http://schoenelblog2.blogspot.com/ Lettre à l'Epouse 2: Les 1 000 000 000 000 $ de la FED

lundi 12 août 2013

Les 1 000 000 000 000 $ de la FED

Dans le cadre de son programme de détente quantitative, la Réserve fédérale achète tous les mois pour 85 milliards de dollars US de bons du Trésor américain et de titres hypothécaires dans le but avoué de donner de l'oxygène aux banques qui disposent ainsi de liquidités suffisantes qu'elles peuvent prêter aux entreprises et aux consommateurs afin de stimuler l'activité économique. Ça c’est la théorie, en pratique seul la bourse profite de l’afflux continu de liquidité et est maintenue artificiellement à des niveaux historiquement hauts. Ainsi tous les ans, 1000 milliards de dollars virtuels sont nécessaires dans un seul but spéculatif.



Depuis le début de la crise, les grandes banques centrales de l’OCDE, en particulier celles du Japon (BoJ), des Etats-Unis (Fed), du Royaume-Uni (BoE), mènent en effet des politiques monétaires expansionnistes d’une ampleur inédite : baisse durable des taux directeurs, prêts quasiment gratuits aux banques commerciales, rachats massifs d’obligations souveraines… Elles font tourner la planche à billets comme jamais auparavant. Au total, la base monétaire, c’est-à-dire la monnaie qu’elles ont créée, a en effet gonflé de 7 à 18% du PIB aux Etats-Unis depuis 2007, de 3 à 22% au Royaume-Uni, et de 9 à 34% au Japon, où elle pourrait encore grimper jusqu’à 70% d’ici fin 2014! Du jamais vu.

La valeur de la monnaie n’étant plus assise sur la création d’une richesse réelle, il va de soi qu’à un moment ou un autre la bulle spéculative va exploser et ravager l’ensemble du système monétaire mondial. Mais si les monnaies sont affectées, les obligations qui y sont attachées le seront aussi et le krach obligataire suivra immanquablement, ainsi que celui de la bourse. Les montants des dettes accumulées en monnaies de singe nous donnent une idée de la dégringolade à venir. Le calme apparent actuel n’est qu’une illusion entretenue par des médias et des politiques totalement corrompus et menteurs. Pour s’en convaincre il suffit de suivre la réalité des chiffres du chômage aux Etats-Unis et ses conséquences. Notez que les QE sont présentés comme un soutient à l’économie.

Des chiffres officiels du marché du travail montrent une situation catastrophique.

La plupart des articles commentant les derniers chiffres officiels du marché du travail aux Etats-Unis, ont titré sur "le chômage américain au plus bas depuis 2008", ce qui est assez trompeur sur la santé réelle de l'emploi outre-Atlantique.

Il est exact que le taux de chômage est tombé à 7,6%, son plus faible niveau depuis décembre 2008. Mais il serait hâtif et faux de s'imaginer que la job-machine américaine serait repartie de plus belle, en contraste avec l'inexorable montée du chômage en Europe.
En effet, la même série de statistiques fournie par le Bureau of Labour Statistics (BLS) du ministère du Travail américain donne à voir des chiffres qui sont, eux, catastrophiques.

Le taux d'emploi est à son plus bas niveau depuis 30 ans

Le taux d'emploi est la part des personnes qui travaillent rapportée à la population en âge de travailler.
Il s'élevait à 58,3% en mars 2013, contre 63,3% avant la crise (mars 2007). C'est son plus bas niveau depuis octobre 1983 !
Même en se concentrant sur le "cœur" de la population en âge de travailler, les 25-54 ans, le taux d'emploi ressort à 75,9%, contre 80% avant le déclenchement de la crise.

Le taux d'activité est à son plus bas niveau depuis 34 ans

Le taux d'activité est la part des personnes qui travaillent ou cherchent un travail (la population active) rapportée à la population en âge de travailler.
Le taux d'activité était supérieur à 66% avant la crise. Il ressortait à 63,3% en mars 2013, son plus bas niveau depuis mai 1979 !
Cela signifie, et c'est assez stupéfiant, que désormais le taux d'activité est au niveau du taux d'emploi d'avant la crise. Avant, 63,3%, c'était la part de ceux qui travaillaient ; maintenant c'est la part de ceux qui travaillent, plus de ceux qui cherchent du travail...
3 millions d'emplois salariés de moins qu'il y a 5 ans
Le taux de chômage à 7,6% apparaît flatteur pour le marché du travail américain. La vérité, c'est qu'il manque encore 3 millions d'emplois par rapport au niveau d'il y a 5 ans. Les personnes ayant un emploi étaient effet 143 millions en février 2013, contre 146 millions en mars 2008. Pour l'instant, l'économie américaine n'emploie toujours pas plus de personnes que début 2006 !

Si le taux de chômage est si bas, c'est principalement parce que des millions d'américains renoncent à chercher du travail et sortent ainsi de la population active. Dans le calcul du taux de chômage (le nombre de chômeurs divisé par la population active), c'est surtout le dénominateur qui baisse, alors même qu'il devrait augmenter pour des raisons d'essor démographique.
Les chiffres du BLS montrent que pendant le seul mois de mars dernier c'est un demi-million d'Américains qui ont renoncé à chercher du travail, et sont donc sortis des statistiques du chômage.

Les villes américaines en faillites.

Detroit, berceau de l'industrie automobile américaine, a accumulé une dette vertigineuse de 18,5 milliards de dollars (14 milliards d'euros). Près de la moitié de cette somme est due à des fonds de retraite et des organismes de santé, le reste étant composé d'obligations municipales. Un juge fédéral doit valider dans les jours qui viennent le processus de faillite. "La bataille va commencer cette semaine devant la justice, où les représentants du gouvernement affronteront les retraités dans un débat musclé sur ce que la ville leur doit", rapporte le quotidien américain. "Les retraités de Detroit sont sur les dents", titre le Washington Post. Les 20 000 anciens employés du service public redoutent en effet de voir leurs pensions amputées suite à la déclaration de faillite de la ville du nord des Etats-Unis le 18 juillet dernier. Mais Detroit est loin d’être la seule.


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