Dans la lutte qui oppose pro et anti gay, nous ne sommes
pas dans une lutte spirituelle où les forces du mal s’opposent, mais où elles
composent. Nuance.
Matthieu 12 : 25
Tout royaume divisé contre
lui-même est dévasté, et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne peut
subsister. 26 Si Satan chasse Satan, il
est divisé contre lui-même ; comment donc son royaume
subsistera-t-il ?
On peut légitimement s’interroger sur la cohérence de
gouvernance des autorités sataniques, quand on observe le fond de la politique
française. Quand la droite catholico-libérale est au pouvoir, l’influence gay
semble reculer et lorsque la gauche socialo-maçonnique la remplace, c’est
l’inverse. Il ne s’agit pas de lutte d’influence entre les forces du mal, mais
de composition face aux évènements sur lesquels ils n’ont aucune influence. Car
ce n’est pas Satan qui fait ou défait les rois, mais Dieu seul. Un peu d’histoire pour mieux comprendre.
Les instruments que l’Éternel emploie pour détruire
Ninive et l’empire assyrien sont appelés «ses
hommes forts» par les prophètes en ce temps-là. Ces hommes forts sont les
rois des nations opposés à l’Assyrie et qui prendront le dessus sur elle, au
moment choisi par l’Eternel. Concernant l’Assyrie jugée comme invincible à son
apogée, c’est Babylone, associée aux Mèdes, qui sera l’instrument dont Dieu se
sert pour anéantir Ninive, comme Il se servira plus tard des Mèdes et des
Perses pour anéantir Babylone. Toutes ces puissances qui croient agir
indépendamment et pour elles-mêmes sont des instruments inconscients et
aveugles en la main de l’Éternel pour accomplir ses desseins. La nation juive
étant la pièce maîtresse d’un jeu, autour de laquelle les autres pièces du jeu
s’articulent.
Ce principe est important à retenir dans le jour actuel.
Dieu élève aujourd’hui une nation ; il l’abaissera demain. Aujourd’hui elle lui
sert de verge ; demain il suscitera une verge nouvelle qui brisera, puis
écrasera la première. L’orgueil de l’Assyrien est abaissé par l’orgueil de
Babylone, par les hommes forts de l’Éternel ; l’orgueil de Babylone sera écrasé
à son tour. Au temps de Nahum, Babylone, fief des rois d’Assyrie, s’était déjà
révoltée à diverses reprises contre le joug de Ninive et avait dû maintes fois
subir de sanglantes représailles. Maintenant le cadran marquait l’heure où
l’Éternel, quoique lent à la colère, allait laisser libre cours à cette
dernière. Retranchant la domination à Juda infidèle, Dieu avait décidé de la
confier à Babylone dont il voulait faire la «tête d’or» des empires gentils. Il
fallait donc que les prétentions de l’Assyrien à obtenir cette suprématie
fussent anéanties, sans parler de l’iniquité de Ninive qui était arrivée à son
comble.
Malgré ses ambitions, Assur n’avait jamais obtenu l’empire universel. Ce terme ne veut pas
dire que l’univers soit soumis à un
tel empire, et ne fait pas même allusion à l’étendue de son territoire ; il
signifie plutôt qu’une domination universelle ne rencontre plus de nation qui
ne lui soit pas soumise et qu’elle a pour vassaux les rois de ces nations. Il
en fut ainsi de Babylone et des autres empires qui lui succédèrent. Il en sera
de même du dernier, de l’empire romain, ressuscité à la fin des temps sous la
forme de la Bête et des dix rois, de cette confédération qui provoquera l’admiration
du monde entier.
Mais le principe qui vaut pour les nations du temps de
Nahum ou d’Esaïe, reste identique de nos jours, mais avec une nuance de taille,
ce ne sont plus les guerres qui font et défont les rois, mais le jeu
politico-financier. Un royaume ou un empire (comprenez un bloc politique comme
l’Europe, la Russie ou les Etats-Unis), peut basculer d’une autorité à une
autre, par le biais d’élections ou de crises économiques, selon des cycles sur
lesquels l’adversaire n’a aucun pouvoir. Depuis la fin de la seconde guerre
mondiale, ce n’est plus par la force des armées qu’on arrive à s’imposer, mais
par ses idéaux. La renaissance d'Israël par le vote à la Société Des Nations,
ou de l’Union européenne le démontre. La fin du colonialisme dans les années
soixante ou actuellement les révolutions arabes, s’inscrit dans le même
registre.
Aujourd’hui quand un idéal transporte une population,
aucune force armée, aussi puissante soit elle, ne peut plus s’y opposer. On l’a
vu en Indochine, ou actuellement en Afghanistan, que ni les russes ou les américains ne parviennent à dompter. Alors
il faut composer et trouver une alternative, qui permette l’asservissement par
un biais idéologique. Il peut alors être
de nature politique, économique ou religieux, avec diverses compositions entre
tous ces éléments. Le but étant de conserver la gouvernance à tout prix. Ce qui
se passe en France actuellement, s’inscrit donc dans le schéma décrit plus
haut.
Comme il y a eu alternance politique, l’adversaire doit
composer avec l’actualité politique pour conserver la gouvernance. Le moyen en
France depuis la Révolution, c’est les loges maçonniques. La loge maçonnique, est
le pendant dans son mode d’organisation pyramidale, de l’Eglise catholique,
mais dans une société laïque. Clairement Satan préfère utiliser le biais
religieux pour assoir son autorité, mais à défaut, les sociétés secrètes, ou
maçonniques font aussi l’affaire, du moment qu’elles permettent la corruption
de la société et son contrôle. De toute façon, à la première occasion, on
revient vers le religieux, base du fond de commerce satanique.
A ceux qui se demandent si les francs-maçons jouissent
encore d'une forte influence électorale en France, Guy Arcizet, le grand maître
du Grand Orient de France (GODF), apporte une réponse très claire : "Les
candidats à l'élection présidentielle se précipitent avec enthousiasme pour
prendre la parole dans nos temples." Pour atteindre les plus de 160 000
frères et sœurs regroupés dans des dizaines d'obédiences, mais surtout parce
que chaque initié constitue une petite tête de réseau. Bien sûr, une prestation
réussie sous la voûte étoilée, un discours bien accueilli dans la nappe
phréatique maçonnique ne suffit pas à gagner la course à l'Elysée. En revanche,
ceux qui méprisent l'opinion des "fils de la Lumière" ont toutes les
chances de partir avec un lourd handicap. Lionel Jospin, en 2002, et Ségolène
Royal, en 2007, l'ont payé au prix fort. La présidentielle de 2012 ne fera pas
exception: les francs-maçons veulent y jouer un rôle, et les candidats
cherchent à les séduire. L'épicentre des manœuvres se situe encore et toujours
au GODF, berceau près de trois fois centenaire du radicalisme et du socialisme,
qui ‘orienta’ grandement les
gouvernements du début du XXème siècle.
Le champ de la conscience, est donc l’espace qu’il faut
absolument conquérir, par le biais des écoles privées catholiques, ou à défaut
par ceux qui sortent d’une l’Education nationale très fortement influencée par
les francs-maçons qui sont légion en son sein. Parmi les ministres de
l'Éducation nationale qui se sont succédé, ceux qui ne sont pas francs-maçons
ont été bien étonnés la première fois qu'ils ont utilisé la salle à manger de
l'hôtel de Rochechouart : les couverts sont ornés d'une feuille d'acacia, l'un des
principaux symboles maçonniques avec l'équerre et le compas, le ton est donné. L'Éducation
nationale partage avec l'Intérieur le discutable privilège de pratiquer, à des
degrés divers selon les époques et les titulaires du poste, la cogestion avec
les syndicats. Rue de Grenelle comme Place Beauvau, ceux-ci comptent de
nombreux francs-maçons dans leur hiérarchie.
Dans la bataille qui consiste à investir les consciences,
celle de faire progresser l’homosexualité comme une chose normale, est
déterminante, car totalement antéchrist. Elle a aussi l’avantage de cliver la
société, et donc de permettre au catholicisme de trouver un champ de bataille
idéologique qui permet de rassembler les « chrétiens » autour d’elle.
En agissant ainsi, le pape devient le chef de file de la défense de la foi
chrétienne. Il serait donc tentant pour de nombreux chrétiens non catholiques,
d’emboiter le pas dans ceux du pape, on voit le danger immédiatement. Le cardinal André Vingt-Trois a parlé samedi à
Lourdes de «supercherie» et les évêques donnent le feu vert à des
manifestations de rue. Ainsi la voix de la conscience catholique française s’élève
de Lourdes, la Mecque mariale mondiale. Ainsi, que l’on soit pour ou contre les
homosexuels en France, à tous les coups on tombe dans le giron idéologique de
l’adversaire. C’est une manière d’apposer son sceau sur le front des
populations, donc de marquer les consciences.
Réflexions sur les
positions de l’Eglise catholique
Afin de rester dans le champ du combat spirituel actuel,
voyez comme les mots ont souvent plus de poids que les gestes. Analysons l’homélie
du cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, Président de la Conférence
des évêques de France, lors de la messe du dimanche 4 novembre 2012,
retransmise en direct de la basilique Notre-Dame-du-Rosaire à Lourdes, par le
Jour du Seigneur (France 2) : http://www.eglise.catholique.fr/conference-des-eveques-de-france/textes-et-declarations/homelie-du-cardinal-andre-vingt-trois-a-lourdes-15190.html
Extrait : « … Quand l'Église fait appel à la conscience humaine, elle ne cherche pas
à imposer une conception particulière de l'existence. Elle renvoie à ce que
notre civilisation a déchiffré du sens de la vie humaine et des impératifs du
respect de la dignité personnelle de chacun. Les dix Commandements comme les
évangiles ont été des éléments décisifs de ce long travail. Notre foi et notre
sagesse chrétiennes ont joué un rôle important dans cette prise de conscience
commune, mais elles n'ont pas été les seules. Les sages d'autres religions y
ont aussi contribué, comme les humanistes de toutes les époques. Au nom de
quelle sagesse, subitement surgie des désirs particuliers à notre pays et à
notre temps, devrait-on rejeter ces acquis de l'humanité ? Faut-il comprendre
que l'humanité ne peut progresser qu'en rejetant ses acquis et son histoire ?
Quand ces impératifs de la conscience humaine sont contestés et rejetés jusque
dans des lois qui définissent les conditions du vivre ensemble, nous ne pouvons
pas nous taire.
Quand nous défendons le droit des enfants à se construire en référence à celui et à celle qui leur ont donné la vie, nous ne défendons pas une position particulière. Nous reconnaissons ce qu'expriment les pratiques et les sagesses de tous les peuples depuis la nuit des temps et ce que confirment bien des spécialistes modernes. Quand nous rejetons l'idée que quelqu'un soit habilité légalement à disposer de la vie de son semblable, quels que soit son âge et son état de santé, nous ne défendons pas une position particulière. Nous rappelons simplement que la vie en société suppose que l'interdit du meurtre soit un des fondements de la confiance mutuelle.
La grandeur de la liberté humaine nous appelle à maîtriser nos comportements en ne cédant pas à tous les désirs. Notre foi chrétienne ne fonde pas notre ambition sur nos capacités, mais sur l'amour absolu de Dieu qui nous a été révélé dans le Christ. Cette certitude nourrit notre conviction que les êtres humains sont capables de choisir ce qui est le meilleur, non pour satisfaire les souhaits de chacun, mais pour le bien de tous. Nous ne prenons pas notre parti de voir un conformisme social abolir les progrès de tant de siècles pour le respect des plus faibles…. »
Quand nous défendons le droit des enfants à se construire en référence à celui et à celle qui leur ont donné la vie, nous ne défendons pas une position particulière. Nous reconnaissons ce qu'expriment les pratiques et les sagesses de tous les peuples depuis la nuit des temps et ce que confirment bien des spécialistes modernes. Quand nous rejetons l'idée que quelqu'un soit habilité légalement à disposer de la vie de son semblable, quels que soit son âge et son état de santé, nous ne défendons pas une position particulière. Nous rappelons simplement que la vie en société suppose que l'interdit du meurtre soit un des fondements de la confiance mutuelle.
La grandeur de la liberté humaine nous appelle à maîtriser nos comportements en ne cédant pas à tous les désirs. Notre foi chrétienne ne fonde pas notre ambition sur nos capacités, mais sur l'amour absolu de Dieu qui nous a été révélé dans le Christ. Cette certitude nourrit notre conviction que les êtres humains sont capables de choisir ce qui est le meilleur, non pour satisfaire les souhaits de chacun, mais pour le bien de tous. Nous ne prenons pas notre parti de voir un conformisme social abolir les progrès de tant de siècles pour le respect des plus faibles…. »
Ces passages renvoient évidemment à l’actualité du
moment, le mariage homosexuel et le droit à l’adoption, entre autre. C’est bien
de défendre les droits de l’enfance, mais que ce soit une Eglise qui défraie
les chroniques régulièrement pour ses scandales pédophiles qui fasse cela,
laisse pantois. Mais en paraphrasant le cardinal, j’aimerais pousser plus loin
ma réflexion : « Faut-il comprendre que l'humanité ne peut progresser
qu'en rejetant ses acquis et son histoire ? Quand ces impératifs de la
conscience humaine sont contestés et rejetés jusque dans des lois qui
définissent les conditions du vivre ensemble, nous ne pouvons pas nous taire. »
Voyons un peu ce que l’Histoire renvoie de l’interdit du
meurtre et du respect du plus faible, quand le catholicisme était la conscience
religieuse du royaume de France. Au Moyen Age l’Eglise catholique a pris un
contrôle total sur la société occidentale. Ecrasant dans un bain de sang toute
opposition religieuse ou pensée progressiste, (relire les articles sur les
cathédrales).
Quand l’autorité de l’Eglise commença à décliner à partir
de la Renaissance, elle s’imposa néanmoins par une belle série de cardinaux,
qui menèrent la politique française pendant un bon bout de temps. Sous Louis
XIII Richelieu sera considéré comme l'un des fondateurs majeurs de l'État
moderne en France. Son action est un dur combat pour un renforcement du pouvoir
royal. Avec lui, la monarchie s'affirme sous une nouvelle forme plus tard
désignée par le terme d'absolutisme, et ce de manière triomphante sous le
gouvernement personnel de Louis XIV. Le 5 décembre 1642, lendemain de
la mort de Richelieu, Mazarin fut nommé Principal Ministre de l'État, comme
l'avait recommandé Richelieu qui voyait en lui son digne successeur. Louis XIII
le choisit comme parrain du dauphin, futur Louis XIV. À la mort de Mazarin, le
futur Roi Soleil trouvait entièrement dégagée la voie de l’absolutisme
monarchique. Puis viendra le cardinal Dubois, qui fut le principal ministre de
l'État sous la Régence de Philippe d'Orléans. Pour terminer la série, le
cardinal de Fleury poursuivra l’œuvre sous Louis XV.
La remise en cause du système politique instauré par les
cardinaux, prend une tournure radicale en 1789 lorsque les députés se déclarent
Assemblée nationale et qu'ils rédigent par la suite une constitution, la
première de l'histoire du pays. On passe alors à un régime de monarchie
constitutionnelle. Le mot « absolutisme » a été forgé sous la Révolution
française, de même que l'expression « Ancien Régime ». Il fut alors
chargé d'un sens négatif et systématiquement opposé à l'œuvre de la République.
Les journées d'octobre 1789 ramènent le roi à Paris ; la cour est
déstructurée et Versailles cesse d'être le lieu de l'absolutisme. Quelques
années plus tard, les objets du sacre et les symboles royaux sont détruits par
les révolutionnaires. La monarchie absolue de droit divin a vécu et le peuple
se retourne contre l’Eglise.
Le pape Pie VI condamne les principes
de la révolution française en mars 1791, refusant la
possibilité d'une liberté considérée indépendamment du Dieu créateur. Les
droits de l'Homme sont également condamnés mais en tant qu'ils
accordent à l'homme des droits indépendamment de Dieu. Le pape
demande la rétractation de tous ceux qui ont juré : c'est le schisme avec
l’Etat. De la révolution, l'Église a perdu tout pouvoir et toute possession
temporelle, la voie de la séparation de l'Église et de l'état est ouverte, les
conflits entre les révolutionnaires et l’Eglise catholique iront crescendo
jusqu’en 1848.
En 1832, dans son encyclique Mirari vos, le pape Grégoire XVI condamne l'exercice de la liberté de conscience. Il condamne spécifiquement la liberté de la presse, la liberté d'association, la liberté d'enseignement, la souveraineté du peuple et le suffrage universel.
Les révolutionnaires cherchent à convaincre les hommes que la religion est une folie, une erreur, qui se base sur l’ignorance et sur la superstition et il est évident que la mouvance franc-maçonnique qui soutient la Révolution, entretient le conflit anticlérical. La vague révolutionnaire alla jusqu’à chasser le pape de la ville éternelle, siège séculaire du vicaire de Rome. Le 24 novembre 1848, portant le "Saint Sacrement" sur son cœur, Pie IX fuyait de Rome pour sauver sa vie dans l’exil et ne pas priver l’Eglise de son chef. A Rome la révolution chantait victoire : on proclama la république, le gouvernement fut confié à un triumvirat. “Le peuple est l’unique maître”, hurlait la foule devenue féroce. Le pape reviendra 1 an plus tard animé d’une haine tenace contre les idées révolutionnaires.
Pie IX organisa la réunion du premier concile de Vatican
en 1869 et qui définit solennellement un dogme, par ailleurs reconnu depuis les
origines de l’Église, celui de la primauté et de l’infaillibilité
pontificale. Il est aussi l’auteur en 1864 de la fameuse
encyclique Syllabus, dénonçant toutes les erreurs nouvelles
: "rationalisme, naturalisme, gallicanisme, utilitarisme, étatisme,
socialisme et communisme", bref la modernité, la justice
sociale et la liberté démocratique. Dans son encyclique du 8 décembre 1864, Quanta
Cura, Pie IX réaffirme le rôle prépondérant de l'Église dans la
société. Il condamne la souveraineté du peuple, la
suprématie du pouvoir civil, la liberté de conscience, la liberté de la presse
et l'élargissement du droit de vote à tous les citoyens.
La fin du XIXème siècle va être marquée par des vagues de
violence étatique contre l'Eglise : expulsions de religieux, interdiction
d'enseigner, forte virulence dans les discours des intellectuels et des politiques,
qui annonce déjà un XXème siècle qui verra l’effondrement du catholicisme dans
la société toute entière. La chute de l'empire, en 1870, s'accompagne de
violences anticléricales notamment à Paris et à Lyon, si le gouvernement est
tout d'abord conservateur (et favorable à un retour de l'ordre
moral), le gouvernement républicain de 1879, issu du suffrage
universel va bientôt prendre des mesures contre l'Église. Le républicain se
reconnaît comme héritier des Lumières et de la révolution, il est souvent
positiviste et franc-maçon, il croît que le progrès de la science va balayer la
religion. Dès 1880, Jules Ferry fait voter une loi qui restreint l'enseignement
supérieur catholique et l'interdit à certaines congrégations : jésuites,
dominicains, franciscains, qui sont expulsés. Les lois de 1881-2 visent à
établir un enseignement laïc, et quelque peu antichrétien. Il faudra du temps
pour remplacer tout le personnel religieux par des laïcs.
Les républicains voient dans les congrégations religieuses, un état dans l'état, favorable au Vatican, conservateur, influent politiquement, socialement inutiles (à l'exception des religieuses hospitalières qui sont irremplaçables). Le code pénal de 1810 interdit les associations de plus de vingt membres domiciliées au lieu de l'association. Nombres de congrégations fondées au XIXème siècle le seront donc sans autorisation. En 1880, Jules Ferry prévoit l'expulsion de l'enseignement de tout membre d'une congrégation non autorisée. Puis la compagnie de Jésus est dissoute et les autres congrégations engagées à demander une autorisation dans un délai de 3 mois. 260 congrégations masculines se dissolvent à l'automne 1880, certaines sous la contrainte. La plupart réintégreront leur monastère dix ans plus tard.
En 1901 la loi bien connue sur les associations oblige les associations religieuses à soumettre une demande d'autorisation. Sur les 600 demandes déposées, aucune ne fut autorisée! C'est l'armée qui évacuera les moines de la Grande Chartreuse et quelques autres monastères. Les biens des congrégations sont liquidés par l'état, à bas prix. L'anticléricalisme atteignant en réaction un degré énorme, les catholiques se voient rejetés de l'administration, de l'enseignement et de l'armée. Les noms de rues sont changés de saints en héros de la république. Ces affaires entraînent la rupture des relations diplomatiques avec le Vatican (1904). La loi de séparation qui est votée en décembre 1905 est vue par les uns ou les autres, comme un moyen de stopper l'anticléricalisme ou de commencer la décatholisation du pays. Cette loi reconnaît la liberté de conscience et supprime le budget des cultes.
C'est une abolition
unilatérale du concordat de 1801, et à ce titre condamnée par le
pape Pie X. L'Église doit aussi abandonner des séminaires, des
presbytères, des évêchés qui sont donnés aux collectivités. C'est la création
du denier du culte pour subvenir aux besoins des prêtres. La révolution et la
démocratie qu’elle apporta auront beaucoup fait perdre à l’Eglise catholique,
qui y voit là la main agissante du diable au travers de la franc maçonnerie.
Tous les papes ont toujours rejeté ce qui remettait en cause leur autorité.
Chaque avancée démocratique réduit donc un peu plus l’influence de l’Eglise de
Rome, qui diffame, calomnie et diabolise tout ce qui s’oppose à la suprématie
papale.
Ce rapide rappel historique, explique en partie les
enjeux du moment. Car derrière les paroles des uns et des autres, se cachent
des réalités peu avouables. Avec le retour des socialistes au pouvoir, se
réveille la lutte larvée entre le catholicisme et la franc maçonnerie. Il ne
fait aucun doute, qu’une lutte politique et religieuse intense se poursuivra en
France jusqu’à ce que le socialisme soit définitivement balayé du jeu
politique. Mais ce n’est nullement pour défendre des valeurs chrétiennes, comme
le prétend le cardinal André Vingt-Trois. Car si les catholiques s’étaient conduits
comme des chrétiens dans le passé, la Révolution n’aurait pas connu toute cette
violence et les choses se seraient passées d’une manière plus calme, comme en
Angleterre par exemple. Car soutenir une monarchie absolutiste comme le firent
les cardinaux, ce n’est pas le meilleur exemple de soutient du bien de tous et
du respect du plus faible. Et j’aurais la décence de ne pas remonter au Moyen Age
et à toutes les horreurs catholiques perpétrées au nom de Dieu en ce temps-là.
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