http://schoenelblog2.blogspot.com/ Lettre à l'Epouse 2: La bête de l'Apocalypse reçoit le Nobel de la paix

dimanche 14 octobre 2012

La bête de l'Apocalypse reçoit le Nobel de la paix



Le prix Nobel de la paix 2012 a été décerné vendredi à l’Union européenne pour ses efforts appelés à « UNIR » l’Europe et à la muer « d’un continent de guerre vers un continent de paix ». Or, ce Nobel est précisément attribué sur fond de désunion des Etats européens, dont la solidarité est actuellement mise à rude épreuve. Unir l’Europe par une capitale bruxelloise, située dans un pays qui se déchire un peu plus chaque jour est plutôt comique. Car ironie de l’histoire, les belges fêtent le Nobel de la paix européen à leur manière. Les indépendantistes flamands sont sortis grands gagnants des élections municipales dimanche en Belgique, avec la victoire de leur chef Bart De Wever à Anvers et une poussée de son parti dans toute la Flandre, belle démonstration d’union en effet.

Beaucoup qualifie l’attribution de ce Nobel à de l’humour noir norvégien. Jusque-là personne ne pouvait définir l'humour norvégien et la fameuse blague de l'élan qui parle à un narval dans le Fiord de Hugnariksonbö. Ne serait-ce pas là une refonte de ce grand classique de l’humour blond ? Certains font un parallèle avec la nomination d’Obama. Dans ce cas, le prix Nobel était surtout un gage d’encouragement comparé à son prédécesseur. Un peu comme si Lagarde était canonisée après avoir remplacé DSK au FMI.

Mais il n’y a pas que l’humour belge ou norvégien qui défraie les chroniques, les allemands aussi savent faire dans le genre. Angela Merkel était présente à Stuttgart le 12 pour soutenir le candidat Sebastian Turner et faire un discourt  où elle appelait les allemands à la soutenir pour faire l’Europe et la rendre possible. Mais en guise de soutient, elle a eu droit à un quart d’heure de hués et de sifflets ininterrompus qui ont rendu son discourt quasi inaudible. Le jour même de l’attribution du Nobel de la paix, un panneau était même brandi dans la foule pour l’inviter à stopper la troisième guerre mondiale.




 La décision du Comité Nobel s’est aussi attiré des critiques virulentes de la part du célèbre eurosceptique Nigel Farage, chef du Parti de l’Indépendance du Royaume-Uni (UKIP).
« Il ne faut pas être particulièrement perspicace pour constater que le projet de monnaie européenne unique a provoqué un acharnement et la division au sein de la société européenne. L’Espagne est au bord de la faillite. Le peuple ne mange pas à sa faim en Grèce, il ne passe pas une semaine sans de nouvelles manifestations de protestation dans les capitales européennes contre la « troïka » (Commission Européenne – Banque centrale européenne -Fonds monétaire international) », lit-on dans la déclaration de M. Farage, publiée sur le site de l’UKIP.

Attribuer un prix Nobel de la paix à une Europe en crise, qui reproduit les symptômes mortifères des années 30, c’est au mieux de l’aveuglement, mais c’est surtout un acte de pure politique. Un encouragement à continuer l’aventure européenne, qui peine aujourd’hui à justifier sa poursuite. Car si aujourd’hui on devait librement voter par referendum pour rester ou sortir de l’Union, la majorité des européens voteraient pour sortir.


Quand à prétendre qu’un espace de paix c’est développé en Europe, c’est oublier un peu vite que deux blocs se sont fait face dans une guerre froide pendant 50 ans. Et que si l’Europe ne s’est pas transformée en champs de bataille, on le doit plus à la dissuasion nucléaire, qu’aux millions de fantassins entassés de part et d’autre du rideau de fer. L’Europe a développé un espace économique, puis une monnaie commune, mais a toujours été prêt à la guerre dans le cadre de l’Otan.

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