Comment aujourd’hui ne plus parler de guerre monétaire,
tant le sujet est devenu d’actualité. Il suffit de taper currency war ou guerre
monétaire sur Google pour s’en convaincre. Ce fut d’ailleurs le sujet principal
du dernier G vain à Moscou. Cette farce politique que représente cette réunion
au sommet, donne aujourd’hui toute la mesure de l’hypocrisie et de la corruption
généralisée de toute une génération. Le Groupe des Sept représente les nations
les plus riches au sein du G20, qui inclut également les pays émergents, représente
les neuf dixièmes de l'économie mondiale. Dans son communiqué publié mardi
dernier, le G7 affirme que les politiques monétaires ne doivent pas avoir pour
objet une dévaluation des devises, alors que le Japon prend depuis trois mois
des mesures très accommodantes qui ont conduit à une forte dépréciation du yen
et fait craindre une "guerre des monnaies". Le Japon a estimé que le
communiqué lui donnait le feu vert pour poursuivre ses efforts en vue de sortir
de la déflation, mais un responsable du G7 a précisé que le texte visait bien
Tokyo.
La Russie préside le Groupe des 20 cette année. Le
vice-président de la banque centrale russe - institution qui dispose de près de
400 milliards d'euros, soit la quatrième réserve au monde - a rejeté les
"politiques monétaires protectionnistes", sans toutefois viser
explicitement Tokyo comme il l'avait fait le mois dernier. "Il est tentant
de résoudre les problèmes de croissance par des actions locales et
individuelles", a dit Alexeï Oulioukaïev. "Il est tentant de recourir
au protectionnisme en matière de commerce, à des guerres de monnaies ou à un
affaiblissement artificiel du taux de change de devises nationales."
Il s’agit aujourd’hui d’un cliché instantané de l’actualité
économique, mais qui je le rappelle fut largement anticipé sur mon blog. En
2010 alors que la crise des subprimes avait provoqué une grave crise
financière, les taux de change n’étaient pas encore un problème et ne défrayaient
point les chroniques. Pourtant le Seigneur commença à nous prévenir d’une
guerre monétaire imminente en janvier 2010. Ce fut d’abord l’appel « En avant ! », puis toute une série d’articles sur le rappel de Bâle, qui
nous explique pourquoi la future guerre monétaire aura lieu. Puis plus tard dessonges accompagnèrent encore le développement de cette affaire. Le moins que je
puisse dire aujourd’hui, c’est que le monde chrétien fut largement prévenu des
tenants et aboutissements de cette affaire. Il suffit aujourd’hui de mettre en
relation ce qui s’écrit sur ce blog et ce qui se dit dans les Eglises, pour se
rendre compte du gouffre spirituel qui s’ouvre et s’élargit au fil du temps. Et
encore je ne fais référence qu’au blog, pour ce qui concerne le site et son
contenu, il ne s’agit plus d’un gouffre, mais carrément d’un autre monde. Mais
revenons à l’actualité.
Le Japon
Depuis l’arrivée au pouvoir en décembre de Shinzo Abe, la
politique monétaire reste très accommodante et la Banque centrale japonaise
continue d’actionner la planche à billets. Le Yen s’est ainsi largement
déprécié face aux devises étrangères. Un moyen pour le gouvernement japonais de
rendre les produits nippons plus attractifs à l’export. Mais l’effet pervers, c’est
que "tous les
produits que l’archipel achète à l’étranger lui coûte d’autant plus cher".
Or depuis la catastrophe de Fukushima en 2011, le parc nucléaire japonais est
pratiquement à l’arrêt, avec deux réacteurs sur cinquante qui fonctionnent. Du
coup, le Japon importe plus d’énergie que jamais. Du gaz ou des hydrocarbures,
qui font "flamber la
facture". Du coup, le Japon, habitué aux excédents
commerciaux, plonge dans le rouge au mois de janvier. L’archipel a publié ce 20
février son pire déficit commercial depuis qu’il a commencé à publier cette
statistique, en 1979. Sa balance commerciale est ainsi déficitaire de 13
milliards d'euros, selon le ministère des Finances japonais.
Depuis 22 ans, le Japon s'est engagé dans un déclin
tranquille. La population diminue et vieillit rapidement, avec un âge médian de
45 ans, sans pour autant que soit accepté le recours à l'immigration. L'interminable
déflation par la dette déclenchée par l'éclatement des bulles boursières et
immobilières en 1990 a fait reculer le produit intérieur brut (PIB) de 10 % en
termes réels, la richesse par habitant n'étant stabilisée que par la baisse de
la population. Les dépenses de l'Etat sont couvertes pour plus de la moitié par
la dette publique qui culmine à 240 % du PIB.
Des pans entiers de l'appareil productif ont été
délocalisés vers la Chine et les pays émergents d'Asie, tandis que les grands
groupes, de Toyota et Nissan à Sony, Toshiba ou Panasonic, sont pris en étau
entre le renouveau industriel des Etats-Unis et les nouveaux champions chinois
ou coréens – tels Huawei, Hyundaï ou Samsung. Avec pour conséquence la
relégation depuis 2010 au troisième rang des économies mondiales, loin derrière
la Chine.
Outre l’anarchie que provoque la dérégulation mondiale,
le Japon est confronté à un très grave problème démographique, avec un
effondrement de la population de 128 à 86 millions d'habitants d'ici à 2060, tandis
que les plus de 60 ans passeront de 25 % à 40 % de la population. L’incidence
de ceci est une croissance intérieure devenue quasi impossible à entretenir dans
un pays déjà développé. Le gouvernement a donc fait tourner la planche à billets
pour entretenir l’illusion en dépensant sans compter. Résultat la dette
publique est de 240 % du PIB et celle privée de 160 %, dont le financement n'a
été assuré que par la force de l'épargne japonaise qui détient 94 % des
obligations d'Etat mais qui diminue avec le vieillissement et la baisse de
revenus, et par l'excédent de la balance commerciale qui est devenue
déficitaire depuis 2011 (- 58 milliards d'euros en 2012).
Le nouveau gouvernement se fait fort de renouer avec la
croissance par une reflation budgétaire et monétaire tous azimuts. Prenant le
contrepied de la rigueur, un plan de relance de 10.300 milliards de yens (115
milliards de dollars) a été voté qui portera le déficit à 11,5 % du PIB, avec
pour priorités les infrastructures et la reconstruction des régions touchées
par le tsunami (35 milliards de dollars) ainsi que le développement international
des entreprises et l'investissement dans les secteurs d'avenir (30 milliards). La
banque du Japon, dont le président, Masaaki Shirakawa, a été poussé à un départ
anticipé, s'est vue mise en demeure d'engager un programme massif de création
monétaire en relevant de 1 à 2 % son objectif d'inflation et de rompre avec la
stratégie du yen fort - ce qui s'est traduit par sa dévalorisation de 15 % en
deux mois .
Donc pour résumer : endettement global de 400%,
déficit budgétaire de 12% et déficit commercial en progression constante… Le
Japon vise donc son redressement sur les exportations, mais le problème c’est
que la croissance mondiale ne sera pas au rendez-vous, ne serait-ce qu’à cause
de l’Europe et des Etats-Unis en mauvaise forme et c’est un euphémisme. A cela
il faut ajouter le problème démographique, car les retraités d’aujourd’hui vont
commencer revendre leurs obligations et leurs actions pour compenser leur perte
de pouvoir d’achat. Les Japonais ne vont donc plus soutenir de l’intérieur la
monnaie comme autrefois en achetant la dette de l’Etat. Avec un bilan aussi
catastrophique, les investisseurs étrangers ne vont pas se bousculer non plus au
portillon japonais pour racheter leur dette. Ils vont donc le faire à l’américaine
en jouant avec la planche à billets, autant dire que le yen qui n’est pas une
monnaie d’échange internationale, ne va pas pouvoir jouer ce jeu-là longtemps.
Si on ajoute pêle-mêle au problème japonais le Fiscal
Cliff, le printemps arabe, la crise du Sahel, la récession en Europe et
croissance des BRIC, etc… Autant dire que 2013 va être une année à très haut
risque pour beaucoup de monde, mais surtout désormais au Japon. Si on revient àla page prophétique du site, on retrouve globalement les évènements d’actualités d’aujourd’hui, mais selon la vision divine des
choses. Le point que je soulignerais aujourd’hui se trouve à la ligne 8 sur la
bataille monétaire. Dans ce songe le Seigneur annonce que le plus fort des
animaux va être abattu, mais que cela ne sera que la conséquence d’une lutte
plus large à l’échelle mondiale. Il est clair maintenant qu’avant que l’éléphant
américain soit mis au tapis, que d’autres comme le Japon seront mis à mal
également. Je vous laisse le loisir d’imaginer ce qui arriverait si l’économie
japonaise s’effondrait aujourd’hui…
Que personne ne me dise jamais qu’ils n’étaient pas
prévenus et au courant.
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