Ce matin sur France Inter un religieux copte égyptien, définissait la montée de l’islamisme en Egypte, comme une dictature comparable à celle d’Hitler dans l’Allemagne nazie. Le ton est donné pour 2012…
L’An II de la révolution arabe commence et l'année 2012 promet d'être agitée. Si vous avez aimé 2011 au Proche-Orient, vous allez adorer 2012 : turbulences assurées, avec, ici et là, l'arrivée au pouvoir des islamistes, un dossier israélo-palestinien plus plombé que jamais, sur fond de retrait américain de la région et de menaces iraniennes sur le détroit d'Ormuz. Après la Tunisie, l'Egypte, la Libye, la Syrie devrait à son tour s'émanciper et passer de la tyrannie à... quelque chose d'autre. Le régime de Bachar Al-Assad a perdu toute légitimité, intérieure et extérieure.
Jusque-là hébergée à Damas, la branche militaire du mouvement palestinien Hamas déménage pour s'installer hors de Syrie. Protectrice du clan Assad, la Russie, qui a des intérêts stratégiques dans le pays et connaît bien l'armée syrienne, chercherait un général sunnite pour remplacer Bachar. Elle offrirait l'asile à ce dernier dans quelque datcha de la banlieue moscovite - presque aussi romantique mais moins sophistiqué qu'un palais damascène. Dans le club des amis de la dernière heure, il reste la République islamique d'Iran. L'effondrement du régime syrien portera un coup à Téhéran, qui disposait à Damas d'un point d'appui dans le monde arabe. La Syrie représente aussi pour l'Iran des mollahs l'accès direct à leur autre allié arabe, le parti extrémiste chiite Hezbollah, qui domine la scène politique libanaise.
Mais si Téhéran perd Damas, il récupérera Bagdad, observent les pessimistes. Ironie de l'histoire que le grand stratège George W. Bush n'avait sûrement pas imaginée en lançant ses troupes à l'assaut de l'ancienne Mésopotamie en mars 2003 : l'Irak postaméricain pourrait remplacer la Syrie des Assad dans le rôle du grand allié arabe de la République islamique d'Iran. A Bagdad, le pouvoir est aux mains de la majorité chiite, qu'incarne le premier ministre Nouri Al-Maliki. Et celui-ci n'a pas attendu que le dernier GI quitte le pays, fin 2011, pour adopter le plus sectaire des positionnements politiques. Il ne cesse de se rapprocher de Téhéran, la capitale du chiisme militant. Il marginalise et malmène la minorité arabe sunnite du pays. L'Irak n'est pas à l'abri d'une reprise de la guerre religieuse qui le déchira au lendemain de l'intervention américaine.
2012 est une année d'élections législatives en Iran, comme presque partout où cela est important dans le monde. Au moins deux camps s'affrontent, celui du Guide Ali Khamenei, celui du président sortant, Mahmoud Ahmadinejad. Enjeu de la bataille : marginaliser l'adversaire en adoptant une ligne "révolutionnaire" toujours plus radicale. A l'intérieur, où le régime se maintient dans une orgie répressive. Mais à l'extérieur aussi, où les Etats-Unis et Israël pensent que 2012 sera l'année décisive pour l’acquisition par l'Iran de l'arme nucléaire. Ayant désormais la technologie pour produire industriellement de l’uranium enrichi et les vecteurs pour transporter une éventuelle bombe nucléaire, l’Iran est devenu la bête noire de toute la région et pas seulement Israël.
La République islamique a cru que le "printemps arabe" lui serait favorable. Il chassait du pouvoir des "corrompus de la terre" comme le Tunisien Ben Ali ou l'Egyptien Moubarak, vendus au satanique camp occidental. Mais elle s'est trompée. Gardiens de l'orthodoxie islamique sunnite, l'Arabie saoudite et le Qatar, notamment, ont vite réagi. Les monarchies du Golfe s'estiment menacées par la volonté de domination régionale qu'elles prêtent à l'Iran chiite. Pour la contrecarrer, elles resserrent les rangs du camp arabe sunnite en finançant généreusement les partis islamistes - notamment en Egypte, où les législatives se soldent par un triomphe des Frères musulmans et des salafistes.
L’achat de systèmes d’armes modernes par les pays du Golfe se renforce. Cela équivaut à plus de 130 milliards de dollars sous la forme d’avions et de missiles pour l’instant. Ce qui est énorme pour des pays ayant si peu de population. Parallèlement la présence militaire occidentale se renforce avec toujours plus de navire de guerre dans la région. L'Iran réagit en effectuant dix jours de manœuvres navales autour du détroit d'Ormuz, qui s'étendent sur 2.000 km2, ce qui en fait les exercices les plus étendus jamais organisés par Téhéran. "La marine iranienne observe et surveille tous les mouvements des forces (étrangères) dans la zone", a souligné l'amiral Mahmoud Moussavi, porte-parole des manœuvres navales iraniennes. Et bien sûr Israël poursuit ses entrainements de bombardement longue distance, au cas où…
L’autre fait marquant de 2011 dans la région, est le retrait de l’armée américaine d’Irak. Après un guerre fondée sur un mensonge grossier du président Bush, le bilan que laisse les américains en Irak est catastrophique. Des milliers de morts et de blessés côté US, pour plus de 100 000 côté iraquien. Un coût financier astronomique, de certainement plus de 2000 milliards de dollars. Mais surtout un pays ravagé et divisé en trois zones religieuses qui se combattent idéologiquement et politiquement, avant d’en venir ouvertement aux mains sous peu. Le pétrole étant au nord et au sud, les chiites et les kurdes se le partagent, les sunnites anciens maîtres du pays n’ayant plus rien. La tension est là-bas maximum et un rien peut mettre le feu aux poudres.
Ce qui se passe en Irak est bibliquement important, car nous lisons dans Ap 16:12 Le sixième versa sa coupe sur le grand fleuve, l’Euphrate. Et son eau tarit, afin que le chemin des rois venant de l’Orient fût préparé. C’est dans cette région où la civilisation a commencé, quelle se terminera également, car ainsi en a décidé Dieu Lui-même. Dans un monde où le pétrole est le sang nécessaire à sa survie, ce qui va compter le plus dans un proche avenir, ce n’est plus la capacité de production mondiale de pétrole, mais uniquement les capacités d’exportation. En maintenant pendant plus de 10 ans l’embargo pétrolier sur l’Irak, les Etats-Unis en ont fait de facto la dernière grande réserve mondiale de pétrole exportable dans le monde. Et par voie de conséquence, le théâtre d’opération de la dernière guerre mondiale.
Lentement, mais sûrement, tous les éléments des prophéties bibliques convergent pour s’inscrire dans l’histoire de notre temps. Désormais les évènements sont devenus irréversibles, et comme dans un jeu d’échec, chacun place ses pions aux endroits qu’il juge stratégique, car la fin de partie est proche et ne peut se terminer que par un échec et mat.
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