http://schoenelblog2.blogspot.com/ Lettre à l'Epouse 2: La franc-maçonnerie dans ses symboles 7

mercredi 13 février 2013

La franc-maçonnerie dans ses symboles 7



La franc-maçonnerie, née en Angleterre dans les premières années du XVIIIe siècle, a mûri au carrefour de l’humanisme et de la spiritualité occidentale qui grandissait au rythme des réveils chrétiens successifs. Elle ne fut pas à l’initiative des Lumières, ni de la Révolution. Elle se définit comme un «Ordre initiatique», fondé sur la bienfaisance et le rapprochement des hommes de bonne volonté. Cependant les faits et les hommes de renoms dont on aime à faire l’éloge comme étant des francs-maçons célèbres, me laissent plus que sceptique quant à leurs motivations premières affichées, comme la recherche de la morale, de l’honnêteté, etc…

Le maçonnisme qui veut se parer des vertus propres au christianisme, n’en a pas l’esprit et encore moins les moyens  de l’atteindre. Car pour grandir dans la vertu, il faut mourir à soi-même et être revêtu d’un esprit nouveau qui transforme l’homme de l’intérieur par la puissance du Saint Esprit. La séduction de Satan qui se cache dans le principe maçonnique,  prétend cependant le contraire  et laisse croire que par des pensées philosophiques et raisonnements humains, l’homme peut croître en bien, quand l’esprit qui repose sur lui est antéchrist. Satan a bien compris qu’en se saisissant de l’âme humaine par le biais d’un axe purement philosophique et mystique, qui étouffe et éteint l’action du Saint Esprit sur l’homme, il tient le levier de commande spirituel qui va gouverner le monde après la domination temporelle des papes.

Pour maintenir sa gouvernance, le diable ne va pas comme le fait le Seigneur, chercher à gagner les cœurs sans distinction sociale. Comme souvent, les plus faibles seront plus ouverts à l’action de l’Esprit Saint, où l’évangélisation et les réveils se développent plus facilement au sein des  classes populaires ou des esclaves en Amérique. Non, le diable vise la maitrise du pouvoir et non celui du bonheur du genre humain. Il va donc viser l’élite de la Nation et chercher par tous les moyens à mettre en place une gouvernance qui soit revêtue de son esprit satanique, comme le fit le catholicisme au Moyen Âge. Le maçonnisme va jouer ce rôle corrupteur et devenir la nouvelle religion diabolique qui va se développer à partir du 19ème siècle.

On ne trouvera donc pas de leaders maçons, malgré ce qu’ils prétendent, au siècle des Lumières pour illuminer le genre humain. Ils disparaitront presque pendant la Révolution française, mais réapparaitront en force pour en corrompre l’esprit, puis prendre le contrôle de la République. L’Exemple de Talleyrand est très éclairant quant à ce sujet. Il est l’exemple type de l’homme qui accepta du diable ce que Jésus refusa de Satan quand il fut tenté, soit la gloire, la richesse et le pouvoir.

Talleyrand (1751-1838).  Chartes Maurice de Talleyrand-Périgord incarne avec Cambacérès et Fouché l'exemple de la continuité du pouvoir et de l'adaptation â tous les vents de la politique. Évêque d'Autun sous l'Ancien Régime, révolutionnaire à la Constituante et sous la Législative, il suggère la confiscation dos biens de l'Église et impose aux prêtres la Constitution civile du clergé. Émigré contre-révolutionnaire durant la Convention, il se découvre la fibre républicaine avec le Directoire. Ministre des Affaires étrangères de Napoléon, dont il fut le mentor, il se rallie â Louis XVIII en 1814. Ne croyant pas à l'aventure des Cent-Jours, il s'en tient à l'écart en Belgique pour revenir aux affaires avec la Restauration et négocier le traité de paix de 1815. Il passera dans l'opposition en 1830, juste à temps pour soutenir Louis-Philippe ler qui en fera son ambassadeur à Londres. Il finira prince, aura de nombreuses maitresses et bâtards. Par sa conduite, il foulera aux pieds tout ce qui fait de la noblesse, une vertu.

Évêque profane sous l'Ancien Régime, Talleyrand affiche alors son mépris Pour la franc-maçonnerie. À son retour d'exil en 1796, il manifeste à l'égard de la confrérie un intérêt de circonstance. À cette époque, la maçonnerie émerge de son sommeil imposé par la Terreur. Talleyrand, qui recherche une caution républicaine, formule sa demande auprès des Amis Réunis, une loge où se regroupent financiers et négociants, et que Gaspard Monge s'active à reconstituer. Talleyrand mise sur une résurrection de la maçonnerie et sur le retour de la grande bourgeoisie aux affaires pour se remettre en selle. Une fois de plus son flair ne le trompe pas. Son réseau relationnel et son laissez- passer maçonnique lui permettent â nouveau de graviter autour des sphères du pouvoir. Tandis qu'il courtise le Directoire et devient le ( professeur en politique ) du jeune général Bonaparte, Les Amis Réunis ne reçoivent pas souvent l'honneur de sa présence et maintiennent l'évêque au grade d'Apprenti. Sous le Consulat, il disparaît complètement du registre de la loge. Talleyrand ne réapparaît en maçonnerie qu'en 1805 dans une nouvelle loge au titre distinctif plus conforme â l'air du temps, L'Impériale des Francs Chevaliers; il y tiendra l'office de 1er Surveillant. Trois ans plus tard, Talleyrand quittera définitivement la franc- maçonnerie.

L’autre exemple célèbre qui utilisera la Révolution pour accéder au pouvoir c’est naturellement Napoléon. Napoléon dira qu’il incarne la Révolution, en effet proche de Robespierre il servira la République loyalement, notamment pendant la campagne d’Italie. Mais en revenant d’Egypte où il fut certainement initié, son état d’esprit va radicalement changer. En cela Napoléon est un cas d’école qui permet de suivre l’évolution d’une personne quand elle devient franc-maçonne et que son idéal premier est perverti par l’action satanique. De révolutionnaire il va devenir dictateur et comme Talleyrand, fouler aux pieds tous ses beaux principes révolutionnaires. Il incarnera même lui-même ce qu’il à combattu pendant la Révolution en devenant empereur.

D'une façon générale, les loges sont entrées en sommeil pendant la Révolution. Il reste peut-être un dixième de leurs effectifs à cette date, mais il est difficile de donner une proportion exacte, car nombre d'ateliers ont subsisté sous forme profane ou de manière informelle. Certes, il n'y eut jamais, d'interdiction générale de l'Ordre. Mais les jacobins lui sont hostiles. Ils pensent que, dans une république, il ne doit pas y avoir d'organisation dont l'activité échappe au contrôle populaire. Nous savons d'autre part qu'il y a eu ici et là des tenues informelles qui ont permis, dès la réaction thermidorienne et sous le Directoire, la restauration de l'Ordre.

Bousculés par la Révolution, les maçons vont se disperser vers tous les horizons politiques. Dans la noblesse où l'épée domine, la rupture s'effectue très vite. Un quart des maçons nobles suit le duc d'Orléans dans son rapprochement avec le tiers état. Ensuite, ces « sires » se rencontrent à tous les horizons politiques, de la gauche à la droite et parmi l'émigration. Les représentants du clergé restent relativement cohérents jusqu'au vote, le 12 juillet 1790, de la Constitution civile du clergé : la majorité passe dans l'opposition, mais les futurs évêques constitutionnels, en sont partisans. La masse des députés du tiers est constitutionnelle. Néanmoins, on trouve des partisans de l'Ancien Régime, Faydel, Paccard et surtout Martin Dauch, député de Castelnaudary, le seul à refuser de prêter le serment du Jeu de paume, le 20 juin 1789. Il y a aussi quelques députés en relation avec l'extrême gauche : Barère, Prieur de la Marne, Merlin de Douai, etc. D'après les votes, on peut dire qu'une centaine de maçons est favorable à la Révolution, une cinquantaine a une attitude effacée, quarante sont nettement hostiles au mouvement parmi lesquels trente et un émigrent.

Napoléon va mettre bon ordre dans la franc-maçonnerie au travers de Cambacérès qui va réorganiser l’Ordre. Grand Maître-adjoint du Grand Orient de France de 1806 à 1815, comme suppléant du roi Joseph Bonaparte. Napoléon lui assigna la mission de "surveiller et contrôler" la maçonnerie. Car comme on l’a vu, la maçonnerie couvre toutes les tendances politiques et le mysticisme français est également riche de courants aussi étrange qu’ils sont farfelus. On trouvait des racines maçonnes fantaisistes chez les templiers, ou dans le judaïsme avec le bâtisseur du Temple de Salomon.

Ainsi plusieurs Rites ou Ordres initiatiques ont existé en France à la fin du XVIIIe siècle. Ils se présentaient comme héritiers de divers courants mystiques non maçons beaucoup plus anciens. Parmi ceux-là, certains s’inspirèrent de cultes pour le moins exotiques, comme par exemple en 1767 des Architectes africains, en 1780 du Rite primitif des philadelphes, en 1785 du Rite des parfaits initiés d'Égypte, en 1801 de l'Ordre sacré des Sophisiens et en 1806 des Amis du désert. Ces Rites s'inspiraient de ce que l'on appelait la « tradition égyptienne », et consistaient en une association de traditions et de textes, tels qu'ils étaient compris à cette époque. C'est le cas par exemple du « Séthos » de l'Abbé Jean Terrasson (1731), « l'Oedipus aegyptianicus » d'Athanasius Kircher (1652) et du « Monde primitif » d'Antoine Court de Gébelin (1773). C’est au sein d’une de ces loges dites égyptiennes, que Napoléon va être initié. Pour le diable c’est une opportunité fantastique et inespérée, car bibliquement l’Egypte symbolise le retour du peuple de Dieu vers l’idolâtrie, l’esclavage et le renoncement à leur Dieu libérateur.

Le mot « Exode » signifie « sortie au dehors ».  Ce mot a dans la Bible une signification matérielle : la sortie d’Egypte. Car le Seigneur dit à Moïse: "J'ai vu, j'ai vu la misère de mon peuple qui est en Egypte. J'ai entendu son cri devant ses oppresseurs; oui, je connais ses angoisses. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Egyptiens et le faire monter de cette terre vers une terre plantureuse et vaste..." (Ex 3, 7-8). Le mot « Exode » a aussi une signification spirituelle, car il signifie sortir d’un royaume pour entrer dans un autre où l’Eternel Lui-même est le roi. Les dix plaies d’Egypte sont l’expression de cette lutte spirituelle où Dieu détruit un à un tous les dieux de l’Egypte en partant du Dieu Nil jusqu’à Ramsès le fils du dieu soleil. Au travers de la Pâque, Dieu établit une alliance avec son peuple par un sacrifice dont le sang protège et sauve le peuple. Tout cela prendra un sens définitif avec le sacrifice de Jésus qui remplacera celui de la Pâque par la sainte cène. A partir de là tous ceux acceptent le sang du Christ sont affranchis du péché. Bibliquement, pour résumer, l’Egypte représente le royaume de Satan et symboliquement celui du péché. N’importe quel chrétien ayant un enseignement de base minimum connait ces choses-là et donc Satan va en jouer à son profit.

Le diable va pénétrer l’âme de Napoléon pendant son initiation en Egypte et le franc-maçon Bonaparte révolutionnaire va se muer en tyran sanguinaire qui à l’image des empereurs romains voudra s’élever comme un soleil divin pour atteindre la stature d’un dieu. Le diable va essayer au travers du dictateur, d’établir un véritable nouveau royaume de Satan sur terre qui remplacerait celui du Saint Empire romain contrôlé par les papes. Mais à peine choisi par le diable pour le représenter, sa première défaite spirituelle sera face à l’Angleterre en plein réveil méthodiste. La bataille d'Aboukir également appelée bataille du Nil, sera la première plaie d’Egypte pour Napoléon.

Napoléon Bonaparte voulait envahir l'Égypte afin de menacer les possessions britanniques en Inde et obtenir la sortie du Royaume-Uni de la Deuxième Coalition. La flotte de Bonaparte se dirigeant vers l'Égypte fut prise en chasse par la flotte britannique menée par l'amiral Horatio Nelson. Une fois l'armée débarquée, la flotte française jeta l'ancre le 27 juillet dans la baie d'Aboukir à 32 km au nord d'Alexandrie et se déploya suivant une formation qui, selon son commandant, le vice-amiral François Paul de Brueys d'Aigalliers, représentait une formidable position défensive. Lorsque Nelson arriva le 1er août, il découvrit la formation française et se lança immédiatement à l'attaque pour l’anéantir complètement.

Brueys était franc-maçon, membre de la Loge La Bonne Foi de Montauban, son navire amiral s’appelait l’Orient et lorsqu’il explosa annonça également la victoire anglaise de manière flamboyante, ainsi que celle sur le maçonnisme français dont l’Eternel venait d’abattre le premier symbole. La bataille renversa la situation stratégique en Méditerranée et elle permit à la Royal Navy d'obtenir une position dominante qu'elle conserva jusqu'à la fin de la guerre. Elle encouragea également les autres pays européens à rejoindre la Deuxième Coalition contre la France.

Mais cette première défaite maçonnique ne servit pas de leçon au futur pharaon maçonnique Bonaparte, qui au contraire s’engagera encore plus dans la folie maçonne. Elevé au sein d’une famille de maçon et quasiment exclusivement entouré de francs-maçons, Bonaparte va propulser au sommet du pouvoir des francs-maçons célèbres, pour au final révolutionner la Révolution par un coup d’Etat. La fille ainée de l’Eglise va alors se muer en fille ainée de la franc-maçonnerie.

Revenu dans la capitale, le général s’entretient avec le sinistre maçon Talleyrand, homme politique d’expérience dans la trahison et fin connaisseur des forces en jeu, pour fomenter un coup d’Etat. Le schéma du coup d’État du 18 brumaire (9 novembre 1799) prévoit les opérations suivantes : Bonaparte aura le commandement en chef de l’armée pour le maintien de l’ordre dans Paris et dans les assemblées. Le directoire sera remplacé par un consulat où provisoirement il gouvernera avec Sieyès et Ducos.


Sieyès, surnommé la Taupe par Robespierre qui le détestait, à l’image de Talleyrand sera une des images maçonniques remarquable de la Révolution.  Contribuant au déclenchement de la tourmente révolutionnaire, il y mettra un terme en confiant le pouvoir à Bonaparte. Devenu abbé par décision paternelle, Sieyès s’accommodait mal de cet état ecclésiastique qu’il n’avait pas choisi. Il se fit franc-maçon et fréquenta les milieux libéraux. Ses qualités intellectuelles indéniables firent bientôt de lui un prélat investi de responsabilités politiques quand, en 1788, il fut élu député du clergé à l’assemblée provinciale de l’Orléanais. Méprisant la noblesse et ses privilèges, Sieyès n’avait jamais caché son aversion pour cet ordre auquel il n’appartenait pas. Ce fut pour lui l’occasion de publier un nouveau pamphlet en janvier 1789, Qu’est-ce que le tiers état ? qui fit l’effet d’une bombe. Dans un style incisif, l’abbé laissait s’épancher toute sa haine pour cette aristocratie qui n’était rien d’autre qu’une « caste inutile […] étrangère à la nation par sa fainéantise ». Sorti de l’anonymat, Sieyès devint une manière de héros dans les rangs du tiers, et à Paris ses admirateurs le pressaient d’accepter d’être leur représentant aux Etats généraux.

Il joua alors un rôle de premier plan dans les évènements qui se précipitaient. Aux côtés de Mirabeau, Bailly ou de Le Chapelier, il convainquit les autres représentants du tiers de constituer une Assemblée nationale le 17 juin. Trois jours plus tard, dans la salle du Jeu de paume de Versailles, il rédigea le fameux serment fait par les représentants de ne pas se séparer « jusqu’à ce que la constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondations solides ».Favorable à une monarchie constitutionnelle, Sieyès pensait que celle-ci pourrait advenir bientôt. Ce qui, en 1793, ne l’empêcha de voter la mort de Louis XVI. La Révolution était en marche et l’abbé s’effaça devant d’autres. Il rendit ses lettres de prêtrise et regarda avec prudence tous les évènements qui s’enchaînaient, acceptant quelques fonctions, puis se retira laissant à Danton et Robespierre le soin de poursuivre une Révolution peu conforme à ses vues.

La chute de Robespierre favorisa son retour sur la scène politique. Membre du Comité de salut public en 1795, puis président de la Convention, il renonça à faire partie du Directoire et prit la présidence du Conseil des Cinq-Cents. En 1799, de retour en France, après une ambassade en Prusse, il accepta cette fois de siéger au Directoire et se mit en quête de l’homme capable de « terminer » la Révolution en imposant un régime fort. En fait Sieyès cherchait surtout le "sabre" qui lui manquait pour faire tomber l'actuel Directoire et amener les Conseils à accepter un changement de régime dans lequel il aurait sa place. Il le trouva.  Présenté par Talleyrand, cet homme avait les traits d’un jeune général auréolé de ses faits d’armes en Italie et en Egypte et s’appelait Bonaparte. Sieyès avec Talleyrand instigua et favorisa le coup d’Etat du 18 Brumaire première marche vers l'Empire. Il rêvait de partager le pouvoir avec Bonaparte. Mais celui-ci, dorénavant premier Consul, n’en avait pas l’intention et n’entendait rien aux idées constitutionnelles de Sieyès qu’il estimait du galimatias. Evincé, ses projets de Constitution évanouis, l’ancien abbé fut envoyé au Sénat où il bouda l’Empire qui le fit néanmoins comte en 1808.

Pour le diable, corrompre des ecclésiastiques comme Talleyrand et Sieyès, est une formidable opportunité pour illustrer symboliquement le retour vers l’Egypte. C’est une forme d’abandon du christianisme pour le satanisme maçon et un retour vers l’idolâtrie. Ces hommes sont des symboles que le diable utilise dans le vide religieux que la Révolution a créé. Satan ne veut surtout pas que la liberté des cultes serve à la propagation des réveils chrétiens. Il est essentiel qu’en attendant un éventuel retour à la restauration, qui est préférable à toute autre forme de gouvernance, que le christianisme soit contenu par une autre autorité spirituelle pour lui faire face, c’est le maçonnisme. Il le développera alors en culte. Culte à la personne au travers de Napoléon, culte aux idoles par une multiplication de symboles maçonniques visibles ou suggérés.

La Constitution de l’an VIII sera adoptée en comité restreint le 13 décembre 1799. Elle s’inspire en partie du projet de Sieyès, mais intègre les idées politiques de Napoléon Bonaparte, notamment concernant le pouvoir exécutif. Sieyès, lui-même, sera chargé de désigner les trois consuls de la république : Bonaparte comme Premier Consul, puis Jean-Jacques-Régis de Cambacérès et Charles-François Lebrun, comme 2e et 3e consuls de la République. Sieyès, quant à lui, sera relégué au poste de président du Sénat. La Constitution de l’an VIII entre en vigueur le 25 décembre 1799. Bonaparte établit la Constitution sous des apparences démocratiques, mais organise un pouvoir autocratique, toutes les évolutions du régime ne feront qu’accentuer le caractère autocratique du pouvoir.

Napoléon se couronne Empereur le 2 décembre 1804. Le Consulat abattu, l’ordre se serait effondré avec lui. L'Empire, lui, était une institution scellant la pérennité des valeurs républicaines. Napoléon Bonaparte pouvait mourir : l'hérédité du titre était censée protéger le pays des bouleversements et de la perte des acquis révolutionnaires. C’est ainsi que les monnaies impériales portèrent la mention « Napoléon Empereur - République française ». « La Révolution est fixée aux principes qui l'ont commencée : elle est finie» - Bonaparte.

Le sacre impérial, événement unique dans l’Histoire de France, représenté sur le tableau de Jacques-Louis David, Le Sacre de Napoléon, est lourdement chargé en symboles. L’aigle est choisi en référence aux aigles romaines, portées par les légions, mais il est également le symbole de Charlemagne, l’aigle éployée qui renvoie au Saint Empire. Les abeilles symbolisent la ruche maçonne que l’on retrouvera sur le nouveau blason de Paris. La main de justice, utilisée par les Capétiens lors des sacres royaux, doit faire apparaître que l'Empereur est l’héritier de leur pouvoir. Napoléon veut montrer qu’il est le fondateur de la « quatrième dynastie », celle des Bonaparte, après les Mérovingiens, les Carolingiens, et les Capétiens. Les rois de France ayant été élevés par les papes en gloire à la place des rois d’Israël, pour faire du royaume un nouveau royaume de Dieu qui efface l’ancien des juifs, le sacre de l’empereur prend donc ici une dimension quasi biblique. Le peuple de France s’est donné en Napoléon son premier empereur, mais le maçonnisme qui jusqu’à présent n’était qu’un parasite occulte du christianisme, va se donner son premier pharaon occulte ou grand pontife maçon.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Comme je ne veux plus perdre du temps à répondre aux commentaires inutiles j’ai activé le filtre.