http://schoenelblog2.blogspot.com/ Lettre à l'Epouse 2: LTRO vs QE

mercredi 29 février 2012

LTRO vs QE

Les grandes manœuvres monétaires sont en cours en ce moment et les planches à billets tournent à plein régime. La guerre mondiale financière qui fait rage depuis la crise des subprimes prend une dimension planétaire extraordinaire. Désormais c’est le billion qui devient l’unité de mesure des déficits, dettes ou interventions des banques centrales, soit 1 million de millions (= 10 puissance 12) ou 1000 milliards. Des sommes tellement gigantesques que l’esprit humain a du mal à les appréhender de manière concrète. Ces montants  dépassant l’entendement, donne la pleine mesure de la puissance de Mammon et de son autorité sur la planète. Ainsi tel un boa constrictor, doucement il étouffe les nations en resserrant ses anneaux autour du monde. 


 La chose n’est pas nouvelle, du temps du Christ, en Judée la population était déjà écrasée sous les impôts et la dette et la prière du ‘Notre Père’ retrouve actuellement toute sa signification. Dans nos traductions nous avons : «remets-nous nos dettes comme nous remettons à nos débiteurs.» Il n’y a pas simultanéité, mais notre remise précédait celle de Dieu : « Si nous ne savons pas remettre aux autres, nous ne serons pas capables de recevoir la remise ». Il faut donc bien préciser dans le texte que « nous avons remis » ; cette rémission se passe avant la demande ; avant de demander au Père de nous remettre nos nombreuses dettes il est indispensable que nous remettions les dettes à nos débiteurs. Il y a un double sens avec le péché, cela va de soi, mais comme les richesses terrestres sont considérées comme injuste par Jésus (Luc 16), les choses marchent de paire. Comme l’iniquité grandit de jour en jour en permettant à un petit nombre de personnes de s’enrichir de plus en plus, le plus grand nombre s’enfonce dans la précarité et la pauvreté, d’abord en tant qu’individu, puis toute la Nation.

C’est un choix de gouvernance que nous sommes en train d’effectuer en ce moment. « Que ton règne vienne » suppose comme condition préalable, que l’homme se soumette à la volonté de Dieu, si cela n’est pas le cas, alors vient le règne de l’antéchrist. Et, comme en Judée, le temple sera détruit, le pays ravagé et la population vendue comme esclave. Aujourd’hui  le Seigneur appelle le monde chrétien à ne pas refaire l’erreur qu’on fait les juifs il y a 2000 ans, car les mêmes causes auront les mêmes effets. En se détournant des lois divines c’est les lois du ‘marchés’ qui s’imposent, avec les effets que l’on connait, il suffit de regarder du côté de la Grèce pour s’en convaincre. On peut donc mesurer l’état spirituel d’une nation, à la charge de sa dette physique. Les deux choses marchant de concert l’actualité est édifiante sur le sujet.

La Banque centrale européenne va insuffler ce mercredi une nouvelle dose d'oxygène dans la zone euro avec ses prêts quasi-gratuits aux banques. Depuis décembre dernier, plus de 1.000 milliards d'euros auront ainsi été injectés et la Bourse pavoise. La Banque centrale européenne (BCE) va à nouveau inonder l’Europe d’une vague de plusieurs centaines de milliards d’euros de liquidités. En décembre dernier, elle avait déjà injecté dans l’économie européenne 489 milliards d’euros par le biais de LTRO (Long term refinancing operation). Cette opération consiste à prêter de l’argent à trois ans, au taux de 1%, à toutes les banques privées qui le souhaitent, en échange du dépôt de créances de toute nature et pas toujours de première qualité. Autrement dit, la BCE débarrasse les banques de leurs créances à risques et les charge d’injecter dans l’économie l’argent qu’elle leur prête. Car la BCE ne peut pas créer de la monnaie ex-nihilo, comme le fait depuis des années la Banque fédérale américaine. Le LTRO est donc un stratagème. Mais qui ne trompe personne. "Le LTRO réintroduit du «carburant» dans les marchés à l’instar des opérations de quantitative easing (QE) menées par la Fed outre-Atlantique". 


 L’Europe monétaire c’est donc réorganisée et mis en ordre de bataille contre l’Amérique et son Quantitative Easing. Ainsi, depuis janvier, l’or (à 1.760 dollars l’once) a gagné 13%, le Dax allemand (à 6850 points) +16%, le CAC 40 (à 3.437 points) + 8% et le Brent de la mer du Nord +15% (à près de 123 dollars). Cet argent s’est aussi investi à flot sur les obligations d’état. Offrant des rendements élevés, ils permettent en effet de réaliser un profit élevé et immédiat… lorsqu’on emprunte le capital à 1% et qu’on peut le réinvestir à 7% (dette italienne) ou à 3,3% (dette française). Contrairement aux Etats-Unis c’est les banques privées qui sont consolidées et les Etats qui doivent supporter tous les efforts.

Il n’y a pas de raison que cela s’arrête : avec cette deuxième vague de LTRO, ce sont entre 1.000 et 1.400 milliards d’euros qui auront été injectés dans l’économie européenne en six mois. Et tous les grands pays s’y mettent ou s’y sont déjà mis : les Etats-Unis ont déjà injecté 2.400 milliards de dollars dans leur économie, le Royaume-Uni l’équivalent de 390 milliards d’euros, le Japon l’équivalent de 300 milliards d’euros et même 600 milliards si on prend en compte les opérations de LTRO de la Banque du Japon). Même Pékin a abaissé le montant que les banques doivent bloquer pour obtenir des liquidités auprès de la Banque de Chine. Au total entre 3 et 4.000 milliards d’euros supplémentaires en circulation : la plus grande vague de création monétaire qu’ait connu le monde depuis la "relance" japonaise de la fin des années 80. Pour mémoire, elle avait plongé l’archipel dans la stagnation économique doublée d’un taux d’endettement national supérieur à 250%. Ces niveau d’endettement massif ne sont concevable que si nous sommes en guerre et c’est précisément ce que nous sommes, en guerre monétaire.

Pour bien apprécier le caractère exceptionnel de cette mesure, il faut savoir qu’historiquement les refinancements à court terme, une semaine, appelé MRO (Main Refinancing Operation) représente 90% contre 10% pour les refinancements à long terme de 1 à 12 mois, appelés LTRO (Long Time Refinancing Operation). Depuis la crise, nous sommes passés à 27% de MRO et à 73% de LTRO et pour la première fois un LTRO est à échéance 36 mois, preuve que les tensions de liquidité n’ont cessé de s’aggraver depuis le début de la crise. Dans les faits la crise des dettes souveraines n’a fait qu’empirer obligeant la BCE à acheter massivement sur le marché secondaire de la dette des Etats et pour continuer à le faire en 2012, refinance à long terme toutes les banques qui le souhaitent. Le Bilan de la BCE s’élève maintenant à 2 663 Milliards d’Euros au 21 février 2012 alors que celui de la FED pèse 2 935 Milliards de Dollars. (En dollars, le Bilan de la BCE est donc plus gros que celui de la FED). Un bras de fer est donc engagé des deux côtés de l’Atlantique et il n’y aura qu’un seul gagnant dans cette partie onétaire, le Diable.  

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