Au pied du mur

Les évènements du week-end vont faire date, que cela plaise ou non. Je dis « les » évènements, car se superpose un ensemble politico-religieux d’évènements majeurs ces jours-ci. « Séisme », « tremblement de terre », « onde de choc », « dégâts ». Le champ lexical de la catastrophe revient dans beaucoup de quotidiens régionaux et nationaux, tant français qu’européens, concernant la victoire du Front national au scrutin européen du 25 mai. Mais également en Ukraine avec l’élection d’un nouveau président pro-européen et du voyage papal en Israël. C’est une excellente manière de lire l’actualité eschatologique, on peut difficilement faire mieux dans le genre.

Commençons par le religieux. À propos du statut de Jérusalem sur lequel achoppent notamment les pourparlers de paix israélo-palestinien, le pape a souligné que «le Saint Siège a sa position sur la question religieuse. Jérusalem est la capitale des trois religions». Au cours de sa visite, le pape a appelé au «libre accès» de tous les croyants juifs, musulmans et chrétiens aux lieux saints à Jérusalem, et à l'arrêt de «la violence et des manifestations d'intolérance», après une vague de vandalisme de nationalistes juifs présumés contre des sites chrétiens et musulmans. Le rêve du Vatican serait de faire de Jérusalem la capitale ouverte des trois religions monothéistes et non celle unique d’Israël et donc des juifs. Leur référence est la résolution 181 de l’ONU et celles qui suivirent. La démarche est logique, car comme seul représentant d’une religion à l’ONU, le Vatican de facto aurait le contrôle sur la ville. Dans cette logique, le pape, accompagné du patriarche orthodoxe de Constantinople Bartholomée sur l'esplanade des Mosquées, a appelé au dialogue et à la tolérance entre les trois religions monothéistes «pour la justice et la paix». Puis a continué devant le Mur occidental, en contrebas, où il a glissé un message de prière, Jorge Bergoglio a embrassé le rabbin Abraham Skorka et le professeur musulman Omar Abboud, ses deux vieux amis de Buenos Aires, une accolade réunissant symboliquement les trois religions et leurs quelque trois milliards de fidèles. Comme si les trois religions pouvaient être réunies sous le patronage du pape, ce qui est un ineptie tant les différences et divergences sont grandes au sein même de chaque religion. Rappelons que les chiites et sunnites sont en guerre ouverte actuellement et même les chrétiens en Ukraine. Nous sommes là dans une grande œuvre de séduction de la part du faux prophète de Rome, relayé par des médias aux ordres du mensonge et de la propagande.

 De l’autre côté de la mer, la bête de l’Apocalypse montre enfin son vrai visage. Après une parodie de démocratie, les grands gagnants sont les abstentionnistes, ce qui signifie que la vraie majorité est dans ceux qui refusent de s’associer au projet d’Union européenne. Si on y ajoute les nouveaux partis antieuropéens qui montent en flèche, les 2/3 des Européens sont hostiles à l’Union aujourd’hui. Et pourtant aucun référendum ne sera nulle part effectué dans aucun pays pour redonner sens à la démocratie et au désir du peuple souverain. Au contraire, le petit 1/3 d’élus va de manière très arbitraire et quasi dictatoriale imposer ses volontés à la très grande majorité de ceux qui si opposent.

De manière logique, des partis extrémistes émergent et même s’imposent comme en France pays fondateur de l’Union et âme politique de ses institutions. Mais cela dépasse largement le cadre français, puisque cet évènement fait la Une de tous les journaux européens. Mais cela ne marque pas seulement l’échec d’une politique, mais souligne également le caractère d’une totale défiance vis-à-vis d’un monde politique totalement corrompu par les affaires comme la dernière en date à l’UMP. Mais également la collusion des médias dont la désinformation et la propagande sont devenues la grande marque de fabrique.

L’Union européenne est un leurre politico-religieux animé d’un seul esprit, celui de Satan. Le principe de démocratie y est bafoué, la prospérité et la paix qui devaient être les fruits que nous en récolterions se transforment en misère et ruine des nations. Les partis extrémistes nous renvoient à ce qui se passe en Ukraine où les extrémistes ont pris les armes pour se débarrasser, avec le soutien des Occidentaux, de ceux qui s’opposent à leur action. La France se détache désormais du lot général par l’incroyable constance avec laquelle sont réélus des partis qui défraient régulièrement la chronique des journaux par leur corruption et totale inefficacité en matière économique. Alors, doucement la bête, l’impie annoncé depuis longtemps se prépare pour prendre forme humaine. Et mon sentiment reste que la France sera le berceau de cette naissance, car on accepte tout dans ce pays. Il n’y a plus de valeurs chrétiennes en Europe et ceux qui se prétendent comme tels en ayant voté et élu des corrompus ou des extrémistes, ne peuvent en aucun cas être considérés comme des chrétiens, car ils participent à leurs œuvres sataniques. C’est pour cela qu’on est au pied du mur, comme le pape qui joue de manière trompeuse avec le symbole, et soit vous construisez le Temple du Seigneur, soit vous achevez l’édifice de la construction européenne et de l’antéchrist qui vient. Ceux qui ne s’engagent ni dans l’un ni dans l’autre seront les tièdes vomis de la bouche de Dieu.