http://schoenelblog2.blogspot.com/ Lettre à l'Epouse 2: La bête de l'Apocalypse grandie

lundi 1 juillet 2013

La bête de l'Apocalypse grandie



La bête de l’Apocalypse sort de plus en plus de la mer des peuples et prend toujours plus de place sur le continent. Après huit ans de négociations et un durcissement des conditions d’adhésion, la Croatie entre officiellement dans l’Union européenne. Et bientôt, ce sera au tour de la Serbie. Il faudra parler désormais d’Europe à 28. Aujourd’hui, la Croatie rejoint le tour de table européen, une entrée qui a été saluée dès vendredi à Bruxelles par Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen.


Malgré la sévère crise économique et financière qu’elle traverse, voilà qu’on intègre une nouvelle fois un pays plus pauvre que la moyenne de l’Union européenne. Plus le pays s’est rapproché de la date d’adhésion, plus les Croates sont devenus critiques, nostalgiques d’une souveraineté qu’il va leur falloir partager et réinventer. Pour les 27 autres pays, on sent depuis des années une fatigue face aux élargissements à de nouveaux États, comme une forme d’indifférence. Au lieu de se frotter à cette réalité, les autorités politiques préfèrent passer le sujet sous silence. Jusqu’à maintenant, on a tout fait pour en parler le moins possible. L’UE s’est tue, même si les Croates savent bien que leur dossier est loin d’être parfait en matière notamment de lutte contre la corruption, contre la criminalité organisée, avec également une justice totalement dépendante.

Le poids des mémoires des guerres balkaniques continue-t-il à peser ?

On a tendance à l’oublier. Il n’empêche que, sur place, ces mémoires sont à vif, faciles à manipuler. On peut très bien envisager que dans 5 ou 10 ans, quelqu’un rallume la flamme. L’autre difficulté tient à une autre réalité : on s’est aperçu, comme c’est le cas avec la Hongrie, qu’un pays entré dans l’UE peut très vite sortir du cadre sans qu’il soit capable de le ramener dans le droit chemin. La Hongrie, entrée dans l’UE en 2004, a pris en 2010 une voie qui l’éloigne de tous les traités communautaires. Tout laisse à penser que le chef du gouvernement Viktor Orban sera réélu. Or, il a une pratique politique qui l’éloigne de la démocratie. Depuis 3 ans, la Hongrie est sortie des clous et concrètement, l’UE n’a pas su la ramener à la raison européenne. Cet exemple-là (on pourrait y ajouter celui de la Bulgarie ou de la Roumanie) témoigne du fait que l’adhésion d’un Etat-membre n’est pas une mince affaire, un coup pour voir. Quand un pays est dans l’UE, il est très compliqué de le mettre dehors. L’UE ne sait pas faire.

L’accord du solstice

On l’a mainte fois vu sur ce blog, le diable aime frapper d’un sceau satanique tous les accords et traités dans son Union européenne, car c’est son entité et Satan se plait à le rappeler le plus possible. Le 27 juin les ministres des finances sont apparemment tombés d’accord sur un schéma qui ressemble de très près à celui employé à Chypre et qui avait vu les épargnants ayant un compte supérieur à 100 000 euros contribuer fortement à la recapitalisation du système bancaire de l’île. Comme il s’avère impossible de concevoir une union politique en Europe, on la force par le biais de l’Union bancaire et monétaire. Les valeurs démocratiques sont alors allègrement piétinées et seul reste l’Euro et ce qu’il représente dans son symbole.

Dans un cadre purement financier, la décision du solstice vise à renforcer et permettre un accord sur l’union bancaire européenne. Réunis pendant deux jours au Luxembourg, les ministres des Finances ont laborieusement posé de nouveaux jalons vers l’union bancaire. Premier acquis, les Dix-Sept de la zone euro se sont mis d’accord jeudi soir pour honorer une promesse faite au lendemain de la crise bancaire espagnole : autoriser à l’avenir la recapitalisation directe des banques en difficulté par le Mécanisme européen de stabilité (MES).

Jusqu’ici, le fonds de secours de la zone euro ne pouvait prêter qu’aux Etats, ce qui, par ricochet, alourdissait leur dette et plombait leurs finances. L’Irlande en a fait les frais en 2010, puis l’Espagne, l’année dernière, quand elles ont dû emprunter respectivement 64 milliards et 39,5 milliards d’euros pour sauver leur secteur bancaire.

Mais l’accord trouvé jeudi est loin d’être un chèque en blanc. Le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, a mis les points sur les i : «Si certains pensent qu’il suffit de solliciter le MES quand une banque a besoin d’être recapitalisée, ils se trompent.» Avec les Pays-Bas et la Finlande, l’Allemagne était parmi les pays les plus réticents à devoir mettre la main à la poche pour les banques des voisins.

Les Dix-Sept ont donc plafonné à 60 milliards d’euros (sur un total de 450 milliards encore disponibles au MES) l’enveloppe dévolue à ce nouvel outil. Ce n’est pas lourd, comparé à la fragilité persistante des bilans des banques européennes. Deuxième restriction : le MES n’entrera en action que si la stabilité financière de la zone euro est en jeu. Et surtout après que les actionnaires et créanciers des banques auront fait leur devoir. «Nous avons franchi une étape fondamentale vers l’union bancaire», se réjouissait jeudi Pierre Moscovici.

Toutes les règles européennes mises bout à bout, mènent invariablement vers un système toujours moins démocratique et une mise sous tutelle de facto par la banque européenne. La prospérité et la liberté promise par l’Union européenne ne sont plus qu’une chimère tant les difficultés s’accumulent et chaque année qui passe renforce l’esclavage par la dette à l’Union. Tout cela n’est-il pas écrit dans la Bible ?

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