Après 18 sommets décevants, les dirigeants de l'Union
européenne réunis à Bruxelles, ont finalement pris une série de mesures
importantes montrant leur volonté de résoudre la crise de la dette. La plus importante
sera, l’union bancaire. Frederik Ducrozet, économiste à la recherche marchés,
du Crédit Agricole CIB, se félicite de la création d'une instance unique de
supervision des banques de la zone euro :"L’union bancaire européenne est
en marche ! On aura un régulateur unique pour les banques européennes,
elles pourront être recapitalisées si besoin par le Mécanisme européen de
stabilité. C’est une décision très forte sur laquelle les dirigeants ne peuvent
plus revenir. " Une fois que ce dispositif aura été créé, le
Mécanisme européen de stabilité (MES), un des fonds de sauvetage financier
européens, pourra recapitaliser directement des banques. Les Vingt-sept ont par
ailleurs demandé à Herman Van Rompuy et aux présidents de la Commission
européenne, de la BCE et de l'Eurogroupe de rédiger une "feuille de
route" pour renforcer l'intégration de l'UE. Cette feuille de route devra
être "assortie d'échéances précises pour la réalisation d'une véritable
union économique et monétaire", lit-on dans les conclusions du Conseil
européen.
"Je suis
réellement satisfait de l'issue du Conseil européen. Il témoigne de
l'engagement à long terme envers l'euro de tous les Etats membres de la zone
euro", a dit Draghi à la presse. Ainsi, petit à petit le dragon fait
son nid. L’Europe aujourd’hui se résume à une pyramide inversée, dont le sommet
repose sur une unique pièce de monnaie, mais pas n’importe laquelle, une pièce
d’un euro. Somme toute la base monétaire importe peu, tant la charge
spirituelle qu’elle contient, remplie tout l’espace européen. Et une fois n’est
pas coutume, les peuples n’ont rien à dire, car ils ne sont jamais consultés
par referendum sur l’Europe. Ainsi une petite clique de politiques décident que
l’avenir de l’Europe sera financière, ou ne sera pas.
Le président de l'UE Herman Van Rompuy avait rendu public
mardi un rapport proposant une "véritable union économique etmonétaire" à l'horizon de 10 ans, reposant sur quatre piliers : union
bancaire, union budgétaire, union économique et union politique. "Il était
extrêmement important que nous nous mettions d'accord non pas sur le rapport
lui-même mais sur une vision claire de ce qui doit être fait", et pour
"travailler sur les quatre piliers,
avec l'objectif de faire de l'euro un projet irréversible", a expliqué
Herman Van Rompuy lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion des
dirigeants de la zone euro dans le cadre du sommet de l'UE.
Autre mesure, qui sera celle-là décidée en juillet ou en
octobre prochain, lors d'un sommet européen dont la date n'a pas encore été
fixée : la création d'un "super directeur du Trésor" à l'échelle
européenne. Cet organe aura un droit de regard sur les budgets des pays
membres et pourra contraindre les gouvernements à renoncer à certaines dépenses,
avec objectif affiché de maintenir les finances publiques des pays concernés
dans le vert.
L’union politique comme moteur du fédéralisme européen
est renvoyée aux Calendes grecques, afin que seule l’union monétaire prime. Tout
l’engrenage des accords européens, s’articule donc autour du maintien de l’euro
et de sa stabilité financière. La dette des Etats agissant comme l’huile
nécessaire au bon fonctionnement du système imaginé par Satan. L’Allemagne étant
pour l’heure le moteur qui entraine tous les autres dans son mouvement, celui
du pacte budgétaire. Il ne doit faire aucun doute que les budgets sociaux vont
être passés au laminoir dans les années qui viennent, mais une fois les budgets
apurés, l’euro sera le roi du monde. On sera alors bien loin des faux prophètes
qui annonçaient la fin de l’euro et de sa zone d’influence. Notez, que la
sortie jugée comme inévitable de la Grèce de l’euro, n’est plus d’actualité…
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