http://schoenelblog2.blogspot.com/ Lettre à l'Epouse 2: Le deuil de l’Epouse – 3ème jour de guerre en Israël

jeudi 15 novembre 2012

Le deuil de l’Epouse – 3ème jour de guerre en Israël



Après un week-end de violences, la tension est encore montée d’un cran entre Gaza et Israël. Mercredi, en réponse à des tirs de roquette récurrents, Israël a lancé l'opération «pilier de défense», un raid tuant neuf Palestiniens, dont le chef militaire du Hamas. Les raids aériens israéliens continuent, tout comme les tirs de roquettes depuis Gaza. Avec l’opération «pilier de défense», commence la 2ème guerre contre le Hamas. Tsahal a dressé un bilan partiel de l’opération, ainsi quelque 300 roquettes en tous genres ont été lancées sur Israël, le Dôme de fer en a interceptées environ 130, et 320 cibles terroristes ont été bombardées à Gaza. Un missile s'est frayé un chemin à travers Iron Dome, le "dôme d'acier" israélien anti-missile. Il s'est abattu sur un immeuble, à 30 kilomètres de la bande de Gaza, pour tuer trois Israéliens.


Le porte-parole de Tsahal, le général Yoav Mordechai, a prévenu : "Des préparatifs sont en cours et si nécessaire, l'option d'une entrée par voie terrestre est à notre disposition." L'attitude d'Israël pourrait dépendre de celle du Hamas qui risque gros dans une confrontation directe. "Israël a réussi à créer un dilemme pour le Hamas : soit une confrontation totale, soit une trêve sur des bases nouvelles", a expliqué Naji Charab, professeur de sciences politiques à Gaza. Or, en cas d'intervention terrestre, le Hamas pourrait perdre le pouvoir dans la région, renversé par Israël. Le ministre de la Défense, Ehud Barak, n'a rien exclu. "Nous sommes au début des événements et ça ne fait que commencer", a-t-il menacé, ajoutant qu'Israël entreprendrait "tout ce qui est nécessaire pour ramener la paix dans le Sud".

La guerre politique derrière la guerre armée.

Dimanche, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, en campagne pour sa réélection, avait prévenu: «Le monde doit comprendre qu’Israël ne restera pas sans rien faire face aux tentatives de nous attaquer. Nous sommes prêts à l’escalade.» Un positionnement dur qui rappelle celui observé avant d’autres élections: en décembre 2008, le Premier ministre d’alors, Ehoud Olmert, avait ainsi déclenché l’opération «Plomb Durci» à deux mois des législatives.

Crédité fin septembre de 66 sièges dans la prochaine Knesset (Assemblée), l’alliance, pourtant prometteuse sur le papier, du Likoud de «Bibi» avec Israël Beitenou, le parti de son ministre des Affaires Etrangères, Avidgor Liberman, n’était plus créditée que de 35 à 42 sièges fin octobre. Or, «il y a une angoisse latente permanente de la population israélienne concernant sa sécurité, notamment dans les "zones de contact" comme Sderot. Et, du fait de cette inquiétude latente, l’opinion publique demande des comptes à l’Etat sur le sujet, qui doit donner des gages, notamment en période de campagne électorale», rappelle Jean-François Daguzan. «Les Israéliens sont favorables à ce que tout soit fait pour les protéger», indique pour sa part Frédéric Encel, spécialiste du Proche-Orient.

Le champion incontesté de la droite israélienne, déjà Premier ministre en 1996-1999 lors d'un mandat controversé, s'est façonné une image de dirigeant à poigne, convaincu que "la force" empêche la guerre. Le Premier ministre s'est félicité le mois dernier devant le Parlement qu'aucune "guerre inutile" n'ait été menée pendant ses sept années au pouvoir. "Il n'y a pas eu de guerre parce que nous avons projeté de la force", s'est-il flatté. Ces remarques visaient son prédécesseur Ehud Olmert, qui a orchestré en 2006 une guerre à moitié ratée contre le Hezbollah chiite libanais, qui a fait plus de 1.200 morts au Liban, en majorité des civils, et 160 tués en Israël, pour la plupart soldats.
C'est le même M. Olmert qui, six semaines avant des élections, avait déclenché l'opération "Plomb durci", offensive dévastatrice contre Gaza qui, du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009, avait coûté la vie à 1.440 Palestiniens et 13 Israéliens. Quatre ans après, Bibi Netanyahu, qui vient de fêter son 63e anniversaire, se trouve à son tour sur la ligne de front dans le sud d'Israël.

D'abord, avec l'assassinat de Jabaari (qui avait été raté en 2004), Netanyahu s'offre son "Oussama Ben Laden", remarque le quotidien israélien Haaretz. Soit "un formidable atout électoral" comparable a ce qu'a été le chef d'Al-Qaïda pour Barack Obama, selon le journal d'opposition. Le Figaro rappelle qu'en 2006, "Jaabari (a orchestré) la capture du soldat israélien Gilad Shalit à la lisière de la bande de Gaza". Il a été l'un des principaux négociateurs pour sa libération contre près de 1 000 prisonniers palestiniens.
Haaretz poursuit la comparaison avec Obama et explique encore que "Pilier de défense" et ses conséquences clouent le bec aux opposants de Netanyahu tancé dans les sondages, comme Sandy a contraint Mitt Romney à un quasi-silence. Chacun se trouvant bien forcé de serrer les rangs. La campagne électorale est du coup gelée.

Pour ce qui est de Gaza, ce que nous observons n’est rien d’autre qu’un schéma très connu. A chaque fois qu’il y a un vote législatif israélien, le Hamas vote pour le Likoud de manière à remettre au pouvoir un parti nationaliste et ainsi pouvoir justifier de l’absence de négociation. Il faut également préciser que la partie qui se joue ne se joue pas uniquement à deux mais bien à trois. En effet, bien que le Hamas vise tactiquement Israël, son but à court terme est de faire tomber l’autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. Celui-ci doit prochainement déposer une nouvelle demande d’adhésion à l’ONU et l’augmentation des tensions ne fait que le rendre de plus en plus inaudible.

Le Hamas n’hésitant pas à surenchérir les menaces israéliennes pour se poser en protecteur de la cause musulmane, et plus particulièrement de la cause sunnite. Le Hamas est une organisation qui n’est pas monolithique, loin de là, chacune de ses branches reçoit des soutiens de sources diverses, traditionnellement de l’Arabie Saoudite et de l’Iran. Le Qatar, dont l’émir s’est récemment rendu à Gaza, vient officiellement d’investir 400 millions de dollars dans la région et ceci vient de lancer une véritable compétition entre chaque groupe de combat pour obtenir le maximum de soutien, qu’il soit financier ou logistique. Ceci peut aussi expliquer le positionnement dur de Benyamin Nétanyahou qui est «un avertissement lancé au Hamas, mais également au Qatar», après la visite en grande pompe de cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, l'émir de ce pays, le 23 octobre dans la bande de Gaza. «Israël semble dire au Qatar de garder ses distances, qu’il ne se laissera pas impressionner.»

 

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