http://schoenelblog2.blogspot.com/ Lettre à l'Epouse 2: Le mystère des cathédrales – 21

samedi 31 mars 2012

Le mystère des cathédrales – 21


Apocalypse 17 : Je te dirai le mystère de la femme et de la bête qui la porte, qui a les sept têtes et les dix cornes. Apocalypse signifie révélation et ce nom prend ici tout son sens, puisqu’on entend dans ce verset révéler un grand mystère, écrit lui-même dans un livre énigmatique. Il s’agirait dans ce cas, du mystère des mystères,  dont on va aborder le fond maintenant. ‘La femme’ est le principe religieux qui permet à une déesse de trôner dans le ciel afin d’être une reine du ciel, la logique est simple à comprendre, c’est la parfaite opposition au principe voulant que la primauté revienne au Dieu créateur de toute chose et à Lui seul. Nous sommes dans l’absolue inversion des valeurs religieuses voulues par l’Eternel depuis qu’Il créa l’homme à Son image et à qui Il imposa ce principe de base à ceux qui le serve: Exode 20 : 2 Je suis l'Éternel, ton Dieu (YHWH Elohim), qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude. 3 Tu n'auras pas d'autres dieux (elohim) devant ma face. 4 Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. 5 Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point…

‘La Bête’ est le principe civilisateur, qui unit au travers des siècles toutes les nations sur lesquelles la ‘femme’ est assise, ou dit différemment, trône. La réunion des deux principes, le religieux et le civilisateur porte le nom de Babylone. Nous allons maintenant entrer dans le résonnement subtil du serpent, le Diable, Satan, qui s’est mué en Reine du ciel pour prendre la place du Seigneur. Nous avons vu au cours de cette étude sur les cathédrales, comment le dogme catholique a doucement mais fermement, tordu le sens des évangiles, pour donner la primauté à la Vierge Marie. Devenue reine, il fallait encore que l’Eglise achève de faire le lien avec les anciennes civilisations païennes, pour qu’une unité de pensée se fasse jour et révèle la véritable nature de la ‘Femme’. Ce lien nous allons le trouver tout autour de la Reine du ciel, dans les symboles qui parlent le plus, la porte d’entrée de la cathédrale et la rosace principale consacrées à la Reine du ciel entourée des signes du zodiaque.

Nous savons désormais qu’une construction logique, dogmatique et théologique, conduit les fidèles catholique invariablement vers la Vierge et le secoure qu’ils attendent d’elle. Le Portail de la Vierge qui représente le salut par rapport à celui de Jugement, est un peu plus ancien que lui et date des années 1210. Gravement endommagé en 1793 (les neuf grandes statues avaient été détruites), il a fait l’objet d’une restauration au XIXe siècle, grâce à une abondante documentation qui a servi de base à la restitution des statues. Mais la restauration n’a pas entièrement respectée certaines figures dans l’ordre des signes du zodiaque originel du portail. Il faut revenir aux gravures d’époques, pour se représenter les choses telles qu’elles étaient sculptées au début.

 On croyait alors à l'existence des Sibylles, et à la vérité de leurs prédictions. Une des plus remarquables était l'apparition de la Vierge, et de l'Enfant Jésus, que la Sibylle de Tibur fit voir à Auguste, en lui apprenant que cette Vierge était celle de la constellation, appelée l'Epi. Cette tradition est fixée sur la Porte latérale gauche du portail de Notre-Dame. Onze signes du zodiaque y étaient gravés à côté des travaux champêtres de chaque saison. La Vierge seule y était déplacée: elle occupait le centre de la porte, en sa qualité de Dame du lieu; et le Sculpteur s'était représenté lui-même entre le Cancer et la Balance. Ici la Vierge représente l'année, comme Isis en était le symbole chez les Egyptiens. Aujourd’hui le signe de la Vierge est réapparu après sa restauration, ce qui cache la symbolique voulue à sa construction.


Présenter la Vierge comme un signe du zodiaque à part entière est une abomination, mais qui est capable de le reconnaitre comme tel? Instantanément cependant, nous basculons dans un autre temps, celui des babyloniens et de leurs cultes idolâtres. Car les signes du zodiaque sont une autre forme de littérature liturgique sémiologique, dont la lecture se fait dans le ciel. Pour permettre au lecteur de saisir la profondeur de ces symboles, je vais traiter le sujet en deux temps, car nous allons retrouver les signes du zodiaque dans la grande rosace de la façade Est où j’approfondirais le sujet. Tout d’abord étudions les bases historiques de ce que représente le zodiaque.

L’étymologie grecque résume l'astrologie à un discours (logos) sur les astres (astron). Etudiée depuis des millénaires, il est difficile de dater exactement la naissance de l'astrologie, mais on peut aisément imaginer que la première forme de proto-écriture fut faite de dessins et de signes représentant des mots ou des noms. Il semble donc logique que les noms des dieux anciens s’inscrivent dans le ciel et racontent leur histoire aux hommes. Comme les dieux avaient le destin des hommes entre leurs mains, c’est eux qui définissaient le rythme de leurs vies et des saisons. La nature qui revit au printemps annonce par exemple la résurrection d’un dieu et l’hiver sa mort. Les temps sont liés aux dieux et les hommes vivent donc dans les temps définis par les dieux. Les dieux solaire et lunaire sont entre autres choses des marqueurs de temps, qui s’inscrivent dans une échelle plus large du ciel tout entier et les étoiles qui le composent. La course du soleil dans le ciel, va au cours de l’année balayer une zone du ciel qui va former une bande stellaire où sera regroupée un certain nombre de constellations apparentées à d’antiques dieux. C’est ce que l’on a nommé le zodiaque. Le mot « zodiaque » vient du mot grec zodiakos [kyklos], « cercle de petits animaux », de zodiaion, diminutif de zoon : « animal ». Ce nom vient du fait que toutes les constellations du zodiaque figurent des créatures vivantes qui sont des représentations divines païennes.

L'observation  des  étoiles  et  leur  regroupement  en  constellations  est  attestée  dès  2400 AJC à Ebla (dans l'actuelle Syrie) : le lever de la constellation des Pléiades (taureau), coïncidait à cette date avec l'équinoxe de printemps. Et vers 2000 AJC, plus à l'est, à Mari, le lever d'Arcturus marquait le début des moissons. Il existait une astronomie savante dès le début du premier empire akkadien, fondé par Sharrum-kîn (2334-2279), connu sous le nom de Sargon, et dont son petit-fils Narâm-Sîn (2254-2218), "l'Aimé de  Sîn",  c'est-à-dire  du  dieu  Lune,  sera  l'héritier  inspiré.  Les akkadiens n’étant que les héritiers culturels des sumériens dont ils reprirent tout l’enseignement. Déjà à l’époque, les rois étaient des pontifes considérés comme les fils des dieux qu’ils représentaient sur terre. La structure de leurs noms généralement attachés à un dieu l’atteste, frère ou fils de telle ou telle divinité. Ils étaient les évêques d’aujourd’hui, portant la tiare ou bonnet à cornes représentant les cornes de leurs dieux. Ces pontifes utilisaient alors l’astrologie et le zodiaque comme instrument calendaire pour rythmer les fêtes tout le long de l’année. Elles ont connu de nombreuses transformations, au fil des progrès de l'observation et aussi des rivalités entre écoles concurrentes. Une liste de constellations  datant  d'environ  1300  AJC,  provenant  de  la  cité hittite  de  Boghaz-Köi  (dans l'actuelle  Turquie),  contient  déjà  presque  toutes  les  constellations  qui  deviendront "zodiacales", à l'exception du Lion et de la Balance.

D’anciennes tablettes d’argiles mésopotamiennes nous renseignent sur la signification religieuse des signes zodiacaux. La sixième section de la première tablette de la série MUL APIN (le fameux traité babylonien d'uranographie et aussi le premier catalogue d'étoiles connu), dont le principal  exemplaire,  le  BM  86378  (British  Museum),  daté  de  687  B.C.,  est  une  copie d'une compilation antérieure de quelques décades, donne la liste de 16 ou 17 constellations parcourues par la Lune, et aussi par le Soleil et les autres planètes: MUL.MUL (les "étoiles-étoiles" en sumérien, ou les Pléiades, équivalentes à une partie de la constellation  du  Taureau),  GUD.AN.NA  (le  Taureau  céleste,  équivalent  à  une  partie  plus méridionale de la constellation du Taureau), SIBA.ZI.AN.NA (le fidèle pasteur céleste, ou Orion), SHU.GI (le vieillard, équivalent à la constellation Perseus), GAM (le bâton brisé,  ou  Auriga),  MASH.TAB.BA.GAL.GAL  (les  grands  jumeaux,  équivalents  à  la constellation  des  Gémeaux),  AL.LUL  (le  crabe,  ou  le  Cancer),  UR.GU.LA  (le  chien géant, équivalent à la constellation du Lion), AB.SIN (l'épi d'orge, ou Spica, équivalent à la constellation de la Vierge), zi-ba-ni-tum (dont on remarque le nom akkadien et non plus  sumérien,  équivalent  à  la  constellation  de  la  Balance),  GIR.TAB  (le  Scorpion), PA.BIL.SAG  (équivalent  à  la  constellation  du  Sagittaire),  SHUHUR.MASH  (le poisson-chèvre, équivalent à la constellation du Capricorne), GU.LA (le très grand ou le géant, équivalent à la constellation du Verseau), zibbâti SIM.MAH [et] A-nu-ni-tum  (les  queues  de  la  grande  hirondelle  et  du  poisson,  recouvrant  la  constellation  des Poissons), LU.HUN.GA (le travailleur en louage ou le journalier, équivalent à la constellation du Bélier).

On retrouvait déjà à ce stade pré-zodiacal les 12 signes-constellations du futur zodiaque, avec  en  plus  les  constellations  des  Pléiades  (comprises  dans  le  Taureau  moderne), d'Orion, de Perseus, d'Auriga, et de "l'Hirondelle" (comprise dans les Poissons modernes). Les images et noms babyloniens des constellations zodiacales, à la seule exception du Bélier, seront repris par les astronomes Grecs. Sans être exhaustives, ces quelques explications sont nécessaires pour permettre aux lecteurs de comprendre comment fonctionne et résonne Satan à travers le temps et les diverses civilisations qu’il influence.


Une des formes les plus abouties dans sa symbolique et qui résume à elle seule ce que représente le zodiaque et les dieux, se retrouve dans la porte principale de la ville de Babylone au temps de sa splendeur. La porte d'Ishtar est une des huit portes de la cité intérieure de Babylone, elle fut construite au nord de la cité en -580 (empire néo babylonien) sur ordre du roi Nabuchodonosor II. Cette porte est dédiée à la déesse éponyme Ishtar. La porte d’Ishtar est l’aboutissement de la voie processionnelle au nord de Babylone. Elle est le symbole même de Babylone. Son nom cultuel est « Ishtar Sakipat Tebisha », ou « Ishtar est victorieuse de ses ennemis », car Ishtar est reconnue comme la déesse de la guerre. Ishtar est la porte de la ville qui est elle-même Bab-ilim, la porte ou passage vers les dieux. La déesse dont le nom signifie « la brillante », il faut comprendre « l’astre brillant » qui représente la planète Vénus, est l’étoile du soir ou du matin selon les saisons. Son symbole sur la porte est le lion et représente la royauté. La couleur bleue de la porte représente le ciel, ce qui fait d’elle la reine du ciel.

Sur la porte d’autres représentations animalières sont visibles. Le roi sur terre est représenté par le taureau Marduk, le chef du troupeau et roi de rois. Marduk s’imposa comme dieu tutélaire de la ville, lorsqu’au cours du IIe millénaire avant J.-C., il devint le chef du panthéon babylonien après avoir vaincu les forces du chaos. Nabû, son fils, fut alors désigné pour consigner par écrit les sorts fixés par Marduk dans la chapelle des destins. Il est le "seigneur du calame", le dieu des scribes. Les savants, qui tenaient une place primordiale dans le clergé de Babylonie et d'Assyrie, le firent prévaloir à la fin dans la hiérarchie divine. Nabû, est symbolisé par le calame du scribe, posé parfois sur une tablette d’argile placée sur le dos d’un serpent-dragon, son animal attribut, c’est la troisième représentation animalière de la porte d’Ishtar. Nous avons donc le dieu du destin Nabû, associé au taureau Marduk dieu tutélaire de Babylone et à la reine du ciel Ishtar. Marduk et Ishtar fixent les temps et le destin des hommes à Nabû qui les consigne. Ils sont dans les équinoxes et solstices du zodiaque, les temps les plus importants du calendrier liturgique babylonien. Toutes les fêtes religieuses et processionnelles passaient obligatoirement par cette porte. Cette porte est le passage obligé qui mène à tous les autres dieux et temples. Ishtar est donc le chemin des dieux.

Pour comprendre ce que représente Ishtar dans la Bible il faut aller en Esaïe 14 : 12 Te voilà tombé du ciel, Astre brillant, fils de l'aube! Tu es abattu à terre, Toi, le vainqueur des nations! Dans l’élégie sur le roi de Babylone nous comprenons que ce n’est pas du roi dont il est fait mention, mais de Satan lui-même, dont le nom est révélé sous la forme de la planète Vénus qui représente Ishtar. Concernant ce nom, « fils de l’aube », il convient de démonter une incroyable supercherie initiée à l’origine par l’église catholique romaine qui tient absolument à en faire un porteur de lumière. Les catholiques ont traduit directement de l’hébreu au latin, ben shakhar en "fils de l’aurore" et par analogie en "étoile du matin", puis par contraction en Lucifer. L’étymologie de Lucifer en latin est, lux (lumière) dont le génitif lucis est accolé à ferre (qui veut dire porter en latin), soit luciferre qui donne ce nouvel éponyme. La traduction française est, portant lumière ou porteur de lumière pour le mot d’origine du septante en grec «phosphoros ». Satan par ce subterfuge devient un porteur de lumière, ce qu’il faut comprendre comme étant celui qui apporte la connaissance aux hommes.

Mais quelle lumière Satan cherche-t-il à faire à faire briller en se plaçant ainsi comme signe du zodiaque au milieu du portail de la Vierge ? La Vierge est l’une des constellations les plus anciennes. Elle tire probablement son origine du fait que le Soleil se trouvait jadis dans la Vierge lors de l’équinoxe d’automne : le lever héliaque de Spica (l’épi) correspondait à peu près à la période des moissons, et celui de Vindemiatrix à celui des vendanges. En revanche, le personnage que représente originellement la constellation n’est pas connu et quasiment toutes les grandes déesses de l’Antiquité y furent liées, telles Aset (Isis), Déméter, Perséphone, Cybèle, Artémis, Athéna, etc.

Dans la mythologie romaine, Cérès est la déesse de l'agriculture, des moissons et de la fécondité. Le nom de Cérès est à mettre en rapport avec le verbe latin crescere (=naître, pousser, croître). De fait, Cérès est la sève sortie de la terre qui s’élève et gonfle les jeunes pousses. Elle fait mûrir les blés et jaunir les moissons. Elle est associée à la déesse grecque Déméter.  Cérès, fille de Saturne et de Rhéa, apprit aux hommes l'art de cultiver la terre, de semer, de récolter le blé, et d'en faire du pain, ce qui l'a fait regarder comme la déesse de l'agriculture. Elle est représentée avec une couronne d'épis de blé, elle porte un diadème très élevé. Parfois elle est couronnée d'une guirlande d'épis ou de pavots, symbole de la fécondité. Elle tient de la main droite un faisceau d'épis et, de la gauche, une torche ardente. Sa robe tombe jusque sur les pieds et, souvent, elle porte un voile rejeté en arrière. Son char est attelé de lions ou de serpents. A noter encore que la Constellation de la Vierge portait anciennement le nom de Cérès. Une étoile de cette constellation porte d’ailleurs le nom d’ « Epi de la Vierge », soit Spica.

Le signe de la Vierge est donc à associer à l’équinoxe d’automne et aux déesses grecque et romaine de l’agriculture. Mais comme ces déesses occidentales sont les héritières des Ishtar et Astarté moyen-orientales, il convient de les replacer  dans leur contexte temporel. Hipparque de Nicée (env. 190 - env. 125 av. J.-C.) est lié à la découverte de la précession des équinoxes. La précession des équinoxes est le lent changement de direction de l'axe de rotation de la Terre. L'axe de la Terre décrit la surface d'un cône ou « entonnoir » à la manière d'une toupie. Ce mouvement aboutit à déplacer l'orientation du pôle Nord parmi les étoiles, en sorte que, au fil des siècles, nous changeons d'étoile polaire. En raison de ce phénomène, les signes du zodiaque se décalent à raison d'un degré tous les 72 ans. Le zodiaque a ainsi reculé de la constellation du Taureau (il y a environ 6 000 ans) à celle du Bélier (il y a environ 4 000 ans), et de la constellation du Bélier à celle des Poissons (il y a environ 2 000 ans). Le signe du Taureau représentait donc à l’origine l’équinoxe du printemps et le signe qui lui fait face, le scorpion, celui de l’équinoxe d’automne. Le scorpion est donc le pendant chaldéen du signe de la Vierge du temps des romains.

Si on suit les signes du zodiaque au fil des millénaires, on retrouve invariablement une reine du ciel sous une forme ou une autre à toutes les époques et civilisations. En partant de la Vierge Marie contemporaine et en passant par Cérès ou Déméter,  on finit par aboutir au signe du scorpion et ce qu’il représentait au temps des babyloniens, mais plus précisément du temps des sumériens qui inventèrent le culte à la Reine du ciel. Nous sommes en ce temps-là à l’aube de la civilisation, plus de mille ans avant le déluge et au moment où la ligné de Caïn bâtissait les premières villes en y plaçant ses rois et établissant les premiers cultes. C’est l’ère du scorpion et du taureau zodiacal. 

Ishtar (Inanna, "la Dame du Ciel", en sumérien), devint la déesse le plus vénérée des Mésopotamiens. Chaque grande ville lui dédiait un ou plusieurs temples qui étaient tous très visités. Le syncrétisme lui a donné plusieurs attributs et elle a au cours de l'histoire religieuse mésopotamienne, peu à peu absorbé toutes les autres divinités féminines. Elle finit donc par représenter le féminin divin. Son symbole la rosette, l'un des plus anciens symboles associés à Inanna, apparaît à Uruk 3 000 ans avant notre ère. Plusieurs rosettes ont été trouvées dans son temple, dans la cité d'Ashur, pendant la période Assyrienne moyenne. Outre qu’elle représente l’étoile Vénus elle est aussi associée par ses huit branches au symbole du scorpion et de ses huit pattes. Car Inanna n’est pas seulement reine du ciel mais aussi le symbole de l’amour physique. Très souvent représentée nue elle appelait les hommes à l’amour. 


Nous avons déjà vu que son temple à Babylone s'appelait l'Etourkalama, la "maison qui est la bergerie du pays". Les cérémonies qui s'y déroulaient avaient une forte connotation érotique et sexuelle. L'entrée de la bergerie d'Inanna représentait l'entrée dans son utérus duquel toutes les choses vivantes commencent. Elle était marquée par une porte spéciale, une vulve symbolique qui était représenté par deux paquets de roseaux aux extrémités incurvées. Ce symbole a été souvent trouvé dans des temples, il représente donc symboliquement la porte d’Ishtar. La porte, vulve d’Ishtar, représente le passage vers la vie divine. Les hommes qui y pénétraient représentaient la semence humaine qui vient fertiliser la déesse, symbolisé par le taureau chef du troupeau. C’est dans ce but que dans le temple était pratiqué le mariage sacré, une hiérogamie. Lors des cérémonies de la fête du Nouvel an, le roi s'unissait avec une prêtresse qui représentait une déesse.


Le scorpion stylisait le rapport sexuel, comme le montre certaine tablette sumérienne qui représente un couple enlacé. La queue du scorpion représentant le sexe mâle et les pattes les bras et les jambes du couple faisant l’amour. Ainsi au travers du symbole du scorpion on pouvait représenter le pouvoir de la déesse de l’amour physique. Les symboles de la déesse peuvent aussi être retrouvés sur des stèles comme le kudurru du roi babylonien Marduk-Nadin-Akke (1100-1082 av.JC.) par exemple ou sur celui du roi cassite Mellishipak II (Mellishikhu) 1188-1174 av. J.-C.

Le mariage sacré avec une prostituée sacrée, débutait l’année avec l’équinoxe du printemps et annonçait les bonnes récoltes que l’on fêtait à l’équinoxe d’automne grâce à la bienveillance de la déesse. Ces bonnes récoltes allaient permettre aux hommes de se multiplier et de prospérer, en priant la reine du ciel de bénir les femmes en leur donnant des enfants. Ainsi un jeu sémantique se faisait jour, révélant la relation entre la semence terrestre et divine, le fils et le germe, la vie et la mort, mêlant récoltes et multiplication du genre humain. La reine du ciel devient donc également la mère divine qui donne la vie. En pénétrant la déesse, en passant par sa porte, on emprunte le chemin des dieux qui permet la vie. Ainsi se forme ce qui est appelé dans la Genèse la semence du serpent, soit une génération d’hommes qui bâtissent une civilisation grâce à la bénédiction de la reine du ciel.

En associant le taureau avec le scorpion c’est la hiérogamie qui est représenté dans le zodiaque. Mais on peut compléter le tableau avec les solstices d’hiver et d’été, car là aussi les associations sont possibles. Le lion représente le solstice d’hiver et symbolise la royauté. On le retrouve sur la porte d’Ishtar dont il est le symbole de la déesse. Sa correspondance zodiacale est le verseau, ou en ce temps-là MUL-GU-LA, le Géant, qui se lit en akkadien « kakkabu rabbû » et signifie alors « la constellation du Géant » mais peut également se comprendre  comme  « la  constellation  de  la  Grande  [Figure] ». Il apparaîtrait également sur un sceau-cylindre du XVIIIe siècle av. J.C. comme un homme nu, deux étoiles autour de la tête, et des flots jaillissant au-dessus de ses épaules. Cette représentation étant celle de l’antique dieu Enki et donnera plus tard le signe de l’homme versant les eaux, soit le signe du verseau.

Le dieu appelé Enki en sumérien et Ea en akkadien, est la divinité sumérienne de l’abîme, de la sagesse, dieu des eaux douces, dieu de la magie et des incantations, dieu des eaux douces, ou selon le mot sumérien de l’Abzu. C’est lui qui s’occupait des activités de la terre en accord avec Enlil. Enki, hardi et sage est le créateur des phénomènes naturels et culturels essentiels à la civilisation : il remplit les rivières de poisson, règle les mouvements de la mer, appelle les vents, crée la charrue, le joug, les champs, la pioche et le moule à briques, remplit la plaine de vie animale et végétale, bâtit les étables. Enki, qui a son temple à Eridu (un peu au sud d’Ur), est avant tout le dieu bon. Roi de la sagesse et de l’intelligence, il communique aux hommes l’art et la technique, il donne l’intelligence aux rois et il se révèle compatissant au moment du déluge pour sauver Uta-napishti, le Noé babylonien. Son animal attribut est le poisson-chèvre qui est représenté par le sagittaire dans le zodiaque.

Nous avons vu dans un chapitre précédant, qu’Enki pouvait être assimilé à Caïn le bâtisseur de civilisation. Il est aussi l’acquisition de Satan, comme un fruit de l’Arbre de la connaissance. Abel (le souffle) peut être considéré comme le fils de Dieu et Caïn (l’acquisition) comme le fils spirituel de Satan, que le serpent a acquis en séduisant Eve. La relation qui lie les deux parties est donc générationnelle, Père et fils, ou selon le terme biblique, semence. Mais comme le Diable a inversé les valeurs bibliques pour s’en accaparer les vertus, c’est sous la forme d’une mère divine, en opposition au Père, qu’il va s’imposer dans le culte mésopotamien. Inanna/Ishtar va donc progressivement s’imposer dans le panthéon mésopotamien comme le principe féminin de la divinité, mais en entrainant son « fils », son acquisition (Caïn/Enki), dans son sillage. Elle l’établira d’abord roi de son vivant, puis l’élèvera au rang de dieu après sa mort. Il est c’est homme qui est devenu grand (GU.LA) parmi les siens, jusqu’à devenir le plus grand, un géant et un dieu.

La relation entre les solstices zodiacaux des signes du lion et de Gula, sont donc de mère à fils, Ishtar a acquise une semence divine, comme le signe de la vierge sera associé plus tard à celui de l’épi (spica), la semence de la femme. Ainsi, en reprenant les équinoxes et solstices du zodiaque à son origine sumérienne, vous pouvez faire cette lecture liturgique mésopotamienne. « Moi Ishtar (lion) je vous ai donné un fils (Gula/verseau), qui deviendra votre roi (taureau) qui ensemencera (scorpion) la terre de sa génération, pour la remplir et régner sur elle ». Le zodiaque est donc le premier livre (bible) religieux, qui explique par des signes que l’on doit interpréter et comprendre dans les étoiles, comment les dieux à l’origine ont formé l’humanité. C’est le pendant satanique de Genèse 1 : 27 Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme. 28  Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.

Le zodiaque comme la Genèse donnent une lecture imagée et spirituelle de l’origine de l’homme comme semence divine. Caché dans la métaphore et les symboles, les textes doivent être interprétés. Par exemple Genèse 3 : 14 L’Eternel Dieu dit au serpent: Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs, tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. 15  Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité (semence) et sa postérité (semence) : celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon. En lisant ceci on comprend pourquoi le serpent veut reprendre la primauté sur tous les animaux en prenant la place du lion, le roi des animaux, dans la bible zodiacale. Car le serpent (animal des champs) représente l’image de la déchéance et de l’abaissement dans la poussière, le lion celui du relèvement et du rétablissement. Il placera aussi parmi le bétail (les domestiques, les hommes) un chef et un roi, un taureau qui représente le plus fort et reproductif des animaux domestiques. Une inimitié perpétuelle s’établira alors entre les fils de Dieu et ceux du serpent. On notera que la semence de la femme sera représentée par le signe de la vierge et de l’épi, qui reprend à son compte l’expression biblique d’origine.

Satan a donc écrit une bible avec sa genèse, sous une forme de proto écriture sémiologique dans les étoiles, qui donnera le zodiaque et qui doit être considéré comme une anti Bible satanique. Intégrer cette forme d’écriture biblique satanique dans un édifice religieux, lui donne d’une manière évidente un caractère diabolique, surtout quand les religieux qui bâtissaient ces monuments à la gloire de leur reine du ciel, étaient en guerre ouverte contre la semence de la femme. Ainsi, quand vous entrez par le Portail de la Vierge de la cathédrale Notre Dame de Paris, vous pénétrez le verbe satanique par son expression zodiacale, comme on pénètre dans un livre de pierre annonçant que cette maison est celle de l’antique Ishtar, le serpent redressé qui s’est mué en Reine du ciel. 


Si on revient maintenant au Portail de la Vierge et à la disposition des signes, il paraît intéressant de constater que seuls les quatre premiers signes de chaque branche prennent place sur des colonnes latérales. Les signes situés en partie basse de l'organisation intérieure du Zodiaque (Poissons et Verseau, d'une part, Sagittaire et Capricorne de l'autre) sont disposés sur le socle sur lequel reposent lesdites colonnes. La composition architecturale de la partie du portail étudiée, exprime ceci via le Zodiaque. Un axe vertical de quatre signes de chaque côté, avec deux signes à la bases qui formes un axe horizontal qui part à droite et à gauche comme les racines d’un tronc qui s’élèverait vers le ciel. Relativement au Zodiaque, l'axe central est ici simplement suggéré, invisible, concevable seulement à partir des deux colonnes. Nous retrouvons dans cette disposition l'"Arbre de la connaissance du bien et du mal". Cet arbre se situe au centre du Jardin d'Eden, au même lieu que l' "Arbre de vie". L’arbre suggère, dans son symbole, à l’homme tiré de la poussière du sol de s’élever vers la lumière en s’unissant à Dieu. Mais l’homme doit faire un choix, soit il s’unit au serpent et produit l’arbre de la connaissance, soit il s’unit à Dieu et produit l’arbre de la vie. La nature de l’arbre suggéré dans le Portail de la Vierge, peut être identifié en regardant sur quoi repose le tronc formé par le corps du trumeau centrale de la Vierge. La présence de Lilith dans l’arbre à la base de la statue, révèle le ‘caractère’ spirituel de l’arbre, c’est celui de la connaissance. Soit avec le double sens possible du terme, de l’union avec le serpent ou l’intégration de sa ‘sagesse’. Tout le portail est donc une projection stylisée du principe défini dans sa base et qui pousserait comme un arbre se développerait dans l’ensemble architectural de la porte. La racine est Lilith, la sève les fidèles qui s’écoulent à travers la porte, l’écorce le zodiaque et les branches forment le tympan qui magnifie la Reine du ciel. Ceci résume tout le raisonnement du serpent et ‘le mystère de la femme’.

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