http://schoenelblog2.blogspot.com/ Lettre à l'Epouse 2: Veaux d'or d'hier ( partie 1)

dimanche 4 décembre 2011

Veaux d'or d'hier ( partie 1)

Dans le royaume du Nord le roi Jéroboam avait fait fabriquer, vers l'année 930 avant Jésus-Christ, deux grands taureaux en or, l'un au sanctuaire de Béthel, l'autre au sanctuaire de Dan. Béthel au Nord et Dan au Sud, Jéroboam encadrait ainsi son territoire par ces deux "Veaux d'Or". Il voulait empêcher son peuple d'aller au sanctuaire de Jérusalem. Ainsi commença l’histoire d’Israël et des 10 tribus du nord, mais c’est aussi ainsi qu’elle se termina. En étant soumis aux dieux qu’ils ont adoré en se détournant de l’Eternel.


Deutéronome 28 : 15 Mais si tu n’obéis point à la voix de l’Eternel, ton Dieu, si tu n’observes pas et ne mets pas en pratique tous ses commandements et toutes ses lois que je te prescris aujourd’hui, voici toutes les malédictions qui viendront sur toi et qui seront ton partage:… 36  L’Eternel te fera marcher, toi et ton roi que tu auras établi sur toi, vers une nation que tu n’auras point connue, ni toi ni tes pères. Et là, tu serviras d’autres dieux, du bois et de la pierre.

On sait que, lorsque Jéroboam Ier, fondateur du royaume des Dix tribus, chercha à rendre ce royaume politiquement et religieusement indépendant de celui de Juda, il eut soin de le désolidariser d'avec le culte rendu à Yahvé dans le temple de Jérusalem; et, pour ce motif, il établit deux sanctuaires principaux, l'un (Dan) au nord, et l'autre (Béthel) au sud de son territoire
, dans des localités qui étaient, déjà alors, des centres de culte importants. Dans chacune de ces deux localités, il plaça un simulacre du dieu national sous la forme d'un jeune taureau d'or. 1 Rois 12 : 28  Après s’être consulté, le roi fit deux veaux d’or, et il dit au peuple : Assez longtemps vous êtes montés à Jérusalem ; Israël ! voici ton Dieu (Elohim), qui t’a fait sortir du pays d’Egypte.

Jéroboam, le roi d’Israël joua avec le nom sémitique Elohim, qui est le principe de la divinité en générale dans l’arc des pays moyen-orientaux, s’étendant de Chaldée à l’Egypte en passant par la Phénicie. Car Elohim se comprenait en ce temps-là comme dieu en tant que nom commun, soit comme le dieu principal, chef du panthéon. Elohim vient de El, qui lui-même vient d’An le père des dieux de Sumer. Son fils Enlil le remplacera quand les Akkadiens fonderont le premier royaume de Babylone. Puis son fils Sin le dieu de la lune l’évincera du temps d’Abraham. Sin le dieu de la lune, dont la capitale fut Ur. Par générations successives, la couronne royale des dieux sémitiques se transmettra aux royaumes qui s’imposeront en leur temps. Baal chez les phéniciens et Assur chez les assyriens.

Dès les premiers temps de la cité-état d'Assur, dans la première moitié du IIe millénaire av. J.‑C., Assur est présenté comme le véritable roi de la ville, le souverain humain n'étant qu'un prince (rubūm), ou, plus révélateur, le « vicaire d'Assur » (iššiak Aššur). Si à partir de la seconde moitié du IIe millénaire les rois assyriens prennent le titre de « roi » (šarru), cette relation ne change pas, comme le marque le fait que, à chaque couronnement d'un nouveau roi, on proclame « Assur est roi ! », pour signaler que le dieu est le véritable maître du royaume.

À l'apogée de l'empire assyrien aux VIIIe-VIIe siècles, Assur est une divinité supérieure aux autres, et il semble même que parfois les autres divinités tendent à être considérées comme des parties d'Assur. Par un jeu d'écriture courant en Mésopotamie, on a appuyé cet aspect en jouant sur le nom d'Anshar, qui est marqué par des signes cunéiformes ayant à la fois une valeur phonétique et une valeur idéographique : AN (= DINGIR, « le dieu ») et ŠAR (= 3600 = « la totalité », « l'infini »), et Assur devient « le dieu de la totalité ». Le culte d'Assur est pourtant resté limité à l'Assyrie, et il ne se répandit jamais en dehors de ce pays, duquel il était trop indissociable. Quand l’empire assyrien s’effondrera après son invasion par les babyloniens, Assur sera remplacé au sommet du panthéon des dieux par Marduk, le dieu tutélaire de Babylone.  Mais quel que soit le dieu, à n’importe quelle période de l’Histoire, le chef du panthéon était toujours représenté sous la forme d’un taureau. Le taureau étant le principe universel de la force et de la fertilité, il est à la tête du troupeau des animaux.

Mais revenons vers Israël. Lorsqu'il sera question de l'établissement, par Jéroboam I er, des taureaux de Dan et de Béthel), il faut remarquer ici que la traduction «veau d'or», généralement adoptée par les versions, ne rend pas exactement le sens du mot hébreu et met exclusivement l'accent sur la question d'âge  de l'animal; or, si telle avait été son intention, le narrateur aurait sans doute précisé le sens du mot. En effet, le terme égèl (fém. êglâ) désigne, dans Ge 15:9, un animal âge de trois ans; dans Jug 14:18, un animal employé aux labours; dans Os 10:11, Jer 50:11, un animal qui foule le grain. Par conséquent, le mot désignera un jeune taureau qui, sans être arrivé encore à son plein développement, et qui vient de parvenir à l'âge adulte, à celui de la force physique; c'est en effet la notion de force, de vigueur que doit exprimer le simulacre matériel choisi par Israël pour représenter son dieu. Il ne faudrait donc pas parler de « Veaux d’or », mais de « Taureaux d’or ».

Maintenant observez comment l’Eternel jugea Israël (les royaumes du nord), en exécutant à la lettre ce qui est marqué en Deutéronome 28. Les successeurs de Jéroboam II prennent leurs distances avec l'Assyrie, sans mesurer l'inégalité du rapport des forces. L'Assyrie, après s'être emparée de Damas et de la plaine côtière, envahit Israël, détruisant les cités de Hazor, de Dan et de Beth-Shéan. Les habitations de Megiddo sont incendiées, mais les deux palais et les écuries sont conservés pour faire de Megiddo un grand centre régional assyrien. Après un dernier complot israélite contre l'Assyrie, Salmanazar V lance une campagne de liquidation, Israël est démantelé, le cinquième de sa population est exilé à Babylone et des colons assyriens s'installent à leur place. En 722, quand Sargon II arrive au pouvoir, il ne reste plus rien du royaume du Nord. Dans le récit biblique, la disparition d'Israël est présentée comme la sanction divine des dépravations du pays.


Deutéronome 28:36  L’Eternel te fera marcher, toi et ton roi que tu auras établi sur toi, vers une nation que tu n’auras point connue, ni toi ni tes pères. Et là, tu serviras d’autres dieux, du bois et de la pierre. C’est à travers des portes identiques à celle représentées dans le musée du Louvre à Paris (photo ci-dessus), que les esclaves israéliens passèrent pour rejoindre leur lieu de déportation. Ces taureaux androcéphales ne représentent pas le roi d’Assyrie, mais bien le roi des dieux assyriens, Assur. Je compare souvent l’Israël des temps bibliques, avec les nations contemporaines qui se corrompent tout en se prenant pour le royaume de Dieu. Corruption généralisé, adoration d’idoles, tout en se prétendant nations « chrétiennes. » Mais comme se termina l’histoire du royaume du nord, ainsi se terminera celle des nations chrétiennes corrompues. Nous verrons comment, dans le prochain article.

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