Plus j’étudie les évènements révolutionnaires en y
intégrant la composante maçonne et plus je me rends compte que cela concorde de
mieux en mieux avec le jugement de la grande prostituée. Napoléon Bonaparte va créer
une rupture nette avec l’ancien régime et surtout avec l’Eglise catholique qui
va subir pendant son règne de terribles coups qui auraient pu être mortels si
le destin du dictateur eut évolué autrement. Que dit la Parole de Dieu à ce
sujet :
Ap 13:3 Et je vis l’une de ses têtes (bête) comme
blessée à mort ; mais sa blessure mortelle fut guérie. Et toute la terre
était dans l’admiration derrière la bête.
Ap 17 : 9 C’est ici l’intelligence qui a de la sagesse.
-Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise.
10 Ce sont aussi sept rois : cinq
sont tombés, un existe, l’autre n’est pas encore venu, et quand il sera venu,
il doit rester peu de temps. 11 Et la
bête qui était, et qui n’est plus, est elle-même un huitième roi, et elle est
du nombre des sept, et elle va à la perdition.
La femme représentée par la grande prostituée ivre du
sang des saints peut facilement être identifiée à l’Eglise de Rome. Pour les
royaumes représentés par les sept têtes
c’est plus complexe et nécessite certaines connaissances de l’Histoire antique.
La Bible s’inscrit dans une continuité de pensée liée par l’Esprit de Dieu qui
inspira ceux qui composèrent les livres qu’elle contient. Il faut donc partir
de la famille divine pour reconstituer les évènements selon la pensée de Dieu. Comme
les principes de royauté ou de cité, donc de royaume, débute bibliquement avec
Caïn, c’est à partir de là qu’il faut débuter toute la chronologie divine.
C’est ce que je vais faire maintenant.
Caïn en français (qu’on doit considérer comme la semence
du serpent), donne phonétiquement sans les voyelles, KYN
ou KY
'N. La Bible étant un livre de révélations, elle développe donc
non pas une pensée humaine, mais celle Dieu. Or Dieu développe sa pensée hors
du temps et de l'espace, ce qui Lui permet de jouer avec de nombreux sens et
allusions cachés. Caïn débuta son histoire en basse Mésopotamie il y a 6000 ans
à la période d'Obeid. Curieusement apparaît à la même période et au même
endroit chez les Sumériens, le seigneur EN, de la terre KI, ENKI! Un
créateur de civilisation.
Caïn est travailleur de la terre nous dit la Bible. Le
dieu Enki dont les poèmes sumériens chantent les vertus disent de lui
ceci : " Il dirige la charrue et le joug, le grand prince Enki, il
creuse les sillons sacrés, il fait poussé le grain dans le champ éternel…"
ENKI enseigna aux hommes comment fertiliser la terre, comment confectionner des
pioches et des houes, comment édifier de grandes digues d'irrigation afin
qu'ils puissent se nourrir et donc croitre et se multiplier. Alors si KaY'N
et
EN’Ki portent les mêmes noms et font les mêmes choses, soit
créer une civilisation nouvelle, alors pourquoi ne seraient-ils pas les mêmes?
Enki avait son temple E Abzu à Eridu. Caïn-Enki comme
dieu tutélaire de la ville d'Eridu, établira à partir de cette ville les
principes mêmes du fondement de la civilisation, il établira ses règles comme
des règlements divins, les ME, afin de présider au devenir de l'homme et de sa
civilisation. Caïn établi donc une liste de ME dont les plus importants sont:
La Souveraineté, la Divinité, La Prêtrise, la Prostitution, la Loi, le Pouvoir,
l'Art, les Métiers, la Musique, la Science, la Médecine, etc. Ainsi, une fois
que les hommes se sont multipliés, en les regroupant sous une autorité unique,
les premiers principes de civilisation vont pouvoir se développer.
La Bible poursuit la généalogie de Caïn ainsi. Gen
4 : 17 Caïn connut sa femme ; elle conçut, et
enfanta Hénoc. Il bâtit ensuite une ville, et il donna à cette ville le nom de
son fils Hénoc.
18 Hénoc engendra Irad,… Hénoc est
constructeur de ville, il faut se replonger dans le contexte historique de
cette époque. La période historique qui couvre cette période est celle de
l’Obeid, soit le V et IV millénaire avant notre ère. Pendant cette période
protohistorique, la civilisation urbaine n’existe pas, seules quelques
communautés rurales éparses, d’à peine quelques dizaines, voire quelques
centaines d’âmes au maximum subsistent avec peine dans la basse Mésopotamie.
Bâtir une ville à cette époque, suppose une véritable révolution sociale et
technique, qui n’a pu être initiée que par des individus exceptionnels. La
religion on le sait peut être un bon moteur fédérateur de projets et de
volontés, comme l’atteste les pyramides d’Egypte par exemple. Alors si de
surcroît le dieu se tient au milieu de son peuple physiquement sous l’apparence
d’un homme comme Caïn, il va agir comme un aimant et attirer vers lui toute la
population environnante. Comme il est difficile de contrôler à distance des
petits groupes, eh bien qu’à cela ne tienne, bâtissons leur une ville et
gouvernons sur eux. Voilà brièvement comment Hénoc, devint constructeur de
ville et un souverain. La manière dont le Seigneur construit le verset en terminant par le nom d’Hénoc,
fait croire à beaucoup que le nom de la ville est Hénoc, mais nous allons voir
dans ce qui suit que c’est inexacte, le nom de la ville est bien Irad. Le nom
Irad signifiant ville en hébreu.
Mais revenons à ce nom Irad. Il apparaît évident que si
des résonances phonétiques du texte biblique se retrouvent dans celle de la
langue sumérienne, alors le nom de la ville doit immanquablement se retrouver
dans les textes sumériens. La ville serait donc nommée par "le fils"
de Caïn, Enoch et pas par son petit-fils Irad. Il y a donc un problème qu’il va
falloir résoudre, pourquoi la première ville ne porte elle pas le nom d’Enoch ?
Cette non-conformité peut être résolue. Le suffixe pronominal sur le nom
"le fils" est la lettre hébraïque waw, utilisé ici comme une voyelle.
L’explication possible est que la voyelle était un complément simple pour
l’auteur du texte biblique, indiquant que la ville a été nommée après le fils
d'Enoch, Irad. Il devrait être rappelé que le mot hébreu pour "le
fils" se réfère à n'importe quel descendant, de même que le mot "le
père" se réfère à un ancêtre. On pourrait, donc, se référer à Irad comme
un fils de Caïn, parce qu'il n'y avait aucun mot technique pour dire le
petit-fils. Le nom de la première ville pourrait donc être Irad en hébreu ou
Eridu en sumérien, car les deux noms peuvent être pris comme
des équivalents phonétiques directs et les deux sources (biblique et
sumérienne) donnent le même nom à la première ville.
Les fouilles archéologiques de la ville ont révélé 19 niveaux d'occupation indiquant qu’Eridu est l'une des plus vieilles villes de Sumer. Selon les sources sumériennes, Eridu aurait exercé la royauté pour la toute première fois. Le site est un ensemble de sept collines. E-RI-DU signifie en sumérien : E=la maison, le temple : RI=la ville : DU=ériger, construire. Soit, la ville où est érigé le temple. Un temple signifie implicitement qu’un clergé avec un pontife va apparaitre. La semence du serpent vient de poser les fondations de la première civilisation humaine dont nous allons hériter toutes les caractéristiques.
La descendance de Caïn édifiera un véritable royaume avec
des villes qui vont devenir prestigieuses comme UR et où ses règles de
civilisation, religieuses, politiques et économiques, donneront la première «
tête » à la bête, Sumer. Le dragon
(Satan) allait pouvoir donner à ses rois pontifes le pouvoir de régner sur le
monde. 1500 ans plus tard, ce fut le royaume
d’Akkad
qui absorba les restes affaiblis par le déluge sur Sumer, mais surtout Akkad
absorba sa culture et forma la seconde tête. Le royaume de Babylone après l’empire assyrien
sera la troisième tête. C’est également la tête d’or de la
statue de Daniel. C’est cette tête qui conduira dans une même direction
l’ensemble du corps de la bête à travers les siècles, Ishtar devenant la Reine
du Ciel en ces temps-là. Les Mèdes et les Perses
donneront la quatrième tête, avec leurs rois symbolisés par des taureaux à tête
humaine portant la tiare à cornes. Puis vinrent les Grecs et une autre tête et pour la sixième vint Rome
où le cycle de développement s’acheva dans la cité aux 7 collines à Rome.
Après la chute de l’Empire romain, une nouvelle forme
spirituelle d’autorité romaine émergea de l’effondrement romain, avec la montée
en puissance de l’Eglise catholique et son pontife le pape qui usurpe
l’autorité des empereurs pour la donner à l’évêque de Rome au travers de la
fausse donation de Constantin. L’Empire va alors prendre une nouvelle forme où
le pape va progressivement prendre toute l’autorité par le biais du sacre. L'Église
affirme alors qu'elle doit donner la légitimité du pouvoir par le rituel du
sacre. Le modèle est l'onction que reçut le roi David par Samuel dans l'Ancien
Testament. Le sacre de Pépin le Bref eut lieu en mars 752 à Soissons où
« les évêques présents l’oignirent du saint chrême » en plusieurs endroits
du corps. Les Carolingiens donnèrent ainsi une occasion unique aux papes de se
hisser sur les plus hautes marches du pouvoir, qu’ils ne quitteront plus
pendant tout le Moyen Âge. Surtout avec le sacre de Charlemagne, couronné empereur à Rome par le pape Léon III à Noël en l'an 800, relevant une dignité disparue depuis l'an 476 en Occident avec la chute de l'Empire romain. Il y a donc une continuité, spirituellement parlant,
entre l’Empire romain et l’Eglise catholique qui forme un tout dans la 6ème
tête de la bête. On comprend pourquoi la prostituée est assise sur la bête, car
le pape a assis son autorité sur le monde chrétien.
Les humanistes et le protestantisme va considérablement
affaiblir l’autorité des papes. Le siècle des Lumières va parachever l’œuvre en
préparant la Révolution française, qui ne va pas seulement remettre en cause le
principe monarchique et donc celui du sacre, mais également celui de l’Eglise
et de son représentant le pape. C’est là que l’Histoire rejoint les écritures
et que la Bible reprend tous ces droits. Car que dit la Bible concernant le 7ème
royaume ? Ap 17 : 10 cinq sont
tombés, un existe, l’autre n’est pas encore venu, et quand il sera venu, il
doit rester peu de temps. La révélation nous apprend que le 6ème
royaume, Rome, tombera car renversé par le royaume suivant, mais qui se
maintiendra que peu de temps. Tout ceci doit également être mis en relation
avec ce verset Ap 13:3 Et je vis l’une de ses têtes (bête) comme
blessée à mort ; mais sa blessure mortelle fut guérie. Et toute la terre
était dans l’admiration derrière la bête. Si on assemble les deux versets
on obtiendrait ceci : la 6ème tête représentant Rome et son
pontife, sera abattue et blessée à mort par un autre roi qui règnera pour un
peu de temps. Puis sa blessure mortelle sera guérie et sa royauté restaurée en
Ap 17 : 11 Et la bête qui était, et qui n’est plus, est elle-même un huitième roi,
et elle est du nombre des sept, et elle va à la perdition.
Si cela vous semble confus, voyons concrètement comment
les choses se passèrent en suivant l’histoire des papes de Rome pendant la
Révolution et les choses vont devenir beaucoup plus compréhensibles.
Grâce au soutien français, le conclave qui s'ouvre à la mort de Clément XIV (1774) élit à la dignité pontificale Pie VI. Élu le 15 février 1775, il fut consacré évêque et couronné simultanément le 22 février. Il choisit le nom de Pie VI en hommage à Pie V, pape de l'application du concile de Trente et de la bataille de Lépante. Le concile de Trente est le dix-neuvième concile œcuménique reconnu par l'Église catholique romaine. « Destiné à l'origine à restaurer l'unité de l'Église, ce concile fut en réalité une réponse du catholicisme à la Réforme protestante, à travers la révision de sa discipline et la réaffirmation solennelle de certains dogmes. » La bataille de Lépante est une des plus grandes batailles navales de l´histoire qui s'est déroulée le 7 octobre 1571 au large de Naupacte — appelée alors Lépante — à proximité du golfe de Patras en Grèce. La puissante marine ottomane y affrontait une flotte chrétienne comprenant des escadres vénitiennes et espagnoles renforcées de galères génoises, pontificales, maltaises et savoyardes, le tout réuni sous le nom de Sainte Ligue à l'initiative du pape Pie V. La bataille se conclut par un désastre pour les Turcs qui y perdirent la plus grande partie de leurs vaisseaux et près de 30 000 hommes. Bref nous avons là un pape extrêmement réactionnaire qui s’affirme comme tel avec le soutien du roi de France.
Nous avons vu dans les chapitres précédant comment au
travers de l’Angleterre terre de réveil et la France fille ainée de l’Eglise,
le combat spirituel s’opéra. La politique n’étant que la surface des choses
humaines, Dieu qui abaisse et élève les rois va le rappeler de manière
fracassante à la France et aux papes de Rome. Louis XV mourant dans les
circonstances qu’on a vu en 1774 n’apprendra rien de ses défaites et perpétuera
la tradition des rois de France avec son fils Louis XVI. Ce qui va arriver à
Louis XVI et en France pendant la Révolution est donc directement lié au
jugement de la grande prostituée et blessera à mort la 6ème tête de
la bête. La France catholique ne pourra pas résister à l’Angleterre gagnée par
un puissant réveil chrétien, comme l’Eglise de Rome continuant de défier Dieu
en élisant Pie VI. La conjonction des deux évènements va bouleverser le monde.
Ruinée par sa guerre contre l’Angleterre, la France se
dirige tout droit désormais vers la Révolution. Les rois de France ayant éteint
le courant réformé qui arrivait par le bas de la société, va être renversé par
le haut au travers de la bourgeoisie qui va conduire la Révolution à son terme.
L’intransigeance du roi ne faisant qu’accroitre une tension entretenu également
par l’Eglise. Ce seront alors les deux, la monarchie et l’Eglise qui seront abattues
ensemble dans le vent révolutionnaire. Pie
VI doit alors affronter les événements de la Révolution française de la pire
des manières : avec la nationalisation des biens du clergé, l'abolition
par l'assemblée constituante des vœux monastiques (loi du 13 février 1790) et
la suppression des ordres réguliers hors ceux ayant pour activité l'éducation
et les œuvres de charité, conduisant à la mise à l'écart de 100 000 religieux
(moines, chanoines, etc.), soit les deux tiers du clergé de l'époque en France.
Suivra le projet de constitution civile du clergé (adopté par la Constituante
le 12 juillet 1790), ainsi que la situation de schisme qu'elle
entraîna entre les prêtres et les évêques « constitutionnels » et les
prêtres et les évêques "réfractaires".
Pie VI avait fait
savoir le 22 juillet 1790 au roi de France Louis XVI qu'il s'opposait
au projet de constitution civile du clergé. Il excommunie alors la Nation française,
ce qui revient à déclarer la guerre aux révolutionnaires. En 1793, après la
proclamation de la République en France, une commission décide de supprimer le
calendrier grégorien, et de le remplacer par un calendrier républicain avec des
semaines de dix jours, sans dimanche. Les campagnes françaises ne reçoivent
plus les agendas traditionnels. Le culte à la raison et la fête de l’Etre
suprême doivent remplacer le catholicisme. La contrerévolution en Vendée
soutenue par l’Eglise tourne au désastre. La France annexe Avignon et le Comtat
Venaissin. Le 19 février 1797, Napoléon Bonaparte contraint Pie VI à signer le traité
de Tolentino avec la France du Directoire.
Cet extrait d’un discours de Pie VI après l’exécution de
Louis XVI en dit long sur l’état d’esprit du souverain pontife en ce
temps-là : « Le Roi très chrétien
Louis XVI a été condamné au dernier supplice par une conjuration impie et ce
jugement s’est exécuté. Nous vous rappellerons en peu de mots les dispositions
et les motifs de la sentence. La Convention Nationale n’avait ni droit ni
autorité pour la prononcer… En effet, après avoir aboli la monarchie, le
meilleur des gouvernements, elle avait transporté toute la puissance publique
au peuple, qui ne se conduit ni par raison, ni par conseil, ne se forme sur
aucun point des idées justes, apprécie peu de chose par la vérité et en évalue
un grand nombre d’après l’opinion ; qui est toujours inconstant, facile à être
trompé, entraîné à tous les excès, ingrat, arrogant, cruel… »
Les relations entre l’Eglise et la France révolutionnaire
se dégraderont de plus en plus. À la nouvelle de l'assassinat du général Duphot,
le Directoire ordonne le 11 janvier 1798 l'occupation de Rome. Gaspard Monge
part le 6 février pour Rome. La Révolution éclate dans la ville le 15 février.
La "République romaine" est proclamée par le peuple réuni au Campo
Vaccino (ancien forum). Le pape Pie VI est contraint par la République
française de renoncer à son pouvoir temporel et de se contenter de son pouvoir
spirituel. Il est déposé, et le 15 février la République est proclamée à Rome. Le
pape est en fait prisonnier. Octogénaire et très malade il demande la grâce de
pouvoir mourir à Rome. Le général français a la délicatesse de lui répondre:
«Mourir cela peut se faire partout». Il est conduit à Sienne puis à la chartreuse
de Galluzzo de Florence (en juin 1798). Il passe par Bologne, Parme, Turin. On
lui fait traverser les Alpes sur une civière. C'est ensuite Briançon, Grenoble
et enfin Valence (France). Son calvaire s'arrête à Valence. Prisonnier de la République
française, il y meurt, épuisé, le 29 août 1799 (12 fructidor an VII)
à l'âge de 82 ans. Son acte de décès figure dans le registre d'état civil de la
ville de Valence, où il est nommé « Jean Ange Braschy Pie VI pontife de
Rome». A ce moment-là, on pourra dire que la 6ème tête de la bête est blessée à
mort. Les États pontificaux, symbole du pouvoir temporel du pape, institution
qui durait depuis plus de mille ans (donation de Pépin) sont remplacés par la République
romaine, sous la pression des révolutionnaires français avant d'être annexé par
Napoléon Ier dont le fils portera le titre de "Roi de
Rome".
Mais ceci n’est que le premier épisode de la scène de
l’Apocalypse. Avec le sacre de l’empereur et le développement de l’Empire, la 7ème
tête va se former pour peu de temps.
A ce stade, l’Histoire profane et biblique se superpose
parfaitement. On pourra donc toujours faire une double lecture des évènements.
Une première lecture purement factuelle qui dévoile l’évènement terrestre et la
seconde qui révèle par une approche spirituelle les choses de l’esprit que l’œil
ne voit point. La chose est particulièrement intéressante concernant le
jugement de la grande prostituée et dont Napoléon sera un des artisans, car
cela se fera en deux temps. Napoléon retirera l’autorité temporelle à l’Eglise
et plus tard dans un temps futur qui est encore à venir, un 8ème roi
l’anéantira spirituellement. Mais voyons comment Napoléon devient ce roi qui
donne à la bête sa 7ème tête.
Avec le successeur de Pie VI la dégringolade temporelle
de l’Eglise va se poursuivre, alors que Napoléon va lui au contraire de manière
diamétralement opposée s’élever toujours plus haut en gloire au détriment du
pape et des autres royaumes continentaux. Dans cette situation où Rome était
occupée par les troupes françaises et où le pape ne disposait plus de son
pouvoir temporel, les cardinaux se trouvaient dans une position très
particulière. Ils furent obligés de tenir le conclave à Venise et ce fut le
dernier jusqu'à nos jours à se tenir hors de Rome. Ils répondaient ainsi à deux
ordonnances de Pie VI (17 janvier 1797 et 13 novembre 1798) à propos des
mesures à prendre en cas d’urgence. Craignant que la papauté ne soit abolie, il
y stipulait que le conclave devait être convoqué par le doyen du Collège des
cardinaux et se tenir dans la ville qui comptait, au sein de sa population, le
plus grand nombre de cardinaux.
C’est le monastère bénédictin de San Giorgio (situé sur
l’île de San Giorgio Maggiore) qui fut choisi. La ville de Venise, ainsi que
d’autres villes du Nord de l’Italie, étaient sous la domination de l'Empereur François
Ier d’Autriche qui accepta
de prendre à sa charge les frais du conclave. Bien que le conclave ait débuté
le 30 novembre 1799, les cardinaux ne parvinrent pas à se déterminer entre les
trois candidats favoris jusqu’au mois de mars 1800. Trente-quatre cardinaux
étaient présents depuis le début (le nombre le plus faible entre 1513 et nos
jours). Un trente-cinquième allait bientôt se joindre à eux : Franziskus
von Paula Herzan von Harras qui était aussi le représentant de l’empereur
d’Autriche et qui allait par deux fois utiliser son droit de veto. Dans le
cadre d'une élection pontificale, l’exclusive ou veto est un privilège que
possédaient la France, l'Espagne et l'Autriche (en tant qu'héritière du Saint-Empire
romain germanique), consistant à exclure officiellement l'un des cardinaux susceptibles
d'être élu. A ce stade l’Eglise catholique n’est plus qu’un cadavre encore
chaud, où la véritable autorité est on le voit politique.
Alors que le conclave entrait dans son troisième mois, le
cardinal Maury, neutre depuis le début, suggéra le nom de Chiaramonti qui fit
savoir qu’il n’était absolument pas candidat. C’est sur l’insistance d’Ercole
Consalvi qu’il finit par accepter et qu’il fut élu le 14 mars 1800 après 104
jours de conclave et 227 jours après la mort de Pie VI (le plus long siège
vacant entre 1415 et nos jours). Il prit le nom de Pie VII en hommage à son
prédécesseur, surnommé le « pape martyr ». Encore une fois le choix
du nom renvoie à un geste politique et réactionnaire vis-à-vis des autorités
temporelles. L’Autriche prit donc acte de l’élection sans aucun enthousiasme
(puisque son candidat n'avait finalement pas été élu) et refusa que le nouveau
pape soit couronné dans la basilique Saint-Marc de Venise. En conséquence, le
pape déclina l'invitation de l'empereur François Ier et refusa de se
rendre à Vienne. Il sera couronné le 21 mars 1800 dans une petite chapelle
attenante au monastère de San Giorgio. Comme les trésors papaux étaient restés
à Rome, ce furent des femmes nobles de Venise qui réalisèrent une tiare de papier
mâché qu’elles décorèrent avec leurs propres bijoux et qui servit pour le
couronnement. A ce moment de l’Histoire, l’autorité papale est à l’image de sa
couronne en papier mâchée, c’est-à-dire inexistante.
Pendant ce temps Napoléon continue de croître. À la bataille
de Marengo, le 14 juin 1800, la France arrache le Nord de l’Italie à
l’Autriche. Le nouveau pape se trouve donc soudain sous domination française. Bonaparte
décide de reconnaître le nouveau pape et de restaurer les États pontificaux
dans les limites du traité de Tolentino. Nous sommes encore sous le directoire
et Bonaparte n’est que le général en chef des armées d’Italie. Mais les clauses
du traité auront de lourdes conséquences
pour la papauté : Des pertes financières, car quinze millions de lires vont
être versées, s'ajoutant aux vingt-et-un millions de lires déjà perdues lors de
l'armistice de Bologne. Pertes territoriales importantes : la conservation
d'Avignon et du Comtat venaissin pour la France, la perte des Romagnes pour la République
cisalpine. La confiscation des trésors artistiques du Vatican
s'institutionnalise. Les États pontificaux doivent donner une centaine de
tableaux et œuvres d'art. D'autre part, les commissaires français disposaient
du droit de se rendre dans les édifices publics ou religieux ainsi que chez les
particuliers pour se servir dans les collections artistiques. Ces œuvres
étaient destinées au musée du Louvre à Paris.
Le nouveau pape pourra retourner à Rome où la population
l’accueille chaleureusement le 3 juillet 1800. Craignant de nouvelles
invasions, il décrète que les États pontificaux resteront neutres aussi bien
vis-à-vis de l’Italie napoléonienne dans le Nord que du Royaume de Naples dans
le Sud. Par le concordat de 1801, l’Église reçoit un statut de liberté lié à la
Constitution gallicane du clergé. Le Concordat reconnaîtra aussi les États de
l’Église et restituera ce qui avait été confisqué ou vendu pendant leur
occupation. À cette occasion, en 1801, le souverain pontife, à la demande du
chef de l'État, dépose l'ensemble de l'épiscopat français : évêques élus
en vertu de la Constitution civile du clergé : c'est la fin des principes
de l'Église gallicane, et la reconnaissance, implicite, de la primauté de
juridiction du pape.
En acceptant de ratifier, le 15 août 1801, le Concordat
conclu entre Rome et le gouvernement français, le pape Pie VII s’engage dans la
voie d’une normalisation relative des relations entre le Saint-Siège et la première
République française. Néanmoins, la promulgation unilatérale des 77 Articles
Organiques, le 18 avril 1802, tend à faire de l’Église de France une Église
nationale, aussi peu dépendante de Rome que possible, et soumise au pouvoir
civil. Ces articles stipulent notamment que « les papes ne peuvent déposer
les souverains ni délier leurs sujets de leur obligation de fidélité, que les
décisions des conciles œcuméniques priment sur les décisions pontificales, que
le pape doit respecter les pratiques nationales, qu’il ne dispose enfin
d’aucune infaillibilité. » Ainsi le gallicanisme est-il en partie restauré.
La France redonne un semblant d’autorité au pape sous la République, mais cela
ne va pas durer, car Napoléon va continuer à croître.
La Constitution de l’An VIII octroyait à Bonaparte le
pouvoir pour 10 ans. En 1802, Napoléon a incontestablement affermi son pouvoir
sur le pays. Il a éradiqué l’opposition extérieure et intérieure. La
prolongation de son pouvoir en 1802 n’émane pas de sa propre initiative. Il
fait intervenir le Tribunat. Le Sénat suggère d’abord une prolongation pour 10
ans au lieu de passer au consulat à vie. Napoléon impose alors le vote d’un sénatus-consulte
qui prévoit alors que désormais le Premier Consul est un consul à vie. En plus,
il obtient un droit de regard sur son successeur. C’est une première étape vers
un régime au sein duquel le chef d’État peut se reproduire. Ce plébiscite est
accepté par le peuple, puis par senatus-consulte. La voie est désormais ouverte
pour restaurer une autorité royale.
Dès février 1800, Napoléon s’est installé aux Tuileries
et y a progressivement installé une cour qui ne cesse de se développer, surtout
après 1802. Après le Concordat, Napoléon réinstalle une chapelle aux Tuileries
et assiste à la messe tous les dimanches. Depuis 1802, il renforce encore plus
cette identification avec les rois d’Ancien régime. Il voyage dans les
provinces, ce qui rappelle le cérémoniel des visites royales d’Ancien régime.
On remarque chez Bonaparte la volonté d'affirmer l’État dans un pays qui depuis
dix ans souffre d'un déficit d'images de ses dirigeants. Le Consulat à vie
s'achève en 1804 par la proclamation de l’Empire.
Depuis qu’il est premier consul, Napoléon sait qu’il ne s’arrêtera
pas à ce stade, car déjà il rêve d’égaler, voire de surpasser tous les
empereurs qui l’on précédé. Et pour cela il va utiliser l’Eglise comme un
instrument pour arriver à ses fins. Même s'il a pu envisager une religion
civile (comme le culte décadaire par exemple), il préfère s'appuyer sur la
religion dominante en France qui est le catholicisme. Mais en 1800, l'Église
catholique française est profondément divisée entre une église réfractaire
dominante et une église constitutionnelle qu’il faut absolument réunifier. Les
négociations avec le pape Pie VII qui débouchent sur le Concordat de 1801
visent ce seul but. Cet accord permet dès 1802 de réorganiser l'église dans le
cadre de soixante diocèses avec de nouveaux évêques et un clergé
fonctionnarisé. Les évêques sont nommés par le chef d'État et reçoivent leur
investiture canonique du pape. Les prêtres catholiques sont nommés et rémunérés
par l'État. Le clergé a pour fonction d'assurer la paix, la cohésion sociale et
le respect des lois, par exemple en faisant prier pour des succès de l'armée
napoléonienne. Le pape qui se fait manipuler, donne une caution morale et
religieuse à Napoléon qui va pouvoir exiger de lui le sacre, quand le peuple
sera prêt pour cela.
L’Eglise en croyant obtenir des concessions de Napoléon,
est en train de se passer elle-même la corde autour du coup, car une fois sacré
empereur, l’attitude conciliante de Napoléon va radicalement changer envers le
pape. Mais le combat spirituel ne se cantonne pas uniquement à un duel entre la
grande prostituée et le futur roi de la 7ème tête de la bête. Le
nouveau pharaon franc-maçon n’ayant rien appris de sa défaite maçonnique à Trafalgar,
va retenter une nouvelle expérience du même genre, mais cette fois en visant l’Amérique.
En 1802 Bonaparte met en branle son grand dessein pour
l'Amérique. Il s'agit pour lui, profitant de la paix d'Amiens qui permet la
libre circulation de la flotte française dans l'Atlantique, de développer la Louisiane,
cet immense territoire qui s'étend sur la rive droite du Mississippi et qui
revient de droit à la France depuis la signature secrète du traité de San
Ildefonso en 1800. Le traité de San Ildefonso de 1800 est un traité secret,
signé le 1er octobre 1800, par lequel le Royaume d'Espagne cède la Louisiane
à la France. Pour cela il lui faut une
base d'opérations sûre. La colonie de Saint-Domingue est tout indiquée. De
cette tête de pont de la France dans le Nouveau-Monde, il pourra reprendre pied
en douceur à La Nouvelle-Orléans sans brusquer le jeune État américain qui
verrait son expansion vers l'Ouest définitivement circonscrite au Mississippi.
Mais à Saint-Domingue, Toussaint Louverture est un
obstacle à ce plan. Le général noir est gouverneur général de la colonie au nom
de la France depuis 1797 et il est suspecté de connivences avec les États-Unis
avec lesquels, au mépris du principe de l'exclusif, il commerce ouvertement
depuis que la prospérité est revenue. D'ailleurs, l'année précédente il a fait
voter par les grands planteurs, ses alliés objectifs, une constitution
autonomiste qui le proclame gouverneur général à vie et a eu l'outrecuidance de
l'envoyer en France pour simple ratification, une fois le fait accompli. Cet
acte de rébellion ouverte d'un chef de guerre réputé invincible et fermement
accroché à son île tombe à pic pour justifier l'importance des forces commises
à l'expédition qui se prépare. Et la raison d'État, froide et impérieuse,
justifie également le rétablissement de l'esclavage dans les colonies du
Nouveau Monde car il va sans dire que la grande Louisiane française devra se
développer rapidement pour prendre de vitesse Anglais et Américains, ce qu'elle
ne saurait faire sans la main-d'œuvre servile qui a si bien fait ses preuves à
Saint-Domingue. En reprenant le Mississippi, mais secrètement, Bonaparte
s'offrait la possibilité d'un empire américain au cas où l'expédition de
Saint-Domingue réussissait.
Voilà pourquoi deux flottes font voile vers les Antilles,
Leclerc, propre beau-frère de Bonaparte, vers Saint-Domingue avec 20 000
hommes et Richepanse vers la Guadeloupe avec 3 400 hommes. Ces chefs sont
munis d'instructions secrètes fort explicites rédigées de la main même de
Bonaparte. Ils doivent prendre le contrôle militaire des deux colonies et
désarmer les officiers indigènes avant de rétablir l'esclavage. Des
proclamations sont prêtes, en français et en créole, qui visent à rassurer les
populations indigènes de l'attachement personnel de Bonaparte à la liberté.
Cette pléthore de précautions démontre que ce dernier avait compris que le
succès ou l'échec dépendrait du secret et les faits lui donnèrent raison.
Après une résistance acharnée de trois mois, le vieux Toussaint,
trahi par ses officiers généraux habilement entrepris par Leclerc, dépose les
armes. Capturé et déporté en France, il y mourra quelques mois plus tard, au
fort de Joux près de Pontarlier. Leclerc peut passer à la deuxième phase du
plan et désarmer les officiers de couleur mais Richepance à la Guadeloupe a
rétabli l'esclavage sans attendre et la nouvelle de cette trahison de la parole
du Premier Consul fait basculer Saint-Domingue dans l'insurrection. Le corps
expéditionnaire, affaibli par une épidémie de fièvre jaune, recule partout.
Leclerc obtient bien près de 20 000 hommes de renfort mais la maladie
fauche un tiers des Européens qui touchent ces rivages. Le général en chef
succombe lui-même le 2 novembre 1802. Dos à la mer, les débris de son armée
seront bientôt contraints à la reddition par les soldats du général Dessalines
qui proclamera l'indépendance de l'ancienne colonie sous son ancien nom indien
d'Haïti. Des quelque 31 000 soldats envoyés à Saint-Domingue, il n'en reste
guère plus de 7 à 8 000. Plus de vingt généraux ont également péri.
Le temps de l'Amérique française est déjà passé. En ce
début 1803, la paix avec l'Angleterre vacille et l'océan Atlantique est
redevenu une mer hostile. Déclarant forfait, le 30 avril, Bonaparte solde la Louisiane
aux États-Unis pour quatre-vingts millions de francs. Ainsi, à chaque fois que
Napoléon s’éloigne du dessein divin à son encontre, qui consiste à être l’instrument
continental du jugement de la grande prostituée, il se heurte à la volonté
divine. Cela revient alors à lutter contre Dieu Lui-même, car l’Eternel a d’autres
plans pour les futurs Etats-Unis d’Amérique et l’Angleterre étant toujours
terre de réveil chrétien ne saurait être affaiblie. Napoléon connaitra la même sentence
que Sennachérib le roi assyrien assiégeant Jérusalem avec ses 200 000 hommes
et qui devra partir parce que son armée fut emportée par une épidémie. Ceci
démontre une fois de plus, que la victoire ne dépend pas uniquement de la
valeur d’un général ou de la force d’une armée, mais de Dieu seul qui élève et abaisse
les rois et les nations.
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