Il existe de nombreux points communs entre la religion
romaine et grecque, notamment en ce qui concerne les dieux. Ces dieux sont
appuyés par une mythologie, souvent empruntée aux Grecs. L’homme romain est
profondément religieux ; le mot de religion est spécifiquement romain. Religio,
religare : « relier » → la religion relie les dieux aux
hommes, elle repose sur un contrat entre les dieux et les hommes. Rome n’est
pas un État laïque, c’est un État sous la protection des dieux ; on parle
donc de religion politique. Les dieux sont en effet avant tout les dieux de la
cité. Les prêtres sont reconnus par l’État, et en font partie intégrante. Ils
sont en quelque sorte des magistrats. Les plus importants sont les pontifes (pontifex).
La cité de Rome elle-même sera divinisée quelques siècles
avant J-C. À l'époque impériale, le culte de Roma est représenté surtout dans
les provinces, et d'abord en Orient, où il s'inscrit plus facilement dans la
tradition des monarchies hellénistiques ; il participe à l'exaltation de
la puissance de Rome et à la fidélisation des populations locales. Il est un
élément du culte impérial. Auguste autorise la construction de temples ou
d'autels consacrés à Roma, en association avec César ou avec lui-même. Hadrien
fit construire à Rome même, à l'emplacement de la Velia, entre le forum Romanum
et le Colisée, le temple de Vénus et de Rome ; il s'agit d'un temple
double, constitué de deux cellae adossées l'une à l'autre, dont l'une est
consacrée à Vénus, mère d'Énée, et l'autre à la déesse Rome, associant ainsi le
mythe des origines de la cité à sa puissance actuelle. Il y a volonté claire de
relier Rome à la civilisation grecque par Enée le guerrier troyen et fondateur
de Rome afin d’assurer la continuité civilisatrice.
À Rome, les pontifes sont chargés de l'entretien du pont
sacré (pont Sublicius) et de surveiller la bonne observance des pratiques
religieuses. Les pontifes s'occupent aussi des temples ne disposant pas de clergé
propre. À la tête du collège pontifical, le grand Pontife (pontifex maximus)
portait le titre le plus élevé de la religion romaine. Étymologiquement, le
terme signifie "celui qui fait les ponts". Cela peut effectivement se
rapporter à l'entretien du pont sacré (pont Sublicius); le Tibre étant un
fleuve sacré dans la Rome antique. Cependant, un pont est aussi "ce qui
relie", ce qui amène au terme "religio" (d'où religion en
français). Le pontifex pourrait donc être aussi, de manière symbolique, celui
qui établit le lien (religio) entre les hommes, les dieux et la cité de Rome,
elle-même déifiée.
Sous l'Empire, comme souverain pontife l'empereur
intervient dans le recrutement des prêtres, avec droit de présentation pour les
collèges élus par le peuple (Augures, Pontifes, Quindécemvirs sacris faciundis,
Féciaux). Il nomme aussi directement toute une série de prêtres et préside au
recrutement des vestales. Lui revient la surveillance des cultes étrangers, la
consultation des livres Sibyllins et l'organisation des jeux séculaires. Constantin
Ier, qui favorisa les chrétiens, et ses successeurs même baptisés furent aussi
Grand pontife de la religion romaine traditionnelle. En 382, l'empereur Gratien
refusa de porter ce titre, parmi ses mesures contre les religions anciennes.
Après lui, le titre n'est plus porté pendant des siècles, jusqu'à ce que le
pape Théodore Ier le reprenne en 642. Aujourd'hui, le titre Pontifex maximus
est réservé au pape - également appelé Souverain pontife (Summus pontifex) ou Pontife
romain (Pontifex romanus). Le règne d'un pape est appelé pontificat.
L’Eglise catholique qui se revendique comme héritière de
l’apôtre Pierre et Eglise du Christ, est bien plus l’héritière de l’esprit de
Rome et de ses cultes païens. Ayant conservé l’antique tradition du culte de la
Reine du ciel servit par un clergé de pontifes, la Rome éternelle comme
émanation d’une déesse se pérennise grâce aux papes qui y règnent. Les ponts sur
les 7 versos des billets en euros sont sensés symboliser le lien entre les peuples
européens, puisqu’ils permettent de « vaincre pacifiquement les obstacles
naturels », selon la version officielle. Mais, comme pour le drapeau dédié
à la Vierge Marie l’explication officielle n’est que baliverne, la référence du
pont est une allusion à peine voilée au pontife de Rome, le pape catholique.
Le billet de 5€ évoque l’antiquité classique par une
colonnade au recto et un aqueduc au verso (similaire au Pont du Gard) : ces
deux constructions sont parfaitement représentatives de l’architecture romaine.
Ainsi, les bâtisseurs romains du Pont du Gard sont à l’honneur … 2000 ans après
l’achèvement de leur œuvre qui se poursuit spirituellement par le pontifex
maximus de Rome! Le premier billet couvre les 1000 ans d’histoire de la Rome
antique, à la domination de l’Eglise de Rome qui s’affirmera à partir du 11e
et 12e siècles avec la période romane et les grandes abbayes.
Les ponts représentés sur le verso des billets, renvoient
tous à une époque clairement identifiable, grâce notamment aux édifices
religieux représentés par les portes au recto. Ces périodes à partir du Roman,
couvrent chacune 2 siècles. Jusqu’à la Renaissance ces périodes accompagnent l’ascension
de l’Eglise catholique par l’architecture de leurs églises. Nous passons du
temple à la cathédrale qui représente la gouvernance du pape de Rome sur le
monde. Nous sommes avec le temps des cathédrales à l’apogée de l’autorité des
papes.
Puis viennent les temps où l’autorité des papes est
remise en cause, c’est le temps des réformes. La popularité et le succès du
baroque au 17e et 18e siècles, sont encouragés par l’Église
catholique romaine quand elle décide que le côté théâtral du style des artistes
du baroque pouvait promouvoir des thèmes religieux avec une implication directe
et émotionnelle. C’est un art du catholicisme tel qu'il fut défini en 1545-1563
par le concile de Trente, dont le décret le plus significatif est le « Décret
sur l’innovation et les reliques des saints, et sur les images saintes ».
C’est donc une esthétique de la Contre-Réforme, que l'on retrouve
particulièrement dans l'art jésuite ; on a d'ailleurs longtemps assimilé
l'« art jésuite » et l'« art baroque ». Cette esthétique
rencontre de fortes résistances dans les pays acquis à la Réforme, où se
développe un art protestant.
Le 19e et 20e siècles représenté par l’Art nouveau, scelle également une nouvelle ère. Celle des apparitions mariales à répétitions. Depuis le début du 19ème siècle, la Vierge est apparue au moins 70 fois en Italie, 30 fois en France, 20 fois en Allemagne, 20 fois en Belgique, 10 fois en Espagne, plusieurs fois au Portugal, aux USA, au Canada, au Brésil, en Irlande, en Pologne, en Suisse, en Hollande, en Tchécoslovaquie, au Mexique, en Algérie, en Chine, en Egypte, au Liban, en Palestine, en Afrique noire, en Russie, en Ukraine, en Hongrie, en Roumanie, en ex-Yougoslavie... La Reine du ciel intervient toujours plus directement pour contrer l’action évangélique et surtout le courant pentecôtiste qui se diffuse dans le monde au 20ème siècle.
Le dernier billet renvoie aux temps modernes. L’Eglise n’est
plus identifiable, si ce n’est sous la forme aboutie d’une civilisation
urbaine. Or la ville c’est la cité, l’urbis comme produit de la déesse et
réceptacle de sa semence. Les hommes se sont multipliés, concentrés dans les
villes où par les cathédrales, règne depuis Rome le Pape. Caïn comme semence du
serpent et bâtisseur de la première ville, Eridu bâtit sur sept collines,
croîtra et se développera au travers de 7 civilisations successives, comme sept
têtes, pour finir sur les 7 collines de Rome. Nous avons donc 7 billets qui sont un entrelacs
symbolique entre des portes et des ponts. Les ponts renvoyant au pontife et les
portes au symbole du passage vers les cieux.
Le nom de la ville de Babylone provient du nom
pré-sumérien Babulu, que les Akkadiens ont expliqué étymologiquement par bab-ili(m),
« la Porte des dieux », devenu plus tard bab-ilāni, « la Porte
des dieux ». Ce nom a été traduit en sumérien selon le même sens en
KA.DINGIR.RA. Les Grecs ont traduit ce nom en Babylon, qui a été repris par la
suite par les Européens. Babylone est donc la ville par laquelle les hommes
accèdent aux dieux, l’allée processionnelle en permettant l’accès principal
étant la porte d’Ishtar, la porte de l’étoile qui représente la reine du ciel,
remplacée par la Vierge Marie aujourd’hui. Le billet en euro peut donc se lire
comme un « oracle » antique qui dirait ceci : « par la voie
du pontife de Rome entrez dans la cité des dieux par la porte de la reine du
ciel ». 7 billets d’euro comme représentants les sept têtes qui
traversent le temps pour former la bête romaine d’Apocalypse 17.
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