http://schoenelblog2.blogspot.com/ Lettre à l'Epouse 2: La monnaie européenne et ses symboles religieux -4

jeudi 31 mai 2012

La monnaie européenne et ses symboles religieux -4


Jean 3 : 6  Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit.  Il en est aujourd’hui des choses de l’Esprit comme du temps de Nicodème, soit on raisonne comme l’ont fait les pharisiens, soit on voit les choses selon la révélation du Saint Esprit et alors la considération d’un même évènement peut prendre deux chemins diamétralement opposés. Le principe s’applique à la construction européenne, on peut y voir un projet politique visant à établir la paix et la prospérité économique sur le continent, soit on y discerne la reconstitution de l’empire romain sous la houlette du pape et de l’Eglise de Rome qui forme la septième tête de la Bête de l’Apocalypse. Mais voyons d’abord l’aspect terrestre des choses, selon l’esprit des accords politiques.

La France et la construction européenne

Depuis 1945, la construction de l’Europe s’est constamment trouvée au cœur de la politique étrangère française. Trois considérations ont fait de ce grand dessein une priorité : la volonté de mettre un terme aux conflits qui, par deux fois en trente ans, avaient déchiré le continent européen et affaibli la France ; la nécessité, dans le contexte de la Guerre froide, d’asseoir la stabilité et de garantir la sécurité des États démocratiques situés à l’ouest du rideau de fer ; l’ambition, enfin, le désir de construire un espace économique, puis social, politique et de sécurité intégré, homogène, de nature à faire de l’Europe un pôle de prospérité et de paix, susceptible de jouer tout son rôle sur la scène internationale. Deux Français initiateurs du projet de construction européenne, Robert Schuman et Jean Monnet, étaient convaincus de la nécessité de réunir au sein d’une même organisation les nations du continent. Ils ont fait le pari d’organiser entre ces États une solidarité économique en vue de hâter un rapprochement politique. Dans cette perspective s’est constituée le 18 avril 1951 la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), dont les institutions servirent de modèle au développement de la construction européenne. Le 25 mars 1957, les six États membres de la CECA (Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas) signaient le traité de Rome instituant la Communauté économique européenne (CEE). Ces pays s’engageaient à lier leur destin économique, en abolissant entre eux toute barrière douanière et en organisant une politique agricole commune (PAC).

Durant les trois décennies suivant la conclusion du traité de Rome, la France a participé ainsi activement aux progrès réguliers de la construction de l’Europe. A l’union douanière succéda, le 1er janvier 1973, un premier élargissement de la Communauté, à trois nouveaux membres : le Royaume-Uni, le Danemark et l’Irlande. Les années soixante-dix furent marquées par d’importantes réformes politiques, la création du Conseil européen (réunissant les chefs d’État ou de gouvernement) et l’élection des membres du Parlement européen au suffrage universel, ainsi que par l’élaboration du Système monétaire européen (SME), à l’initiative du président Valéry Giscard d’Estaing et du chancelier allemand Helmut Schmidt. Bientôt, la volonté d’aider les régimes démocratiques du sud de l’Europe appela un nouvel élargissement : la Grèce intègre la Communauté en 1981, l’Espagne et le Portugal en 1986. Enfin, sous l’impulsion de François Mitterrand, d’Helmut Kohl et de Jacques Delors, président de la Commission, « l’Acte unique » est adopté en février 1986. Il crée un véritable grand marché européen, garantissant la libre circulation des personnes, des marchandises et des capitaux, ainsi que la libre prestation des services, sur le territoire de la Communauté.

Le traité sur l’Union européenne (TUE), signé à Maastricht le 7 février 1992 affirme l’identité européenne sur la scène internationale, notamment par la mise en œuvre d’une politique étrangère et de sécurité commune (PESC), qui inclut, outre le domaine diplomatique, le lancement d’une politique européenne de sécurité et de défense (PESD), ainsi qu’une coopération étroite dans les secteurs de la justice et des affaires intérieures. Il élargit les compétences de la Communauté dans plusieurs autres domaines (environnement, protection des consommateurs, politique sociale) et modifie des mécanismes institutionnels pour accroître le rôle du Parlement européen et faire prévaloir le principe de subsidiarité réservant à l’UE les questions qui ne peuvent pas être réglées à l’échelon national. Il prévoit aussi, pour les citoyens de l’Union, le droit de voter aux élections municipales et européennes, là où ils résident, quel que soit leur État d’origine. Pour tenir compte des intérêts particuliers des États membres, et des liens historiques étroits qui les unissent chacun avec différentes régions du globe, l’architecture mise en place à Maastricht permet la coexistence de positions diplomatiques communes et nationales. Dans de nombreux domaines, la France a joué un rôle moteur dans l’affirmation de la PESC. Tel est le cas notamment dans les régions sur lesquelles elle possède une expertise reconnue, comme le Moyen-Orient ou l’Afrique.

Depuis l’adoption du traité de Maastricht un nouvel élargissement de l’Union a eu lieu en 1995 avec l’adhésion de l’Autriche, la Finlande et la Suède. Une autre étape majeure a été franchie avec l’adoption, le 1er janvier 1999, de la monnaie unique : l’euro qui consacre la coordination des politiques économiques des partenaires européens. Avec la création de la Banque centrale européenne (BCE), chargée de la gestion de l’euro, l’UE dispose d’une autorité monétaire indépendante, s’imposant également à tous les États participants. L’euro consolide l’Union comme acteur international de poids, notamment face au dollar, et contribue à la promotion d’une Europe politique, allant au-delà de l’intégration économique. Enfin, il favorise les efforts en faveur de la croissance et de l’emploi. Douze des quinze États membres de l’UE (Belgique, Allemagne, Grèce, Espagne, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Portugal, Finlande) l’ont aujourd’hui adopté. Enfin, le 1er mai 2004 dix nouveaux États ont rejoint l’UE (Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, République tchèque, Slovaquie et Slovénie).

La France est au cœur des transformations que l’Europe connaît aujourd’hui. L’ancien président français V. Giscard d’Estaing a dirigé les travaux de la Convention européenne chargée de la rédaction du projet de traité établissant la première Constitution européenne, présentée en juillet 2003. La Constitution européenne doit permettre de simplifier l’édifice institutionnel construit tout au long de plusieurs décennies de coopération européenne et de préserver son efficacité dans le cadre de l’élargissement de l’Union. Pour la France, plusieurs avancées sont particulièrement importantes : la création d’un président à plein temps du Conseil européen, le renforcement du Conseil et de la Commission, l’accroissement des pouvoirs du Parlement européen et des parlements nationaux, l’extension des droits des citoyens et de leur participation dans le fonctionnement des institutions. Elle donne également à l’Union les moyens de renforcer son action dans des domaines prioritaires pour les citoyens : la sécurité, l’économie, la solidarité, le développement durable. Elle favorise enfin, notamment par la mise en place d’une véritable PESC et la création d’un ministre européen des Affaires étrangères, l’affirmation de l’identité politique et des valeurs de l’Europe sur la scène internationale, objectif auquel la France est particulièrement attachée. La Constitution européenne remplacera les traités actuels, marquant ainsi une nouvelle étape historique dans le processus de construction européenne, dont la France restera l’âme politique. Toutes ces choses se cristalliseront dans la monnaie unique.

L’euro comme symbole de l’union.

"L'euro, c'est l'Europe et l'Europe c'est 60 ans de paix sur notre continent. Donc jamais on ne laissera détruire l'euro, jamais nous n'y renoncerons", a-t-il poursuivi. "La question de l'euro n'est pas seulement une question monétaire (...), c'est une question identitaire." N. Sarkozy à Davos. Ces paroles prennent quasiment un sens prophétique quand elles sont prisent dans le champ spirituel. Car aujourd’hui avec la crise économique et financière, les questions d’argent priment sur les considérations politiques, et tout doit être entrepris pour éviter le naufrage économique européen. La crise de la dette prenant un caractère aigu, le salut est attendu de la BCE et par la mutualisation de la dette sous forme d’eurobonds, eux-mêmes associés à un surcroît de fédéralisme. Ainsi l’Europe se fond un peu plus dans le moule mystique de la valeur spirituelle gravée sur sa monnaie.

Selon le principe établit en tête de chapitre « Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit », une double lecture est toujours possible dans la symbolique monétaire historique des civilisations. Voyons celle qui nous concerne, par le biais de la France comme âme de l’Europe et les symboles qui y sont attachés.

Marianne, allégorie de la République, apparaît dans un concours officiel en 1848 et décore les mairies à partir de 1877.  C'est la Convention, en 1792, qui a décidé de représenter la République sous les traits d'une femme coiffée du bonnet phrygien, emblème de la Liberté. Le surnom familier de Marianne lui a été donné à la même époque, dans le Languedoc d'abord, par la « vox populi ». Sans doute parce que ce prénom, formé du nom de la Vierge et de sa mère (Marie-Anne), était très répandu dans le petit peuple, au XVIIIe siècle, et qu'il convenait donc à la jeune République qui en était issue. Le bonnet phrygien comme symbole de la liberté devient symbole de la Révolution française et il sera rapidement associé à Marianne. Depuis la Révolution donc, le bonnet phrygien coiffe Marianne, la figure allégorique de la République française. Marianne sous forme de buste, entrera progressivement dans toutes les mairies françaises.


La République dans son symbole, va prendre une identité et dimension nouvelle en prenant sa place sur la monnaie nationale sous la forme d’une semeuse. La Semeuse gravée par Oscar Roty est un type de monnaie qui a fait une carrière remarquable dans la numismatique française. Son modèle, créé en 1897 pour figurer sur les pièces d'argent de la IIIe République, réutilisé en 1960 pour les nouveaux francs, est devenu aujourd'hui l'un des trois symboles, avec le buste de Marianne et l'arbre, à avoir été retenu par la France pour figurer sur les faces nationales de l'euro. Sur l’avers elle  montre  une  jeune  femme  debout,  en  mouvement,  coiffée  du  bonnet  phrygien,  drapée  à l'antique,  tenant un sac de graines de la main gauche et semant des épis de blé de l'autre main. A l'arrière-plan figure un soleil rayonnant et dans le champ la signature de l'artiste, Oscar Roty. « République Française » constitue la titulature autour de la semeuse.  Sur le revers d’un cinq francs argent, en haut, « 5 francs » est écrit, entouré d’une corne d’abondance et d’une chouette. Epis de blé, branche d’olivier en fruits, branche de chêne et coquelicot constituent le centre de la pièce, sous lesquels figurent le millésime. La titulature est constituée par la devise « Liberté-Egalité-Fraternité ».

La semeuse comme symbole, est une Marianne présentée de plein pied et en mouvement, fixant un temps dans le soleil levant. Comme une nouvelle ère qui se lève. La Semeuse est une allégorie champêtre qui évoque la France essentiellement agricole du début du XIXème siècle. Marchant vers l'avant, elle sème les graines d'un futur optimiste. Ces graines illustrent aussi le rayonnement culturel et économique de la France. Sur le revers l’arbre apparait sous la forme d’un olivier. Avec l’apparition de l’euro, l’arbre symbolisera la vie, la continuité et la croissance ; il est contenu dans un hexagone et entouré par la devise de la République "liberté, égalité, fraternité".

La fonction révélatrice du symbole

Voilà pour la face visible des choses, mais il va soit qu’un monde gouverné par des forces spirituelles ne se révèle que par la puissance de l’Esprit, et là la puissance des symboles peut prendre une toute autre tournure, beaucoup plus obscure  et profonde. Alors mettons-y de la lumière. Le mot « symbole » est issu du grec ancien sumbolon (σύμβολον), qui dérive du verbe sumbalein (symballein) (de syn-, avec, et -ballein, jeter] signifiant « mettre ensemble », « joindre », « comparer », « échanger », « se rencontrer », « expliquer ». En Grèce, un symbole était au sens propre et originel un tesson de poterie cassé en deux morceaux et partagé entre deux contractants. Pour liquider le contrat, il fallait faire la preuve de sa qualité de contractant (ou d'ayant droit) en rapprochant les deux morceaux qui devaient s'emboîter parfaitement. La première des fonctions du symbole est la « fonction sémiotique » : il signifie quelque chose, il désigne, comme tout signe. La seconde est la « fonction révélatrice ». Le symbole apparaît ainsi comme la réalité visible (accessible aux cinq sens) qui invite à découvrir des réalités invisibles. Rapprochons la définition du mot symbole, appliquée à l'image monétaire, qui pourrait donc être la suivante : une marque de reconnaissance entre deux parties - le pouvoir émetteur et le public -, un signe exprimant une idée, un concept, qui nous vient du passé et que l'on possède par notre culture.

Si on a compris le principe du symbole, on peut faire rejoindre le spirituel et le terrestre par la voie sémiologique. Prenons le signe de l’étoile attribué à la déesse Ishtar de Babylone, également appelée Asherah, qui assimilée à Ashtart chez les Phéniciens et à Aphrodite par les Grecs. Les   sources   mésopotamiennes   nous   présentent   une   image déconcertante  et  apparemment  contradictoire  de  la  déesse  Ishtar.  D'un côté,  elle  était  la  Reine  des  Cieux  assise  sur  un  trône  avec  une bordure d'étoiles et était appelée “Ishtar des Étoiles", la Reine des reines, la Dame des dames, la Déesse des déesses, la Très-Haute, et la Maîtresse des pays. Elle était la Créatrice des dieux et de toute l'humanité, la  Mère  des  hommes,  la  Mère  compatissante  de  celles  qui  donnent naissance.  Elle  était  la  Pure,  la  Sainte,  l'Innocente,  la  Sage  et  la  Fille vierge de la Lune ou “Ishtar de la Sagesse", une épousée voilée, dont la caractéristique primaire était la pureté, la chasteté, la prudence, la sagesse et la très grande beauté. Depuis les temps les plus anciens, ses épithètes constantes  étaient  "Sacro-sainte"  et  "Vierge".  Elle  était  associée  à  la planète  Vénus  et  sa  représentation  symbolique  la  plus  courante  était l'étoile  à  8  branches.  Dans  l'iconographie  assyrienne,  elle  est  souvent représentée comme une figure féminine entourée par une forte luminosité. C’est d’elle dont on parle en Esaïe 14 : 12. Quoi, tu tombes des cieux, astre, fils de l’aube ! Le mot helel en hébreu pour astre est celui de la planète Vénus et dans la Bible ce passage est associé à Satan. La révélation biblique nous enseigne donc que Satan se cache derrière l’image de la reine du ciel.

En Assyrie, quand l’empire fut à son apogée, Ninive remplacera Assur comme capitale et Ishtar déesse tutélaire de Ninive se hissera au niveau d’Assur dieu principal des assyriens. On comprend alors, pourquoi la puissante Assyrie ne put jamais prendre la petite ville de Jérusalem et que les prophètes annoncèrent la chute de Ninive. Le fond de l’histoire est une guerre ouverte entre le Dieu d’Israël, la déesse Ishtar et le roi d’Assyrie. Dans la liturgie assyrienne, le roi est présenté comme le fils de la déesse Mullissu/Ishtar, un être semi-divin, en partie humain, en partie dieu. Dans un oracle, la déesse déclare: "Je suis ton père et mère; je t'ai élevé entre mes ailes". La  relation  mère-enfant  entre  la  déesse  et  le  roi,  implicite  dans chaque oracle du corpus, est élaborée à travers un ensemble d'images et de métaphores qui soulignent la totale dépendance du roi de sa mère divine et l'ardent désir de cette dernière pour son enfant. De façon plus banale, le roi est représenté comme un enfant, élevé, chouchouté et protégé par la déesse, qui tantôt apparaît comme sa mère, tantôt comme sa nourrice, et qui  l'appelle  tendrement  "mon  petit  veau"  ou  "mon  roi",  tandis  qu'elle attaque férocement ses ennemis. La Reine du ciel est donc aussi mère du roi.

"Ezéchias fit ce qui est agréable à Yahvé, imitant tout ce qu'avait fait David, son ancêtre.
C'est lui qui supprima les hauts lieux, brisa les statues, coupa les Ashérah et mit en pièces le serpent d'airain ..."
(Rois II 18, 3-4) Pour compléter le tableau de la Reine du ciel, il ne faut pas oublier une de ses représentations la plus courante en au Moyen-Orient, l’Arbre sacré, l’asherah. Il est le lien qui relie la terre au ciel et comme symbole de fertilité il renvoie à la déesse. L’arbre sacré est souvent évoqué dans la Bible et peut prendre diverses formes comme le chêne ou un palmier dattier. Le fruit de l’arbre comme symbole du fruit de la déesse, était aussi un fruit sacré pour les Assyriens. La déesse de l’Amour, Ishtar, est parfois représentée avec une grenade à la main. Le fruit était censé attirer le regard des hommes sur les jeunes filles qui en consommaient le jus en invoquant la déesse. La grenade symbolise la Force sexuelle, mais aussi la résurrection. Toujours en Assyrie, le jeune dieu araméen Rimmon (Ramman) mourrait annuellement pour ressusciter. Son nom a donné le mot grenade dans toutes les langues sémitiques. C’était une des multiples représentations de la descente d’Ishtar en enfer, de sa résurrection par échange de la vie du roi représenté sous la forme de Tammuz, le jour du mariage sacré.

Des livres entiers traitent de ces sujets et il est impossible d’en être exhaustif, mais il faut avoir une base minimum pour comprendre comment le passé, rejoint le présent, au travers des représentations allégoriques et symboliques contemporaines. Il est désormais possible de faire une nouvelle lecture sémiologique des pièces de monnaie en leur donnant un caractère spirituel.

La semeuse dans son symbole.

L’ancienne monnaie en franc avant l’euro, montrait  une  jeune  femme  debout,  en  mouvement,  coiffée  du  bonnet  phrygien,  drapée  à l'antique,  tenant un sac de graines de la main gauche et semant des épis de blé de l'autre main. A l'arrière-plan figure un soleil rayonnant. On a vu au début du chapitre, qu’il s’agit d’une autre représentation de Marianne ou de la République. Mais pourquoi en semeuse ? La raison donnée habituellement, renvoie à la France agricole et son caractère révolutionnaire qui essaime culturellement dans le monde. Mais si on considère le moment de la journée gravée sur la pièce, l’aube ou le crépuscule, un autre rayonnement parait, celui de l’astre associé depuis l’antiquité à ces moments précis. L’étoile du matin ou du soir était Vénus, représentation stellaire de la déesse éponyme et en remontant dans le temps à, Aphrodite, Astarté ou Ishtar. Dans la pièce, c’est donc la semeuse qui représente l’astre ‘fille’ de l’aube..

L’étoile du soir, Vénus, se transforme alors en déesse de la fertilité et de l’amour.  Celle dont on parle en Esaïe 14 : 12 « Quoi, tu tombes des cieux, astre, fils de l’aube ! », et qui renvoie à l’image de Satan. Mais le principe de la semeuse est plus subtil encore, car il est directement lié à ce passage de la Genèse 3 : 14 « L’Eternel Dieu dit au serpent: Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs, tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie.15  Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta semence et sa semence… » Le mot semence dans ce passage doit être compris comme une génération. Au travers d’Adam et Eve qui ont été séduits, la génération issue de Caïn va pouvoir se développer et fournir les hommes qui donneront la civilisation sumérienne qui est à la base de la nôtre aujourd’hui.  Satan étant le dieu tutélaire de toutes ces civilisations qui se succèdent depuis Caïn et qui sont représentées sous la forme de la Bête de l’Apocalypse et ses sept têtes. Cette semence sera toujours hostile et en guerre contre l’autre semence, paradoxalement appelée celle de la femme et qui représente l’épouse ou plus généralement le peuple de Dieu comme Epouse divine. Ainsi Satan a corrompu l’image de la femme en s’en appropriant le principe divin.

Nous avons donc un enchainement logique gravé dans la pièce. L’aube, son astre, Vénus personnifiée sous l’apparence de la femme et sa semence. Mais la subtilité va encore plus loin, car la Reine du ciel stylisée, va même donner un roi à toute cette semence. Ainsi la Reine du ciel va porter le fils céleste qui va la représenter sur terre. Le bonnet phrygien présenté comme principe de liberté par les révolutionnaires, avait une toute autre signification en Phrygie. La principale divinité phrygienne était Cybèle la grande déesse mère associée à Attis. La déesse mère de Phrygis fut adorée comme déesse de la génération et des villes. Son culte à mystère associé à Attis se rapproche des cérémonies mésopotamiennes de l’Akitu, qui associaient le roi et Ishtar dans un mariage sacré au printemps. Attis est représenté sous la figure d'un berger coiffé du bonnet phrygien et qu’on peut considérer comme un Tammuz hellène. L’image du berger était la représentation du roi dans l’antiquité, le gardien du troupeau, avec qui la Reine du ciel était associée, pour faire le lien entre le ciel et la terre. Ainsi, si l’on reste dans le contexte religieux, un phrygien du temps de Midas aurait interprété une pièce de monnaie contemporaine d’un franc, comme étant Cybèle qui porte Attis, ou l’arbre qui porte son fruit, image représentée sur le revers des pièces. Mais ils vont aller encore plus loin avec les pièces en euro.   

Lorsqu’apparaissent les pièces en euro françaises, Satan se dévoile totalement. Car il apparait couronné sous la forme d’une Reine du ciel avec les douze étoiles. La couronne mariale devient le lien d’autorité directe, qui lie le terrestre au spirituel de manière visible. Cette étape étant franchie, le diable va substituer symboliquement son verbe monétaire à celui de Bible en reprenant pour lui les grands traits symboliques de la Parole de Dieu et pour le comprendre il faut revenir à l’hébreu. Les pièces en euro commencent avec les pièces en cuivre en cents pour finir avec les pièces de 1 et 2 euros. Les représentations ne sont pas les mêmes. Sur les premiers cents, seule la face de Marianne apparait, puis son corps en semeuse, pour finir en arbre. Dans cet ensemble tout parle, même les couleurs. Voyons cela.

Outre le passage d’Esaïe 14 où Satan est révélé sous la forme de Vénus  הילל Helel Ben-Shachar, un autre passage en Esaïe 34 nous le restitue dans l’enfer d’Edom. Esaïe 34 : 9  Les torrents d’Edom seront changés en poix, Et sa poussière en soufre ; Et sa terre sera comme de la poix qui brûle.10  Elle ne s’éteindra ni jour ni nuit, La fumée s’en élèvera éternellement… 14 … Là Lilith aura sa demeure, Et trouvera son lieu de repos 15  Là le serpent fera son nid,… Ce passage est une autre écriture d’Apocalypse 20 où Satan et la mort seront jetés dans l’étang de feu. Le nom לילית (lilith) renvoie à (layil) la nuit, les ténèbres et la mort, au féminin, ce qui pourrait être compris comme la fille de la nuit. D’une certaine manière le brillant, הילל Helel, s’éteint dans les pleurs et gémissement yalal. Cela est révélé dans le chapitre 34 d’Esaïe sur Edom, qui signifie rouge, comme les flammes de l’enfer. L’astre brillant finit dans l’enfer d’Edom (rouge) parce qu’il mena l’Adam (qui vient d’adama la terre rouge), vers l’Arbre de la connaissance. 


Le cent d’euro rouge nous renvoie à l’Edom et celle qui y ‘repose’ comme un corps mort dont les gémissements du deuil sont l’éternel complainte. Mais la couronne de douze étoiles qui entourent sa face, nous rappelle qu’elle règne parce qu’elle voulue être ‘comme Elohim’ comme un dieu. Le mot kelohim (comme un dieu) apparait quand le serpent séduit Eve en lui affirmant qu’elle ne mourra pas en prenant du fruit de l’arbre de la connaissance. La valeur numérique de kelohim כאלהים est 666, que l’on retrouve en retournant la pièce à sa création en 1999. La chose est logique puisqu’on est dans un système de valeurs inversées. C’est pourquoi il est dit du verbe satanique monétaire en Apocalypse 13 : 16  Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front, 17  et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom. 18  C’est ici la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre de la bête. Car c’est un nombre d’homme, et son nombre est six cent soixante-six.

Satan qui est un menteur, va systématiquement inverser toutes les valeurs bibliques pour se les attribuer en prenant la place qui revient à Dieu seul. Par le biais de la Vierge Marie, Lilith qui représente la nuit vas retourner au jour par la Vierge de la rue du bac, dont la lumière de ses grâces inonde le monde. Reposant sur le serpent, qu’elle ne piétine pas mais qui la porte, elle vole la couronne de l’Eglise en s’appropriant l’image de la femme d’Apocalypse 12. Le Diable c’est donc réapproprié toute la Bible par ses symboles, de la Genèse à l’Apocalypse, en une image gravée sur les cinquante cents d’euro. Cette fois on est plus dans le rouge d’Edom, mais au jaune d’or qui renvoie à la lumière du jour. L’image que renvoie la semeuse sur la pièce n’est plus celle d’Ishtar et Attis, mais par la couronne qui l’entoure elle est le syncrétisme de toutes les déesses vierges et reines du ciel ramenées à l’image de Marie et l’enfant Jésus. Ainsi Jésus-Christ reste le fruit de la Reine du ciel, la semence sainte qu’elle porte et dont elle reprend les paroles à son compte pour la semer dans le monde.

Comme la Parole fut faite chair dans le Christ, l’Eglise son Epouse est le reflet du Verbe en Christ. Ils forment alors le royaume de Dieu, dont la Jérusalem céleste est l’aboutissement. Apocalypse 21 : 9 Viens, je te montrerai l’épouse, la femme de l’agneau. 10  Et il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne. Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d’auprès de Dieu. Cette ville est bâtie sur les fondements des douze apôtres et douze tribus d’Israël, c’est de là que vient le symbole des douze étoiles qui couronnent l’Epouse. Au centre de la ville on retrouve l’Arbre de vie. L’Arbre symbolise l’union de l’Eglise et du Christ, le tronc représentant Jésus et les branches sa semence sainte, les enfants de Dieu.  

Matthieu 13 : 37  « Jésus répondit : Celui qui sème la bonne semence, c’est le Fils de l’homme ; 38  le champ, c’est le monde ; la bonne semence, ce sont les fils du royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du malin ; 39  l’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ; la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges. 40  Or, comme on arrache l’ivraie et qu’on la jette au feu, il en sera de même à la fin du monde. » La lecture spirituelle des pièces ne peut se faire que par la Bible et ce passage de Matthieu résume les paragraphes précédents. Jésus nous rappelle dans ce passage que tout ce qui sera semé, sera aussi récolté pour être engrangé et placé en seul lieu. La bonne semence vivra avec le moissonneur dans la Jérusalem céleste et l’ivraie finira dans l’étang de feu. Mais Satan voudra faire mentir la Parole de Dieu en formant sur terre son propre modèle biblique inversé. C’est donc sur terre qu’il bâtira sa ville universelle avec son arbre de la connaissance planté en son centre.

Les pièces de 1 et 2 euros annoncent un aboutissement, la finalité de l’œuvre de Satan. Unie dans un même esprit, la communauté européenne liée par des pactes à son maître, forme l’urbis mariale dont l’antéchrist sera l’aboutissement, le tronc de l’arbre sur lequel se grefferont les branches communautaires de l’Union. La septième tête de la Bête reconstituera l’empire de Rome sur les ruines de l'ancienne. Des sept collines de Rome se scellera le destin de l’Union par un premier traité, qui rendra citoyen de l’Union tous ceux qui sont liés par ce pacte. Au politique est lié le religieux par le biais de l’église mère de Rome. L’église cathédrale de Latran, siège de l'évêché de Rome, dont l'évêque est le pape. Elle est considérée comme la « mère » de toutes les églises de Rome et du monde. Une cathédrale étant par sa cathèdre le siège épiscopal où trône un évêque, son autorité s’étant par tous les diocèses sur le continent européen. Ainsi en partant de Rome une autorité politique et religieuse se forme sous l’influence directe de la Fille ainée de l’Eglise, la France et du pape.

L'Europe serait une France élargie ; l'Europe serait une émanation de la prétention universaliste de la culture française. La France, inspiratrice, fondatrice et moteur de l'Europe, est Europe. Que l'on se réfère à la construction politico-administrative de l'Union européenne ou à cet ensemble civilisationnel qui en est le fondement, penser l'Europe sans la France, ce serait discerner un corps sans sa tête. La France est l’âme du corps européen. La couronne mariale se place donc parfaitement sur l’hexagone qui la symbolise et représente le cœur d’une étoile de David, qui symbolise également Israël. Sa capitale serait une forme de Jérusalem terrestre, le cœur politique de l’urbis européen.
 
Le choix de l’hexagone n’est pas le fait du hasard, car il reproduit selon certains courants de pensée juive, le schéma du campement des tribus d’Israël dans le désert autour du tabernacle. Nous avons donc une reproduction élargie à l’échelle d’un continent, du campement qui s’assemblait autour du Dieu d’Israël. Le tabernacle étant le modèle du Temple, lui-même représentant celui à venir de l’Eglise comme corps constitué autour du Christ. La lecture de la pièce serait donc celle-ci : « Moi, la Reine du ciel j’ai établi ma couronne et mon autorité sur mon peuple qui reproduit sur terre, ce que Dieu bâtit dans le ciel. » L’arbre représenté est celui de la connaissance. L’union du bien et du mal, de Satan et des hommes, qui forment une civilisation urbaine aboutie, avec un antéchrist à sa tête, choisi comme roi et fils de la Reine du ciel.

2 commentaires:

  1. Cher frère,

    Tout d'abord je remercie le Seigneur pour les éclaircissements qu'il vous permet de nous partager au moyen de ce support.
    Je partage grandement vos analyses et publications mais je me permets de vous faire part de mon scepticisme quant à l "étoile de David".
    En effet, ce symbole n'est pas biblique car non mentionné dans la Bible et sa justification n'est pas établie (cf disposition des 12 tribus).
    De plus, on ne peut nier son origine et utilisation comme symbole dans les "culte à mystères" comme la franc maçonnerie.
    Je vous remercie encore pour votre travail et demande au Seigneur de vous bénir encore ainsi que votre famille.
    Bien fraternellement.

    RépondreSupprimer
  2. Je suis d’accord sur le fond. La forme du camp dans le désert selon le livre des Nombres formait plutôt un carré. Mais ce n’est pas cette forme-là qui s’est imposée pour symboliser Israël, mais l’étoile. En partie cela se réfère à la prophétie de Balaam : « Un astre issu de Jacob devient chef, un sceptre se lève, issu d’Israël » (Nombres 24, 1-25). L’idée dans le courant messianique judaïque, est que le peuple juif a pour vocation d’apporter la lumière et le salut dans le monde, comme peuple élu conservateur de la Parole divine. C’est donc le peuple juif, par son rayonnement culturel dans le monde, qui serait source de salut. Une perversion de la voie du salut s’établit donc, car se détournant du salut obtenu par Jésus-Christ qui représente le Verbe divin. Il devient logique que Satan reprenne la forme déviante du salut et du rayonnement culturel juif, pour l’associer à la construction antéchrist de sa tour de Babel au sein des nations. En reprenant le symbole du judaïsme, l’adversaire s’accapare le fond mystique qui lie le peuple au symbole. Le catholicisme remplaçant le judaïsme.

    RépondreSupprimer

Comme je ne veux plus perdre du temps à répondre aux commentaires inutiles j’ai activé le filtre.