http://schoenelblog2.blogspot.com/ Lettre à l'Epouse 2: Réflexions sur un combat idéologique

mercredi 7 novembre 2012

Réflexions sur un combat idéologique



Dans la lutte qui oppose pro et anti gay, nous ne sommes pas dans une lutte spirituelle où les forces du mal s’opposent, mais où elles composent. Nuance.

Matthieu 12 : 25  Tout royaume divisé contre lui-même est dévasté, et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne peut subsister. 26  Si Satan chasse Satan, il est divisé contre lui-même ; comment donc son royaume subsistera-t-il ?

On peut légitimement s’interroger sur la cohérence de gouvernance des autorités sataniques, quand on observe le fond de la politique française. Quand la droite catholico-libérale est au pouvoir, l’influence gay semble reculer et lorsque la gauche socialo-maçonnique la remplace, c’est l’inverse. Il ne s’agit pas de lutte d’influence entre les forces du mal, mais de composition face aux évènements sur lesquels ils n’ont aucune influence. Car ce n’est pas Satan qui fait ou défait les rois, mais Dieu seul.  Un peu d’histoire pour mieux comprendre.

Les instruments que l’Éternel emploie pour détruire Ninive et l’empire assyrien sont appelés «ses hommes forts» par les prophètes en ce temps-là. Ces hommes forts sont les rois des nations opposés à l’Assyrie et qui prendront le dessus sur elle, au moment choisi par l’Eternel. Concernant l’Assyrie jugée comme invincible à son apogée, c’est Babylone, associée aux Mèdes, qui sera l’instrument dont Dieu se sert pour anéantir Ninive, comme Il se servira plus tard des Mèdes et des Perses pour anéantir Babylone. Toutes ces puissances qui croient agir indépendamment et pour elles-mêmes sont des instruments inconscients et aveugles en la main de l’Éternel pour accomplir ses desseins. La nation juive étant la pièce maîtresse d’un jeu, autour de laquelle les autres pièces du jeu s’articulent.  

Ce principe est important à retenir dans le jour actuel. Dieu élève aujourd’hui une nation ; il l’abaissera demain. Aujourd’hui elle lui sert de verge ; demain il suscitera une verge nouvelle qui brisera, puis écrasera la première. L’orgueil de l’Assyrien est abaissé par l’orgueil de Babylone, par les hommes forts de l’Éternel ; l’orgueil de Babylone sera écrasé à son tour. Au temps de Nahum, Babylone, fief des rois d’Assyrie, s’était déjà révoltée à diverses reprises contre le joug de Ninive et avait dû maintes fois subir de sanglantes représailles. Maintenant le cadran marquait l’heure où l’Éternel, quoique lent à la colère, allait laisser libre cours à cette dernière. Retranchant la domination à Juda infidèle, Dieu avait décidé de la confier à Babylone dont il voulait faire la «tête d’or» des empires gentils. Il fallait donc que les prétentions de l’Assyrien à obtenir cette suprématie fussent anéanties, sans parler de l’iniquité de Ninive qui était arrivée à son comble.

Malgré ses ambitions, Assur n’avait jamais obtenu l’empire universel. Ce terme ne veut pas dire que l’univers soit soumis à un tel empire, et ne fait pas même allusion à l’étendue de son territoire ; il signifie plutôt qu’une domination universelle ne rencontre plus de nation qui ne lui soit pas soumise et qu’elle a pour vassaux les rois de ces nations. Il en fut ainsi de Babylone et des autres empires qui lui succédèrent. Il en sera de même du dernier, de l’empire romain, ressuscité à la fin des temps sous la forme de la Bête et des dix rois, de cette confédération qui provoquera l’admiration du monde entier.

Mais le principe qui vaut pour les nations du temps de Nahum ou d’Esaïe, reste identique de nos jours, mais avec une nuance de taille, ce ne sont plus les guerres qui font et défont les rois, mais le jeu politico-financier. Un royaume ou un empire (comprenez un bloc politique comme l’Europe, la Russie ou les Etats-Unis), peut basculer d’une autorité à une autre, par le biais d’élections ou de crises économiques, selon des cycles sur lesquels l’adversaire n’a aucun pouvoir. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, ce n’est plus par la force des armées qu’on arrive à s’imposer, mais par ses idéaux. La renaissance d'Israël par le vote à la Société Des Nations, ou de l’Union européenne le démontre. La fin du colonialisme dans les années soixante ou actuellement les révolutions arabes, s’inscrit dans le même registre.

Aujourd’hui quand un idéal transporte une population, aucune force armée, aussi puissante soit elle, ne peut plus s’y opposer. On l’a vu en Indochine, ou actuellement en Afghanistan, que ni les russes  ou les américains ne parviennent à dompter. Alors il faut composer et trouver une alternative, qui permette l’asservissement par un biais idéologique.  Il peut alors être de nature politique, économique ou religieux, avec diverses compositions entre tous ces éléments. Le but étant de conserver la gouvernance à tout prix. Ce qui se passe en France actuellement, s’inscrit donc dans le schéma décrit plus haut.

Comme il y a eu alternance politique, l’adversaire doit composer avec l’actualité politique pour conserver la gouvernance. Le moyen en France depuis la Révolution, c’est les loges maçonniques. La loge maçonnique, est le pendant dans son mode d’organisation pyramidale, de l’Eglise catholique, mais dans une société laïque. Clairement Satan préfère utiliser le biais religieux pour assoir son autorité, mais à défaut, les sociétés secrètes, ou maçonniques font aussi l’affaire, du moment qu’elles permettent la corruption de la société et son contrôle. De toute façon, à la première occasion, on revient vers le religieux, base du fond de commerce satanique.

A ceux qui se demandent si les francs-maçons jouissent encore d'une forte influence électorale en France, Guy Arcizet, le grand maître du Grand Orient de France (GODF), apporte une réponse très claire : "Les candidats à l'élection présidentielle se précipitent avec enthousiasme pour prendre la parole dans nos temples." Pour atteindre les plus de 160 000 frères et sœurs regroupés dans des dizaines d'obédiences, mais surtout parce que chaque initié constitue une petite tête de réseau. Bien sûr, une prestation réussie sous la voûte étoilée, un discours bien accueilli dans la nappe phréatique maçonnique ne suffit pas à gagner la course à l'Elysée. En revanche, ceux qui méprisent l'opinion des "fils de la Lumière" ont toutes les chances de partir avec un lourd handicap. Lionel Jospin, en 2002, et Ségolène Royal, en 2007, l'ont payé au prix fort. La présidentielle de 2012 ne fera pas exception: les francs-maçons veulent y jouer un rôle, et les candidats cherchent à les séduire. L'épicentre des manœuvres se situe encore et toujours au GODF, berceau près de trois fois centenaire du radicalisme et du socialisme, qui ‘orienta’ grandement les gouvernements du début du XXème  siècle.

Le champ de la conscience, est donc l’espace qu’il faut absolument conquérir, par le biais des écoles privées catholiques, ou à défaut par ceux qui sortent d’une l’Education nationale très fortement influencée par les francs-maçons qui sont légion en son sein. Parmi les ministres de l'Éducation nationale qui se sont succédé, ceux qui ne sont pas francs-maçons ont été bien étonnés la première fois qu'ils ont utilisé la salle à manger de l'hôtel de Rochechouart : les couverts sont ornés d'une feuille d'acacia, l'un des principaux symboles maçonniques avec l'équerre et le compas, le ton est donné. L'Éducation nationale partage avec l'Intérieur le discutable privilège de pratiquer, à des degrés divers selon les époques et les titulaires du poste, la cogestion avec les syndicats. Rue de Grenelle comme Place Beauvau, ceux-ci comptent de nombreux francs-maçons dans leur hiérarchie.

Dans la bataille qui consiste à investir les consciences, celle de faire progresser l’homosexualité comme une chose normale, est déterminante, car totalement antéchrist. Elle a aussi l’avantage de cliver la société, et donc de permettre au catholicisme de trouver un champ de bataille idéologique qui permet de rassembler les « chrétiens » autour d’elle. En agissant ainsi, le pape devient le chef de file de la défense de la foi chrétienne. Il serait donc tentant pour de nombreux chrétiens non catholiques, d’emboiter le pas dans ceux du pape, on voit le danger immédiatement.  Le cardinal André Vingt-Trois a parlé samedi à Lourdes de «supercherie» et les évêques donnent le feu vert à des manifestations de rue. Ainsi la voix de la conscience catholique française s’élève de Lourdes, la Mecque mariale mondiale. Ainsi, que l’on soit pour ou contre les homosexuels en France, à tous les coups on tombe dans le giron idéologique de l’adversaire. C’est une manière d’apposer son sceau sur le front des populations, donc de marquer les consciences.

Réflexions sur les positions de l’Eglise catholique

Afin de rester dans le champ du combat spirituel actuel, voyez comme les mots ont souvent plus de poids que les gestes. Analysons l’homélie du cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, Président de la Conférence des évêques de France, lors de la messe du dimanche 4 novembre 2012, retransmise en direct de la basilique Notre-Dame-du-Rosaire à Lourdes, par le Jour du Seigneur (France 2) : http://www.eglise.catholique.fr/conference-des-eveques-de-france/textes-et-declarations/homelie-du-cardinal-andre-vingt-trois-a-lourdes-15190.html

Extrait : « … Quand l'Église fait appel à la conscience humaine, elle ne cherche pas à imposer une conception particulière de l'existence. Elle renvoie à ce que notre civilisation a déchiffré du sens de la vie humaine et des impératifs du respect de la dignité personnelle de chacun. Les dix Commandements comme les évangiles ont été des éléments décisifs de ce long travail. Notre foi et notre sagesse chrétiennes ont joué un rôle important dans cette prise de conscience commune, mais elles n'ont pas été les seules. Les sages d'autres religions y ont aussi contribué, comme les humanistes de toutes les époques. Au nom de quelle sagesse, subitement surgie des désirs particuliers à notre pays et à notre temps, devrait-on rejeter ces acquis de l'humanité ? Faut-il comprendre que l'humanité ne peut progresser qu'en rejetant ses acquis et son histoire ? Quand ces impératifs de la conscience humaine sont contestés et rejetés jusque dans des lois qui définissent les conditions du vivre ensemble, nous ne pouvons pas nous taire.

Quand nous défendons le droit des enfants à se construire en référence à celui et à celle qui leur ont donné la vie, nous ne défendons pas une position particulière. Nous reconnaissons ce qu'expriment les pratiques et les sagesses de tous les peuples depuis la nuit des temps et ce que confirment bien des spécialistes modernes. Quand nous rejetons l'idée que quelqu'un soit habilité légalement à disposer de la vie de son semblable, quels que soit son âge et son état de santé, nous ne défendons pas une position particulière. Nous rappelons simplement que la vie en société suppose que l'interdit du meurtre soit un des fondements de la confiance mutuelle.

La grandeur de la liberté humaine nous appelle à maîtriser nos comportements en ne cédant pas à tous les désirs. Notre foi chrétienne ne fonde pas notre ambition sur nos capacités, mais sur l'amour absolu de Dieu qui nous a été révélé dans le Christ. Cette certitude nourrit notre conviction que les êtres humains sont capables de choisir ce qui est le meilleur, non pour satisfaire les souhaits de chacun, mais pour le bien de tous. Nous ne prenons pas notre parti de voir un conformisme social abolir les progrès de tant de siècles pour le respect des plus faibles….
 »

Ces passages renvoient évidemment à l’actualité du moment, le mariage homosexuel et le droit à l’adoption, entre autre. C’est bien de défendre les droits de l’enfance, mais que ce soit une Eglise qui défraie les chroniques régulièrement pour ses scandales pédophiles qui fasse cela, laisse pantois. Mais en paraphrasant le cardinal, j’aimerais pousser plus loin ma réflexion : « Faut-il comprendre que l'humanité ne peut progresser qu'en rejetant ses acquis et son histoire ? Quand ces impératifs de la conscience humaine sont contestés et rejetés jusque dans des lois qui définissent les conditions du vivre ensemble, nous ne pouvons pas nous taire. »

Voyons un peu ce que l’Histoire renvoie de l’interdit du meurtre et du respect du plus faible, quand le catholicisme était la conscience religieuse du royaume de France. Au Moyen Age l’Eglise catholique a pris un contrôle total sur la société occidentale. Ecrasant dans un bain de sang toute opposition religieuse ou pensée progressiste, (relire les articles sur les cathédrales).

Quand l’autorité de l’Eglise commença à décliner à partir de la Renaissance, elle s’imposa néanmoins par une belle série de cardinaux, qui menèrent la politique française pendant un bon bout de temps. Sous Louis XIII Richelieu sera considéré comme l'un des fondateurs majeurs de l'État moderne en France. Son action est un dur combat pour un renforcement du pouvoir royal. Avec lui, la monarchie s'affirme sous une nouvelle forme plus tard désignée par le terme d'absolutisme, et ce de manière triomphante sous le gouvernement personnel de Louis XIV. Le 5 décembre 1642, lendemain de la mort de Richelieu, Mazarin fut nommé Principal Ministre de l'État, comme l'avait recommandé Richelieu qui voyait en lui son digne successeur. Louis XIII le choisit comme parrain du dauphin, futur Louis XIV. À la mort de Mazarin, le futur Roi Soleil trouvait entièrement dégagée la voie de l’absolutisme monarchique. Puis viendra le cardinal Dubois, qui fut le principal ministre de l'État sous la Régence de Philippe d'Orléans. Pour terminer la série, le cardinal de Fleury poursuivra l’œuvre sous Louis XV.

La remise en cause du système politique instauré par les cardinaux, prend une tournure radicale en 1789 lorsque les députés se déclarent Assemblée nationale et qu'ils rédigent par la suite une constitution, la première de l'histoire du pays. On passe alors à un régime de monarchie constitutionnelle. Le mot « absolutisme » a été forgé sous la Révolution française, de même que l'expression « Ancien Régime ». Il fut alors chargé d'un sens négatif et systématiquement opposé à l'œuvre de la République. Les journées d'octobre 1789 ramènent le roi à Paris ; la cour est déstructurée et Versailles cesse d'être le lieu de l'absolutisme. Quelques années plus tard, les objets du sacre et les symboles royaux sont détruits par les révolutionnaires. La monarchie absolue de droit divin a vécu et le peuple se retourne contre l’Eglise.

Le pape Pie VI condamne les principes de la révolution française en mars 1791, refusant la possibilité d'une liberté considérée indépendamment du Dieu créateur. Les droits de l'Homme sont également condamnés mais en tant qu'ils accordent à l'homme des droits indépendamment de Dieu. Le pape demande la rétractation de tous ceux qui ont juré : c'est le schisme avec l’Etat. De la révolution, l'Église a perdu tout pouvoir et toute possession temporelle, la voie de la séparation de l'Église et de l'état est ouverte, les conflits entre les révolutionnaires et l’Eglise catholique iront crescendo jusqu’en 1848.

En 1832, dans son encyclique Mirari vos, le pape Grégoire XVI condamne l'exercice de la liberté de conscience. Il condamne spécifiquement la liberté de la presse, la liberté d'association, la liberté d'enseignement, la souveraineté du peuple et le suffrage universel.

Les révolutionnaires cherchent à convaincre les hommes que la religion est une folie, une erreur, qui se base sur l’ignorance et sur la superstition et il est évident que la mouvance franc-maçonnique qui soutient la Révolution, entretient le conflit anticlérical. La vague révolutionnaire alla jusqu’à chasser le pape de la ville éternelle, siège séculaire du vicaire de Rome. Le 24 novembre 1848, portant le "Saint Sacrement" sur son cœur, Pie IX fuyait de Rome pour sauver sa vie dans l’exil et ne pas priver l’Eglise de son chef. A Rome la révolution chantait victoire : on proclama la république, le gouvernement fut confié à un triumvirat. “Le peuple est l’unique maître”, hurlait la foule devenue féroce. Le pape reviendra 1 an plus tard animé d’une haine tenace contre les idées révolutionnaires.

Pie IX organisa la réunion du premier concile de Vatican en 1869 et qui définit solennellement un dogme, par ailleurs reconnu depuis les origines de l’Église, celui de la primauté et de l’infaillibilité pontificale. Il est aussi l’auteur en 1864 de la fameuse encyclique Syllabus, dénonçant toutes les erreurs nouvelles : "rationalisme, naturalisme, gallicanisme, utilitarisme, étatisme, socialisme et communisme", bref la modernité, la justice sociale et la liberté démocratique. Dans son encyclique du 8 décembre 1864, Quanta Cura, Pie IX réaffirme le rôle prépondérant de l'Église dans la société. Il condamne la souveraineté du peuple, la suprématie du pouvoir civil, la liberté de conscience, la liberté de la presse et l'élargissement du droit de vote à tous les citoyens.

La fin du XIXème siècle va être marquée par des vagues de violence étatique contre l'Eglise : expulsions de religieux, interdiction d'enseigner, forte virulence dans les discours des intellectuels et des politiques, qui annonce déjà un XXème siècle qui verra l’effondrement du catholicisme dans la société toute entière. La chute de l'empire, en 1870, s'accompagne de violences anticléricales notamment à Paris et à Lyon, si le gouvernement est tout d'abord conservateur (et favorable à un retour de l'ordre moral), le gouvernement républicain de 1879, issu du suffrage universel va bientôt prendre des mesures contre l'Église. Le républicain se reconnaît comme héritier des Lumières et de la révolution, il est souvent positiviste et franc-maçon, il croît que le progrès de la science va balayer la religion. Dès 1880, Jules Ferry fait voter une loi qui restreint l'enseignement supérieur catholique et l'interdit à certaines congrégations : jésuites, dominicains, franciscains, qui sont expulsés. Les lois de 1881-2 visent à établir un enseignement laïc, et quelque peu antichrétien. Il faudra du temps pour remplacer tout le personnel religieux par des laïcs.

Les républicains voient dans les congrégations religieuses, un état dans l'état, favorable au Vatican, conservateur, influent politiquement, socialement inutiles (à l'exception des religieuses hospitalières qui sont irremplaçables). Le code pénal de 1810 interdit les associations de plus de vingt membres domiciliées au lieu de l'association. Nombres de congrégations fondées au XIXème siècle le seront donc sans autorisation. En 1880, Jules Ferry prévoit l'expulsion de l'enseignement de tout membre d'une congrégation non autorisée. Puis la compagnie de Jésus est dissoute et les autres congrégations engagées à demander une autorisation dans un délai de 3 mois. 260 congrégations masculines se dissolvent à l'automne 1880, certaines sous la contrainte. La plupart réintégreront leur monastère dix ans plus tard.

En 1901 la loi bien connue sur les associations oblige les associations religieuses à soumettre une demande d'autorisation. Sur les 600 demandes déposées, aucune ne fut autorisée! C'est l'armée qui évacuera les moines de la Grande Chartreuse et quelques autres monastères. Les biens des congrégations sont liquidés par l'état, à bas prix. L'anticléricalisme atteignant en réaction un degré énorme, les catholiques se voient rejetés de l'administration, de l'enseignement et de l'armée. Les noms de rues sont changés de saints en héros de la république. Ces affaires entraînent la rupture des relations diplomatiques avec le Vatican (1904). La loi de séparation qui est votée en décembre 1905 est vue par les uns ou les autres, comme un moyen de stopper l'anticléricalisme ou de commencer la décatholisation du pays. Cette loi reconnaît la liberté de conscience et supprime le budget des cultes.

 C'est une abolition unilatérale du concordat de 1801, et à ce titre condamnée par le pape Pie X. L'Église doit aussi abandonner des séminaires, des presbytères, des évêchés qui sont donnés aux collectivités. C'est la création du denier du culte pour subvenir aux besoins des prêtres. La révolution et la démocratie qu’elle apporta auront beaucoup fait perdre à l’Eglise catholique, qui y voit là la main agissante du diable au travers de la franc maçonnerie. Tous les papes ont toujours rejeté ce qui remettait en cause leur autorité. Chaque avancée démocratique réduit donc un peu plus l’influence de l’Eglise de Rome, qui diffame, calomnie et diabolise tout ce qui s’oppose à la suprématie papale.

Ce rapide rappel historique, explique en partie les enjeux du moment. Car derrière les paroles des uns et des autres, se cachent des réalités peu avouables. Avec le retour des socialistes au pouvoir, se réveille la lutte larvée entre le catholicisme et la franc maçonnerie. Il ne fait aucun doute, qu’une lutte politique et religieuse intense se poursuivra en France jusqu’à ce que le socialisme soit définitivement balayé du jeu politique. Mais ce n’est nullement pour défendre des valeurs chrétiennes, comme le prétend le cardinal André Vingt-Trois. Car si les catholiques s’étaient conduits comme des chrétiens dans le passé, la Révolution n’aurait pas connu toute cette violence et les choses se seraient passées d’une manière plus calme, comme en Angleterre par exemple. Car soutenir une monarchie absolutiste comme le firent les cardinaux, ce n’est pas le meilleur exemple de soutient du bien de tous et du respect du plus faible. Et j’aurais la décence de ne pas remonter au Moyen Age et à toutes les horreurs catholiques perpétrées au nom de Dieu en ce temps-là.

« Quand ces impératifs de la conscience humaine sont contestés et rejetés jusque dans des lois qui définissent les conditions du vivre ensemble, nous ne pouvons pas nous taire. » Cardinal André Vingt-Trois.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Comme je ne veux plus perdre du temps à répondre aux commentaires inutiles j’ai activé le filtre.