http://schoenelblog2.blogspot.com/ Lettre à l'Epouse 2: Le mystère des cathédrales – 18

jeudi 8 mars 2012

Le mystère des cathédrales – 18

Je reviens pour la finir, sur l'étude des cathédrales, l'anti-tabernacle de la synagogue de Satan. Ceci fait suite à : http://schoenel.unblog.fr/2011/08/20/le-mystere-des-cathedrales-17/


Avant de poursuivre plus en avant la symbolique mystique de la Porte de la Vierge, quelques considérations d’ordre plus générales doivent être comprises avant de poursuivre plus en avant. Une cathédrale est plus qu’un simple édifice religieux classique, c’est un principe civilisateur. Selon le principe mère-fille, elle se rattache à Rome, qui trône donc au cœur des cités que les cathédrales contribuent à développer au Moyen-Age. Comme livre de pierre, son architecture particulière donne les sens de lecture. Dans le sens solaire qui est celui de la lumière (d’est en ouest), le nouveau testament est représenté, le nord et le sud représentant l’ancien testament. L’axe vertical révèle le principe de divinité. Partant de la base carrée des tours, l’édifice s’élance vers le ciel siège de la divinité. La lecture du livre de pierre commence donc par l’extérieur terrestre carré des tours, pour finir à l’intérieur sur les vitraux, dont la rosace est le centre de lecture, la forme ronde symbolisant le ciel. La cathédrale est donc le passage qui permet de relier la terre au ciel. Ce résumé est nécessaire pour comprendre la suite de la lecture du portail de la Vierge de la Cathédrale Notre Dame de Paris.

Le fait même qu’une cathédrale soit dédiée à ‘Notre Mère’, consacre l’édifice de facto à la Vierge et non à son fils qu’elle minore. A Paris la chose est encore accentuée par le fait que le Portail du Jugement est encadré par ceux des Mères, Anne et Marie. Marie la ‘salvatrice’ qui reprend pour elle les attributs de la divinité d’un Christ présenté comme juge et non sauveur, en ressuscitant (dormition), s’élevant (assomption) pour finir couronné par Jésus Lui-même. L’Eglise catholique a donc fabriqué un mythe antéchrist, fait de légendes souvent dorées et de traditions païennes pour glorifier la Reine du ciel et par-delà celle de l’Eglise qui est n’est plus que le corps de l’Epouse divine représentée par la Vierge, le pape étant le remplaçant de son fils sur terre. A ce stade on est totalement sorti du contexte biblique original pour entrer dans celui du mensonge et des ténèbres, comme on appelle le Moyen Age, l’âge des ténèbres.

Puisqu’on est dans le mensonge total, logiquement le père du mensonge, le Diable, se révèle donc sous sa forme première, Lilith, qui représente le socle, la base sur laquelle se construit tout l’édifice. L’Arbre de Vie devient l’Arbre de la Connaissance, principe de la semence (générations) qui pousse depuis la terre vers le ciel et la lumière. C’est donc les générations qui forment les peuples qui suivent chacun leur maître, les uns iront par la voie de Caïn construire la civilisation babylonienne et les autres par Seth donneront le peuple juif et ceux qui se grefferont sur l’olivier franc avec le Christ pour former le corps de l’Epouse. Les élus de Dieu resteront toujours attachés à la Parole originale, alors que les autres serviront des idoles, alimentant des mythes et des légendes inspirés par le Diable et son clergé.

En suivant la logique satanique induite dans l’Arbre de la connaissance, en partant de ses racines vers la cime nous parcourront l’ensemble du verbe diabolique. Comme le Diable imite en tout point ce fait l’Eternel, on retrouve logiquement les mêmes éléments, mais à la gloire de la Reine du Ciel, bien évidemment. L’apôtre dans l’introduction de son évangile nous apprend que le Verbe a été fait chair dans la personne de Jésus, le Verbe divin c’est la Bible dans son ensemble, de la Genèse à l’Apocalypse. C’est en substance l’essence du message délivré dans le trumeau central du Portail de la Vierge de la cathédrale de Notre-Dame de Paris. Nous partons de la nouvelle Eve du jardin d’Eden, en passant par le corps de la Dame du lieu pour finir à Apocalypse 11 : 19  Et le temple de Dieu dans le ciel s’ouvrit, et l’arche de l’alliance apparut dans son temple. Alors il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres, un tremblement de terre et une forte grêle. 1  Un grand signe apparut dans le ciel: une femme, vêtue du soleil, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. L’apostasie catholique enseigne, que Jean veut nous montrer que Marie était dès l’origine montré comme l’arche de la nouvelle alliance. Car dans la pensée catholique, l’apocalypse prétend « révéler » que la nouvelle arche c’est Marie. C’est donc toute l’étendue du Verbe divin qui est utilisée pour glorifier la Marie, qui devient ainsi la Parole révélée dans le Verbe, une variante  mariale de la Parole faite chair. La Vierge remplaçant Jésus dans la mystique du Verbe révélé. 


 La chose est encore plus manifeste quand on élargit notre champ de vision à l’ensemble de la façade ouest où les trois portails sont révélés, ainsi que la rosace. Outre le tabernacle, la Loi et les prophètes annonce le Messie à venir, il fallait donc que cela soit également vrai pour Marie, on va donc lui fabriquer sur mesure les prophéties qui annoncent sa venue. Dans le Portail de Sainte-Anne, les huit grandes statues des piédroits représentent de gauche à droite et successivement : Élie, la veuve de Sarepta, Salomon et saint Pierre. Puis saint Paul, David, la sibylle et Isaïe. Une association subtile est faite entre les prophètes et les femmes, comme des rois et des évangélistes, c’est évident. Elie est associé à la femme de Sarepta, la ville étant associée au culte d’Astarté, Elie comme archétype du prophète est associé subjectivement à la ville d’Astarté, dans laquelle il se réfugie.  Esaïe, est le premier des grands prophètes dont les prophéties sont restées écrites dans la Bible et on l’associe à une Sibylle, non sans raison. 


 Dans la mythologie grecque, la sibylle est une prêtresse d’Apollon qui personnalise la divination et prophétise. Elles le faisaient dans un langage énigmatique permettant de nombreuses interprétations, ce qui les mettait à l’abri de toute contestation ultérieure.

Cette pratique, ainsi que l’ambiguïté de leur apparence, a donné le qualificatif de «sibyllin» qu’on attribue à des écrits ou des paroles obscures, énigmatiques, mystérieuses ou à double sens. La sibylle figure l’être humain élevé à une dimension surnaturelle, lui permettant de communiquer avec le divin et d’en livrer les messages, tels le possédé, le prophète, l’écho des oracles, l’instrument de la révélation. Les sibylles furent considérées comme des émanations de la sagesse divine, aussi vieilles que le monde, et dépositaires de la révélation primitive : elles seraient à ce titre le symbole même de la révélation. Aussi n’a-t-on pas manqué de rapprocher le nombre des douze sibylles de celui des prophètes bibliques et de peindre ou de sculpter leurs effigies dans des églises soi-disant ‘chrétiennes’. Sur la fresque de la Chapelle Sixtine au Vatican, des doubleaux se prolongent en trônes qu’occupent douze Voyants 5 sibylles païennes et 7 prophètes juifs. Si les prophètes et les sibylles sont surdimensionnés par rapport aux autres personnages, c’est pour alourdir la retombée des arcs autant que pour introduire un ordre dans la lecture des fresques.


 Dès le IIIe siècle av. J.-C., une série de livres connus sous le nom d’Oracles Sibyllins, dont certains sont parvenus jusqu’à nous via des copies datant des XIVe et XVIe siècles. Ces livres, au nombre de douze, comprennent des oracles antiques, des oracles juifs et des écrits chrétiens. Les Pères de l’Église catholique n’ignoreront pas ces textes obscurs. À leur suite et pendant longtemps, les auteurs catholiques chercheront, avec plus ou moins de bonheur, à voir dans les vaticinations des Sibylles des marques sans équivoque de l’attente du Messie Sauveur par le monde païen. Ainsi c’est dans le 8e livre des Oracles Sibyllins que l’on trouve des vers, attribués à la Sibylle d’Érythrée, annonçant le second avènement du Christ le jour du Jugement Dernier. Cependant, Virgile, qui vécut au Ier siècle av. J.-C. se fit aussi l’écho de cette prophétie dans ces vers célèbres de ses « Bucoliques » : « Voici venir les derniers temps prédits par la sibylle de Cumes, et de nouveau l’ordre qui fut au commencement des siècles. Voici revenir la Vierge et voici l’âge d’or. Voici que va descendre du haut des cieux une race nouvelle. Diane pure et lumineuse, protège cet enfant qui va naître et fermant l’âge de fer ressuscitera sur toute la terre la génération du siècle d’or. ». Les premiers catholiques vont peu à peu s’emparer de la sibylle et intégrer cette prophétie dans leur littérature et iconographie religieuse. Ainsi seront invoqués au Moyen-Age, tour à tour des personnages de l’Ancien et du Nouveau Testament, puis des figures païennes comme les Sibylles pour préparer le nouveau culte de la Reine du Ciel dédié à la Vierge à l’enfant mère de Dieu.

Les sibylles apparaissent dans l’art de l’Occident catholique vers le XIIe siècle, pour fleurir à partir du XVe siècle quand on redécouvre l’Antiquité, comme en témoigne un ouvrage attribué à Jean de Paris qui fut copié entre 1474 et 1477 intitulé La Foi catholique prouvée par l’autorité des païens, où il est dit : « des vierges pleines de l’esprit de Dieu, qu’on appelait Sibylles, ont annoncé le Sauveur à la Grèce, à l’Italie, à l’Asie Mineure : Virgile, instruit par leurs livres, a chanté l’enfant mystérieux qui allait changer la face du monde. ». L’iconographie proposera en face des douze prophètes, les douze Sibylles, y associant parfois les douze apôtres, dans un souci d’harmonie où le visuel vient relayer le sens d’une symbolique religieuse profonde.

Nous conclurons en reprenant les lignes d'Emile Mâle. Les douze Sibylles formant un cercle autour du berceau du Christ " annoncent un Dieu inconnu. L'Erythrée, la Sibylle d'Ionie qui parla aux Atrides, proclame qu'une vierge doit enfanter. La Sibylle de Cumes, gardienne du rameau magique et de la porte des morts, écrit sur des feuilles que le vent emporte, qu'un enfant descendra du ciel. La belle prêtresse d'Apollon, celle qui s'assied sur le trépied sacré, la Sibylle de Delphes, porte à la main une couronne d'épines. Poésie merveilleuse ! (...).Un Dieu viendra pour mourir et il sera plus grand que les immortels (...). Il semble que toute la poésie du monde antique nous souffle au visage. " (Mâle, p. 278). Ainsi grâce aux Sibylles, le catholicisme parvient à faire la jonction avec le paganisme antique dans les prophéties. La suite naturelle est évidemment l’astrologie zodiacale qui nous mène jusqu’à Babylone, mais j’y reviendrai plus loin, plus longuement.

On peut poursuivre l’appropriation du Verbe en levant les yeux plus haut. Sous la balustrade de la rosace, s’étend la large bande horizontale de la galerie des rois. Elle aligne vingt-huit statues représentant vingt-huit générations de rois de Juda, descendants de Jessé et ancêtres humains de Marie et de Jésus. Cet ensemble souligne que Marie, vraie femme, née de la race humaine, engendre Jésus, vrai homme et vrai Dieu. Mais comme nous l’avons déjà vu au chapitre 10, le catholicisme vise à donner à Marie la primauté royale par l’Arbre de Jessé, comme l’affirme Tertullien (IIe siècle): «la branche qui sort de la racine, c’est Marie qui descend de David. La fleur qui naît de la tige, c’est le fils de Marie».

Toute la façade de la bible de pierre catholique, révèle donc le contenu du message marial, encore faut-il se donner la peine de le lire dans son contexte, qui est celui du Moyen Age et de ses croyances. L’accaparation du Verbe divin, de la royauté, puis du rôle salvateur de la Reine du Ciel, nous donne une idée de la dérive antéchrist qui mène à la divination de la Vierge et de son infaillible vicaire, le pape.

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