Le prix Nobel de la paix 2012 a été décerné vendredi à
l’Union européenne pour ses efforts appelés à « UNIR » l’Europe et à
la muer « d’un continent de guerre vers un continent de
paix ». Or, ce Nobel est précisément attribué sur fond de désunion
des Etats européens, dont la solidarité est actuellement mise à rude épreuve. Unir
l’Europe par une capitale bruxelloise, située dans un pays qui se déchire un
peu plus chaque jour est plutôt comique. Car ironie de l’histoire, les belges
fêtent le Nobel de la paix européen à leur manière. Les indépendantistes
flamands sont sortis grands gagnants des élections municipales dimanche en
Belgique, avec la victoire de leur chef Bart De Wever à Anvers et une poussée
de son parti dans toute la Flandre, belle démonstration d’union en effet.
Beaucoup qualifie l’attribution de ce Nobel à de l’humour
noir norvégien. Jusque-là personne ne pouvait définir l'humour norvégien et la
fameuse blague de l'élan qui parle à un narval dans le Fiord de Hugnariksonbö.
Ne serait-ce pas là une refonte de ce grand classique de l’humour blond ? Certains
font un parallèle avec la nomination d’Obama. Dans ce cas, le prix Nobel était
surtout un gage d’encouragement comparé à son prédécesseur. Un peu comme si
Lagarde était canonisée après avoir remplacé DSK au FMI.
Mais il n’y a pas que l’humour belge ou norvégien qui défraie
les chroniques, les allemands aussi savent faire dans le genre. Angela Merkel était
présente à Stuttgart le 12 pour soutenir le candidat Sebastian Turner et faire
un discourt où elle appelait les
allemands à la soutenir pour faire l’Europe et la rendre possible. Mais en
guise de soutient, elle a eu droit à un quart d’heure de hués et de sifflets ininterrompus
qui ont rendu son discourt quasi inaudible. Le jour même de l’attribution du
Nobel de la paix, un panneau était même brandi dans la foule pour l’inviter à stopper
la troisième guerre mondiale.
La décision du Comité Nobel s’est aussi attiré des
critiques virulentes de la part du célèbre eurosceptique Nigel Farage, chef du
Parti de l’Indépendance du Royaume-Uni (UKIP).
« Il ne faut pas être particulièrement perspicace
pour constater que le projet de monnaie européenne unique a provoqué un
acharnement et la division au sein de la société européenne. L’Espagne est au
bord de la faillite. Le peuple ne mange pas à sa faim en Grèce, il ne passe pas
une semaine sans de nouvelles manifestations de protestation dans les capitales
européennes contre la « troïka » (Commission Européenne – Banque
centrale européenne -Fonds monétaire international) », lit-on dans la
déclaration de M. Farage, publiée sur le site de l’UKIP.
Attribuer un prix Nobel de la paix à une Europe en crise,
qui reproduit les symptômes mortifères des années 30, c’est au mieux de l’aveuglement,
mais c’est surtout un acte de pure politique. Un encouragement à continuer l’aventure
européenne, qui peine aujourd’hui à justifier sa poursuite. Car si aujourd’hui
on devait librement voter par referendum pour rester ou sortir de l’Union, la
majorité des européens voteraient pour sortir.
Quand à prétendre qu’un espace de paix c’est développé en Europe, c’est oublier un peu vite que deux blocs se sont fait face dans une guerre froide pendant 50 ans. Et que si l’Europe ne s’est pas transformée en champs de bataille, on le doit plus à la dissuasion nucléaire, qu’aux millions de fantassins entassés de part et d’autre du rideau de fer. L’Europe a développé un espace économique, puis une monnaie commune, mais a toujours été prêt à la guerre dans le cadre de l’Otan.
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