http://schoenelblog2.blogspot.com/ Lettre à l'Epouse 2: Ausculto Babylone, « Ecoute Babylone »

mercredi 26 novembre 2014

Ausculto Babylone, « Ecoute Babylone »



La deuxième visite d'un pape aux institutions européennes souligne l’énorme influence du pontife de Rome sur le continent. Jean-Paul II avait également fait un discours au Parlement européen en 1988, alors que l'Europe était encore divisée par le rideau de fer. À l’époque le choix d’un pape polonais n’avait qu’un but, s’ouvrir aux pays de l’Est de l’Europe pour les intégrer dans le giron de l’Union. Mission réussie aujourd’hui pour le Vatican, puisque le nouveau saint canonisé par « l’Église » est honoré par ses pairs pour son œuvre politique. Un autre le suit de près dans la logique antéchrist de la grande prostituée; Robert Schuman, père de l’Europe (célébrée chaque 9 mai). Un procès en béatification de Robert Schuman a été ouvert par l'Église catholique, celui-ci est toujours en attente d'un miracle dûment reconnu et authentifié, élément nécessaire. Néanmoins, l'ouverture d'un procès en béatification lui permet de bénéficier du titre de Serviteur de Dieu. Ainsi donner une odeur de sainteté à un acte politique, revient à sacraliser son objet. Le Vatican peut alors présenter l’Union européenne comme un projet divin pour former une nouvelle Sion sur le continent. L’Eretz (terre) de Babylone où s’enfoncent les racines de l’arbre de la connaissance.

Le culte des saints et des morts est une grande spécialité de la grande prostituée et forme une partie de son fonds de commerce. Les pèlerinages et donations diverses aux saints témoignent largement dans ce sens et le culte idolâtre à Marie en est l’exaltation parfaite. Par le principe de sainteté autoproclamé par « l’Église », le divin parvient à transcender le terrestre et même le remplacer. Le pape devient alors le ‘très Saint-Père’ et vicaire du Christ et la Vierge Marie sa Co rédemptrice. La Vierge remplace alors le Dieu du Ciel par la Reine du Ciel et le pape devient son représentant sur terre. Fabriquer des saints est nécessaire à la production des reliques, qui elles-mêmes servent à ‘sanctifier’ l’autel qui permettent la dédicace de l’édifice qui le contient. Lors de la consécration des églises, l'évêque dépose des reliques à l'intérieur de l'autel ce qui sacralise le lieu. L’Église catholique fait donc exactement ce que tous les prophètes en Israël ont toujours condamné, soit le culte à l’armée des cieux avec en point d’orgue l'érection de l’abomination du bois d’Ashera (Reine du Ciel) dans le Temple lui-même. On connaît la suite, Israël à cause de ses pratiques idolâtres sera frappé de la colère de Dieu dans toute sa rigueur et l’Église catholique qui comme Jézabel se complet dans la luxure de ses prostitutions, connaîtra le même sort.

Maintenant que l’on connaît le contenu du discours papal, on peut le décortiquer plus finement :

« Je désire donc renouveler la disponibilité du Saint-Siège et de l’Église catholique – à travers la Commission des Conférences Épiscopales Européennes (COMECE) – pour entretenir un dialogue profitable, ouvert et transparent avec les institutions de l’Union Européenne. De même, je suis convaincu qu’une Europe capable de mettre à profit ses propres racines religieuses, sachant en recueillir la richesse et les potentialités, peut être plus facilement immunisée contre les nombreux extrémismes qui déferlent dans le monde d’aujourd’hui, et aussi contre le grand vide d’idées auquel nous assistons en Occident, parce que « c’est l’oubli de Dieu, et non pas sa glorification, qui engendre la violence » . (Applaudissements.)

La montée des partis extrémistes qui veulent sortir de l’Europe, est présentée comme un danger pour l’Union. C’est la cognée qui est mise à la racine de l’arbre communautaire. Voter contre l’Europe est présenté comme un acte politique anti chrétien, qu’il faut comprendre comme un geste anti catholique. L’accueil de l’étranger, devient alors une nouvelle forme d’action politique à forte teneur religieuse, qui se met en porte-à-faux des partis xénophobes. Le nouveau pape jésuite porte-parole des pauvres vise avant tout à faire barrage politiquement aux partis antieuropéens et aux évangélistes promoteurs d’un capitalisme débridé.

Le pape François a longuement rappelé l'Union à ses « valeurs humanistes » lors du discours qu'il a prononcé au Parlement européen, à Strasbourg, mardi 25 novembre, demandant aux eurodéputés de « travailler pour que l'Europe redécouvre sa bonne âme ». « L'heure est venue de construire ensemble l'Europe qui tourne, non pas autour de l'économie, mais autour de la sacralité de la personne humaine, des valeurs inaliénables ». Les liens de l'Europe et du christianisme sont « bimillénaires », a rappelé le pape, et « l'Europe a fortement besoin de redécouvrir son visage pour grandir ». « Le moment est venu d'abandonner l'idée d'une Europe effrayée et repliée sur elle-même pour susciter et promouvoir l'Europe protagoniste. »

Là, cela prête à sourire quand on revient à ce qui fut le fondement de l’humanisme historique. À cette époque, la chrétienté était dans les ténèbres totales du Moyen Age, détachée de la Bible et soumis à l’obscurantisme et la superstition d’une Église catholique totalement corrompue. Par la voie des humanistes, puis de la Réforme protestante, une voie nouvelle est alors ouverte pour sortir des ténèbres et de l’obscurantisme catholique.

Érasme (1466-1536), bien qu’étant resté un prêtre catholique jusqu’au bout, c’est nettement détaché de sa hiérarchie dans le sens où en revenant aux sources scripturaires bibliques et en corrigeant la Vulgate, il a ouvert la voie nouvelle qui permis au vent de l’Esprit de descendre à nouveau sur la chrétienté. Érasme, de son vivant, est déjà reconnu dans l’Europe occidentale comme un des grands penseurs de son temps, on le considère comme un des pairs de l’Humanisme. Les humanistes prônent un retour aux sources (ad fontes), c'est-à-dire aux manuscrits originaux. Pendant des siècles, l'Occident ne connaît le texte de la Bible qu'à travers la Vulgate, la traduction latine achevée par Saint Jérôme au début du Vème siècle. En 1504, Érasme s'engage dans ce travail, influencé par les travaux de Lorenzo Valla, humanisme italien qui avait rédigé en 1455 ses  Annotations sur le Nouveau Testament. Valla déclarait vouloir remonter à la source grecque, puisque le "ruisseau latin" était "encombré de limon et de saletés". En 1516, la parution du Nouveau Testament d'Érasme connaît un grand retentissement. Elle offre en parallèle au texte grec une nouvelle traduction en latin qui corrige la Vulgate. Le Nouveau Testament grec édité par Érasme deviendra le texte de référence pour les humanistes et les réformateurs.

Les écrits d'Érasme et sa quête d'un humanisme chrétien inspireront Luther et d'autres réformateurs. À partir du texte grec édité par Érasme, Luther effectue sa traduction allemande du Nouveau Testament et la publie en 1522. Les travaux d'Érasme et de ses successeurs ébranlent le monopole de la Vulgate latine. Ils suscitent de nombreuses attaques et polémiques. Ses critiques vis-à-vis de l'Église et des abus du clergé rejoignent celles des réformateurs. Érasme reste néanmoins partisan de l'unité de l'Église et non de la rupture.  Certaines de ses idées se retrouvent chez Luther : le principe d'une théologie fondée sur l'Écriture, l'importance de la religion intérieure qui relativise les œuvres et les cérémonies extérieures, l'accès de tous au texte biblique en langue vernaculaire. Refusant de se séparer de l'Église catholique, il prend ses distances vis-à-vis de la Réforme. Luther accuse alors Érasme de tiédeur et de scepticisme. Une polémique s'installe entre les deux hommes. Érasme publie en 1524 son Essai sur le Libre Arbitre auquel Luther répond en 1525 par le traité Du Serf-Arbitre. Le désaccord entre les deux hommes porte sur la notion de liberté de l'homme par rapport à Dieu, sur la tradition et sur la notion de grâce et de mérites. Cependant l’Église catholique accuse Érasme et ses partisans, de connivence avec Luther. À ce reproche d’avoir pondu l’œuf de l’hérésie, il répond que ce n’était pas son intention et que ce n’était pas lui le responsable de l’éclatement de l’Église. De toute manière, qu’il l’ait voulu ou non, la pierre de fondation de la Réforme, il l’a bel et bien posé en revenant à la source de la Parole divine.

En étudiant les écritures traduites d’Érasme, Luther découvre non le Dieu juge communément présenté de son temps, mais un Dieu qui accepte l'homme pécheur et qui le justifie par la foi en Christ (Rom. 1, 17).  En 1517, il se fait connaître du grand public en affichant 95 thèses contre les indulgences (vente du salut des âmes) à Wittenberg. Il remet ainsi en question l'autorité du pape et du concile au sein de l'Église qui devrait selon lui se soumettre exclusivement à la parole de Dieu. Les nouvelles conceptions de Luther lui valent d'être excommunié en janvier 1521. L’Église du Christ sort alors de sa torpeur et commence le réveil protestant. À partir de 1517, Luther se consacre à la publication d'ouvrages dans lesquels il développe une vision du christianisme basée sur la foi qui s'attache à la Parole, libérant l'homme de la crainte et de l'accusation venant de la Loi et débouchant sur l'amour. Par le baptême et la foi, tout croyant a un accès direct à Dieu sans passer par l'intermédiaire d'un prêtre. Retour à la Parole de Dieu et la justification par la foi est donc le point de départ de la restauration de l’Église du Christ.

Ce petit rappel historique remet en mémoire l’action néfaste du catholicisme sur le continent pendant près de 1000 ans. Faire appel aux valeurs humanistes pour que l'Europe redécouvre sa bonne âme, alors qu’historiquement l’Église catholique s’y était opposée tant qu’elle avait le pouvoir et l’autorité pour le faire, c’est vraiment se moquer du monde. Car le sens courant donné à l'humanisme c’est de ne pas tuer, ne pas torturer, ne pas opprimer, ne pas asservir, ne pas violer, ne pas voler, ne pas humilier… Exactement le contraire de ce que fit l’Église catholique du temps des humanistes historiques. Car à cette période, malheur à qui s’opposait à l’autorité de l’Église, ses armées et son inquisition. Combien de chrétiens et de juifs ont été brûlés vif, torturés, emprisonnés, spoliés, etc… ? Probablement des millions.

C’est aussi au nom des valeurs qu’elle défend, que « l’Église » c’est opposée à la Révolution et l’établissement d’une République et l’instauration de la démocratie. Le pape Pie VI condamne les principes de la Révolution française en mars 1791, refusant la possibilité d'une liberté considérée indépendamment du Dieu créateur. Les droits de l'Homme sont également condamnés, mais en tant qu'ils accordent à l'homme des droits indépendamment de Dieu. Le pape demande la rétractation de tous ceux qui ont juré : c'est le schisme avec l’État. Suite à la Révolution, l'Église catholique a perdu tout pouvoir et presque toutes ses possessions temporelles. La voie de la séparation de l'Église et de l'Etat est ouverte, les conflits entre les révolutionnaires et l’Église catholique iront alors crescendo jusqu’en 1848. En 1832, dans son encyclique Mirari vos, le pape Grégoire XVI condamne l'exercice de la liberté de conscience. Il condamne spécifiquement la liberté de la presse, la liberté d'association, la liberté d'enseignement, la souveraineté du peuple et le suffrage universel. Pie IX est celui qui organisa la réunion du premier concile de Vatican en 1869 et qui définit solennellement un dogme nouveau, celui de la primauté et de l’infaillibilité pontificale. Il est aussi l’auteur en 1864 de la fameuse encyclique Syllabus, dénonçant toutes les erreurs nouvelles : "rationalisme, naturalisme, gallicanisme, utilitarisme, étatisme, socialisme et communisme", bref la modernité, la justice sociale et la liberté démocratique. Dans son encyclique du 8 décembre 1864, Quanta Cura, Pie IX réaffirme le rôle prépondérant de l'Église dans la société. Il condamne la souveraineté du peuple, la suprématie du pouvoir civil, la liberté de conscience, la liberté de la presse et l'élargissement du droit de vote à tous les citoyens.

Alors oui, je le dis et répète à qui a des oreilles pour entendre. Le pape est un faux prophète, l’Église Catholique est la grande prostituée de l’Apocalypse, la monnaie européenne est la marque de la bête et l’institution européenne la Bête elle-même. Leur action commune de vise qu’à détruire le peuple saint et Israël. Alors shema Israël et détourne toi de son faux prophète et sors de Babylone.

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