La bête de l’Apocalypse sort de plus en plus de la mer
des peuples et prend toujours plus de place sur le continent. Après huit ans de
négociations et un durcissement des conditions d’adhésion, la Croatie entre
officiellement dans l’Union européenne. Et bientôt, ce sera au tour de la
Serbie. Il faudra parler désormais d’Europe à 28. Aujourd’hui, la Croatie
rejoint le tour de table européen, une entrée qui a été saluée dès vendredi à
Bruxelles par Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen.
Malgré la sévère crise économique et financière qu’elle
traverse, voilà qu’on intègre une nouvelle fois un pays plus pauvre que la
moyenne de l’Union européenne. Plus le pays s’est rapproché de la date
d’adhésion, plus les Croates sont devenus critiques, nostalgiques d’une
souveraineté qu’il va leur falloir partager et réinventer. Pour les 27 autres
pays, on sent depuis des années une fatigue face aux élargissements à de
nouveaux États, comme une forme d’indifférence. Au lieu de se frotter à cette
réalité, les autorités politiques préfèrent passer le sujet sous silence. Jusqu’à
maintenant, on a tout fait pour en parler le moins possible. L’UE s’est tue,
même si les Croates savent bien que leur dossier est loin d’être parfait en
matière notamment de lutte contre la corruption, contre la criminalité
organisée, avec également une justice totalement dépendante.
Le poids des mémoires des guerres balkaniques
continue-t-il à peser ?
On a tendance à l’oublier. Il n’empêche que, sur place,
ces mémoires sont à vif, faciles à manipuler. On peut très bien envisager que
dans 5 ou 10 ans, quelqu’un rallume la flamme. L’autre difficulté tient à une
autre réalité : on s’est aperçu, comme c’est le cas avec la Hongrie, qu’un pays
entré dans l’UE peut très vite sortir du cadre sans qu’il soit capable de le
ramener dans le droit chemin. La Hongrie, entrée dans l’UE en 2004, a pris en
2010 une voie qui l’éloigne de tous les traités communautaires. Tout laisse à
penser que le chef du gouvernement Viktor Orban sera réélu. Or, il a une
pratique politique qui l’éloigne de la démocratie. Depuis 3 ans, la Hongrie est
sortie des clous et concrètement, l’UE n’a pas su la ramener à la raison
européenne. Cet exemple-là (on pourrait y ajouter celui de la Bulgarie ou de la
Roumanie) témoigne du fait que l’adhésion d’un Etat-membre n’est pas une mince
affaire, un coup pour voir. Quand un pays est dans l’UE, il est très compliqué
de le mettre dehors. L’UE ne sait pas faire.
L’accord du solstice
On l’a mainte fois vu sur ce blog, le diable aime frapper
d’un sceau satanique tous les accords et traités dans son Union européenne, car
c’est son entité et Satan se plait à le rappeler le plus possible. Le 27 juin les
ministres des finances sont apparemment tombés d’accord sur un schéma qui
ressemble de très près à celui employé à Chypre et qui avait vu les épargnants
ayant un compte supérieur à 100 000 euros contribuer fortement à la
recapitalisation du système bancaire de l’île. Comme il s’avère impossible de
concevoir une union politique en Europe, on la force par le biais de l’Union
bancaire et monétaire. Les valeurs démocratiques sont alors allègrement
piétinées et seul reste l’Euro et ce qu’il représente dans son symbole.
Dans un cadre purement financier, la décision du solstice
vise à renforcer et permettre un accord sur l’union bancaire européenne. Réunis
pendant deux jours au Luxembourg, les ministres des Finances ont laborieusement
posé de nouveaux jalons vers l’union bancaire. Premier acquis, les Dix-Sept de
la zone euro se sont mis d’accord jeudi soir pour honorer une promesse faite au
lendemain de la crise bancaire espagnole : autoriser à l’avenir la
recapitalisation directe des banques en difficulté par le Mécanisme européen de
stabilité (MES).
Jusqu’ici, le fonds de secours de la zone euro ne pouvait
prêter qu’aux Etats, ce qui, par ricochet, alourdissait leur dette et plombait
leurs finances. L’Irlande en a fait les frais en 2010, puis l’Espagne,
l’année dernière, quand elles ont dû emprunter respectivement 64 milliards
et 39,5 milliards d’euros pour sauver leur secteur bancaire.
Mais l’accord trouvé jeudi est loin d’être un chèque en
blanc. Le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, a mis les points
sur les i : «Si
certains pensent qu’il suffit de solliciter le MES quand une banque a besoin
d’être recapitalisée, ils se trompent.» Avec les Pays-Bas et la
Finlande, l’Allemagne était parmi les pays les plus réticents à devoir mettre
la main à la poche pour les banques des voisins.
Les Dix-Sept ont donc plafonné à 60 milliards
d’euros (sur un total de 450 milliards encore disponibles au MES)
l’enveloppe dévolue à ce nouvel outil. Ce n’est pas lourd, comparé à la
fragilité persistante des bilans des banques européennes. Deuxième restriction
: le MES n’entrera en action que si la stabilité financière de la zone euro est
en jeu. Et surtout après que les actionnaires et créanciers des banques auront
fait leur devoir. «Nous
avons franchi une étape fondamentale vers l’union bancaire», se
réjouissait jeudi Pierre Moscovici.
Toutes les règles européennes mises bout à bout, mènent invariablement
vers un système toujours moins démocratique et une mise sous tutelle de facto
par la banque européenne. La prospérité et la liberté promise par l’Union
européenne ne sont plus qu’une chimère tant les difficultés s’accumulent et
chaque année qui passe renforce l’esclavage par la dette à l’Union. Tout cela n’est-il
pas écrit dans la Bible ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Comme je ne veux plus perdre du temps à répondre aux commentaires inutiles j’ai activé le filtre.