Le choix chrétien

On est en train de vivre des temps extraordinaires en ce moment en France, depuis que le projet de loi sur le mariage homosexuel a fait exploser en vol le monde politique français. Petit à petit deux camps se sont radicalisés et se font face, la gauche socialo-maçonnique contre la droite catholique. Tout ceci après la requête de la ministre du Logement, Cécile Duflot, à l’archevêché de Paris, lui demandant de mettre ses biens à disposition pour accueillir les sans-abri, qui a déclenché une tempête de protestations du côté catholique. Les maladresses gouvernementales ne frisent plus, mais démontrent l’incompétence et l’amateurisme dans bien des domaines. Car après la laïcité positive de Sarkozy, nous avons la laïcité destructive de Hollande.

En réaction aux déclarations du ministre de l'Éducation, Vincent Peillon, tançant les écoles catholiques sur les éventuels relents homophobes entourant le débat sur le mariage homosexuel, le député (UMP) Laurent Wauquiez s'est insurgé contre ces propos.

Dans une interview donnée au Figaro, l'ancien ministre chargé des affaires européennes, puis de l'enseignement et de la recherche, déclare qu'il était "parfaitement scandaleux de laisser croire que la vision de la famille dans l'enseignement catholique serait responsable de suicides chez les jeunes homos. Cela relève au mieux de l'ignorance, au pire du mépris pour l'enseignement catholique." Il dénonce la "cathophobie intolérable" que suscite le débat sur le mariage pour tous, et accuse le gouvernement socialiste d'avoir franchi "les lignes rouges (...) de manière inacceptable", citant notamment le retweet de Michèle Delaunay : "Aujourd'hui les catholiques condamneraient la Sainte Famille : un mari qui n'était pas le père, une mère vierge..."

"Cette attitude est un vrai dévoiement de la vision de la laïcité car, pour ces responsables politiques, l'idéal serait d'extirper toute forme de religion de la société or la laïcité est tout le contraire : c'est le respect de toutes les religions", assène-t-il.

La stupidité gouvernementale sur ces dossiers restera dans les annales, car comme dans les sables mouvants, plus ils bougent et plus ils s’enfoncent. D’un projet sociétal ils ont réussi l’exploit d’en faire une affaire religieuse majeure, où le catholicisme devient le chef de file du combat pour les valeurs chrétiennes et plus généralement religieuses.  On croit rêver, le pape devient le dernier rempart pour la chrétienté et la grande prostituée se drape du voile de la vertu. Voilà un grand moment dans l’Histoire de France. C’est une œuvre magistrale qui mérite d’être saluée, chapeau bas l’artiste.

Laurent Wauquiez depuis assène ses coups, qui à n’en point douter vont faire très mal : La volonté de rejeter tout rapport avec les religions est très frappante depuis ce nouveau gouvernement socialiste. Tout particulièrement avec les chrétiens, à en juger par la violence et la cristallisation dont ils font l'objet dans les débats sur le «mariage pour tous». Au lieu d'être le projet de tolérance dont se réclament ses défenseurs, cette réforme est d'abord la réforme du rejet, du mépris et de la haine à l'égard des religions…

Le mariage homosexuel et l'homoparentalité, c'est un sujet pour tous et pour toutes les religions. Les juifs, les musulmans, les protestants s'y opposent. Or le gouvernement marque une volonté scandaleuse de réduire l'opposition à un seul groupe réactionnaire qui serait les cathos. Bien commode…

Les lignes rouges ont été franchies de manière inacceptable avec l'attitude insultante de plusieurs membres du gouvernement et du rapporteur socialiste du projet de loi qui, lors des auditions, a accusé les religions d'un «défaut d'intelligence»… Les religions sont une richesse pour notre société, elles font partie de notre histoire et de notre civilisation. Si je tire la sonnette d'alarme, ce n'est pas en tant que croyant, mais en tant qu'élu car je crois sincèrement que c'est une vraie dérive pour la société et la République.

L’idéologie socialiste et le sectarisme maçonnique nous donnent une grande leçon de démocratie. Tous les débats sont donc interdits, aussi bien à l’Assemblée que dans les écoles. Les méthodes réactionnaires ont changé de camp, la gauche comme chantre de l’ouverture d’esprit se referme comme une huitre sur des principes qui ne souffrent aucune contestation. La discipline s’inscrit dans l’orthodoxie du Parti, on ne pense plus, on obéit, point barre ! La liberté de pensée foulée aux pieds, à partir du moment où une minorité réclame plus de droits que la majorité. Car il ne s’agit plus d’avoir les mêmes droits pour les homosexuels, mais bien plus, dans le sens ou même la critique n’est pas admise, le libre choix de conscience pour un maire et ne parlons pas de referendum, quelle horreur démocratique, qui à coup sûr balaierait aujourd’hui toute volonté législative allant dans le sens des homosexuels.

C’est une véritable inversion des valeurs classiques, qui va faire de l’Eglise catholique le martyre des valeurs de gauche et le seul défenseur de poids face aux manières réactionnaires gauchistes. Le 13 janvier 2013, les socialistes vont conduire des centaines de milliers de Français dans les rues pour un remake contre la loi Savary en 1984. Après la défense de l’école, voilà celle de la famille. Comme il était indiqué dans toutes les prédications dominicales catholiques sur la sainteté du mariage, préparatrices à la grande manifestation du 13 janvier, les participants catholiques ne manifesteront pas au nom des droits de l'homme, mais au nom de leur Foi catholique et des Commandements de Dieu. Ils n'entendent pas défendre le code civil, mais bien le catéchisme de l'Eglise catholique. Ils défileront avec des portraits à l'effigie du Saint Père et derrière une bannière mentionnant : "Tu honoreras ton Père et ta Mère".

La situation étant ce qu’elle est, il va être difficile désormais pour n’importe quel croyant, de n’importe quelle confession, d’être indifférent face à cette situation nouvelle. Aller manifester c’est clairement soutenir l’action catholique qui est à l’origine de la manifestation, ne pas la soutenir, c’est apporter de l’eau au moulin socialiste, qui pourra alors affirmer que le soutien populaire est du côté de ceux qui ne manifeste pas et qui sont donc pour le mariage homosexuel. Quelle responsabilité pour ceux qui votent des hommes politiques à l’action antéchrist dans leurs gestes politiques. Pour ce qui me concerne, ce n’est pas aujourd’hui que ce choix devait être fait, mais au moment des élections.

Il n’y a plus de véritable débat démocratique en France, faire un choix politique revient à s’engager pour un package global où le projet européen passe au-dessus de tout, puis où toute une série de propositions diverses doivent être acceptées de grès ou de force, sans alternative possible. Avec Sarkozy cette méthode força l’adoption du traité de Lisbonne, malgré le référendum qui l’avait rejeté. Aujourd‘hui c’est le mariage homosexuel  qui sera imposé. La voie référendaire est totalement abandonnée par les politiques, qui pourtant pourrait corriger les excès des uns des autres.

A cause de cela plus aucune participation politique n’est plus possible pour ceux qui vivent par l’Esprit Saint. S’engager dans la voie politique est un piège d’où on ne sort pas indemne spirituellement, car le religieux revient toujours sous une forme ou une autre et vous force alors à toutes sortes de compromissions. Mais la Bible ne souffre pas ces compromis et se révèle être très claire sur ces sujets d’actualités. Pour moi clairement je dis non au mariage homosexuel et au projet socialiste, comme je dis non à tout soutien de quelque nature que ce soit au catholicisme qui est une dénaturation totale du christianisme. Car c’est tous ces amalgames qui ont bâti le monde antéchrist dans lequel nous vivons actuellement.