan bamidbar, ce qui signifie le tabernacle dans le désert. Le mor bamidbar peut également être compris comme : « dans celui qui parle » ou « dans le parlant ». La racine étant davar qui signifie la parole. Le Michkan devient alors d’une certaine manière un sanctuaire dans la Parole, ou l’expression physique du Verbe. On comprend alors pourquoi Jean dans son évangile présente Jésus sous cette forme : Jean 1 : 14  Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père

Puis de Christ sera pris une Epouse qui formera, de la pierre d’angle à celle de faîte, le corps du Temple nouveau. 1 Pierre 2 : 4 Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu ; 5  et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ. 6  Car il est dit dans l’Ecriture: Voici, je mets en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse ; Et celui qui croit en elle ne sera point confus. 7  L’honneur est donc pour vous, qui croyez. Mais, pour les incrédules, La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l’angle, 8  Et une pierre d’achoppement Et un rocher de scandale ;  ils s’y heurtent pour n’avoir pas cru à la parole, et c’est à cela qu’ils sont destinés. 9  Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière, 10  vous qui autrefois n’étiez pas un peuple, et qui maintenant êtes le peuple de Dieu.
Pour Jésus Christ qui est l’expression du Verbe et qui n’est pas venu pour abolir la Loi, le shabbat dans son principe prend une dimension nouvelle si on l’associe à sa personne. Comme le sacrifice du Christ a instauré une alliance nouvelle, le shabbat doit donc être considéré pour ce qu’il est, un signe qui confirme cette nouvelle alliance entre Dieu et Son peuple. Le shabbat fait donc de vous un peuple saint si le but de votre existence est d’être à l’ouvrage pour la construction du corps du Christ établi comme Temple nouveau. Exode 31 : 16  Les enfants d’Israël observeront le sabbat, en le célébrant, eux et leurs descendants, comme une alliance perpétuelle. 17  Ce sera entre moi et les enfants d’Israël un signe qui devra durer à perpétuité ; car en six jours l’Éternel a fait les cieux et la terre, et le septième jour, il a cessé son œuvre et il s’est reposé.  Si le signe du shabbat doit durer à perpétuité, on comprend alors qu’il dépasse le seul ouvrage lié à la construction de la tente du Tabernacle ou du temple de pierre à Jérusalem. Car alors le caractère de sainteté du shabbat s’arrêterait le jour où l’ouvrage serait achevé. Il y a donc forcément une dimension supérieure liée au shabbat et qui renvoie à l’œuvre de la création dans son entier. Pendant six jours Dieu est à l’ouvrage, lié au principe défini pour le shabbat, on pourrait dire que pendant six jours Dieu construit Son Tabernacle et une fois celui-ci achevé, Il se repose.

Dans son principe, le shabbat établi comme loi perpétuelle pour les hommes, est la confirmation que Dieu est encore à l’ouvrage de Son Temple aujourd’hui, puisqu’Il demande explicitement à Son peuple d’interrompre tout mélakha, comme si le Tabernacle était toujours encore en phase de construction. Il y a donc dans la compréhension du principe de la création, une forme liée à l’ouvrage que Dieu attend de Son peuple, soit une œuvre qui n’est pas terrestre, mais spirituelle. Ramener les six jours de la création à la seule considération des choses que l’œil peut voir, est une perception purement terrestre des choses. En fait le Seigneur image dans un sens symbolique les choses et attend de nous que nous nous élevions spirituellement afin qu’Il puisse nous révéler le vrai sens de Sa pensée et la profondeur du Verbe. Dans le premier jour apparaît la lumière, le quatrième les luminaires et dans le septième vient le shabbat. Si on ouvre le dernier livre de la Bible qui est celui de la Révélation, on retrouve le schéma de la création dans son sens spirituel. Dans les premiers chapitres Jésus apparaît au milieu des chandeliers qui symbolisent la lumière, au chapitre 12 apparaissent les luminaires sous la forme de l’Épouse et dans les derniers chapitres on entre dans le millénium et donc le shabbat. Ainsi, si le millénium peut être défini comme le dernier jour, alors un jour peut être défini comme ayant 1000 ans et c’est précisément ce que révèle 2 Pierre 3 : 8 « Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c’est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour. » L’ouvrage de Dieu dans la création est donc de se donner une Épouse qu’Il construira comme Son Temple depuis Adam, jusqu’à nos jours, soit 6000 ans actuellement ou 6 jours pour l’Éternel. Le sixième jour étant celui où l’homme apparaît, implicitement on comprend qu’en l’homme Dieu peut se reposer. Ceci implique forcément le peuple juif, mais également ceux parmi les nations qui ont accepté Yeshoua comme le Mashiah.

Si l’Épouse est le mélakha divin bâti pour être le Temple de Dieu, alors Christ dans son absolu est à la base même de toute la création et la conditionne, puisque l’Épouse est tirée de Lui. Hébreux 1 : 1 Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, 2  dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde. Si le monde existe, c’est parce que Dieu l’a façonné pour le Christ qui est l’expression corporelle de Son amour et que par extension il se reporte sur son Épouse. La Loi elle-même qui s’articule dans le décalogue autour du shabbat, souligne cette évidence et c’est ce que Jésus rappelle en Matthieu 22 : 36  Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? 37  Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. 38  C’est le premier et le plus grand commandement. 39  Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 40  De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes.
Le fond de la compréhension du shabbat est donc là, dans l’amour de Dieu pour Son peuple. Le shabbat est une extension terrestre de ce que Dieu fait dans Sa création, une projection de ce que Dieu accomplit dans le Ciel et une forme de prémices du millénium. Le premier jour l’Esprit de Dieu planait sur la surface des eaux et le dernier Il se repose comme un aigle qui s’arrête de planer. Il ne s’agit pas alors de se demander de « quoi » Dieu se repose, mais sur « qui » Dieu se repose dans Son shabbat. Le sixième jour l’homme est formé et alors l’Esprit de Dieu peut se reposer en lui. Toute la création prend alors. Si pendant le shabbat les hommes arrêtent le travail profane pour avoir un cœur bien disposé à recevoir l’Esprit Saint de Dieu, alors l’homme devient l’expression physique du mélakha divin, Son tabernacle terrestre. Par la prière, la louange et l’étude du Verbe, l’Esprit Saint prend possession de Sa demeure et forme la Shékinah. Le terme Shekinah dérive de la racine hébraïque shakan. En hébreu biblique, le mot signifie littéralement être installé, habiter, ou résider, et a donné par extension le mot michkan, le tabernacle. Dieu présent dans Son Temple forme donc la Shekinah, mais le lieu de la Shekinah est avant tout « au plus haut des cieux » et c’est par un abaissement que le Dieu transcendant se révèle en se rendant réellement présent au milieu des hommes. La Shekinah, certes, est la Présence de Dieu, mais cette présence n’est pas ontologiquement autre chose que Dieu présent. Le shabbat en Yeshoua est donc aujourd’hui la forme nouvelle de la Shekinah.

L’ère messianique en Yeshoua révèle ce qu’est en réalité le Temple de Dieu, le judaïsme n’ayant été que la nécessaire étape à la compréhension de l’œuvre du Christ. À partir de là on comprend pourquoi le Temple, la ville et même tout le pays des juifs furent détruits en l’an 70. Le principe fondamental que Dieu est UN, interdisait ontologiquement la présence simultanée deux peuples coexistant dans des fois divergentes. Le christianisme est l’aboutissement du judaïsme et donne tout son sens au mélakha divin. En expulsant Jésus Christ de son sein, les juifs ont rejeté Dieu et se sont mis sous les pires malédictions de Deutéronome 28 : 15 si tu n’obéis point à la voix de l’Éternel, ton Dieu, si tu n’observes pas et ne mets pas en pratique tous ses commandements et toutes ses lois que je te prescris aujourd’hui, voici toutes les malédictions qui viendront sur toi et qui seront ton partage: 32  Tes fils et tes filles seront livrés à un autre peuple, tes yeux le verront et languiront tout le jour après eux, et ta main sera sans force. 33  Un peuple que tu n’auras point connu mangera le fruit de ton sol et tout le produit de ton travail, et tu seras tous les jours opprimé et écrasé… 37  Et tu seras un sujet d’étonnement, de sarcasme et de raillerie, parmi tous les peuples chez qui l’Éternel te mènera… 41  Tu engendreras des fils et des filles ; et ils ne seront pas à toi, car ils iront en captivité. 42  Les insectes prendront possession de tous tes arbres et du fruit de ton sol. 43  L’étranger qui sera au milieu de toi s’élèvera toujours plus au-dessus de toi, et toi, tu descendras toujours plus bas ; 44  il te prêtera, et tu ne lui prêteras pas ; il sera la tête, et tu seras la queue… 60  Il amènera sur toi toutes les maladies d’Égypte, devant lesquelles tu tremblais ; et elles s’attacheront à toi… 62  Après avoir été aussi nombreux que les étoiles du ciel, vous ne resterez qu’un petit nombre, parce que tu n’auras point obéi à la voix de l’Éternel, ton Dieu. 63  De même que l’Éternel prenait plaisir à vous faire du bien et à vous multiplier, de même l’Éternel prendra plaisir à vous faire périr et à vous détruire ; et vous serez arrachés du pays dont tu vas entrer en possession. 64  L’Éternel te dispersera parmi tous les peuples, d’une extrémité de la terre à l’autre ; et là, tu serviras d’autres dieux que n’ont connus ni toi, ni tes pères, du bois et de la pierre. 65  Parmi ces nations, tu ne seras pas tranquille, et tu n’auras pas un lieu de repos pour la plante de tes pieds. L’Éternel rendra ton cœur agité, tes yeux languissants, ton âme souffrante. 66  Ta vie sera comme en suspens devant toi, tu trembleras la nuit et le jour, tu douteras de ton existence. 67  Dans l’effroi qui remplira ton cœur et en présence de ce que tes yeux verront, tu diras le matin : Puisse le soir être là ! et tu diras le soir : Puisse le matin être là ! 68  Et l’Éternel te ramènera sur des navires en Égypte, et tu feras ce chemin dont je t’avais dit : Tu ne le reverras plus ! Là, vous vous offrirez en vente à vos ennemis, comme esclaves et comme servantes ; et il n’y aura personne pour vous acheter.

Les malédictions qui frappèrent le peuple juif depuis près de 2000 ans, ne représentent rien d’autre qu’une forme de Pâque inversée où le peuple juif est devenu ennemi de Dieu, qui le ramène Lui-même vers l’Égypte. Le simple fait de pratiquer encore le shabbat dans ces circonstances, revient à jeter de l’huile sur le feu de la colère divine et ajouter du malheur au malheur. À Rome, les esclaves juifs étaient battus pour leur refus de travailler le jour du shabbat. Dans l’Espagne de l’Inquisition, les Juifs secrets (les « anoussim ») se réunissaient dans des souterrains pour allumer les bougies de shabbat et faire le kiddouch. Sous le régime soviétique, les Juifs ont subi la faim, l’emprisonnement, l’exil en Sibérie et pire encore du fait d’être considérés comme des « parasites religieux », c’est-à-dire comme des gens qui ne travaillent pas le shabbat. Même à Auschwitz, des Juifs ont déployé des efforts surhumains pour sanctifier le jour du shabbat. Et pourtant, il a été dit que « plus que les Juifs ont gardé le shabbat, le shabbat a gardé les Juifs ». Cependant les fait sont têtus et ont pourtant clairement prouvé le contraire. Le fait qu’un reste soit conservé au sein du peuple juif n’est pas lié au shabbat ou à l’observance du judaïsme, mais à Dieu qui reste fidèle même quand le peuple est infidèle.

On constate que dans le melakha divin pour construire Son  nouveau tabernacle, Il démonte d’abord l’ancien temple de pierre à Jérusalem, puis « démonte » le peuple juif en le dispersant au sein  des nations. Puis l’Éternel rebâtit en Yeshoua le nouveau Temple au travers de Son Église et le retour du peuple juif en Israël annonce l’achèvement du melakha divin. Pour les Israélites, le Deutéronome, puis les prophètes, ont prédit le retour de l’exil (Dt 30.4s). Mais la visée de ces textes va bien au-delà. Le Seigneur se propose de renouveler totalement son peuple. Pour ce faire, il va faire un tri au sein de son peuple. Ce thème du tri est particulièrement présent chez Michée, Esaïe et Ezéchiel (Mi 2.12; 4.6s; 5.7; 7:18; Es 65:1-16; 66; Ez 34:17-22). Un autre thème s’y associe, celui du reste, que l’on rencontre chez la plupart des prophètes: le jugement de Dieu réduira Israël à un reste et c’est ce reste, et non pas tout Israël, qui bénéficiera du salut à venir (Es 10:22; Mi 2:12; 4:6s; 5:6s; 7:18; So 2.7,9; 3:12s…).  Un premier tri est effectué par ceux qui ont fait leur alyah en Israël. Mais les Juifs rentrés d’exil ne constituent pas encore le reste qui doit bénéficier du salut eschatologique. Un nouveau tri doit avoir lieu qui ne laissera subsister qu’un reste au sein du reste des Juifs rentrés d’exil (Za 13:7-9; Ml 3:3-5). Ce tri est nécessaire pour séparer les haredim appelés « ultra-orthodoxes », qui rêvent de la reconstruction du temple à Jérusalem et du strict respect du shabbat comme d’une mitsva, d’avec les juifs messianiques en Yeshoua. La reconstruction du temple de pierre à Jérusalem, n’aura pour effet que de révéler le fruit de l’arbre de la connaissance, l’antéchrist qui viendra s’y faire oindre comme roi. Au terme des jours  on se retrouvera donc avec une situation identique à celle qui prévalut dans le chapitre trois de la Genèse, avec un nouveau Caïn et un nouvel Abel. Mais une cette fois c’est Caïn qui périra et Abel qui régnera comme seul fils légitime de Dieu.

Cependant les juifs messianiques nous apportent maintenant ce qui manquait encore au sein des nations pour restaurer définitivement l’Église du Christ, soit le shabbat. Etape essentielle pour revenir à une nouvelle Pentecôte. Car les juifs ne furent pas les seuls à dénaturer le sens du Verbe et vider de sa substance le sens du shabbat. Les chrétiens après avoir été expulsés des synagogues ont rapidement perdu leur base apostolique et ont été happé par l’adversaire et le monde romain, ce qui les amena eux-mêmes dans les ténèbres du Moyen Âge et très loin du shabbat. Nous avons donc eu pendant une longue période une situation où le shabbat avait cessé de représenter la Shekinah. Car les juifs respectaient le shabbat, mais sans avoir l’Esprit Saint et un reste de chrétiens avaient encore l’Esprit Saint mais sans le respect du shabbat. Aujourd’hui on peut considérer que Dieu remet Son peuple en phase avec le Verbe. Restaurer le shabbat et le cycle des fêtes de l’Éternel en Yeshoua, revient à reconstruire le Temple spirituel du Christ, tel qu’il fut établi par Jésus et les apôtres. On revient au point d’origine et la Shekinah se reforme dans la kehila (l’assemblée) pour redonner au shabbat tout son sens.

dimanche 1 février 2015

Le sens du shabbat 5

«Tel fait une distinction entre les jours; tel autre les estime tous égaux. Que chacun ait en son esprit une pleine conviction.» (Romains 14.5)

Replaçons ce verset dans son contexte pour en comprendre la motivation. Outre les lunaisons, les jours eux-mêmes variaient selon le calendrier dit pompilien, attribué à Numa Pompilius qui faisait partie de la première série mythique des rois de Rome vers 700 Av J.C. On attribue à Numa Pompilius la réforme du calendrier romain, par le partage de l'année en douze mois lunaires et l'introduction de mois intercalaires pour correspondre avec la durée de l'année solaire. Il aurait créé le mois de Januarus situé au début de l'année et dédié au dieu des commencements et des fins Janus. Par ailleurs Tite-Live précise qu'au cours de cette mise en place calendaire, il distingue les jours fastes (dies fasti) et néfastes (dies nefasti) afin de rythmer la vie quotidienne romaine. Ces jours permis et défendus, fasti et nefasti, furent entendus des Romains, aussi bien pour l'administration de la justice entre les particuliers, que pour le traitement des affaires entre les magistrats. Quoi qu'il en soit, Numa voulut faire sentir que l'observation régulière de ces jours permis et non - permis, étaient pour eux un point de religion, qu'ils ne pouvaient négliger sans crime: de - là vient que faste et néfaste chez les auteurs, signifie ce qui est conforme ou contraire à la volonté des dieux. Le terme est encore employé aujourd’hui.

On fit donc un livre où tous les mois de l'année, à commencer par janvier, furent placés dans leur ordre, ainsi que les jours, avec la qualité que Numa leur avait assignée. Ce livre fut appelé fasti, du nom des principaux jours qu'il contenait. Dans le même livre se trouvait une autre division de jours nommés festi, prefesti, intercisi, auxquels furent ajoûtés dans la suite, dies senatorü, dies comitiàles, dies proeliares, dies fausti, dies atri, c'est - à - dire des jours destinés au culte religieux des divinités, au travail manuel des hommes, des jours partagés entre les uns et les autres, des jours indiqués pour les assemblées du sénat, des jours pour l'élection des magistrats, des jours propres à livrer bataille, des jours marqués par quelque heureux évènement, ou par quelque calamité publique. Mais toutes ces différentes catégories se trouvaient dans la première subdivision de dies fasti et nefasti.

Cette division des jours étant un point de religion, Numa en déposa le livre entre les mains des pontifes, lesquels jouissaient d'une autorité souveraine dans les choses qui n'avaient point été réglées par le monarque, pouvaient ajouter aux fêtes ce qu'ils jugeaient à – propos. Les pontifes furent déclarés les dépositaires uniques et perpétuels des fastes; et ce privilège de posséder le livre des fastes à l'exclusion de toutes autres personnes, leur donna une autorité singulière. S'il est vrai que le contenu du livre des fastes était fort resserré quand il fut déposé entre les mains des prêtres de la religion, il n'est pas moins vrai que de jour en jour les fastes devinrent plus étendus. Ce ne fut plus dans la suite des temps un simple calendrier, ce fut un journal immense de divers évènements que le hasard ou le cours ordinaire des choses produisait. Et comme les si les choses n’étaient pas assez complexes comme ça, un jour pouvait même être faste le matin et néfaste l’après-midi, bref, la vie romaine était emprunte de traditions et de règles complexes, autant religieuses que civiles, qui se démarquaient radicalement du rythme hébraïque où les jours étaient tous égaux à l’exception du shabbat qui reste un jour sanctifié.

Ainsi pour tout juif élevé dans la culture hébraïque et biblique, la vie romaine était un imbroglio calendaire où se mêlaient le paganisme et la vie civile qui dénotait radicalement du calendrier biblique. Il faut donc avoir en son esprit une pleine conviction de ses motivations pour faire le distinguo entre le calendrier biblique et romain. Si on ne sait pas discerner le sens profond du shabbat, le respecter n’a aucun sens et vivre selon son rythme également. Dans ce contexte la lettre de Paul aux Romains se justifie totalement, surtout si on la place dans le contexte de l’ouverture au monde. «Tel fait une distinction entre les jours; tel autre les estime tous égaux. Que chacun ait en son esprit une pleine conviction.» (Romains 14.5) On ne bascule pas du livre des fasti qui rythme le temps romain à la Bible qui vit selon son propre rythme, sans un minimum d’explication et d’enseignement. Mais une chose reste certaine, sortir des dies fasti et nefasti pour suivre le rythme biblique, revenait à sortir du paganisme pour s’engager dans une véritable conversion à Jésus Christ. Car se baptiser en Jésus ne pouvait avoir de sens que si on abandonnait définitivement tout culte païen et donc le rythme de leurs fêtes. Il devient alors évident que le shabbat reste le jour sanctifié par excellence et cela n’est même pas un sujet de discussion tant la chose est évidente et au pire on revient sur les autres jours dont on fait des distinctions alors que bibliquement ils sont tous égaux.

Le but des lettres à l’Épouse a précisément pour objet de préciser les motivations qui justifient le respect du shabbat. Aujourd’hui de nombreux évangélistes sortent par ignorance crasse certains versets de Paul de leur contexte pour justifier leur position contraire à tout légalisme. Cependant, chaque fois que l’apôtre Paul revient sur le sujet des jours calendaires ce n’est pas pour supprimer le jour du shabbat, ce qui serait impensable pour lui, mais surtout souligner l’inanité des autres jours de la semaine: « Autrefois, ne connaissant pas Dieu, vous serviez des dieux qui ne le sont pas de leur nature ; mais à présent que vous avez connu Dieu, ou plutôt que vous avez été connus de Dieu, comment retournez-vous à ces faibles et pauvres rudiments, auxquels de nouveau vous voulez vous asservir encore ?  Vous observez les jours, les mois, les temps et les années ! Je crains d’avoir inutilement travaillé pour vous. » Galates 4 : 8-11.

La profondeur du shabbat

Ainsi, si on a parfaitement compris que le rythme du temps biblique n’est pas une affaire de tradition rabbinique ou une justification pour en sortir et suivre un rythme calendaire païen, on peut revenir à la source même de la Bible pour en extraire l’essence du shabbat qui en justifie seul le respect. Le shabbat a toujours joué un grand rôle, peut-être le plus grand, dans l’identité juive. De nombreuses règles ou traditions peuvent être mentionnées à son sujet, mais une chose est certaine, quand un juif oublie le shabbat, son assimilation aux nations est presque totale !

Le simple fait de parler de ce sujet fait souvent bondir dans les dénominations chrétiennes qui dénoncent un retour au légalisme ou au judaïsme et que n’importe quel pasteur digne de ce nom se doit de balayer méprisamment d’un revers de main en faisant une moue dédaigneuse. En fait, ignoré le shabbat  c’est ignorer sa profondeur, celle de Dieu et de la Bible en général. L’Ancienne et la Nouvelle Alliance ne s’opposent pas entre elles, elles se complètent en révélant le Christ dans toute sa mesure comme l’expression du Verbe divin révélant l’amour de Dieu. Il n’y a pas le shabbat comme jour sanctifié pour les juifs et le dimanche pour les chrétiens, car un seul jour est déclaré saint par l’Éternel, c’est le shabbat, trait d’union calendaire entre les générations, les âges bibliques et les communautés. Le diable sait parfaitement ce que contient comme charge affective et source de bénédictions le jour du shabbat. C’est pourquoi il est si bien encadré par le jour du soleil catholique et la lune des musulmans, que défendent si bien leurs adorateurs. Quant au judaïsme talmudique, il l’a écrasé sous la somme des volumes du talmud et sa somme de science humaine qui sont autant de débris intellectuels enterrant sous un monceau de règles absurdes,  un shabbat source de vie, mais qui doit rester figé dans son froid tombeau doctrinal talmudique.

Le shabbat agit comme un révélateur pour qui entre dans ce jour porté par l’Esprit-Saint. Il pénètre alors une dimension bien plus élevée que celle du simple rituel hérité de la tradition ou des convenances. Le jour du shabbat est le jour de la rencontre entre l’Époux et l’Épouse, le jour béni où l’amour prend une dimension nouvelle exprimée par la foi en Dieu. Jésus nous a enseigné que la Loi se résume en ce commandant Mt 22 : 37 « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. 38  C’est le premier et le plus grand commandement. 39  Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 40  De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. » Le jour de shabbat étant le trait d’union qui lie ces deux commandements entre eux, car c’est dans ce jour qu’ils peuvent totalement se réaliser quand l’Assemblée est réunie pour adorer son Dieu.


L’expression la plus simple à comprendre de la Loi est le décalogue. Même si l’appellation « Décalogue » est relativement tardive, le fait qu’il y ait dix paroles est biblique (Ex 34,28 ; Dt 4,13 ; 10,4). Cependant, nul ne parvient à découper le texte en dix unités de façon satisfaisante. En outre, malgré l’indication selon laquelle le Décalogue fut inscrit sur deux tables (Dt 5,22), le texte ne s’articule pas de manière évidente en deux parties. En effet, si l’on fait abstraction des données externes pour s’attacher au seul texte du Décalogue, c’est plutôt une structure ternaire qui se dégage. Le commandement sur le shabbat est au centre de cette architecture. C’est le commandement le plus long. C’est aussi celui qui, le plus clairement, concerne à la fois Dieu et le prochain.

La Loi d’Israël est ainsi différente de toutes les autres, car elle implique une dimension absente ailleurs : le juif obéit à la Loi par la foi. Axée essentiellement sur la personne humaine et d’origine divine, la Loi se présente dans la Bible porteuse d’un message universel. Un des indices les plus éloquents de cette intention universelle de la Loi se trouve en particulier dans sa référence à la création. On le remarque notamment à propos du décalogue dont la structure place le shabbat, mémorial de la création, en son centre géométrique et thématique, c’est-à-dire à l’endroit même où était apposé le sceau dans les anciens documents d’alliance. Cette position du shabbat suggère que la conscience du Dieu créateur est au cœur même de l’observation des dix commandements.

Commandements étant liées à la création dans le sens ou tous les jours de la création tendent à parvenir à un but unique qui est le shabbat, les lois religieuses et morales sont donc toujours normatives. Par contre, les lois dites cérémonielles liées au temple ont disparu avec lui, car totalement accomplies une fois pour toutes en Yeshoua. La Loi d’Israël connaît donc deux lois, une loi absolue et universelle et une loi relative qui dépend du temps et des circonstances. Cette distinction se retrouve jusque dans le Nouveau Testament où les textes qui parlent de l’abolition de la loi sont contrebalancés par de nombreux passages qui l’exaltent au contraire ; ce n’est pas que ces textes se contredisent, c’est en fait qu’ils parlent de deux lois différentes. C’est encore Jésus qui en résume le mieux le principe : Matthieu 5 : 17 Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. 18,  Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit arrivé. 19  Celui donc qui supprimera l’un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux ; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. 20,  Car, je vous le dis, si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux.

Puis au moment où Jésus allait être sacrifié pour que justement toute la Loi soit accomplie, il ajouta pour en résumer le principe : « Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » Jean 13:34-35. Ce qui pourrait être considéré comme un onzième commandement est en fait le résumé de ceux du Décalogue. Si les premiers chrétiens, qui étaient tous des juifs religieux, ont été amenés à déclarer caduques les lois des sacrifices, car le Messie les a accomplis une fois pour toutes en se sacrifiant lui-même, ils n’ont pas pour autant remis en question la loi du Décalogue dont Jésus a même approfondi et étendu l’application (voir Matthieu. 5 : 21, 22 ; 27, 28.)  De ces observations il s’ensuit que la Loi comme principe de la vie religieuse demeure tout aussi valable pour le juif que pour le chrétien. Surtout si la Loi est considérée dans son principe comme l’expression de l’amour divin et donc de la grâce.

Différente, universelle et toujours actuelle, la Loi est l’expression même du caractère de Dieu. Dans la Bible, la relation avec Dieu n’est pas d’ordre mystique, sorte d’extase qui emporte l’homme en dehors de la réalité. Bien au contraire, la religion prônée par les prophètes d’Israël concerne la vie de l’homme dans la chair chaude de son existence et de ses actes. La spiritualité passe nécessairement par l’exigence éthique qui courbe la volonté et forge l’être aux impératifs d’en haut. Car que serait la foi si elle ne s’exprime pas par des actes ? La chrétienté moderne  a totalement oublié ce principe et la sanctification est reléguée au second plan, puisque la « grâce » permet tout. Alors on prie n’importe comment, avec n’importe qui et n’importe quand. On s’habille, on mange, on travaille, on s’amuse, etc., sans règle de sainteté. Or, sans sanctification il n’y a pas d’effusion de l’Esprit Saint!

Mais il y a là plus qu’une discipline. Don de Dieu et expression de son amour pour l’homme, la Loi est destinée à être vécue ici-bas comme l’expression de notre amour pour Dieu. Le prophète Jérémie voit la loi inscrite dans le cœur de l’homme (Jér. 31 : 33). Le psalmiste chante l’amour et les délices de la loi (Ps. 119 : 92). Paul lui-même reconnaît « prendre plaisir à la loi de Dieu » (Rom. 7 : 22, 25). On n’obéit pas à la Loi par contrainte, parce qu’on est obligé, ou par intérêt pour se gagner les faveurs et le salut de Dieu. On obéit à la Loi librement, par amour pour Dieu, et parce qu’aimé et sauvé par Lui (voir Ex. 19 : 4, 5 ; cf. Ps. 119 : 41-45). Bien plus, on obéit à la Loi pour accomplir sa destinée, pour être vraiment soi-même. Le but de la Loi de Dieu, c’est la liberté de l’homme. C’est tendre vers un idéal commun au juif, mais aussi de tout homme qui veut vivre selon Dieu et avec Lui, parce qu’il a compris qu’il ne peut vivre que de Lui.

La dimension universelle du Shabbat dans la création.
(Extrait du journal Chrétien Suédois « Dagen »)

La connexion « Shabbat et Israël » a une profonde signification : par la bouche de Moïse qui énumérait les 10 commandements. Dieu ordonnait : « Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier » (Exode 20:8). Les chrétiens pensent que cela signifie seulement prendre un jour de repos tous les 7 jours, mais pour le Juif et surtout pour Dieu cette signification est bien plus profonde : en effet il y a une pensée cachée, un « code secret ».

Dès la création, la Genèse montre dans le texte hébreu concernant le 7ème jour un « code secret » étonnant que nous allons découvrir. Déjà à la fin du chapitre 1 il est dit : « Ainsi il y eut un soir il y eut un matin ce fut le sixième jour » et le chapitre 2 continu : « Ainsi furent achevés les cieux et la terre et toute leur armée. Dieu acheva au septième jour son oeuvre qu’il avait faite »…

Apparemment il semble que ces versets n’ont rien de spécial, mais si on regarde attentivement le texte hébreu on découvre un message étonnant : En prenant la dernière lettre du chapitre 1 qui est  (« Yod » qui correspond à i) et en comptant toutes les 7ème lettres du chapitre 2 on découvre les lettres suivantes ISRaEL Ma Ma SH.


Cela est d’autant plus étonnant que le nom « Israël » en texte clair ne se trouve, pour la première fois que dans Genèse 32:28 où un « Etre mystérieux » combat avec Jacob et à la fin du combat change son nom en « Israël »…

Ce que signifie « Israël » nous le savons, mais qu’est-ce que signifient ces lettres « Mamash » ? D’après certains dictionnaires la signification serait : « réalité un fait, concernant un fait ». J’ai demandé à mon professeur d’hébreu qui m’a répondu que cela signifie « Cela et rien d’autre »  Quelle révélation !… Au septième jour Dieu a pensé à « Israël à cela et rien d’autre » ! Dieu s’est reposé le 7ème jour et il a projeté Israël durant son repos. On pourrait l’exprimer ainsi : Dieu s’est reposé en pensant à Israël et Israël doit se reposer en pensant à Dieu. Puisqu’il est dit qu’il serait « un royaume de sacrificateurs et une nation sainte » (Exode 19.6)

On comprend alors combien les éléments du triangle « Dieu-Israël-Shabbat » s’adaptent tellement intimement. Exode 31:13 à 17 dit que le Shabbat est un signe et une alliance entre les enfants d’Israël et Dieu. Puisque Dieu pense tellement intensivement à Israël le Shabbat, il veut qu’Israël aussi pense a lui ce jour-là ! Est-ce que cela ne concerne pas aussi les chrétiens qui ont été greffés sur l’olivier franc (Romains 11:17 à 18) ?

Mais derrière tout cela il y a quelque chose de plus important : Les Juifs comptent le temps depuis Adam, ce qui cette année devient 1 année 5762 (1991-1992). II est probable qu’il y a un décalage d’une centaine d’années, de même que pour les chrétiens il y a aussi quelques années de différence avec le calendrier actuellement utilisé.

Quand les 6000 ans depuis Adam seront écoulés, les 1000 ans de paix commenceront pour la terre. Dieu travaille avec l’humanité durant 6000 ans et le septième millénaire, son oeuvre accomplie, il se repose. Durant ce temps, il y aura « collaboration » entre lui et Israël d’une manière très spéciale et alors s’accomplira ce qui est écrit en Jérémie 31:7 « Car ainsi parle l’Éternel : « Poussez des cris de joie sur Jacob. Éclatez d’allégresse à la tête des nations »…

Remarquons encore dans ce code que la première lettre du nom d’Israël  « Yod » = i, se trouve la dernière lettre dans le 6ème jour. Je pense que cela signifie que Dieu ne peut pas attendre jusqu’au 7ème jour et que déjà au 6ème jour il commence avec Israël… actuellement nous nous trouvons dans ce petit « Yod » (en grec Yota) à l’époque actuelle !

En 1948, Dieu a commencé à écrire le nom d’Israël devant les nations et actuellement nous sommes à l’époque de transition entre la fin des 6000 ans et le millénium à venir. Dieu commence à travailler sur le modèle auquel il a pensé à la création. Yéshoua (Jésus) disait que pas un « Yod » de la Torah ne disparaîtra avant que tout s’accomplisse.

Sans ce « Yod » (i) il n’y aurait pas d’Israël.

Il n’y a donc rien d’étonnant que Satan qui depuis longtemps déteste et a voulu détruire les juifs et ensuite les chrétiens, s’acharne davantage actuellement, pourquoi ? Peut-être qu’il connaît ce code et veut se débarrasser des juifs et des chrétiens.

En tout cas il sait que le jour approche où les juifs diront « Barouh haba beshem Adonaï »… Béni soit CELUI qui vient au nom du Seigneur (Matth. 23:39).

En ce temps-là, avec la venue de Yéshoua (Jésus) il y aura un changement de gouvernement sur la terre : Le diable sera obligé d’abdiquer et le Messie s’installera sur son trône à Jérusalem pour régner, par son peuple, sur toute la terre.

« Car de Sion sortira la Loi et de Jérusalem la Parole de l’Éternel. Il sera le juge des nations, l’arbitre d’un grand nombre de peuples. De leurs glaives ils forgeront des hoyaux. Et de leurs lances des serpes: Une nation ne tirera plus l’épée contre une autre. Et l’on n’apprendra plus la guerre (Isaïe 2:3b-4).

« … Afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur, et qu’il envoie celui qui vous a été destiné, Jésus-Christ (en hébreu : Yéshoua ha’Mashiah N.D.L.R) que le ciel doit recevoir jusqu’au temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes (Actes 3:20 à 21).

jeudi 29 janvier 2015

Le sens du shabbat 4

Le retour des juifs en Israël est un des signes majeurs qui alerte le monde sur les changements en cours et contribue à développer un puissant sentiment religieux de retour en grâce de la part des juifs, qui s’élargit culturellement avec la certitude de vivre le temps d’un judaïsme messianique. C’est le temps de la revanche juive sur les nations, qui attend le Mashiah pour régner sur le monde. Les juifs d’essence talmudique sont donc persuadés d’être les nouveaux guides spirituels du monde et que leur interprétation de la Torah et respect strict des traditions en font les nouveaux élus de Dieu. Le problème pour eux c’est que les prophètes qui annoncèrent le retour ne l’ont pas annoncé ainsi. Le retour est pour l’essentiel le résultat de la Shoah et c’est dans la douleur et les guerres qu’Israël dut gagner son indépendance. Ez 36 : 22  C’est pourquoi dis à la maison d’Israël: Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Ce n’est pas à cause de vous que j’agis de la sorte, maison d’Israël ; c’est à cause de mon saint nom, que vous avez profané parmi les nations où vous êtes allés. 23  Je sanctifierai mon grand nom, qui a été profané parmi les nations, que vous avez profané au milieu d’elles. Et les nations sauront que je suis l’Éternel, dit le Seigneur, l’Éternel, quand je serai sanctifié par vous sous leurs yeux. 24  Je vous retirerai d’entre les nations, je vous rassemblerai de tous les pays, et je vous ramènerai dans votre pays.

La cause principale de la dispersion n’a pas disparu avec le retour, elle s’est même amplifiée. Les juifs sont partis dans la douleur et les larmes et leur retour s’effectue dans les mêmes conditions. Les raisons de cette situation conflictuelle avec leur Dieu sont particulièrement bien mises en lumière par Jésus quand il s’opposa avec force aux pharisiens en leur disant qu’ils ne sont pas des enfants d’Abraham, mais les fils du diable (Jean 8). Une grande partie de la controverse provenait de leur manière d’interpréter la Loi par le biais de la loi orale. Au temps de Jésus, on nommait cela la « tradition des anciens ». L'historien Flavius Josèphe l’explique : « les pharisiens ont livré à la population un grand nombre de célébrations par la succession de leurs pères, qui ne sont pas inscrites dans les lois de Moïse ». Car si les pharisiens reconnaissaient les lois de Moïse, ils défendaient également un dogme oral qu’ils ont placé à égalité avec les lois écrites et beaucoup le considéraient même comme d’une plus grande autorité. Cette tradition a entrepris de préciser et de décortiquer les lois mosaïques. La loi orale sera mise en écriture entre le 3è et 6è siècle après J.C. pour donner le talmud. Pour le rabbin Stephen Wise « Le retour de Babylone et l’adoption du talmud marque la fin de l’hébraïsme et le début du judaïsme. »

Ce concept de torah orale, qui se développe à partir de la période perse, est un élément distinctif de la pensée pharisienne. L’appui sur la loi orale a fait évoluer le dogme juif dans un sens très favorable aux pharisiens. En effet, ils vont au-delà du texte écrit et, au nom de la tradition orale révélée à Moïse, en même temps que la Loi écrite selon eux, ils le précisent et l’enrichissent pour se détacher des pratiques collaboratives des prêtres qui se sont corrompus de plus en plus au fil du temps. La soumission à la loi orale des pharisiens, les placent en opposants des sadducéens qui ont leur propre exégèse orale et qui ne reconnaissent pas son autorité. Elle impliquera le développement de la synagogue comme lieu où l'on interprète la Loi. Le pharisaïsme est ainsi à l'origine du rabbinisme et de la mise par écrit de la loi orale dans le talmud

Les Évangiles le disent très clairement, l’opposition entre les pharisiens et Jésus-Christ est principalement basée sur son rejet de cette tradition orale qui les aveugle sur la compréhension des messages qui annoncent la venue du Messie. Jean 5 : 39  « Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi. 40  Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! 41  Je ne tire pas ma gloire des hommes. » La loi orale change radicalement le sens de la Loi divine pour la tordre au profit de ceux qui l’interprètent. Elle permet aux rabbins de prendre la direction spirituelle du peuple en lui imposant des règles qui sont parfois en totale opposition avec la volonté de Dieu. Les règles actuelles d’observance du shabbat et de cacherout sont si contraignantes, qu’elles ruinent les ménages et vident de sens le shabbat tant elles exténuent les femmes qui le prépare.

La loi orale est l’instrument de la gloire des hommes au détriment de celle de Dieu, elle est la barrière intellectuelle qui durcit les cœurs et empêche l’action de l’Esprit Saint. Quand Dieu décida d’exprimer toute Sa colère contre Israël en 70, avant de détruire le Temple, la ville de Jérusalem et d’emmener les juifs en esclavage, méthodiquement tous les centres talmudiques du Golan furent préalablement détruits par les Romains, puis Gamla comme rempart et centre talmudique central devant préserver la route vers Jérusalem. L’avertissement était clair alors, mais dans leur entêtement et leur obstination à conserver la loi orale au bénéfice d’une lecture pure de la Torah qui aurait alors révélé dans son contenu qui est le Messie, ils ont préféré la destruction et l’esclavage pour garder la loi orale, plutôt que la liberté dans l’expression d’une Loi révélant le Mashiah en Yeshoua. La loi orale est le joug intellectuel de l’esclavage imposé par Satan, pour dominer religieusement les juifs. Il faut donc écraser le raisonnement talmudique du serpent, pour restaurer une lecture directe de la Torah qui seule peut révéler qui est le Messie et le libérateur d’Israël.

Si on fait le lien entre la rédaction du Tanakh (l’Ancien Testament) et la venue de Jésus, on se rend compte que la venue du Messie correspond à la compilation définitive de la Bible hébraïque et de son enseignement dans les synagogues. Les premiers livres de la Bible sont rassemblés à partir de l'exil des juifs à Babylone (au VIe siècle av. J.-C.), qui les prive d'un roi et d'un pays. Cet état de fait donne de l'importance aux textes inspirés qui restent le seul lien entre les Hébreux exilés et ceux qui sont restés en Terre promise. Au fur et mesure que le temps passe, on peaufine et complète les textes. La communauté juive installée à Alexandrie fait traduire, au milieu du IIIe siècle av. J.-C. la Bible hébraïque en langue grecque, ce qui devient la Septante; cette version de la Bible contient déjà de nombreux textes supplémentaires. Le texte définitif (que l'on appelle un canon) est élaboré par une école de rabbins entre 70 et 110.

Si je résume les choses simplement, on comprend que les Hébreux se sont forgé une histoire avec leur Dieu, qui leur a transmis des règles de vie à respecter pour vivre en harmonie avec Lui. Tout cela fut mis en écriture, compilé pour former le canon biblique hébraïque qui répond au sens de la volonté de Dieu et devient de facto le Verbe divin. La Parole traduite et enseignée au peuple, indique par tout son corpus qu’un Messie doit venir et que le sens de sa mission ne peut être compris que par l’exégèse biblique. C’est le sens de l’introduction de l’apôtre Jean dans son évangile : Jean 1 Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. 2  Elle était au commencement avec Dieu. 3  Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. 4  En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes… 14  Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père… 16  Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce ; 17,  car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ.

L’exil des Hébreux favorisa l’émergence d’une diaspora qui se regroupa en assemblée étudiant la Bible désormais traduite dans le langage vernaculaire des érudits du monde romain, soit le grec. Tous les éléments de la diffusion de la Parole de Dieu dans le monde ont  donc été mis en place par Dieu Lui-même bien avant que Jésus annonce la bonne nouvelle du royaume de Dieu.  Le terrain était préparé et labouré pour recevoir la bonne semence de Jésus. La manière dont Dieu a agi, nous démontre clairement que la volonté de Dieu est que la Bible devienne l’ouvrage de référence universel pour tous les hommes sur la terre et pas seulement pour les juifs de tendance rabbinique. Marc 16 : 15  Puis Jésus leur dit : Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. 16  Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné.

Le message du Messie s’inscrit parfaitement dans la logique divine préparée depuis des siècles et se poursuivra toujours selon le même principe, la diffusion à la Terre entière de la Parole de Dieu. Tous ceux qui s’opposeront alors à la volonté de Dieu, se mettront en inimitié contre Lui et ne seront plus considérés comme Son peuple. Car ne peut être considéré comme le peuple de Dieu que celui qui vit et met en pratique Sa Parole. Afin qu’il n’y ait point d’ambiguïté à cet égard, Dieu va choisir le plus grand érudit de son temps parmi les docteurs de la Loi, pour expliquer que Jésus Christ est l’expression de la Loi et non la loi orale qui en verrouille le principe. Saül de Tarse, ville grecque d’érudition par excellence, va devenir la référence doctrinale de son temps pour expliquer aux juifs en premier, que le message du libérateur d’Israël sert également à les libérer du joug doctrinal des scribes et des pharisiens qui utilisent la loi orale comme un fouet doctrinal servant à soumettre le peuple à l’esclavage de leurs lois. L’universalité de la Bible est définitivement actée quand les Évangiles et les épîtres entreront dans le canon biblique en grec et non plus dans la langue des initiés qui étaient l’hébreu biblique qui nécessitait toujours un interprète pour le comprendre. La Bible qui passe de l’hébreu au grec, c’est les bras de l’Éternel qui s’ouvrent au monde pour y accueillir tous les hommes sans distinction de race ou de langue, c’est le message de la grâce qui surpasse celui de la Loi.

Mais si quand bien même on s’en tient à la Loi comme référence ultime, alors cette même Loi vous jugera dans toute sa rigueur et c’est exactement ce qui arriva au peuple juif en 70. Cette année-là, les juifs vont connaître un exode à l’envers et une véritable inversion de la Pâque en voyant le Temple détruit et même tout le pays, pour finir par être vendu en Égypte pour quelques sous tant le nombre d’esclaves juifs était important. Ainsi Dieu démontre de manière évidente que le judaïsme rabbinique n’est pas l’expression de Sa Loi, mais son avilissement et cela Dieu ne peut pas l’accepter. Le pharisianisme qui a conduit à la destruction d’Israël comme nation, deviendra également l’instrument de son esclavage pendant les deux millénaires qui seront alloués aux nations. Le fouet qui les maintiendra dans cet état sera tressé dans les lanières de cuir du talmud, quand il deviendra la trace écrite de la loi orale. Le talmud est devenu le Goshen des juifs en captivité doctrinale, alors que l’Évangile du Christ devient l’expression biblique de l’avènement du royaume de Dieu. Pendant que les uns entrent dans le royaume, les autres en sortent et c’est la Bible avec ses 66 livres qui devient le passeport qui est délivré à ses nouveaux citoyens.

Le talmud est devenu l’outil intellectuel pour garantir l’hégémonie du judaïsme rabbinique et pour être bien certain de verrouiller le système intellectuel mis en place, les rabbins enseignent une doctrine qui consiste à diviser le peuple d'Israël en deux, les Juifs et les non-juifs de l'autre côté. Et cette théorie est celle qui consiste à faire croire qu'il existe la Torah de Moïse uniquement faite pour le peuple juif et juste quelques lois secondaires comme les 7 lois noahides qui seraient pour les non-juifs rabbiniques, une sorte de Loi allégée. Cela a été instauré au sein du Judaïsme rabbinique orthodoxe, toujours pour mieux maintenir cette séparation d'avec les non-juifs, car selon le judaïsme rabbinique, n'appartiennent à Israël que ceux qui se convertissent à leur judaïsme. Mais tout cela est faux et c'est ce contre quoi se sont battus, Jésus, les Apôtres et notamment l'apôtre Saül (Paul), dont on pourrait dire qu’il est le Rachi de son temps, le rav Shaoul de Tarse.

Selon le principe noahide, tout non-juif vivant en accord avec ces sept lois est considéré comme un Gentil Vertueux et a, par l'observance de ces lois, sa part au monde à venir. Les adhérents à ces lois sont souvent appelés B'nei Noah (Enfants de Noé) ou noahides, et peuvent souvent se retrouver dans des synagogues juives. Les lois noahides furent, toujours selon la tradition rabbinique, précédées par les Six Lois d'Adam, données à Adam par Dieu dans le jardin d'Éden. Lors de la révélation sur le Sinaï, les sept lois furent suivies des Dix Commandements et complétées par 613 mitzvot (prescriptions) contenues dans la Torah écrite, soit la Loi juive elle-même. Les mitzvot et leurs élaborations dans la Torah orale n'ont de caractère obligatoire que pour les seuls Juifs, ayant hérité des obligations de leurs ancêtres, qui reçurent ce « joug des commandements » de leur plein gré. Cependant, seuls les principaux commandements parmi ces 613 furent donnés sur le mont Sinaï, les autres auraient été donnés oralement dans la Tente d'Assignation et n'apparaissent qu'après exégèse et non pas scripturairement. Ainsi, si on expurge de la Loi les éléments secondaires défendus par le talmud, il ne restera que le corps principal révélé dans le décalogue et qui s’articule autour du shabbat. Et comme le message principal du décalogue est un message d’amour résumé par, tu aimeras ton Dieu et ton prochain, l’Évangile du Christ est donc meilleur, car il en exprime le fond, alors que le talmud le développe à l’extrême en ne s’attachant qu’à sa forme.

Si on reste factuel, on constatera que Dieu a sérieusement retaillé Son arbre de vie en en retirant toutes les branches mortes, pour ne conserver que celles qui portent du fruit. Les sadducéens disparaîtront avec le Temple et les pharisiens subsisteront comme la branche morte rabbinique d’un judaïsme sectaire. Du temps du rav Shaoul de Tarse, deux écoles de pensée principale vont se développer au sein des synagogues, celle d’un messianisme talmudique et celle suivant l’Évangile du Christ. Ces deux visions du messianisme sont totalement incompatibles entre elles. Les chrétiens totalement ouverts au monde, seront alors chassés des synagogues par les rabbins qui cherchent à préserver la prérogative du talmud. Ce fut une immense erreur, car libéré du joug rabbinique le christianisme va se développer de manière exponentielle jusqu’aux extrémités du monde, alors que le judaïsme va décliner pour devenir une religion marginale. En coupant brutalement les ponts avec la branche pleine de vie du peuple juif, le christianisme va progressivement devenir la première religion des nations et de moins en moins celle des juifs qui n’existeront plus qu’au travers du rabbinisme talmudique. Le problème c’est que coupé de ses racines culturelles juives, la vie chrétienne qui s’inscrivait dans le rythme sabbatique, va progressivement s’en détacher, car étant assimilé à une coutume exclusivement juive, ennemie du message de l’Évangile.

La mentalité rabbinique qui vise à l’exclusivité, épouse alors celle des fils de la rébellion et commence à agir comme tel. Comme Caïn ils vont devenir des meurtriers et par voie de conséquence la semence du serpent qui s’attaque à la femme, l’Église du Christ. S’acharnant à sa destruction, à l’exemple de Saül de Tarse avant sa conversion. Le simple fait que l’on puisse s’accaparer les prérogatives de la Loi sans être juif au sens talmudique du terme, était considéré comme un blasphème que seule la mort pouvait châtier. Comme pratiquer le shabbat était le signe distinctif qui déterminait qui servait l’Éternel selon ses Lois, les chrétiens qui pratiquaient le shabbat en honorant Yeshoua, étaient donc des blasphémateurs. L’inimitié initiée par les rabbins contre les chrétiens ne visera pas seulement à les exclurent des synagogues, mais également à leur faire comprendre que le shabbat est une exclusivité du judaïsme talmudique.

Le ver étant dans le fruit, progressivement l’idée va faire son chemin et quand le christianisme surpassera le judaïsme, les règles sabbatiques seront abandonnées au profit de nouvelles qui permettront au paganisme de s’introduire dans l’Église. La vision juive des Écritures sera alors remplacée par une dogmatique purement chrétienne qui se détachera toujours plus du fond biblique, pour à terme se réaliser dans une Église nouvelle qui deviendra le catholicisme. On entrera alors dans le Moyen Âge et ses terribles ténèbres. La Bible vernaculaire disparaîtra et sa lecture directe sera même interdite au profane. Les juifs considérés comme les ennemis du christianisme seront traités de la pire des manières, martyrisés et souvent même bannis si ce n’est simplement exterminé. En agissant comme ils ont agi, les rabbins auront été les artisans de leur propre malheur, mais également de celui des chrétiens eux-mêmes.

Le poids de la tradition qui s’est inscrite dans le judaïsme talmudique et le christianisme romain à partir de Constantin, a définitivement séparé en deux corps distincts totalement antagonistes, les juifs et les chrétiens. Aujourd’hui, où Dieu appelle son Épouse à reformer un corps uni porté par Son seul Esprit Saint, il devrait être évident que maintenir le statu quo revient à rester un rebelle opposé à sa volonté. Les deux parties emmurées dans des dogmatiques mensongères doivent impérativement se remettre en question et revenir à la source du Verbe. Pour les juifs s’est s’extraire du talmud et revenir à la lecture directe du Tanakh pour y discerner le Messie révélé en Jésus. Pour les chrétiens, s’est épouser le Verbe dans sa pureté pour en respecter la forme, soit appliquer la Loi en esprit et vérité comme le fit Jésus, Loi qui s’articule autour du shabbat et des fêtes de l’Éternel afin de vivre selon le rythme imposé par Dieu. Quand les deux parties auront harmonisé la forme de leurs cultes respectifs, on ne parlera plus des juifs ou des chrétiens comme de deux religions distinctes, mais comme d’Israël réuni sous la forme d’Ephraïm qui représente les nations et de Juda qui représente les juifs qui auront accepté Yeshoua comme le Messie.

mardi 27 janvier 2015

Le sens du shabbat 3

Le shabbat est une véritable révolution en soi, car il va déterminer des temps qui deviennent propres à l’Éternel et Lui seul. Le septième jour va faire du chiffre sept le marqueur de la divinité et donc de la sainteté. Les cycles sabbatiques ayant comme base le chiffre sept, peuvent alors couvrir des jours avec la semaine, des mois avec les fêtes de l’Éternel, des années et même des millénaires si on compte le millenium messianique comme le shabbat de l’Éternel. Le temps s’organise autour du shabbat, comme la Loi s’articule autour de son  commandement. Le shabbat devient le centre d’un tout, comme le sceau divin frappant de sa marque l’Univers entier, une forme de signature divine et donc le signe même de Dieu.

Les lunes à partir de l’instauration du shabbat, deviennent un outil de comptage et non plus une référence cultuelle propre à la Lune comme divinité qui s’inscrit elle-même dans un comptage astrologique encore plus vaste. L’étymologie française du mot mois en explique bien le principe. Les mots grecs ὁ μήν (le mois) et ἡ μήνη (la lune) se construisent tous deux sur la racine Μα signifiant mesurer, expressions qui donnent l'étymologie du terme néoménie en français, signifiant simultanément le jour de la nouvelle lune et premier jour du mois, le premier jour de la mesure mensuel. Mais pour déterminer le début de l’année biblique, ce n’est même pas la Lune qui en est le marqueur, mais le début du printemps. Le mois prescrit à Moïse et Aaron comme le « premier des mois » est appelé le mois de l’aviv dans les premiers textes bibliques, car c'est en ce mois que le blé entre en germination, aviv pouvant être traduit par le printemps on ne se préoccupe absolument pas de savoir de quelle lune il s’agit et encore moins d’un équinoxe. Le printemps détermine la lune où on commence à compter les fêtes de l’Éternel selon un principe sabbatique où les cycles de sept sont omniprésents et il est plus qu’évident, que du temps de Moïse les mois étaient comptés et non nommés comme ils le furent plus tard au temps de l’exil. Cela signifie que l’on comptait les mois selon le cycle des fêtes de l’Éternel et non selon un cycle sidéral et ils devaient être numérotés comme les jours de la semaine, ce qui les dépersonnalisait par rapport aux dieux païens. Pour le premier mois, les Juifs commencent à employer l'appellation nissan (ce nom babylonien, dérivant de l’akkadien nissānu et/ou du sumérien nissag (premiers fruits) à la suite de la captivité de Babylone.

Toute la vie liturgique dans la Loi mosaïque pourrait se déterminer à partir d’un cycle sabbatique. À partir du premier jour de l’année du mois de l’aviv, comptes deux semaines pour fêter Pâque, puis de là tu fêteras les pains azymes pendant 7 jours. Un jour après Pâque tu comptes 7 semaines jusqu’à la Pentecôte. Du premier mois tu en comptes 7 pour commémorer la fête des trompettes, puis deux semaines pour clore le cycle par la fête des cabanes qui durera 7 jours. Pour une personne qui respecterait à la lettre toutes ces fêtes et le shabbat hebdomadaire, le principe sabbatique devient un signe évidant de la fidélité qu’on attache à l’Éternel et cela rythmerait toute son existence. Le fait que Jésus soit mort le jour de la Pâque et que l’Esprit Saint soit envoyé le jour de la Pentecôte n’annule en rien le cycle des fêtes, mais au contraire en souligne la pérennité.

A priori la mesure de temps sabbatique pourrait paraître secondaire aujourd’hui, cependant il n’en est rien, bien au contraire, car il faut impérativement la mettre en relation avec les pratiques religieuses païennes de toutes les nations alentours. Toutes les fêtes païennes étaient rythmées et organisées par l’armée des cieux, soit la Lune, le Soleil et les étoiles, principalement Vénus avec Ishtar et le zodiaque. Les populations locales calquaient leur rythme de vie sur celle des dieux et le clergé veillait au travers du roi au strict respect des fêtes religieuses. Le rythme sabbatique des Hébreux créait un décalage temporel par rapport aux fêtes religieuses païennes, faisant du Dieu hébreu un culte original et unique.

Mais les Hébreux n’auront pas l’exclusivité de cette originalité, car l’Histoire de l’Église elle-même se déroulera dans un cycle de temps sabbatique révélé au travers des 7 âges des Églises d’Asie d’Apocalypse 2 et 3, cycle intercalé dans les 70 semaines du prophète Daniel. Dans Daniel 9 le verset 25 concerne la chronologie de l'accomplissement des 70 semaines et qui représente une période de 490 ans, conformément au principe biblique prophétique selon lequel un jour prophétique équivaut à une année (Ezéchiel 4:4-6; Nombres 14:33-34). La semaine sabbatique devient alors un cycle de 7 années sabbatiques. Dans les versets 25 et 27, les 70 semaines sont divisées en trois périodes : 7 semaines (49 ans); 62 semaines (434 ans); et une semaine (7 ans). Les 70 semaines commencent avec la reconstruction de Jérusalem jusqu’à ce que le Messie soit retranché. Après le sacrifice de Jésus à Pâque, commence le temps des nations et les sept âges des Églises qui deviennent un nouveau cycle sabbatique qui s’intercale dans les 70 semaines de Daniel, c’est le temps des nations, dans ce contexte il s’agit du temps sabbatique des nations. Puis vient la dernière semaine, soit 7 années avant le millenium, lui-même à considérer comme le shabbat de l’éternel. La dernière semaine étant elle-même découpée en deux moitiés appelant à être complétées par les 3 ½ ans de Jésus Christ et les 2 X 3 ½ ans des deux témoins, ce qui spirituellement représente le fond du message du shabbat, soit le mariage divin entre l’Époux céleste et l’Épouse. Quand on étudie cela de plus loin, on constate que les cycles sabbatiques sont de véritables messages que Dieu envoie aux hommes et il faut vraiment être aveugle pour ne pas les voir.

Le décalogue et le culte qui s’organise autour du Tabernacle dans le désert selon des règles précises peuvent à priori être très complexes à comprendre et à suivre, mais deviennent très simples si on les réduit à l’expression de l’amour pour Dieu et de son prochain, qui se traduisent de manière visible et concrète dans le respect du shabbat. Ainsi, si je respecte le shabbat c’est parce que je crois en Dieu et respecte Ses commandements, c’est le signe de mon appartenance à Son peuple.

Deutéronome 6 : 4 Ecoute, Israël ! l’Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel. 5  Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. 6  Et ces commandements, que je te donne aujourd’hui, seront dans ton cœur. 7  Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. 8  Tu les lieras comme un signe sur tes mains, et ils seront comme des fronteaux entre tes yeux.

Après avoir donné les Dix Commandements à Moïse, Dieu lui indiqua que ces commandements doivent être une marque sur la main et sur le front, signifiant ainsi qu’ils doivent être à la fois gardés à l’esprit (marque sur le front) et mis en pratique (marque sur la main). La meilleure manière de vérifier si la signature de l’Éternel marque la vie d’une personne, c’est encore de le vérifier par rapport au respect du shabbat qui est un signe par lui-même. Ezéchiel 20.20 : « Sanctifiez mes shabbat, et qu'ils soient entre moi et vous un signe auquel on connaisse que je suis l'Éternel, votre Dieu. » Le peuple de Dieu se reconnaît donc au signe du shabbat, ce qui ne signifie pas qu’il appartient au judaïsme qui existe par lui-même comme l’application rabbinique du talmud, mais à tous ceux que Dieu appelle à suivre Sa parole et qui la mette en pratique. Les juifs par leur pratique du judaïsme talmudique ne sont plus qu’une branche du peuple de Dieu parmi tous les autres peuples, une branche particulière, mais rien qu’une branche et non le peuple unique et particulier de Dieu. L’autre branche devient de facto celle qui se fond dans le maître du shabbat, soit Jésus. Jésus dont la vie, la mort et résurrection, puis la dispensation de l’Esprit Saint, se calqueront de manière parfaite sur le cycle sabbatique.

Les débuts du christianisme dans l’Église apostolique originelle ne vont en rien changer les habitudes religieuses des apôtres, puisque Jésus respectera scrupuleusement toutes les règles de la Loi. Les grandes fêtes impulsées par la mort de Jésus le jour de Pâque et l’Esprit Saint étant envoyé le jour de la Pentecôte, soulignent également que rien ne change quant à la volonté divine de poursuivre le cycle sabbatique des fêtes. Le shabbat continuera d’être pratiqué par les apôtres et Paul dans le temps de ses voyages missionnaires ira de synagogue en synagogue pour enseigner les jours de shabbat.

Souvenez-vous que Paul a reçu l’enseignement des pharisiens et qu’il connaissait très bien les Écritures. Lorsqu’il se rendit dans la ville de Thessalonique, en Grèce, il prêcha aux Juifs trois shabbat de suite dans la synagogue. Notez que c’était l’habitude de Paul, il prêchait régulièrement pendant le shabbat. « Paul y entra, selon sa coutume. Pendant trois shabbat, il discuta avec eux, d’après les Écritures, expliquant et établissant que le Christ devait souffrir et ressusciter des morts. Et Jésus que je vous annonce, disait-il, c’est lui qui est le Messie » (Actes 17 :2-3).

Nous voyons ainsi que Paul prêchait régulièrement devant les Juifs pendant le shabbat. Mais prêchait-il aussi devant les non-juifs (les gentils) pendant le shabbat ? Notez ce qu’il fit lorsqu’il visita les gentils à Corinthe, en Grèce : « Paul discourait dans la synagogue chaque shabbat, et il perssuadait des Juifs et des Grecs » (Actes 18 :4) ! Oui, Paul prêchait aussi devant les non-juifs pendant le shabbat !

Si Paul attendait des chrétiens qu’ils observent un autre jour de culte au lieu du shabbat du septième jour, il aurait logiquement parlé devant eux, en tout cas devant les non-juifs, au cours de ce jour qui aurait forcément eu une connotation païenne. Mais que nous montre la Bible ? Voyons l’exemple de Paul à Antioche, en Turquie. Que se passa-t-il après le sermon hebdomadaire de Paul, pendant le shabbat, à la fois devant les Juifs et les gentils présents dans la synagogue ? « Lorsqu’ils sortirent, on les pria de parler le shabbat suivant sur les mêmes choses » (Actes 13 :42).

Si Jésus ou les apôtres avaient négligé le shabbat, Paul avait ici une excellente opportunité de dire aux non-juifs : « Non, nous n’avons pas besoin d’attendre le prochain shabbat, en tant que chrétiens, nous pouvons observer n’importe quel jour pour le culte.» Mais il ne le fit pas ! Que nous dit la Bible ? « Le shabbat suivant, presque toute la ville se rassembla pour entendre la parole de Dieu » (Actes 13 :44). Paul enseigna clairement aux chrétiens non-juifs à observer le shabbat, car il savait parfaitement que cela était le moyen choisi par Dieu de s’affranchir de la tutelle des dieux païens. Il ordonna même aux gentils à Corinthe de suivre son exemple. Souvenez-vous des instructions de Paul : « Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ » (1 Corinthiens 11 :1). En d’autres termes : « Suivez mon exemple, comme je suis l’exemple du Christ ». Paul, Jésus et les autres apôtres ont montré l’exemple à tous les chrétiens en observant le shabbat !

Si dans votre entêtement, obstination et rébellion vous persistez à prétendre le contraire, sachez quand même que le calendrier romain s’arrangeât du rythme sabbatique chrétien et non le contraire. Le calendrier julien (imposé par César) est basé sur le cycle solaire et une année de 365 jours (avec une année bissextile de 366 jours tous les quatre ans) ; mais l'organisation en nones, ides et calendes ne changea pas. Mis à part les quelques changements opérés au niveau des années bissextiles pour le calendrier grégorien, ce système est le même que celui que nous utilisons encore aujourd'hui (les mois avec leurs noms et leur nombre de jours correspondants, le début de l'année en janvier, l'ajout d'un 29e jour à février lors des années bissextiles). En revanche, l'apparition de la semaine (division du temps judéo-chrétienne inconnue des Romains) est beaucoup plus tardive : elle est introduite par un édit de l'empereur Constantin Ier en 321 apr. J.-C., pour tenir compte de de la liturgie chrétienne de l’époque qui respectait encore le shabbat. Ce qu’il fera en revanche sera de déplacer le jour de repos du shabbat sur le dimanche, soit le jour consacré au culte solaire.

Le 3 juillet 321, ce jour est décrété jour de repos légal dans l'empire romain par l'empereur Constantin Ier, qui, usant de son droit régalien, se sert de la notion de justitium, une institution romaine qui permettait de suspendre toute activité étatique judiciaire pour marquer un événement marquant. Pour satisfaire toutes les parties, païennes et chrétiennes, les jours de la nouvelle semaine romaine seront attribués aux principaux astres connus selon les doctrines astrologiques païennes de l’époque. Le paganisme entre en grande pompe dans le cycle sabbatique et se l’accapare. On est en droit alors de s’interroger sur les motivations réelles de Constantin, il est envisageable qu'elles aient été largement fondées sur des considérations d'ordre socio-économiques pour s'adapter aux coutumes du plus grand nombre, puisqu’à cette époque les chrétiens ne sont encore qu'une petite minorité.

Constantin édicte une loi supplémentaire qui donne à ses soldats – ou au moins sa garde personnelle – du temps libre chaque dimanche, jour dédié au Soleil, afin d'accomplir leurs dévotions envers leurs dieux respectifs ou envers l'empereur. Sol Invictus (Soleil invaincu), une divinité solaire apparue dans l'Empire romain au IIIe siècle reprenant des aspects de la mythologie d'Apollon et du culte de Mithra et connaissant une grande popularité dans l'armée romaine, verra son culte s’étendre jusqu’à être intégré dans la pratique de la messe dominicale catholique, un triomphe pour Satan. L'empereur Aurélien (270-275) lui avait assuré une place officielle à Rome en proclamant que le Soleil invaincu est le patron principal de l’Empire romain et en faisant du 25 décembre (au solstice d'hiver qui tombait alors le 25 décembre) une fête officielle (dies natalis solis inuicti), cette fête deviendra dans le christianisme paganisé par Constantin, le jour de Noël.

Les décalages cultuels dans le temps, deviennent alors un signe de rébellion contre Dieu et une manifestation d’un esprit antéchrist qui grandit de plus en plus, surtout dans l’Église de Rome. L’évêque de Rome Victor qui exerça son ministère de 189 à 199, voulut obliger toutes les églises à célébrer la solennité de Pâques le jour de la résurrection du Christ et non plus le jour de Pâque lui-même. Il lança même des excommunions contre les églises d’Asie qui s’obstinaient à le célébrer le quatorzième jour de la lune de mars. Pour la première fois, un évêque romain prétend imposer son autorité à toute la chrétienté. Victor Ier affirmait que la datation romaine remontait à Pierre et Paul et jouissait donc de l’autorité apostolique. Celui qui ne s’y conformait pas ne pouvait être considéré comme chrétien et devait donc être excommunié. Mais Victor Ier ne put imposer cette décision, preuve que les prétentions de Rome à la direction de l’Église se heurtaient encore à une forte opposition. Changer la date de la fête de Pâque revenait à se démarquer de la doctrine officielle de l’Église pour en imposer une nouvelle et du même coup imposer une nouvelle Église apostate dans son fonctionnement.

À cause de la rébellion de l’évêque de Rome sur la fixation du jour de Pâque, le concile œcuménique de Nicée, voulu par Constantin pour unifier la chrétienté en 325, fixa définitivement la date de Pâques à un dimanche, ce qui n'était pas le cas jusqu'alors et s'écartait de la Pâque juive, au dimanche qui suivrait la pleine lune de l'équinoxe de printemps. Mais comme la lune astronomique pouvait avoir des irrégularités, on se basa sur une lune fictive, ou lune ecclésiastique, pour abolir les écarts de phase lunaire qui pouvaient survenir. Ces calculs eurent pour conséquence d'entraîner l'établissement d'un calendrier ecclésiastique particulier, en partie lunaire et en partie solaire : solaire du premier dimanche de l'Avent au neuvième dimanche avant Pâques, avec des fêtes fixes, comme Noël, puis lunaires pendant l'autre partie de l'année, avec des fêtes mobiles dépendant toutes de la détermination de la date de Pâques. Le premier dimanche après la pleine lune qui suit l'équinoxe de printemps. Constantin réussit le tour de force de recaler les fêtes chrétiennes sur les fêtes païennes et du même coup de précipiter toute l’Église dans les bras de Satan. Jusqu’au Moyen-Âge la chrétienté ne connaîtra plus que le déclin, jusqu’à l’avènement du catholicisme que les Carolingiens favoriseront avec l’apparition de papes dépassant en puissance les empereurs. La grande prostituée de l’Apocalypse était alors née.

L’apostasie de Constantin est évidente quand les grandes fêtes « chrétiennes » se calent sur les anciennes fêtes païennes liées au solstice d’hiver et l’équinoxe de printemps. Il n’a rien fait de plus que reprendre les anciennes fêtes célébrées à Babylone pour les intégrer dans l’Église. En y ajoutant le culte dominical pratiqué dans des temples offerts par l’empereur pour célébrer l’eucharistie sur des autels, le comble est mis à l’apostasie qui devient totale. A ce stade-là, l’Église de Rome n’a plus rien à voir avec celle mise en place par les apôtres et les cycles sabbatiques sont totalement brisés, l’action des fils de la rébellion devient effective et le signe qui les caractérise est l’abandon du shabbat.