http://schoenelblog2.blogspot.com/ Lettre à l'Epouse 2: La route des patriarches 1

vendredi 21 juin 2013

La route des patriarches 1


"Mais un spectacle étonnant et vraiment unique est de voir un peuple expatrié n'ayant plus ni lieu ni terre depuis près de deux mille ans, un peuple altéré, chargé, mêlé d'étrangers depuis plus de temps encore, n'ayant plus peut-être un seul rejeton des premières races, un peuple épars, dispersé sur la terre, asservi, persécuté, méprisé de toutes les nations, conserver pourtant ses coutumes, ses lois, ses mœurs, son amour patriotique et sa première union sociale quand tous les liens en paraissent rompus. Les Juifs nous donnent cet étonnant spectacle, les lois de Solon, de Numa, de Lycurgue sont mortes, celles de Moïse bien plus antiques vivent toujours. Athènes, Sparte, Rome ont péri et n'ont plus laissé d'enfants sur la terre.
Sion détruite n'a pas perdu les siens, ils se conservent, ils se multiplient, s'étendent par tout le monde et se reconnaissent toujours, ils se mêlent chez tous les peuples et ne s'y confondent jamais ; ils n'ont plus de chefs et sont toujours un peuple, ils n'ont plus de patrie et sont toujours citoyens".
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)

Pendant des siècles la situation décrite par Rousseau a prévalu, puis brusquement les dispersés sont revenus vers la terre de leurs promesses. Ce qui se passe aujourd’hui en Israël fut prophétisé bien avant l’exil provoqué par les Romains. Les chapitres 36 et 37 d’Ezéchiel sont parfaitement explicites dans ce domaine et surtout annoncent un véritable réveil spirituel, qui à terme doit mener vers une véritable Pentecôte. Ez 36 : 24  Je vous retirerai d’entre les nations, je vous rassemblerai de tous les pays, et je vous ramènerai dans votre pays. 25  Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. 26  Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Un cœur nouveau et un esprit nouveau, cela signifie clairement une évolution du messianisme judaïsant vers un messianisme tourné vers le Mashiah Yeshoua.

Les choses se font par étapes successives à l’image de la reconstruction du pays. Si on fait abstraction d’une petite minorité de religieux, la reconquête du pays se fit au départ par les immigrants des pogromes russes qui bâtirent les premiers kibboutzim dans un but à vocation plus politique que religieuse, réussir l’idéal socialiste sur une nouvelle terre le tout soutenu par le fond national juif mis en place par Herzl. Il faudra la Shoah pour donner l’élan final de la création de l’Etat. Cela signifie qu’il faut contraindre le peuple à rentrer en Israël, car de lui-même il est plutôt réticent. C’est le même problème que chez les chrétiens, on obéit que sous la contrainte quand le Seigneur dit : « sortez du milieu d’eux mon peuple. » Un réveil religieux est le résultat d’une rupture avec le monde et ce qu’il contient, rester dans le monde revient à se mettre en rupture avec Dieu. Les juifs comme les chrétiens qui aujourd’hui préfèrent le confort d’une société moderne en fait vivent de plus en plus sous la domination de Satan. Pour les juifs cela signifie faire son alyah et pour chrétiens sortir des dénominations.

 Quel est le lien qui a permis à ce peuple de traverser les siècles sans se dissoudre dans les nations ? C’est le judaïsme, l’essence même du peuple élu et fondement d’Israël comme Etat. C’est le caractère qui forme l’âme de ce corps que l’Eternel a conservé et ramené dans son pays. Etre juif en Israël c’est donc se fondre dans son corps pour en exalter le caractère juif. C’est se souvenir de l'Alliance contractée avec Abraham, Isaac et Jacob en révérant Dieu comme l'Autorité suprême au moyen de l'interprétation et du respect de Sa Loi, la Torah révélée au prophète Moïse. Le caractère juif de l'État d'Israël est fondé sur deux types de lois : le droit de tout Juif à s'établir en Israël (loi du Retour) et l'adoption, par l'État d'Israël, de lois permettant le respect des prescriptions religieuses. Le retour sur la terre d’Israël aujourd’hui est donc plus un acte de foi qu’un geste civique ou politique.


Revenir en Israël équivaut à planter ses racines juives dans la terre de ses ancêtres, pour en extraire ce qui fait sa force et lui donne sa vitalité. Il devient alors naturel que ces racines poussent vers ce qui dans son essence est la vie même et forme la sève de l’Arbre juif en eretz Israël. La racine principale poussera donc premièrement vers Jérusalem sa capitale, mais pas uniquement. Sa nature juive poussera ses ramifications vers ses fondements les plus profonds, les plus lointains dans le temps et l’Histoire du peuple juif, là où ce peuple est né, là où la première graine de foi fut plantée. En partant de Jérusalem la racine se prolongera naturellement vers la route des patriarches et ses lieux symboliques qui sont la roche mère où les racines s’arrêtent et puisent l’eau et les minéraux essentiels à sa vie.

La route 60 dite «  Route des Patriarches », va d’Hébron à Sichem, soit du tombeau d’Abraham à celui de Joseph. C’est suivre la voie de l’Alliance de Dieu avec Abraham, Isaac et Jacob. Mais il faudrait écrire les alliances de Dieu avec Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob, le Dieu de… chaque descendant qui individuellement reprend pour lui-même les termes de l’alliance. Il peut alors inscrire son nom à la suite de la liste des patriarches, car Dieu n’a pas de petit fils, mais que des fils qui le reconnaissent individuellement comme Dieu. Faire son alyah revient à s’inscrire dans la continuité du Livre en suivant la voie des patriarches, c’est du moins ce qui devrait être, mais qui trop souvent est loin d’être le cas. Les prises de position de la gauche israélienne nous rappellent encore trop souvent qu’au nom d’une paix hypothétique ou d’un humanisme angélique, des positions intermédiaires ou des arrangements sont possibles avec les Arabes, ce qui se révèle totalement faux avec le temps. Pour les mêmes motifs, les pays occidents poussent à des solutions politiques qui ne s’inscrivent pas dans la volonté divine et alors Jérusalem devient une pierre pesante pour les nations.

Aujourd’hui deux logiques s’affrontent en Israël, celle des nations et celle du peuple juif. Elle explique l’évolution d’Israël depuis sa création. La carte ci-dessus montre clairement la dynamique qui pousse les juifs à prendre possession de leur terre. La proclamation unilatérale d’un Etat palestinien n’y changera rien, au contraire elle va raviver les tensions et peut à terme mener à une guerre. L’islamisme croissant dans les pays arabes va clairement dans ce sens et les pays occidentaux qui soutiennent tout cela sous couvert de printemps arabe, risquent d’avoir un réveil brutal avec un islamisme de plus en plus agressif dans leurs propres pays.

En Israël l’enjeu est avant tout religieux pour toutes les parties. Si on analyse la progression des implantations dans les territoires, on remarque immédiatement une volonté d’aller en priorité vers les lieux saints juifs historiques. D’abord Jérusalem la priorité absolue, puis les lieux saints comme à Hébron ou Bethel. Il s’agit dans ce contexte, plus de se réapproprier sa judaïté, que simplement des terres. La véritable motivation est intrinsèquement spirituelle. C’est ce que j’ai développé dans la série des articles sur « la bataille de Jérusalem » et qui rejoint dans l’esprit ceux sur les déracinés de Gaza. Mais le tableau serait incomplet sans un commentaire sur la route des patriarches, qui pousse  aux mêmes motivations. 

 Danny Ayalon, vice-ministre des Affaires étrangères israéliens, rappelle quelques vérités historiques très malmenées concernant la « Cisjordanie », des territoires qui ne sont pas « occupés » mais disputés, des « frontières de 67 » qui n’en sont pas, etc. Ce qu’il dit est accompagné de croquis style dessin animé, ce qui rend sa démonstration très accessible. 

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