http://schoenelblog2.blogspot.com/ Lettre à l'Epouse 2: Les enjeux du pontife romain au Brésil 5

lundi 29 juillet 2013

Les enjeux du pontife romain au Brésil 5

Une bataille médiatique de grande intensité a eu lieu au Brésil, chaque jour qui passait aux JMJ ajoutait 1 millions de personnes de plus sur la plage de Copacabana. 1, puis 2 et 3 millions de personnes étaient affichés sur les compteurs du Vatican, chiffres très surestimés et dont une bonne partie des personnes étaient venues pour l’effet festif provoqué par la foule des jeunes. Mais peu importe, face à la montée en puissance des églises évangéliques qui ont su rapidement conquérir le champ médiatique en investissant massivement dans des chaînes de radio ou de télévision, le Vatican cherche à reprendre la main en investissant le champ médiatique par le biais du pape élevé en rock star.



N’ayant pas ou peu de chaînes privées exclusivement catholiques, le Vatican s’appuie sur les chaînes traditionnelles qui relayent la propagande habituelle en présentant le catholicisme comme l’ « Église » chrétienne originelle apostolique, ce qui n’est absolument pas le cas, bien au contraire, puisque la Bible présente cette Église non comme l’Epouse du Christ, mais la grande prostituée qui corrompt les peuples, jusqu’à identifier les nations qu’elle dirige comme faisant partie d’un empire assimilé à celui de l’ancienne Babylone.

Ce qui se passe actuellement est un combat, une guerre de grande intensité spirituelle, dont le champ de bataille est les cœurs et la foi. Les combats eschatologiques de la fin des temps ne commencent pas par des luttes armées ou coule le sang des soldats sur terre, le premier combat commence dans le ciel et c’est la défaite du diable et de ses anges dans ce combat essentiel qui déclenchera tous les autres sur terre. Le chapitre 12 de l’Apocalypse est le cœur du livre autour duquel les chapitres se développent, car l’Apocalypse ne se lit pas de manière linéaire, mais verticale comme une menorah. Il s’agit d’une vision de prophète destinée à un peuple de prophètes et que les théologiens ne peuvent même pas concevoir. Apocalypse 12 : 7  Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, 8  mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel. 9  Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui 10  Et j’entendis dans le ciel une voix forte qui disait : Maintenant le salut est arrivé, et la puissance, et le règne de notre Dieu, et l’autorité de son Christ ; car il a été précipité, l’accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit. 11  Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n’ont pas aimé leur vie jusqu’à craindre la mort. 12 C’est pourquoi réjouissez-vous, cieux, et vous qui habitez dans les cieux. Malheur à la terre et à la mer ! Car le diable est descendu vers vous, animé d’une grande colère, sachant qu’il a peu de temps.

Ce qui se passe sur terre a une conséquence énorme sur ce qui se passe dans le ciel.  L’apostasie qui grandit laisse penser au diable qu’il peut légitimement réclamer le trône divin. En effet tous les médias présentent le pape comme le remplaçant du Christ sur terre et la Reine du Ciel comme la remplaçante de Dieu, c’est le dogme marial. Présenter la grande prostituée comme l’Epouse du Christ, le pape comme un christ et la Vierge comme une déesse, transforme le monde chrétien en une nouvelle Babylone. Dans une société moderne qui se déchristianise, la foi se reporte sur ceux qui restent croyants et qui représentent donc le reste du royaume de Dieu. Mais quand je dis croyants, je parle de ceux qui pratiquent leur religion et là les choses se gâtent fortement. Les statistiques en France, la fille aînée de l’Église, en disent long sur la crise de foi catholique. Quelques résultats publiés "Le Monde" du 10 janvier 2007 : Les Français sont de moins en moins catholiques (Henri Tincq). Parmi les catholiques, ceux qui vont régulièrement à la messe du dimanche : 1948 1968 1988 2007 37% 25% 13% 8%. Même les baptêmes qui sont faits par tradition et les mariages reculent fortement, sans parler des prêtres qui fondent comme neige au soleil.

Face à un nombre de pratiquants qui deviennent marginaux dans la société moderne, le rapport entre les évangéliques et les catholiques pratiquants tend à l’équilibre. Maintenant si on pend parmi les pratiquants ceux qui sont vraiment fervents, les doses deviennent homéopathiques et je parle des deux camps. Dans cette dose homéopathique, on peut encore extraire ceux qui portent en eux l’Esprit Saint et qui sortent spirituellement de Babylone pour former l’Epouse de Christ, c’est le reste de la fin des temps. Tout l’enjeu du moment est donc de démontrer que le reste fidèle est celui qui sait se montrer médiatiquement comme le plus fort dans sa foi et dans le nombre. Les JMJ sont donc le pendant des marches pour Jésus évangéliques, qu’il faut couvrir médiatiquement le plus possible pour affirmer sa force de conviction. Si le catholicisme peut écraser de sa masse médiatique le courant évangélique et même inverser le courant de pensée en présentant les évangéliques comme une émanation du capitalisme mondialisé, il peut gagner la bataille médiatique. Surtout si une crise majeure financière venait à anéantir l’économie mondiale comme c’est le cas en ce moment. On présentera alors l’Amérique et ses évangélistes comme les responsables des malheurs du monde, comme en 1929 où le résultat de la crise financière fut la montée du fascisme en Europe.

Nous sommes actuellement sur le fil du rasoir et les choses peuvent rapidement basculer d’un côté ou de le l’autre et celui qui sera le mieux préparé vaincra. Face à une économie occidentale qui s’enfonce rapidement dans une crise de la dette, la manière de la gérer est déterminante. Les Etats-Unis et l’Europe sur ce point divergent complètement notamment sur le point monétaire qui est aussi religieux dans son fond. Comme la crise monétaire génère une crise économique de grande ampleur, la pauvreté et les inégalités qui en résultent deviennent également un enjeu religieux primordial. Ainsi tout est lié, ce qui explique les discours très orientés du pape ces derniers jours.

Les choses sont claires désormais dans deux grands discours fleuves adressés, samedi, à l'Église brésilienne et, dimanche, à l'Église latine. Ces textes fondateurs valent une encyclique. Ceux qui se donneront la peine de les lire trouveront là un exposé enfin articulé de la «politique» ecclésiale du pape François. Elle n'était pas en effet «lisible» jusque-là. Sa vision paraissait confuse en raison de l'avalanche de petites phrases, souvent acides, sur l'état de l'Église et des chrétiens, extraites de ses homélies matinales et vaticanes. Les deux discours de Rio sont donc fondateurs. D'une dizaine de pages chacun, rédigés de sa main, ils démontrent, par exemple, que la volonté de «synodalité» du Pape - terme ecclésial désignant un gouvernement de l'Église moins centralisé, reposant sur un conseil d'évêques ou de cardinaux autour du Pape - n'est pas l'expression d'un progressisme rampant, mais un rééquilibrage de l'excès de pouvoir cléricalisant de la curie romaine ces dix dernières années.

Le pape veut donner une nouvelle image de sa personne et de l’Église catholique. On présente désormais le pape François comme le pape des pauvres dans une Église pauvre, pour faire contraste avec les évangélistes. “Nous ne pouvons pas rester enfermés dans nos paroisses, dans nos communautés, alors que tant de gens attendent l’Évangile”, a-t-il déclaré, soulignant que ceux qui ne vont pas à l’Église sont ceux qu’il faut convaincre. Il a également appelé le clergé à redoubler d’efforts pour faire revenir les fidèles qui sont partis dans les églises évangéliques. L’Église catholique doit s’ouvrir au monde et l’évangéliser en sortant de ses murs et en investissant les rues. Bref une révolution culturelle doit secouer tout l’édifice s’il veut survivre. L’action médiatique va donc se focaliser sur le pape qui va matraquer médiatiquement le monde à l’image de Jean Paul II qu’on va canoniser.

Les 28es Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) à Rio de Janeiro (Brésil) ont ressemblé à un «Woodstock» d'un nouveau genre.  En clôture des JMJ, le pape a annoncé que les prochaines JMJ se dérouleraient en 2016 à Cracovie, en Pologne. Un hommage à Jean-Paul II qui, avant de devenir pape, en était l'archevêque. L'ancien souverain pontife devrait d'ailleurs bientôt être canonisé, ainsi que Jean XXIII. Le pape François a décidé de convoquer un consistoire sur la canonisation prochaine de ses deux prédécesseurs. Jean XXIII, surnommé «le bon pape», fut celui qui convoqua le Concile Vatican II. On le compare parfois au pape argentin pour son attitude pastorale et son ton bienveillant à l'adresse des foules. Le Vatican affiche la volonté de présenter les papes comme des saints et il ne fait aucun doute qu’on va tout faire pour présenter le nouveau pape François comme un saint de son vivant.


Là encore tout est dans le symbole et la béatification devient une arme médiatique pour asséner une image qui est d’autant plus trompeuse qu’elle est très séduisante. Il ne faut donc pas s’étonner si la mort une fois encore dans ces JMJ, souligne le danger mortel de la séduction papale. Série noire dans les transports... Après le train espagnol mercredi (79 morts), un autocar transportant des pèlerins a eu un terrible accident dimanche soir dans le sud de l'Italie. L’autocar qui arrivait à forte vitesse a provoqué un énorme carambolage avant d’effectuer un véritable vol plané par-dessus un pont routier, et de s’écraser quelque 30 mètres plus bas, faisant au moins 38 morts et une dizaine de blessés graves, ils revenaient d’un pèlerinage à Pietrelcina, la cité natale de Padre Pio, un prêtre italien canonisé en 2002 et très vénéré dans le sud de l’Italie. Des pontifes canonisés et des pèlerins qui meurent en tombant d’un pont, l’image est révélatrice et le symbole fort. Mais qui en marge des JMJ au début et à la fin, aura remarqué ces choses et gardé ses yeux ouverts ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Comme je ne veux plus perdre du temps à répondre aux commentaires inutiles j’ai activé le filtre.