Nous avons vu que la construction d’un édifice religieux
catholique s’effectue selon un code très précis et hautement symbolique, qui
est presque toujours, à de rares exceptions près, toujours le même. L’édifice
est défini dans un champ spatial selon un ordre prédéfini, qui lui donne une
orientation et une direction précise. Il s’inscrit ainsi architecturalement
dans lune symbolique mystique. Le principe prévaut pour sa forme, généralement
une croix.
Vue du ciel, l'église à une
forme de croix. Les catholiques disent cependant qu’ils n’exaltent pas
n’importe quelle croix, mais la Croix que Jésus a sanctifiée par son sacrifice,
fruit et témoignage d’un amour immense. Le Christ sur la Croix a versé tout son
sang pour délivrer l’humanité de l’esclavage du péché et de la mort. Signe de
malédiction, la Croix a par conséquent été transformée en signe de bénédiction,
symbole de mort, elle a été transformée en symbole par excellence de l’Amour
qui vainc la haine et la violence et engendre la vie immortelle. « O Crux,
ave spes unica ! O Croix, unique espérance ! ». C’est ce que chante la
liturgie.
La vision que donne le catholicisme de la croix est
cependant l’exact contraire de celui qu’en donne les Ecritures. Jésus n’a
aucunement sanctifié par son sacrifice la croix et encore moins l’a transformé
en signe de bénédiction. La croix reste dans son symbole celui de la
malédiction et de la mort. La croix est la rétribution que mérite celui qui vit
dans le péché et se détourne de Dieu. Ro 6:23
Car le salaire du péché, c’est la
mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ
notre Seigneur. Le catholicisme se développe dans le principe des
inversions des valeurs bibliques. Dans cette logique antéchrist, la croix comme
symbole de malédiction est présentée alors comme une bénédiction, bien qu’il
n’en soit rien. Ga 3:13 Christ nous a rachetés de la malédiction de
la loi, étant devenu malédiction pour nous-car il est écrit : Maudit est
quiconque est pendu au bois.
La croix est un châtiment, pas une récompense, la croix est la rétribution de tous les péchés
et de toutes les iniquités que l’homme commet dans sa vie. Dans son symbole
elle rappelle pourquoi le Christ a dû mourir. Cependant,
ce sont nos souffrances qu’il a portées, C’est de nos douleurs qu’il s’est
chargé ; Et nous l’avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié.
Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités ; Le
châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c’est par ses meurtrissures
que nous sommes guéris. Esaïe 53:1-5 La croix est également le symbole de
la séparation que confère le péché d’avec Dieu. Jésus en prenant nos fautes sur
lui, s’est volontairement coupé de sa présence en devenant parfaitement péché à
notre place. Matthieu 27 : 46 Et vers la neuvième heure, Jésus s’écria
d’une voix forte : Eli, Eli, lama sabachthani ? c’est-à-dire :
Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Le mystère de la
croix prend ici toute sa dimension, l’Esprit Saint s’est retiré du Christ sur la
croix, car il est parfaitement dans le rôle du pêcheur qui doit mourir pour ses
fautes.
La croix n’est donc pas un aboutissement, un but à
atteindre pour le chrétien, il est un passage obligé qui est symbolisé par les eaux du baptême. Mais
la signification du baptême ne s’arrête pas à la croix, car cette union
s’applique aussi à sa résurrection. En Colossiens 2.12, on peut lire cette
phrase. Ensevelis avec lui par le
baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la
puissance de Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts. Par le baptême, vous
avez été ensevelis avec Jésus. Mais vous êtes aussi ressuscités avec lui dans
une vie nouvelle. La croix est un souvenir effacé de la mémoire divine qui
permet au chrétien d’être introduit dans une vie nouvelle, empreint d’un esprit
nouveau. S’arrêter à la croix et s’y maintenir, symboliquement c’est rester
attaché à la mort et à la malédiction ; c’est se couper de la présence de
Dieu, car n’oublions pas que les ténèbres ont accompagné l’agonie de Jésus. Mr
15:33 La sixième heure étant venue, il y eut des ténèbres sur toute la terre,
jusqu’à la neuvième heure. Ces ténèbres représentent la nuit dans laquelle
le monde est précipité, quand Dieu se détourne de lui. Bibliquement la croix
représente les ténèbres, la malédiction et la mort. Modeler une architecture
religieuse en forme de croix en dit long sur l’esprit qui anime le clergé qui
bâtit de tels édifices.
L’Eglise comme corps du Christ, comme son Epouse
véritable, est révélée par l’esprit qui l’anime, qui est un esprit de
résurrection et de vie. L’image de la Pâque est celui de la délivrance du
péché, comme celui des juifs qui sont délivrés de l’esclavage de pharaon en
quittant l’Egypte. C’est le symbole d’un peuple qui sort d’un monde pour aller
en conquérir un autre, attaché à une promesse divine. Mais c’est par la
pentecôte que l’Eglise entre vraiment dans le royaume de Dieu et que l’Eglise
comme corps mystique commence à s’édifier, grâce au Saint Esprit qui descend du
ciel et investit ceux qui ont cru en Jésus. Le symbole de la Pâque signifie
donc une fin, celui de l’esclavage, c’est pour cela que Jésus est mort le jour
de la Pâque et que la croix y est à jamais associée. Ainsi, rester attaché au
symbolisme de la croix, s’est perpétuer l’image de l’esclavage, l’esclavage au
péché. C’est bloquer le chemin qui mène à la pentecôte et à l’édification d’une
Eglise bâtit non par de la pierre, mais par les âmes de ceux qui vivent par
l’Eprit Saint.
Construire l’Age
des ténèbres
A la sortie de l’Antiquité, une nouvelle ère chrétienne
va se développer selon des principes diamétralement opposés, selon que l’on bâti l’Eglise mystique
du Christ, ou les édifices catholiques de pierre. Se sont également deux
semences animées de deux esprits radicalement différents. Pendant les 1000 ans
que va durer le Moyen Age, deux forces spirituelles vont s’affronter et le
catholicisme va tenter d’annihiler la puissance de l’Esprit Saint en imposant
par le dogme, puis la violence, les principes qui l’animent. Des croix sous
forme de calvaires ou masqué dans la forme des églises, symbole du catholicisme
triomphant, vont fleurir dans tout l’Occident et le précipiter dans un véritable
âge de ténèbres.
Pour les humanistes, le Moyen Âge est un âge de barbarie,
de léthargie et de décadence. L'Église y a exercé une autorité excessive qui a
entraîné la dégénérescence de tous les arts et de toutes les cultures. Il n'y a
donc rien de surprenant à ce que les humanistes aient créé l'expression " âge des ténèbres " pour identifier
le Moyen Âge. Le XIVe siècle, le dernier siècle du Moyen Âge, avait tout pour
être nommé "âge des ténèbres". Apparaissant pour la première fois
depuis le VIe siècle, la peste (la mort noire) qui commence en 1347 fera mourir
en 3 ans entre le quart et le tiers de la population de l'Europe. Les crises
économiques, les famines, les émeutes, les jacqueries, les guerres se succèdent
tout au long de ce siècle. Il annonce également la fin de l’autorité absolue de
la papauté de Rome.
Le christianisme est au cœur de l'histoire
médiévale : il modèle la pensée de cette époque, principalement en raison
de son universalisme et à cause de la montée en puissance, en Occident, de
l'Église catholique organisée autour de la papauté de Rome. Les frontières de
l'Occident médiéval, qui échappent à toute unité politique, se confondent aussi
avec celles de l'Église catholique. La dilatation de la chrétienté s'accompagne
de la mise en place de la hiérarchie ecclésiastique – l'Église en venant
à désigner cette dernière – et la papauté, qui se hisse à la tête de celle-ci,
devient un des principaux pouvoirs en Occident : l'évêque de Rome, dont
l'autorité spirituelle s'appuie sur la primauté du siège de l'apôtre Pierre,
devient le souverain pontife.
Durant le haut Moyen Âge, les missions chrétiennes de prédicateurs
isolés, appuyés par Rome lorsqu'elle le peut, repoussent avec succès les
limites politiques de la chrétienté en amenant à la conversion des rois
barbares et en s'appuyant sur l'influence des rois chrétiens — comme les rois
francs, dont l'adhésion au christianisme remonte à Clovis (496 ou 498) — mais
leur préoccupation dernière, qui est de faire entendre le message du Christ aux
peuples des derniers, demeure un objectif des plus difficiles à quantifier.
Elles sont le plus souvent l'œuvre de simples moines, comme Colomban en Gaule, Augustin
de Canterbury dans le Kent ou Boniface en Frise. Après l’œuvre d’évangélisation
de base, les premières églises vont se bâtir, grandir et un clergé se
développer. L’influence de Rome et du pape va alors pouvoir s’imposer quand les
cathédrales s’imposent au cœur des villes. La taille des édifices étant en
relation directe avec l’autorité grandissante de l’Eglise de Rome et de son
pape, qui instaurera une véritable théocratie en Occident à la fin du bas Moyen
Age.
Le symbole de la croix s’est désormais imposé partout en
Occident, comme une victoire du catholicisme sur toutes les autres formes de
christianisme. La croix étant bien installée au cœur du Moyen Age, ce qui la
représente dans son expression la plus cruelle et meurtrière va alors donner sa
pleine mesure au travers des croisades. Car défendre le Christ au travers du
symbole de la mort ne peut mener qu’à la mort. Les croisades du Moyen Âge
seront des pèlerinages armés prêchés par le pape. La vision traditionnelle
identifie l'époque des croisades à la période 1095-1291, du concile de Clermont
à la prise de Saint-Jean-d'Acre, et se limite aux expéditions qui ont eu la Terre
sainte pour objectif et l'Orient pour théâtre d'opérations. Mais il faut lui
donner une définition bien plus large, toutes les guerres contre les Infidèles
et les hérétiques, sanctionnées par le pape qui y attache des récompenses
spirituelles et des indulgences, sont des croisades.
Les croisades ne s’orientent pas uniquement contre des
ennemis extérieurs comme les musulmans, mais également contre les ennemis
intérieurs que sont les juifs et ceux qui contestent l’autorité de Rome et que
l’on appelle des hérétiques. Dès l'origine de la croisade, l'expédition est une
entreprise féodale réservée à la chevalerie. L'accomplissement du vœu de croix
devient une étape indispensable à la formation du parfait chevalier. Dans l'imaginaire
chevaleresque, le Christ devient le parfait Seigneur pour lequel on peut se
sacrifier. Le chevalier croisé est donc un miles christi,
« chevalier du Christ ». Les chroniqueurs comparent les croisés au
peuple élu qui écrit une nouvelle histoire sainte et cherche à établir un
royaume de Dieu sur terre.
Le pèlerin reçoit des privilèges spirituels et matériels
constituant le statut du croisé. Lors de la première croisade, Urbain II promet
à celui qui meurt en chemin ou au combat la rémission des péchés, à ceux qui
accomplissent le vœu de croisade l'indulgence plénière. À partir d'Innocent
III, les canonistes élaborent une doctrine cohérente de la croisade. Ils
justifient ainsi la guerre sainte, pourtant contraire au message évangélique,
en arguant que les infidèles ont occupé la Terre consacrée par la mort du Christ
et maltraité des chrétiens. La guerre de conquête et les conversions forcées
sont justifiées par l'impossibilité qu'ont les missionnaires chrétiens de
propager la parole de Dieu en terre musulmane. Il faut donc la conquérir pour
pouvoir annoncer l'Évangile. Les canonistes fixent aussi une hiérarchie des
indulgences suivant le temps passé en Terre sainte : deux ans pour une
indulgence plénière. Avec le quatrième concile du Latran, l'indulgence plénière
est étendue à ceux qui contribuent à la construction de bateaux pour la
croisade alors que jusque-là seuls les combattants en bénéficiaient. C'est un
appel direct aux armateurs de villes italiennes. Les décisions ont comme but
d'associer toute la chrétienté à l'idéal des croisades et non pas seulement les
combattants. Il suffit pour cela d'aider financièrement à l'organisation de la
cinquième croisade. En proposant à tous les fidèles de participer à la croisade
par la prière, le don ou le combat, le pape inaugure la spiritualisation de la
croisade. La bulle quantum praedecessores stipule que le croisé, sa
famille et ses biens sont placés sous la protection de l'Église.
Le fait que des milliers d'hommes et de femmes se soient
mis en mouvement et aient accepté de braver le danger et la souffrance pour
l'amour de Dieu est la preuve que les masses humaines de la fin du XIe siècle étaient très réceptives à la
promesse de l'indulgence plénière mais surtout à l'espoir que la récupération
du Saint-Sépulcre serait le début d'une ère nouvelle dans l'histoire de
l'Église et du monde. L'attente eschatologique et millénariste est très forte
dans le peuple. Empêcher la venue de l'Antéchrist, hâter la parousie font
partie de ses préoccupations. Ceux qui ont répondu à l'appel de la croisade,
sont aussi convaincus que Dieu leur a assigné une tâche : libérer les lieux
saints et purifier le monde du mal afin de préparer son retour. Les armes de la
victoire sont pour ces masses, la pénitence symbolisée par la croix cousue sur
le vêtement, les jeûnes, les prières, les processions, d'où les nombreuses
mortifications que s'infligent les pèlerins. Les croisades révèlent pour la
première fois en Occident l'existence d'une spiritualité populaire tournée vers
l'action, moyen de gagner le salut. Le catholicisme a réussi à imposer l’idée
que le salut se gagne par les œuvres et non par la foi seule en Jésus Christ. L’idéal
même que les croisés défendent est celui qu’ils pensent combattre, car le sens
des valeurs bibliques est totalement inversé dans le bas Moyen Age.
On en viendra à un point tel, qu’au nom de la croix et du
pape, de véritable croisade seront organisées pour détruire ceux qui cherchent
à bâtir l’Eglise avec le seul concours du Saint Esprit. Le pape ordonnera de
combattre l’hérésie dans le sud de la France en partant en croisade contre les
albigeois, les vaudois, les hussites en Bohème héritier de John Wyclif le grand précurseur de la
Réforme, qui sonnera le glas du catholicisme triomphant du Moyen Age.
Entrainé par une théologie trompeuse et un
clergé apostat, le fidèle catholique est donc toujours amené sous une forme ou
une autre à la croix. Quand il entre dans une église catholique il fait même
partie intégrante de cette croix, car l’édifice entier représente une croix.
Implanté au cœur des cités, c’est toute la communauté qui vit à son ombre. La
malédiction et la mort qui la représente se répand alors dans toute la société,
ce qui explique les malheurs sans fin qui ont accompagné tout le Moyen Age
jusqu’à la réforme protestante.
Bonjour Frère, d'après certaines personnes, l'Eglise catholique a emprunté beaucoup au paganisme mais aussi au judaisme qu'elle a tant rejeté. Cette nef et forme d'église, ressemble un peu à un temple juif, avec le parvis, le lieu saint, et le saint des saints. La chrétienté apostate du Moyen âge a été en quelque sorte sous la malédiction (peste noire et autres) à cause surtout de son refus de reconnaitre le peuple du livre, le peuple judaique.Quand on se coupe de ses racines, on meurt, on perd son identité, d'où la fameuse peur de l'An 1000. A quand une Eglise qui se greffera à nouveau sur l'arbre d'où elle est issue. Soyez bénis en Yeshouah
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