http://schoenelblog2.blogspot.com/ Lettre à l'Epouse 2: TOTAL WAR II

mardi 6 décembre 2011

TOTAL WAR II

Les Etats-Unis d’Amérique ont décrété la guerre totale contre l’euro.  Le couvercle du silo vient d’être ouvert, découvrant la coiffe d’un missile nucléaire balistique à têtes multiples. Les réservoirs sont en phase de remplissage et les cibles sont affectées. Start the countdown : Day –90


Lundi 5 décembre, l'agence de notation américaine Standard and Poor's (S&P)  a placé la note de 15 pays de l'Eurozone sous surveillance avec perspective négative, en raison de l'accroissement des tensions systémiques au cours des dernières semaines. Six pays, la France, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Autriche, la Finlande et le Luxembourg, perdraient ainsi leur "AAA". Une mise sous surveillance avec implication négative signifie en effet que S&P est en train de revoir les notes attribuées aux pays concernés et qu'elle pourrait décider de les baisser dans les trois mois à venir. La note de Chypre était déjà sous surveillance avec implication négative, tandis que celle de la Grèce, en défaut de paiement, n'a pas été placée sous surveillance, ce qui explique que les annonces de S&P ne concernent que 15 des 17 pays membres de la zone euro. C’est donc TOUTE l’Eurozone qui est visée par une seule frappe de l’agence de notation.

La France a été le pays le plus sévèrement menacé lundi 5 décembre par l'agence de notation Standard & Poor's, qui envisage d'abaisser de deux crans la note attribuée à sa dette, actuellement "AAA", sur fond de croissance décevante. Le missile vise en priorité la France et lui réserve deux ogives nucléaires, afin d’assurer un maximum de dégât au cœur de l’Eurozone. Parmi les causes de l'accroissement des tensions systémiques pointées par Standard & Poor's, figurent le durcissement des conditions de crédit, les primes de risque plus élevées demandées pour des obligations souveraines, y compris celles émises par des pays notées "AAA", la persistance des désaccords entre dirigeants européens sur la manière de sortir de la crise, le niveau élevé d'endettement dans une bonne partie de la zone euro et un risque accru de récession dans la zone euro.

Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a qualifié mardi de "follement exagéré et injuste" l'avertissement de Standard & Poor's. "Je ne suis pas troublé par ceci, mais je suis stupéfait, vu les efforts significatifs ces derniers jours pour surmonter la crise, notamment les programmes d'économies en Italie et en Irlande", a-t-il déclaré sur la station de radio allemande Deutschlandfunk.

Le ministre de l'économie français, François Baroin, a quant à lui assuré que "tout était fait pour protéger les économies des Français". Il a également affirmé que l'Etat n'aurait pas besoin de participer à une augmentation du capital des banques françaises. "Tout est fait pour permettre aux banques de maintenir l'irrigation à l'activité économique. Elles le continueront. Il n'y aura pas besoin de participation publique à l'augmentation du capital des banques", a-t-il déclaré sur France 3. Et pendant ce temps, contredisant les bobards habituels du gouvernement, la Caisse des dépôts va se porter au secours de Groupama, en proie à de graves difficultés financières. En tout cas, les discussions sont en cours. Après Dexia voilà le deuxième domino français qui tombe…

En octobre selon les statistiques de la Banque de France, 100 milliards d’euros ont été empruntés par les établissements de l’Hexagone à la Banque centrale. En mars et en juin, les banques de l’Hexagone avaient dû faire face à 74 milliards et 94 milliards de fuites de dépôts. Cependant, dans le même temps, quelque 55 et 87 milliards d’investissements dits de portefeuille avaient été injectés dans le système financier français (du type investissement dans des obligations d’entreprises par des étrangers). Les banques étrangères avaient en outre elles aussi été affectées par des sorties de liquidités. Les clients français avaient retiré respectivement sur ces deux mois 24 et 43 milliards d’euros. Mais désormais depuis juillet, c’est un flux inverse qui prévaut, les clients français semblant se réfugier auprès des banques étrangères. Ils y ont déposé près de 60 milliards d’euros, dont 21 milliards en septembre, quand les banques françaises enregistraient des sorties de capitaux. Une tendance qui n’a pas dû s’infléchir avec le maintien en octobre de la relative défiance des marchés vis-à-vis du système bancaire français.

La France qui jusqu’à présent regardait se déverser les tapis de bombes sur les PIIGS qui faisaient des millions de victimes économiques dans ces pays, tout en continuant à alimenter un système moribond où les retraités gagnent aujourd’hui plus que les actifs et où les fonctionnaires conservent un statut doré sur tranche, vont très rapidement se réveiller. Mais ce réveil brutal se fera au son du grondement sourd d’un édifice économique en ruine qui s’effondre, frappé par une réalité intangible que rappellent les agences de notation,  on ne peut indéfiniment vivre, se soigner, s’éduquer et bien d’autres choses encore, à crédit. Le sang et les larmes couleront bientôt en France comme les larmes coulent aujourd’hui sur les joues de l’Italie.


Pas facile d’annoncer un plan de rigueur à son pays…  Elsa Fornero, la ministre des affaires sociales italienne, en a fait les frais.  Hier, lors de la conférence de presse pour annoncer de nouvelles mesures  d’austérité prises par le nouveau gouvernement, celle qui est considérée comme  l’une des principales expertes en matière de retraites a fondu en larmes. « Ca  me coûte psychologiquement de demander… », a-t-elle dit devant la presse, avant  d’éclater en sanglots. « Elle voulait dire des sacrifices, vous l'avez  compris », est alors intervenu Mario Monti, le nouveau  chef du gouvernement italien qui a succédé à Silvio Berlusconi mi-novembre.  

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