http://schoenelblog2.blogspot.com/ Lettre à l'Epouse 2: L'Europe en mutation

vendredi 2 décembre 2011

L'Europe en mutation

L’Europe était à l’honneur toute cette semaine. Lundi se fut une action concertée des banques centrales. Après vint le discours de Toulon, prononcé par Nicolas Sarkozy, puis enfin c’est Angela Merkel qui s'est adressée ce vendredi 2 décembre au Bundestag, lors d'un discours sur un même sujet, la crise dans la zone euro.

Avec la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque du Canada, la Banque d’Angleterre, la Banque du Japon et la Banque nationale suisse, la BCE va «offrir» des facilités en dollars aux banques européennes qui éprouvent des difficultés à se refinancer auprès d’autres banques commerciales. Ces facilités devraient s’étaler jusqu’en février 2013. La Chine, de son côté, a desserré l’étau sur le crédit. Il est clair qu’en prêtant du dollar, c’est surtout la FED qui est confortée et cela ne règle en rien le problème structurel de  l’Europe. Pour l’heure le problème est ailleurs, il est principalement politique.



Mais c’est surtout le volet politique qui occupe la scène cette semaine. La chancelière allemande a voulu défendre une modification des traités européens, en se défendant au passage de toute ambition hégémonique. « Nous ne parlons pas seulement d’une union budgétaire. Nous sommes sur le point de la réaliser ». Angela Merkel a très clairement présenté ce vendredi 2 décembre sa détermination à obtenir rapidement de ses partenaires européens une transformation des traités. A Vingt-Sept si possible, en petit comité au sein de l’Union monétaire si les Vingt-Sept ne peuvent se mettre d’accord.
« L’élément central de cette union de la stabilité défendue par l’Allemagne, sera un nouveau plafond de l’endettement européen », a dit la chancelière. « Il n’y a pas d’alternative à un changement des traités pour résoudre la crise », a-t-elle assuré, avant de rejeter, une fois de plus, l’option des euros obligations, considérée ici comme un remède à court terme. « Notre conviction ne veut pas dire que nous voulons dominer l’Europe », a assuré Angela Merkel, faisant allusion aux critiques qui pleuvent chez les partenaires de l’Allemagne, sur la façon dont la République fédérale gère la crise de l’euro. « L’unification allemande et l’Union européenne sont les deux faces d’une même médaille, nous ne les oublierons pas ».

Angela Merkel a expliqué vouloir mettre en chantier avec Nicolas Sarkozy une vraie «union fiscale» en Europe. La chancelière allemande s'est cependant attelée à nuancer quelque peu les propos du président français sur le rôle prééminent de «l'intergouvernemental» pour accélérer l'intégration européenne. Pour Merkel l'instauration d'une «union de stabilité» en Europe et la création d'une union monétaire et fiscale armée pour faire régner la discipline budgétaire passe par un renforcement des institutions européennes. «La Commission et les tribunaux européens doivent jouer un plus grand rôle, sans que le Parlement allemand ne perde la maîtrise du budget», a dit Angela Merkel devant les députés allemands. En clair, la chancelière souhaite pouvoir traduire devant la Cour européenne de justice (CEJ) les pays qui enfreignent de manière répétée les règles du Pacte de stabilité.

Quand à Sarkozy qui redémarre sa campagne électorale à Toulon, l’Europe est toujours au cœur de ses préoccupations. Pourfendant les arguments des partisans de la sortie de la France de la zone euro, le président de la République s'est interrogé : « Que restera-t-il si le cœur économique de l'Europe s'effondre ? Rien ! Sa disparition aurait des conséquences dramatiques pour les Français. » Et d'expliquer que revenir au franc reviendrait à rembourser une dette libellée dans une monnaie forte (l'euro) avec une monnaie faible. « La dette serait multipliée par deux. En tant que président de la République, je ne peux pas laisser se produire un tel désastre ». Pour Nicolas Sarkozy, la crise de l'euro se résoudra en restaurant la crédibilité et la confiance. Confiance qui reviendra grâce à une généralisation de la règle d'or budgétaire et à la poursuite de la convergence des politiques budgétaires des pays de l'Union monétaire européenne. Voulant préserver l'indépendance de la Banque centrale européenne, Nicolas Sarkozy a toutefois fait passer un message fort : « C'est à elle de décider quand agir et avec quels moyens. Nul ne doit douter qu'elle assumera son rôle ».

Le président de la République s'est aussi fait le porte-voix de ceux qui reprochaient son inaction à l'Europe : « L'Europe a déçu : pas assez vite, pas assez loin, pas assez fort. Le Traité de Maastricht s'est révélé imparfait et lacunaire avec des sanctions jamais appliquées. Il ne prévoyait rien en matière d'instrument d'urgence. On a dû tout réinventer, tout reconstruire. La France milite avec l'Allemagne pour un nouveau traité refondant et repensant l'organisation de l'Europe » a proposé Nicolas Sarkozy. Ce traité doit prévoir notamment « un véritable gouvernement de la zone euro ». Nicolas Sarkozy a réaffirmé sa volonté européenne : « L'Europe n'était pas un choix, c'est une nécessité. L'Europe doit être repensée sans quoi l'histoire du monde s'écrira sans elle. Il y a urgence car l'Europe peut être balayée par la crise » a-t-il prévenu.

C’est au pas de charge que les pays de la zone euro marchent vers la convergence d’une gouvernance économique unique, prélude à une Europe fédérale.  

2 commentaires:

  1. A savoir si l explosion monétaire à venir permettra la mise en place
    de ce fédéralisme .
    J ai lu qq part que le mark était imprimé en grand secret et prêt
    Quel votre avis?
    Soyez bénis

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  2. Y a t-il un mouvement de défiance générale envers l’euro ? Clairement non, il a à peine perdu 10 cent par rapport au dollar et ce malgré une crise majeure. Le débat politique actuel est sur un fédéralisme plus poussé pour contrôler la dette, pas pour sortir de l’euro. Surveillons les politiques et leurs manœuvres dans l’ombre et pas la rumeur.

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