http://schoenelblog2.blogspot.com/ Lettre à l'Epouse 2: L’Assyrie en guerre contre l’Eternel - Fin

samedi 18 février 2012

L’Assyrie en guerre contre l’Eternel - Fin

On peut raisonnablement affirmer, que plus les juifs s’éloignent de l’Eternel et plus leur territoire terrestre se restreint, à tel point qu’il va même disparaître, pour être absorbé par les nations. Parallèlement, l’influence du Seigneur sur les nations va aller en grandissant, jusqu’à s’imposer aux plus grands rois de la terre. C’est entre la disparition du royaume du nord, puis de Juda que le mouvement de bascule s’effectue définitivement et que les prophètes et leurs prophéties se partagent entre le reste des juifs et les nations. Dans de grands livres, les prophètes tels que, Esaïe, Jérémie, Ezéchiel et Daniel vont expliquer le pourquoi de tous ces changement et surtout comment les choses vont évoluer dans l’avenir.

Avec beaucoup de patience et d’amour le Seigneur a supporté le comportement d’un peuple qui à terme deviendra pire dans ses agissements que les nations alentours, pire même que Sodome et Gomorrhe. Jer 23:14  Mais dans les prophètes de Jérusalem j’ai vu des choses horribles ; Ils sont adultères, ils marchent dans le mensonge ; Ils fortifient les mains des méchants, Afin qu’aucun ne revienne de sa méchanceté ; Ils sont tous à mes yeux comme Sodome, Et les habitants de Jérusalem comme Gomorrhe.   Eze 16:48  Je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Eternel, Sodome, ta sœur, et ses filles n’ont pas fait ce que vous avez fait, toi et tes filles. Ne pouvant plus rester dans un temple que ses propres prêtres souillaient avec des idoles païennes, Ezéchiel voit la Gloire de Dieu quitter le temple et la ville de Jérusalem. A partir de ce moment commence réellement le temps des Nations.

Mais bien avant cela, le Dieu des Hébreux va s’affirmer comme étant le seul qui gouverne le monde et c’est la puissante Assyrie qui en fera les frais. Si Sennachérib s’était contenté d’insulter le peuple, certainement qu’il aurait sans problème pris la ville de Jérusalem, comme le feront quelques années plus tard le pharaon Néchao II et le roi de Babylone Nabuchodonosor II. Mais en insultant  l’Eternel il signe sa propre perte, mais aussi celle de l’Assyrie qui aurait pu prétendre sans cela la tête d’or de la statue de Daniel. A cause de son attitude, le roi Sennachérib va perdre son armée devant Jérusalem et il ne pourra plus inquiéter cette ville du vivant d’Ezéchias. Pour finir il sera assassiné  par ses fils dans un temple face à ses divinités discréditées par le signe d’Ezéchias. Après cela certainement le Seigneur envoie Jonas, pour annoncer la prochaine destruction de la capitale et la fin de l’Assyrie, mais le peuple et le roi d’Assyrie ont appris à craindre le Dieu des juifs et chose incroyable, ils s’humilient devant YHWH, il leur sera donc fait la même grâce qu’à Ezéchias et une prolongation d’existence, ce qui met désormais les nations sur un pied d’égalité vis-à-vis de l’Eternel. Nous sommes déjà dans des temps nouveaux où le Dieu des hébreux se fait connaître dans le monde en affirmant sa puissance sur le plus puisant des empires.

Assarhaddon "Assur m'a donné un frère" le fils de Sennachérib, est pour moi le roi qui s’humilia devant les menaces de Jonas. Car de multiples révoltes éclateront partout dans l’empire, mais il les matera toutes, ce qui marque un retournement de situation, mais surtout il partira à la conquête de l’Egypte et la vaincra. Les premières campagnes militaires d'Assarhaddon sont dirigées contre les tribus nomades du Sud de la Mésopotamie, les Dakkuri et Gambulu, qui harcelaient les paysans. En 679, il lutte pour défendre ses frontières au Nord, contre les Scythes et les Cimmériens dirigés par leur nouveau Roi Teushpa (ou Teispes ou Chaishpish). Il les bât près d'Hubushna et les Cimmériens se retirent à l'Ouest où, en 676, ils détruisent le royaume de Phrygie avec l'aide des Scythes et des Ourartéens. Le Roi de Sidon, Abdi-Milkutti (v.690-677), qui protestaient contre l'Empereur Assyrien, est vaincu en 677 et décapité. Les Mèdes sous le Roi Phraortès I (ou Fravarti ou Khshathrita, 675-633) avait été la cible d'une campagne, dont la date n'est pas claire (Peut-être avant 676), puis Assarhaddon passe un traité avec eux pour combattre les Élamites. En 676/675, le Roi de l'Élam Humban-Haltash II (680-676) commence une campagne contre Sippar, mais il est défait par les Babyloniens et meurt peu après. Son frère et successeur Urtaki (675-663) rétabli la paix avec l'Assyrie et y trouvera même refuge lorsqu'il sera chassé du trône.

En 675/674, Assarhaddon lance une première campagne contre l'Égypte qui semble avoir échoué partiellement. À la même époque il est en guerre dans la terre de Bazu, situé en face de l'île de Dilmun (Bahreïn), sans doute au Qatar. En 673, il mène la guerre contre le Roi d'Ourartou Rousa II (ou Rusa II, 685-645), qui avait encore renforcé son royaume après les ravages de Sargon II et des Cimmériens. En 671, Assarhaddon reprend la guerre contre l'Égypte et le Pharaon Taharqa (690-664). Une partie de son armée reste à l'arrière pour faire face à des rébellions à Tyr et peut-être Ascalon (Ashkelon). Le reste traverse le Sinaï et pénètre en Égypte. Il fait la conquête de la Basse-Égypte et l'été 671 il s’empare de Memphis et se proclame Roi. Taharqa fuit alors en Haute-Égypte. Les Assyriens ayant besoin d'appuis locaux pour garder le pouvoir sur leur nouveau territoire, favorisent les "Roitelets" du Nord de l'Égypte, au premier rang desquels se trouvent les Princes Saïtes. Assarhaddon rentre en Assyrie avec un riche butin, mais presque aussitôt l'Égypte se rebelle contre cette mainmise des Assyriens. En 669, il envoie son général, Sha-Nabu-Shu, pour rétablir l'ordre dans la vallée du Nil. De ses activités de bâtisseur on retient des rénovations et constructions de plusieurs temples et palais à Ninive, Assur, Babylone. Il décède subitement à l'automne 669, à Harran, mais avant de mourir, il divise l'empire entre ses deux fils : La Babylonie revenant à l'aîné, Shamash-Suma-Ukin (Roi de Babylone, 669-650) et le reste de l'empire à Assurbanipal. Sous son règne l’Araméen supplante l’Akkadien comme langue diplomatique.

Assurbanipal "Le Dieu Assour a fait un [autre] fils" succède à son père Assarhaddon  et règne de  669-631 ou 669-626) il est aussi Roi de Babylone de 650 à 648. Assurbanipal grandi dans le petit palais appelé Bit-Reduti "Maison de la succession", construit par Sennachérib quand il était Prince héritier dans le quartier Nord de Ninive. Contrairement à beaucoup de succession sur le trône d'Assyrie, sa prise de pouvoir se déroule sans problème et la double monarchie entre les frères se fait sans heurt. Des textes décrivent leur relation comme s'ils étaient des jumeaux. En 669, les Assyriens ayant quitté l'Égypte, le Pharaon Taharqa (690-664) se lance dans une reconquête du pays et la ville de Saïs aux mains des vassaux Assyriens est prise. Dès 667, Assurbanipal  lance son armée pour réprimer la rébellion en Égypte. Thèbes est libérée des Assyriens par Taharqa, mais ceux-ci reprennent la ville et la Basse-Égypte (Thèbes en 663) dans une bataille près de Memphis. 


 Taharqa, fuit de nouveau et se réfugie à Napata. Comme lors de la première invasion, les Assyriens laissent le pouvoir au "Roi" de Saïs, puis quittent le pays. C'est le moment que choisissent les Princes de Saïs pour négocier avec Taharqa et une nouvelle rébellion éclate dans le Delta. Assurbanipal excédé renvoie l'armée Assyrienne qui après les avoir écrasé et afin d’empêcher toutes rébellions futures, fait exécuter les principaux chefs de Saïs. Un grand chef, dont les Assyriens sont convaincu de sa loyauté, est épargné, Néchao I (672-664) à qui Assurbanipal confie le royaume et il installe son fils Psammétique I (Le futur Pharaon, 664-610) à la tête de l'ancien royaume d'Athribis (ou Het-ta-hérieb ou Tell-Athrib, cité du Delta).

Les Saïtes prennent ainsi le pouvoir avec l'appui et la reconnaissance des envahisseurs qui quittent une nouvelle fois le pays. Cette nouvelle distribution politique  ne  change  pas  grand  chose  aux  ambitions  de  Taharqa qui espère reconquérir l'Égypte, mais il meurt en 664 avant de concrétiser son rêve. Son neveu Tanoutamon (ou Tantamani ou Tenouetamon, 664-656) lui succède et reprend la lutte pour concrétiser le rêve de son prédécesseur. Il reprend la Haute-Égypte et se fait couronner Pharaon dans le temple d'Amon du Gebel Barkal et s'engage immédiatement dans une campagne militaire contre le Roi de Saïs Néchao I mis en place par les Assyriens. Il assiège et prend Memphis et Néchao I meurt au cours de la bataille. La victoire est de courte durée, sa reconquête de Memphis impose aux Assyriens de prendre des sanctions. Assurbanipal lance un corps d’armée contre l'Égypte et la cité retombe aux mains des Assyriens. Tanoutamon se réfugie à Thèbes.

Les Assyriens le poursuivent, la bataille est terrible. En 663, la ville est entièrement ravagée et tous les trésors accumulés dans les temples sont pillés. La reconquête Assyrienne met fin à la domination Nubienne, c'est la fin des "Pharaons Noirs", bien que l'autorité de Tanoutamon ait été encore identifiée en Haute-Égypte jusqu'à 656. C'est le moment que choisit Psammétique I (664-610, XXVIe dynasties) Gouverneur de Saïs, il profite de la déroute de Tanoutamon pour prendre, en 656, Thèbes et le contrôle de la région. Il réussit à expulser les Assyriens grâce à des mercenaires Lydiens, Grecs et Cariens et refait l'unité du pays.

Des activités de bâtisseur d’Assurbanipal on lui connaît la construction de nombreux temples et création de la première bibliothèque à Ninive où il a tenté de rassembler toute la littérature cunéiforme disponible dans l'Empire. Il se fait représenter en train de chasser le lion sur les parois de ses palais. Assurbanipal était fier de son éducation. Il était l'un des rares souverains qui pouvaient lire le script en écriture cunéiforme Sumérienne et Akkadienne.  Au cours de la dernière décennie du règne d'Assurbanipal, l'Assyrie est tout à fait pacifique, mais apparemment le pays fait face à un grave déclin. Il serait mort pendant l'an 42 soit en 627/626. Quel qu'ait pu être la date, après sa mort il y a une lutte de pouvoir pour la succession.

Si je détaille ainsi les campagnes d’Assurbanipal, c’est que de nombreuses fois il va passer avec sa puissante armée à côté de Jérusalem qui est restée indépendante, pour faire la guerre aux égyptiens, mais pas une fois les assyriens ne se risqueront à affronter une nouvelle fois le Dieu des hébreux. Sous Assurbanipal un immense et puissant empire c’est formé et seule une toute petite région restera indépendante au sein de l’empire, Juda. Ce seul fait démontre la crainte de l’Assyrie face à l’Eternel et surtout met à mal la supériorité du dieu Assur sur tous les autres dieux.  Visiblement le Seigneur a permis à l’Assyrie de devenir grand pour faire la démonstration que le Dieu des juifs est plus grand encore et que Sa parole est supérieure à tous les oracles ou roue du destin.

Mais alors que l’Assyrie monte en puissance, le roi Manassé arrive au pouvoir en Juda. 2 Rois 21 : 1 Manassé avait douze ans lorsqu’il devint roi, et il régna cinquante-cinq ans à Jérusalem. (soit sous les règnes de Sennachérib à Assurbanipal) 3  Il rebâtit les hauts lieux qu’Ezéchias, son père, avait détruits, il éleva des autels à Baal, il fit une idole d’Astarté, comme avait fait Achab, roi d’Israël, et il se prosterna devant toute l’armée des cieux et la servit. 5  Il bâtit des autels à toute l’armée des cieux dans les deux parvis de la maison de l’Eternel. 6  Il fit passer son fils par le feu ; il observait les nuages et les serpents pour en tirer des pronostics, et il établit des gens qui évoquaient les esprits et qui prédisaient l’avenir. Il fit de plus en plus ce qui est mal aux yeux de l’Eternel, afin de l’irriter. 7  Il mit l’idole d’Astarté, qu’il avait faite, dans la maison de laquelle l’Eternel avait dit à David et à Salomon, son fils : C’est dans cette maison, et c’est dans Jérusalem, que j’ai choisie parmi toutes les tribus d’Israël, que je veux à toujours placer mon nom. 16  Manassé répandit aussi beaucoup de sang innocent, jusqu’à en remplir Jérusalem d’un bout à l’autre, outre les péchés qu’il commit et qu’il fit commettre à Juda en faisant ce qui est mal aux yeux de l’Eternel.

2 Rois 21 : 10  Alors l’Eternel parla en ces termes par ses serviteurs les prophètes: 11  Parce que Manassé, roi de Juda, a commis ces abominations, parce qu’il a fait pis que tout ce qu’avaient fait avant lui les Amoréens, et parce qu’il a aussi fait pécher Juda par ses idoles, 12  voici ce que dit l’Eternel, le Dieu d’Israël : Je vais faire venir sur Jérusalem et sur Juda des malheurs qui étourdiront les oreilles de quiconque en entendra parler. 13  J’étendrai sur Jérusalem le cordeau de Samarie et le niveau de la maison d’Achab ; et je nettoierai Jérusalem comme un plat qu’on nettoie, et qu’on renverse sens dessus dessous après l’avoir nettoyé. 14  J’abandonnerai le reste de mon héritage, et je les livrerai entre les mains de leurs ennemis ; et ils deviendront le butin et la proie de tous leurs ennemis, 15  parce qu’ils ont fait ce qui est mal à mes yeux et qu’ils m’ont irrité depuis le jour où leurs pères sont sortis d’Egypte jusqu’à ce jour.

2 Chroniques 33 : 11 Alors l’Eternel fit venir contre eux les chefs de l’armée du roi d’Assyrie, qui saisirent Manassé et le mirent dans les fers ; ils le lièrent avec des chaînes d’airain, et le menèrent à Babylone. 12  Lorsqu’il fut dans la détresse, il implora l’Eternel, son Dieu, et il s’humilia profondément devant le Dieu de ses pères. 13  Il lui adressa ses prières ; et l’Eternel, se laissant fléchir, exauça ses supplications, et le ramena à Jérusalem dans son royaume. Et Manassé reconnut que l’Eternel est Dieu. Dans ce passage c’est la seul fois depuis la défaite de Sennachérib devant Jérusalem que les assyriens interviennent en Juda, et il apparaît clairement qu’ils le font sur ordre de l’Eternel. Car il le libère dès qu’il retourne vers l’Eternel.

Mais la fin de Ninive est annoncée de manière imminente par les prophètes en Juda, précisément quand cela semble impossible tant la suprématie assyrienne est évidente.  Par la voix de Ses prophètes, l’Eternel démontre la puissance de Sa Parole sur l’exercice des nations. C’est Lui qui élève et abaisse  les nations et c’est à cette époque que vient le prophète Nahum. Beaucoup de commentateurs, arguant le fait que Nahum annonce la chute imminente de Ninive, pensent que les oracles datent de peu avant 612. Un examen attentif du début du livre permet une hypothèse de datation : Juda est encore sous le joug assyrien (1,13) et vient juste de subir une épreuve dont le Seigneur promet qu'elle ne se renouvellera pas (2,1). Selon 1,12, la puissance assyrienne est intacte et il semble donc impossible de dater ces oracles de la fin de l'empire assyrien. De plus, pourquoi Nahum cite-t-il No Amon et pas une autre ville plus proche également victime des Assyrien, comme Tyr par exemple ? Par ailleurs, cette ville s'en est plutôt bien tirée et a rapidement repris son indépendance. Nahum cite probablement cet exemple parce qu'il fait partie de l'actualité du moment et témoigne de la forte influence de l'Assyrie jusqu'en Egypte. L'épreuve que vient de subir Juda est probablement le passage sur son territoire des troupes d'Assurbanipal allant soumettre l'Egypte lors de la campagne de 663, sous le règne de Manassé.  On peut donc situer Nahum plutôt proche de 663 que de 612: il énonce ces oracles alors même que Ninive est toute-puissante et que la situation de Juda semble devoir être une vassalité sans issue. Le contexte historique est donc celui du règne du roi Manassé pendant son exil à Babylone.

Il annonce que le petit royaume humilié par l'Assyrie va être libéré du joug d'un oppresseur connu pour être impitoyable. Le prophète annonce une libération de ce qui est apparu à beaucoup comme un châtiment. Il ne s'agit pas dans ce livre de dénoncer les fautes de Juda mais d'annoncer la fin de sa punition même si certains versets visent probablement  Juda et son roi impie. (1,9.11.14) Le second thème du livre est bien sûr la destruction de Ninive. La ville devient la personnification de tout le mal que les hommes peuvent faire à d'autres hommes. A travers elle, c'est toute la violence que le Seigneur condamne sans relâche qui est visée: l'oppression des faibles, le sang répandu, le pillage, la déportation...  Nahum manifeste également la puissance du Dieu d’Israël et son livre est une véritable profession de foi. Cela est d'autant plus important s'il énonce cela à une époque où il n'est pas du tout évident que Ninive va tomber. En visant Ninive, il vise aussi tous les Judéens qui pactisent avec elle et se rendent complice de son péché, à commencer par Manassé.  

Assurbanipal était représenté avec un lion, symbole de la royauté et qui est également repris par Nahum 2 : 11 Qu’est devenu ce repaire de lions, Ce pâturage des lionceaux, Où se retiraient le lion, la lionne, le petit du lion, Sans qu’il y eût personne pour les troubler ? 12 Le lion déchirait pour ses petits, Etranglait pour ses lionnes ; Il remplissait de proie ses antres, De dépouilles ses repaires. Plus loin, le Seigneur révèle ce qu’Il reproche vraiment à Ninive 4  C’est à cause des nombreuses prostitutions de la prostituée, Pleine d’attraits, habile enchanteresse, Qui vendait les nations par ses prostitutions Et les peuples par ses enchantements. 5  Voici, j’en veux à toi, dit l’Eternel des armées, Je relèverai tes pans jusque sur ton visage, Je montrerai ta nudité aux nations, Et ta honte aux royaumes. 6  Je jetterai sur toi des impuretés, je t’avilirai, Et je te donnerai en spectacle. 7  Tous ceux qui te verront fuiront loin de toi, Et l’on dira : Ninive est détruite ! Qui la plaindra ? Où te chercherai-je des consolateurs ?

La déesse tutélaire de Ninive était Ishtar, la reine du ciel et de la guerre. Son culte était notamment  pratiqué par les prostituées sacrées qui jouaient le rôle de la déesse. A cause de l’ascendance de Ninive, son culte se répendit logiquement dans tout l’empire et surtout à Jérusalem comme on l’a vu. C’est donc principalement le développement du culte d’Ishtar comme adversaire cultuel au Dieu des hébreux, qui s’introduira même dans le temple de Jérusalem, qui mettra en fureur le Seigneur. Ainsi malgré la repentance de Manassé et le rétablissement du culte sous Josias, le Seigneur déclare : 2 Rois 23 : 25 Avant Josias, il n’y eut point de roi qui, comme lui, revînt à l’Eternel de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force, selon toute la loi de Moïse ; et après lui, il n’en a point paru de semblable. 26  Toutefois l’Eternel ne se désista point de l’ardeur de sa grande colère dont il était enflammé contre Juda, à cause de tout ce qu’avait fait Manassé pour l’irriter. 27  Et l’Eternel dit : J’ôterai aussi Juda de devant ma face comme j’ai ôté Israël, et je rejetterai cette ville de Jérusalem que j’avais choisie, et la maison de laquelle j’avais dit : Là sera mon nom.

Derrière le culte de la reine du ciel, c’est Satan lui-même qui est vénéré et donc son autorité de tutelle qui est exalté au travers de ses fidèles. Il va de soi, que le Dieu des hébreux qui a vaincu l’armée d’Assyrie, fait plié tous ses rois, ne pouvait plus accepter que le seul règne qui Lui résiste encore en Assyrie puisse perdurer, celui d’Ishtar. Ainsi à cause de Manassé et du culte qu’il introduisit dans le temple, c’est indirectement le temple d’Ishtar que l’Eternel a pris la résolution de détruire. Mais pour ce faire il devra détruire Ninive et faire tomber toute l’Assyrie. Ce qui arrivera rapidement après la mort d’Assurbanipal. Comme humiliation suprême le Seigneur enverra même le pharaon d’Egypte Néchao II, l’ennemi de toujours, pour l’aider contre les babyloniens. Rappelons qu’Ishtar était déesse de la guerre et que le fait d’attendre un secoure d’Egypte, équivalait à reconnaître l’impuissance d’Ishtar à soutenir ses armées en faisant appel aux dieux de l’Egypte.

La mort d'Assurbanipal a ouvert la voie à une grave lutte pour la souveraineté sur l'Assyrie entre plusieurs prétendants. Le développement des événements et même le nombre de parties en cause, n'est donc pas connue avec certitude. Ce qui est sûr c'est qu'au moment de la mort d'Assurbanipal, les bandes de maraudeurs Scythes, les Mèdes et les Cimmériens pénètrent les frontières de l'Empire Assyrien, détruisant Ascalon (Ashkelon) et Nimrud est brûlé, mais les épais murs de Ninive ont protégé les restes de l'armée Assyrienne qui s'étaient réfugiés derrière eux. Cependant, en 616, Nabopolassar se sent assez forts pour déplacer la guerre et il lance une attaque dans le centre de l'Assyrie aidé dès 615 par les Mèdes. Les capitales sont prises et incendiées, Assur en 614, Nimrud et Ninive en août 612 par le Mède Cyaxare (633-584).

Souvenons-nous que la chute de Ninive fut l’effondrement de tout le système politique, religieux et commercial, de toute la civilisation d’alors, qui fut ensevelie sous les décombres de la cité, de telle sorte qu’une armée de dix mille hommes pouvait deux cents ans plus tard camper sur les ruines de la grande ville, sans se douter même que, sous cette poussière, un peuple immense était enseveli, avec ses arts, sa culture raffinée, sa vie intellectuelle, qui dépassaient toutes celles de l’Orient et égalaient même celle de l’Égypte.

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